Mon Fils, ma Bataille | Séraphin de Costemore

Cécil est surpris, garde son geste suspendu dans l'air alors que Séraphin se relève d'un bond. Interdit, le coordinateur papillonne des yeux alors que son vis-à-vis lui assure avec véhémence qu'il ne voulait pas dire 'ça', qu'il peut garder le pull, qu'il ne voudrait pas qu'il attrape froid.
Et si Cécil le remercie, un peu hébété par sa réaction, il ne peut s'empêcher de pouffer en constatant la panique – qu'il met sur le dos de l'hospitalité – de son compagnon d'infortune. « Ca ira, merci.. » lâche-t-il, le sourire dans la voix, lorsque ce dernier lui demande bien ironiquement s'il n'a pas besoin de lui pour se rhabiller.

Alors, Cécil ne se fait pas prier, déplie le pull et le renfile, peut être un peu trop satisfait à l'idée de ne pas avoir à grelotter sur le chemin du retour. Il ne fait pourtant pas si froid, mais il se connaît. Puis le médecin change de sujet, l'invite à garder la serviette s'il compte repartir avec le Tauros dans les bras – chose qui lui semble bien inévitable, sans pokéball vierge, hors de question de le faire marcher dans les rues bondées alors qu'il n'y est pas habitué –. Si le kalosien hésite à refuser l'offre – principalement parce qu'entre ça et le pull, il a l'impression d'abuser – il se morigène, c'est si gentiment offert.

« Ah, merci-.. La serviette vaudra pour mon pull. » déclare-t-il avec un sourire entendu. Il n'en sait rien si l'échange vaut. L'hôtel de Séraphin semble des plus prestigieux, son pull – quoique de bonne qualité – venait d'une friperie... Ceci dit, l'idée qu'on veuille lui rembourser ses affaires, quoique honorable, le met mal à l'aise.
S'il doit surveiller son budget, il n'est pas à la rue non plus. Les accidents arrivent, et si l'un de ses pokemons venaient un jour à abîmer une affaire de Séraphin-... Oh, il ne pourrait probablement pas la remplacer.

Pas qu'il songe à le fréquenter plus que ça.
D'autant que le médecin l'informe qu'il ne se croiseront peut être plus.

Cécil hoche la tête lorsque son compagnon d'infortune lui explique son programme du lendemain : levé tôt pour se rendre aux autorités, puis départ de Lallands. En effet, s'il a affirmé vouloir rendre sa propre déposition, il ne compte pas non plus s'y rendre aux aurores, pas après trois jours de recherches effrénées.
Puis son regard suit celui de Séraphin, posé sur l'horloge. Oh, la soirée a déjà débuté. Il n'est pas si tard, mais assez pour qu'un invité ne rallonge pas plus son séjour. Cécil est rafraîchit, nourri et reposé, il n'a pas à s'imposer plus longtemps.

Alors il se dandine d'un pied à l'autre.
Récupère une dernière bouchée de son repas – autant en profiter au maximum – et s'essuie les mains.

« Hé bien, il se fait tard-.. » débute-t-il doucement. Le reste de sa phrase est entendu, ça ne l'empêche pas de tendre une main à Séraphin – une main plus sincère que lors de leur précédente rencontre – pour lui adresser à nouveau sa gratitude. « Merci pour votre hospitalité, mais je pense qu'il est temps pour nous de tirer notre révérence. »
Après avoir secoué la main du médecin, il se dirige vers le fauteuil où somnole son petit protégé. Ce dernier se réveille à moitié lorsqu'il le récupère dans ses bras, gigote un petit peu mais fini par trouver une position qu'ils jugent tous deux assez confortable pour le reste du trajet.

« A une prochaine fois, dans de meilleures condition, j'espère ? »

Après tout, aucune de leur rencontre n'a été de tout repos. Cécil ne s'y attarde pourtant pas, ne sentant pas le besoin de ramener sur le tapis des sujets fâcheux. Il a déjà entendu pire – il a déjà entendu mieux – et ce ne sera clairement pas la dernière fois.
En partant, il fait un dernier geste de main vers Séraphin, vers le Mucuscule dans son vivarium – qui l'ignore probablement – et prend le chemin du retour.

Hâte de rentrer à l'hôtel, prendre une douche et sombrer dans un sommeil plus réparateur que les précédents.