C’est avec un détachement presque stoïque que Lily observe le train quitter la station, indubitablement sans sa présence à bord. Bizarrement, elle ne ressent rien. Ni colère, ni panique, ni peur… Rien. Juste un vide émotionnel si intense qu’il lui faut se pincer pour se convaincre qu’elle est toujours en vie. La petite foule qui s’est amassé sur le quai avant le départ de la locomotive à disparu, la laissant seule à l’exception d’un ou deux retardataires. Poussant un profond soupir de lassitude, la jolie blonde jette un coup d’œil à sa montre. Il lui reste probablement une bonne demi-heure à attendre comme une imbécile le prochain convoi. Serrant un peu plus les pans du manteau trop ample autour de sa frêle carrure, Lily tremble légèrement de froid. Il ne sert à rien de resté plantée la comme un Simularbre espérant prendre racine. Tournant les talons, elle fait quelque pas en direction du Festival avant de s’arrêter net. Elle n’a pas envie d’y retourner. De l’endroit où la jeune fille se tient immobile, des échos de rire et de musique parvinrent à ses oreilles. Cette fois, le sentiment de solitude envahit son corps telle une lame de fond jusqu’à totalement l’engloutir. Malgré ses efforts pour rester fière en dépit de la situation, les larmes lui montent aux yeux. Afin de dissimuler son émoi, Lily enfonce un peu plus la casquette pour homme sur sa tête, ne laissant poindre que le bout de son nez.
Ne pouvant se retenir plus longtemps, la cadette Hamilton plonge les mains dans les poches profondes de son manteau pour en sortir les deux Pokéball. Leur couleur rose familière réchauffe un peu son cœur et l’expectative de voir ses pokémon apaise sa peine. D’un déclic adroit, Lily libère les seuls amis qu’elle possède : Méli et Mélo. À la seconde où leur forme physique se stabilise, la gamine s’accroupit en les serrant dans ses bras de toutes ses forces. Son corps est secoué de tremblement, mais ceux-ci ne viennent pas du froid. Ces sanglots difficilement contenu ébranlent tout son être, incapable de les retenir plus longtemps. Méli cache difficilement son affolement, pas encore remise du choc de la tenue actuelle de sa dresseuse, croyant à tort qu’il s’agit d’un homme inconnu. Mélo quant à lui, ayant reconnu tout de suite la jeune fille, tapote avec inquiétude son épaule, espérant la consoler du mieux qu’il le peut. Il tourne son attention ensuite vers la petite Mélo et constate avec désarroi que cette dernière est sur le point de fondre en larmes, complètement désemparée devant les pleurs de sa dresseuse et l’environnement inconnu autour d’eux. Quelle galère ! Prenant une grande inspiration pour gonfler son corps rond et rose, Mélo s’apprête à calmer la situation tel le héros qu’il est en leur chantant une berceuse. Il sait mieux que quiconque à quel cela réconforte les deux demoiselles. Après tout, sa voix est la plus mélodieuse et exceptionnelle au monde ! Il faut ajouter qu'aucun public n’a su refuser une de ses performances. Ah, tiens justement ! Un blondinet s'approche de l'endroit où ils sont accroupi. C'est le moment idéal de montrer à tous ce dont il est capable !
Les festivités étaient terminées, et avec elles, ses amis étaient partis. Il se faisait tard, presque une heure du matin, il aurait été irresponsable de les accompagner. D'autant plus qu'il ne rentraient pas chez eux. Une battue aurait lieu dans la nuit, pour retrouver les enfants perdus. Apparemment, c'était un secret qu'il ne fallait pas révéler aux autorités. Comment l'avaient-ils su ? Qui sait, mystérieux comme il était, peut-être que Finn l'avait entendu de la bouche d'un fantôme.
Oliver était aussi jaloux qu'admiratif. Ils étaient si courageux, si brave. Lui était au bord des larmes rien qu'en s'imaginant mettre le pied dans la forêt. Les deux jeunes garçons, eux, allaient s'y aventurer en pleine nuit, armés de simples lampes torches et de bonne volonté, comme les adultes. Comment faisaient-ils pour ne pas avoir peur ? Ils étaient jeunes, ils étaient la proie de prédilection de ce qui se cachait dans les bois. Certains parlaient de spectres, d'autre de démons, d'autres d'un tueur en série. Oliver préférait de loin les explications surnaturelles. Il n'en était pas moins terrifié, mais elles le mettaient bien moins mal à l'aise. Des Pokémon ou des forces mystérieuses qui tuent des enfants, c'est effrayant, c'est tragique. Un humain qui tue des enfants ? C'est horrifiant, c'est déprimant.
Oliver ne leur avait pas dit, mais il s'inquiétait pour Finn et Ilya. Et si le lundi suivant, il ne les retrouvait pas au lycée ? S'il apprenait qu'ils avaient disparu à tout jamais ou que, encore pire, ils avaient disparus et avaient été retrouvés morts ? Son cerveau aimait le torturer. L'image qu'il eut des corps dans vie de ses amis, maculés de sang aux pieds d'un homme bestial qui souriait de son méfait... lui donnerait sans aucun doute des cauchemars. Bah, il avait l'habitude de ne pas dormir. Il ne dormirait sûrement pas correctement avant d'avoir pu revoir les visages de ses camarades sains et saufs.
Sur le chemin, Vendredi 13 lui tenait compagnie et le rassurait un peu. Il ne payait pas de mine, mais il effrayait les fantômes selon les superstitions. Dans ses bras, Oliver tenait aussi fermement la peluche de Mangriff qu'Ilya destinait à sa sœur. Il la garderait bien au chaud dans sa chambre jusqu'à ce que la Stranaïte puisse venir la récupérer. Et si quelque chose de dramatique arrivait, cette peluche serait un souvenir douloureux des dernières heures passées ensemble. Non, il ne devait pas penser à ça. Ça n'arriverait pas.
Ilya et Finn sont forts. Ils vont trouver les enfants. Ils vont revenir sains et sauf. Tout restera comme avant.
Oliver prit une grande inspiration et soupira pour se calmer. La nuit était bien froide et sa respiration se changea en fumée. Brr... vivement qu'il arrive. Il n'aurait pas voulu rester dans le froid comme l'inconnu au bord de la route. Un sans-abri, sûrement. C'était bien malheureux, mais l'adolescent ne pouvait pas se permettre de pleurer de tout. Il pleurait déjà assez comme ça.
L'inconnu pleure aussi...
Il ne le remarqua qu'en passant près de lui. Des petits couinements masqués par le tissu de ses vêtements. Sa voix n'était pas celle d'un homme, ni même d'un garçon. D'ailleurs, cette silhouette était trop petite pour ne pas appartenir à une jeune fille. Les Pokémon qui l'accompagnaient, deux petites boules toute roses, étaient plutôt appréciés de la gent féminine. Mais que faisait une gamine, perdue à Doon, si loin de la fête foraine, en cette saison ? Elle devait être perdue... Oliver avait de la peine. Il voulait l'aider : quel monstre la laisserait là ? Mais il ne savait pas quoi faire. Il resta planté là sûrement trop longtemps.
Puis, l'un des petits Pokémon se mit à chanter pour apaiser sa dresseuse. Une douce mélodie enfantine, peut-être une berceuse. Comme elle était belle... Oliver se revit petit garçon, dans son lit, à écouter la même boîte à musique disparue de nos jours, tandis que sa mère l'embrassait sur le front. Il se revit encore plus vulnérable qu'il ne l'était maintenant, et il se revit dans cette gamine, qui devait être un peu plus jeune que lui. D'habitude, il était celui que l'on réconfortait... il était peut-être temps de grandir.
Il s'approcha doucement, de peur de les effrayer, mais les Pokémon s'écartèrent pour le laisser s'assoir à côté de leur humaine. Il n'était pas bien intimidant, après tout, à part l'énorme peluche qu'il posa à côté.
H-hum... tu... tu es p-perdue ? demanda-t-il, clairement hésitant. Il n'avait vraiment pas l'habitude de faire ça... il essaya de repenser à ses grandes sœurs, à la façon dont elles le rassuraient quand il pleurait, on p-peut aller chercher tes p-parents ensemble, si tu v-veux.
Il la poussa doucement d'un petit coup de coude et lui sourit. Son sourire n'était pas sincère, mais la petite fille n'avait pas à s'en sentir coupable. Oliver ne savait pas sourire naturellement, et ce depuis toujours. Il espérait tout de même la mettre en confiance. Cette pauvre enfant... elle n'avait pas besoin d'avoir plus peur qu'elle ne l'avait déjà.
Lily remarque à peine l’ajout d’une personne à son petit groupe, mais le mouvement de ses pokémon pour laisser s’approcher l’inconnu est suffisamment inhabituel pour que la jeune Hamilton lève la tête. Méli peut certainement s’effacer de la sorte à cause de sa nature timide, or Mélo n’est pas du genre à accepter facilement de céder sa place aux autres. Surtout lorsqu’il est en train de chanter ! La première chose qui croise le regard de l’adolescente c’est l’énorme peluche que le garçon transporte avec lui. La jeune fille possède une quantité incroyable de poupée et autres jouets à son manoir, certains valant même plusieurs centaines de pokédollars. Pourtant, malgré son apparence banale et sa commune rareté, Lily sait que celle-ci n’a pas de prix aux yeux de son propriétaire. Une valeur ô combien contradictoire au détachement total qu’elle ressent pour tous les présents que lui ont octroyé sa famille au fil des ans. Ces objets ne remplacent pas le vide que la cadette Hamilton ressent en permanence dans son propre foyer, et ce malgré une opulence que peu peuvent se permettent.
Au son de sa voix, hésitante et douce, Lily se rend rapidement compte que l’étranger la prend pour une gamine effrayée. Normalement, elle serait choquée, voir insultée d’être prise pour une enfant. Particulièrement lorsqu’on sait que sa vie ne tourne qu’autour du fait de se montrer la plus digne possible de son titre d’héritière. Un rôle qui ne sied pas à une pleurnicharde dans son genre. Méli et Mélo la fixe tout deux d’un air penaud, impuissant face au chagrin de leur maitresse. Essuyant ses larmes d’un geste las, Lily tourne enfin son attention vers son interlocuteur. Ses prunelles s’arroche en premier lieu à l’épaisse tignasse aux boucles dorées qui orne sa tête comme une auréole, si semblable à la sienne. Impossible de comparer puisque sa propre chevelure est protégée par un imposant couvre-chef, un élément supposé aider à camoufler sa véritable identité. Un sourire sans joie étire ses lèvres à cette pensée. À quoi bon continuer de vouloir défendre un honneur familial si ceux-ci ne voient pas d’utilité dans son existence ? Malgré son apparence sans conteste pitoyable, Lily se redresse légèrement avant d’enlever son chapeau pour répondre à la question qui lui a été posé.
― Ça fait longtemps que je suis perdue… Je crois bien que c’est sans espoir.
Sa voix est encore enrouée par les sanglots et elle ne fait aucun effort pour dissimuler son timbre indéniablement féminin. À quoi bon mentir ? Il est si près d’elle à cet instant précis que d’essayer de le duper serait grotesque. Il n’est certes pas stupide à ce point… Deux yeux bleu ciel, miroir de ses propres pupilles, la dévisage avec confusion. Un rire sans joie secoue le corps frêle de Lily. Ce garçon pourrait presque se faire passer pour son frère jumeau, si ce n’était de son aura craintif et soumis visible dès les premières secondes. Un Hamilton digne de ce nom ne s’abaisserait jamais à un tel niveau de faiblesse.
Du coin de l’œil, la jeune fille guette Méli qui s’avance en catimini vers l’énorme peluche de Mangriff. Il n’est pas dans les habitudes de la petite Mélo de se montrer aussi entreprenante, surtout vis-à-vis d’un étranger. Celle-ci semble… étrangement attirée… par la figurine. Il ne lui faut pas longtemps à comprendre que la petite boule rose s’est entichée du jouet. Mélo quant à lui, n’a pas l’intention de perdre son honneur face à un rival quel qu’il soit, vivant ou non. Alors que Méli roucoule comme une Poichigeon, Mélo bombe son torse rondelet et tente de paraître plus imposant qu’il ne l’est. Méli ne semble pas impressionnée outre mesure et se colle davantage sur sa nouvelle flamme.
― Elle est… chouette… ta peluche. Tu reviens du Festival de Doon, non ?
Doucement, tout doucement, la jeune fille leva la tête, observant avec curiosité Oliver. Bien qu'inconfortable d'être ainsi étudié à la loupe, il ne pouvait pas vraiment s'en plaindre. C'était lui, dans l'histoire, l'inconnu qui était allé aborder une fillette. Elle avait tous les droits de le regarder de haut en bas, d'estimer s'il représentait une menace ou non. Mais c'est d'Oliver qu'on parle ici. Même un Flabébé ne le verrait pas comme une menace. Un Vent Féérique suffirait à lui faire perdre l'équilibre. Au final, ça ne le dérangeait pas tant que ça. Il préférait mettre cette gamine en confiance plutôt que de l'intimider, et tant pis si ça se faisait au détriment de sa fierté masculine.
Elle finit par lui répondre, d'une petite voix. Elle tenta bien de paraître assurée en redressant son dos, mais les presque sanglots la trahirent. Son chapeau désormais enlevé révéla une belle chevelure blonde, semblable à celle que portait l'adolescent sur sa petite tête. Avec ses yeux bleus, on aurait pu les croire de la même famille. Enfin, malgré ses vêtements "garçon", la demoiselle avait mille fois plus de prestance que lui. La ressemblance s'arrêtait là.
Quelque chose dit à Oliver que quand la jeune fille avouait s'être perdue, elle ne parlait pas que de son chemin. Son ton trahissait quelque chose de plus profond, de plus... poétique ? Quelque chose qu'il comprenait parfaitement, se sentant lui-même souvent débordé par les évènements. La vie allait beaucoup trop vite pour ses petites jambes. Il allait bientôt avoir dix-sept ans, il était dans son avant-dernière année de lycée, il serait bientôt "adulte" selon beaucoup... et pourtant, il ne se sentait prêt à rien. Avec Ilya - et peut-être Finn, désormais, il se voyait peut-être avancer. Mais seul ? Qu'aurait-il fait ? Il préférait ne pas y penser. La fillette avait-elle des amis comme eux ? Oliver préféra se dire que oui, mais il craignait fort le contraire. Peut-être simplement parce qu'il se reconnaissait en voyant des yeux de saphir remplis de larme.
Il ne savait pas vraiment quoi lui répondre. S'il avait été une bonne personne, il aurait pu la rassurer, lui dire que tout irait mieux en grandissant et qu'elle ne devait pas se faire de mal là-dessus. Comme il aurait été malhonnête de sortir un mensonge pareil. Alors, il préféra garder le silence, se demandant même si ce n'était pas la meilleure chose à faire. Il pourrait l'aider quand elle serait calmée.
Assez vite, cependant, elle détourna l'attention d'Oliver vers la peluche de Mangriff. Tentative assez mal dissimulée de ne plus parler d'elle, pensa le blond. Il suivit tout de même son regard, qui se posa sur une petite boule rose, observant avec grande admiration le grand félin noir. Il rit presque en voyant que Vendredi 13 semblait jaloux de l'attention qu'un autre Pokémon Ébène attirait. Il n'était pas seul : le Toudoudou s'était arrêté de chanter pour rouler des mécaniques. Enfin... à sa façon. Il était plus ridicule qu'autre chose, ce qui le rendait adorable.
O-oui. Tu... tu y étais aussi ? T-tu as v-vu les f-feux d-d'artif-fice ? demanda-t-il d'un sourire timide. Changer de sujet n'était pas une mauvaise idée, au final, il préférerait voir la gamine souriante qu'en pleurs, d-désolée, p-petite, continua-t-il, à l'attention de la Mélo, cette fois-ci, j-je n-ne p-peux pas te la d-donner, elle n-n'est p-pas à moi...
Et après tous ces cris, toutes ces larmes... ç'aurait été la moindre des choses que la sœur d'Ilya reçoive bien son cadeau, que son pauvre frère n'ait pas souffert pour rien. Cela sembla bien décevoir la pauvre fée, faisant regretter Oliver, qui se demande soudain s'il n'avait pas été trop cruel.
M-m-mais ! Tu p-peux la toucher q-quand même ! Si... si tu veux !
Le voilà, le beau, le grand Oliver, en sueur devant un Mélo, terrifié à l'idée d'avoir blessé ses sentiments. Et si sa maîtresse le prenait mal, elle aussi ? Et si elle l'envoyait balader ? L'insultait ? Elle en avait tous les droits, après tout. Figé sur place, il s'attendait déjà à se faire virer de son siège d'un coup de pied au derrière.
Une étreinte désagréable lui comprima la poitrine à la mention des feux d’artifice, manquant de l’étrangler en lui coupant le souffle. Son visage se décompose aux paroles du garçon et malgré ses efforts pour les contenir, ses larmes ressurgirent de plus belle.
Oui, elle a assisté au festival. Oui, elle a vu les feux d’artifice.
Lily sert plus fort encore ses bras contre ses genoux replier, si fermement que ses jointures blanchirent. Oui, elle a apprécié le spectacle, ne parvenant pas à oublier la magie des couleurs étincelantes dans le ciel, probablement comme tous ceux présent. Or, à la différence de ceux-ci, il n’y avait eu personne pour partager son éblouissement. Personne avec qui échanger un sourire émerveillé et complice. Encore une fois, le sentiment de solitude s’insinue sous ses vêtements, sous sa peau et jusque dans ses os. La gamine est incapable de lui répondre, l’effort de prononcer un simple mot est beaucoup trop grand dans son état actuel. Fort heureusement, son interlocuteur ne semble pas remarquer son silence pesant. Au contraire, l’attention de celui-ci se tourne vers Méli, tirant par le fait même la jeune Hamilton de son désarroi.
Du regard, l’adolescente observe la scène et le petit groupe singulier qu'ils forment sur le quai. Deux humains ; une fillette pleurnicharde recroquevillée à même le sol sous des vêtements beaucoup trop amples et un garçon à peine plus âgé qui essaie de toutes ses forces d’agir comme un adulte responsable alors qu’il est loin d’en être un. Trois pokémon ; une adorable boule noire qui, ne l’ayant pas remarqué plus tôt, ne semble pas du tout être en harmonie avec ses semblables, Mélo fidèle à sa nature, ne peut s’empêcher de montrer qu’il est le chef et protecteur incontesté de tous Keros et finalement, la pauvre Méli qui non loin d’être en reste, vit son premier chagrin d’amour pour une peluche. L’absurdité de la situation est d’un tel niveau que Lily ne peut se retenir de rire bien longtemps.
D’abord silencieux, il prend de plus en plus d’ampleur à mesure que ses épaules tressautent et que son hilarité augmente. Bientôt, une crampe s’installe sous son estomac, toutefois cela ne l’empêche pas de s’esclaffer encore et encore. La jolie blonde est également consciente du regard médusé et légèrement inquiet de ses camarades, mais elle s’en fiche. Il y a des années que la jeune Hamilton ne s’est pas laissé à pareille allégresse. Ses larmes de chagrin furent remplacées par celles, plus libératrice, de joie. Cette fois Lily ne s’en cache pas et les laisse librement couler le long de ses joues rosies par tant d’émotions. Ils risquent tous de la prendre pour une folle, cependant ça lui est égal. Intérieurement, elle remercie du fond du cœur la présence de ce jeune homme à ses côtés. Pas besoin de grands discours ou bien de grande manifestation d’affection pour redonner le moral à une gamine perdue. Non, il suffit d’un garçon à l'apparence déconfite, trois petits pokémon disparates et une peluche de discorde. À cet instant, Lily bénit le ciel de la chance qu’elle a de les avoir à ses côtés.
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