Sleepless | Solo

Une autre soirée de fait. Épuisé d'avoir travaillé. Encore plus à l'idée que le lendemain, il travaillerait encore. Malgré la fatigue, ses deux yeux sont grand ouvert, fixant le plafond. Il entend les divers son de la maison. La circulation de l'eau, le grésillement du frigo, le grincement des murs. Non, ce n'est pas ce qui l'empêche de dormir. Abandonnant l'idée de fermer les yeux, le mésaventureux se lève de son lit avec peine. Si douillet et si réconfortant. Affrontant le dur froid de la réalité. Il se prend un verre qu'il remplit dans la salle de bain. Quelque chose attire son attention, il cherche à taton l'intérupteur, puis grimace à cette soudaine luminosité. Ah, c'est bien ce qu'il pensait. Bonaventure se penche un peu vers le miroir, les cernes de ses yeux vont de pire en pire. Ça fait combien de nuit qu'il passe éveillé? Il se passse une main sur le visage, les dégâts de la fatigue lui donne un sacré mal de crâne. Pourtant. Il n'y arrive pas. Beaucoup de ses pensées se bouscule dans sa tête. En ces temps festif, il n'arrive pas à être tranquille.

Il a beaucoup de chose à gérer. Il a beaucoup de chose à préparer. Il veux atteindre toutes les attentes. Il veux que tout soit parfait. Il n'est toujours pas satisfait des cadeaux qu'il a confectionner pour ses amis. Il y repassera sans doute encore la nuit dessus. Bonaventure ne sait pas quand est-ce qu'il devrait le leur offrir. Il voudrait à Breith, mais il ne pense pas être en mesure de s'eclipser de sa famille. Il n'a pas encore de bonnes excuse. Ah, ça le fait grimacer. Il n'a pas envie de penser à eux. Son regard croise son reflet. Il a vraiment piteuse mine. Il s'est rendu compte qu'il a de plus en plus de mal à sourire. Paie ta façade à la cool. Ce n'est pas comme s'il réussissait vraiment à la tenir de toute manière. Il soupire lourdement. Difficile de se faire passer pour ce qu'on est pas. Il se demande comment Chiel est en mesure de le faire avec autant de zèle. Ah, c'est vrai, c'est qu'il s'est convaincu que c'est ce qu'il est. Bo le connait depuis l'enfance, il sait que ce n'est pas lui. Ce Chiel qu'il prétend être n'est qu'un spectacle qu'il donne aux autres pour se venger de son père. Bo se demande bien quand est-ce que Chiel fermera les rideaux. Il refuse tout simplement de croise que cet excentricité est naturelle.

D'un autre côté, le barman aimerait pouvoir en faire de même. Faire ce qu'il veux sans se soucier du regard des autres. Il n'a que trop conscience de leur présence. Un homme ne pleure pas. Un homme est fort. Dire qu'il a passer des années à militer, à dire que les hommes ont le droit d'avoir des émotions. Pourtant, le voilà essayer d'entrer dans cette case. C'est moins fatiguant. Il y a moins de prise de tête. Moins de moqueries. Non. C'est épuisant de vivre comme ça. Le mésaventureux se frotte les yeux. Ça lui pique. Il renifle. Il en a assez du Draining Kiss. De son ambiance assourdissante. De ce manque de pudeur. De ces personnes trop tactiles. Qui d'autres voudraient de lui? L'idée de passer des entretiens d'embauches l'effraie. Il se voit déjà se ridiculiser. Peut-être devrait-il céder à la facilité et supplier à sa famille de le laisser à nouveau travailler dans leur café? Le bémol c'est qu'il n'a pas un comptoir pour le séparer des clients. De leur pokémons. Bonaventure repense encore honteusement à sa crise de panique qui lui a valu d'être mis à la porte. La crise de trop.

Bo' a l'impression d'être le seul qui a conscience du danger. Ce sont des monstres. Qui ont plein contrôle des éléments et qui peuvent s'en servir pour détruire. Pourquoi Darkrai nous les laissons entrer à la maison en toute impunité? On le pointe du doigt de penser ça. Lui qui a bien trois de ces horribles bêtes sous son toit. Ce n'est pas pour rien que sa chambre possède un vérou. Il a bien trop peur qu'un jour on ne vienne le tuer dans son sommeil. C'est qu'ils arrivent à sortir de leur pokéball en plus, il ne peut pas être à l'abri. Il se fige. Non, il n'ose pas aller vérifier. Il espère juste qu'elles dorment. Voilà que son coeur est en pleine panique. C'est bien le moment. Son regard croise à nouveau son reflet. Il n'aime pas l'image qu'elle renvoie. Il devrait probablement le décrocher. Ce n'est pas comme si ça lui était bien utile de toute manière. Il y a encore la marque d'impact de son poings. Il ne sait même pas pourquoi il n'a jamais pris la peine de le remplacer.

Un vertige lui prend, il s'accroche au lavabo pour s'empêcher de tomber. Le manque de sommeil a de curieux effet sur le corps. Il compte bien essayer une nouvelle fois de dormir. Il en a bien besoin. Son lit est une bonne source de chaleur et de réconfort. L'homme aurait envie de ne jamais le quitter. C'est toujours ardu de le quitter pour commencer la journée. Reprendre ce cycle. Combien de temps peux-t-il encore le tenir? Il ne veux pas réfléchir à la réponse. Tout ce qui compte, c'est l'idée qu'un soir, il ne se réveillera pas. Qu'un ange le prenne enfin en pitié et vienne directement le chercher. C'est bien ça qui le motive sans cesse à regagner son lit même lorsque le sommeil ne le rejoint pas.