Kingsley Bonaventure

Histoire

Pourquoi Bonaventure s'habille-t-il toujours de manière assez chic?
Il en apprécie tout simplement l'esthétique. Il soigne toujours ses tenues, toujours l'air de sortir tout droit d'un gala de mode. Possédant de véritables doigts de fée, cela en étonne plus d'un de savoir qu'il fabrique lui-même ses tenues. C'est lors de son enfance que lui était venu l'idée, admiratif de la grâce avec laquelle sa mère cousait les manches qu'il déchirait souvent. S'il a voulu suivre des cours, il avait souvent souffert de son statut d'homme qui lui empêchait de participer aux activités que l'on considérait "féminin" comme la couture. Bonaventure est pourtant capable d'une certaine détermination, il apprit une bonne partie de ses talents en autodidacte. Aussi, avec l'aide de quelques livres emprunter à la bibliothèque qu'il prétextait au besoin d'emprunter pour une camarade. Ce qui était un demi-mensonge, puisqu'il y a bien eu quelques filles à son école qui voulurent jouer les professeures avec joie. Bonaventure se sert donc de cet apprentissage pour parfaire sa garde-robe, vu que les acheter de lui-même serait que bien trop coûteux.

Dans quel milieu de vie a-t-il grandi?
Il a vécu dans une famille relativement modeste et religieuse. Il devait aller à la messe tous les dimanches. S'il s'y ennuyait grandement, il pouvait tout de même remercier ces cérémonies de lui avoir fait rencontrer ses amis avec lesquels il continue de garder contact encore aujourd'hui. Il est né à Bronswick et y mourra probablement, n'ayant aucun désir d'en sortir. Pas qu'il tienne vraiment à ses racines, plutôt qu'il ne supporte pas très bien le changement. C'est un homme d'habitudes. Bien qu'au cours de sa vie, il dût en changer souvent, il tente bien que mal de garder ses repères.

Qu'en est-il de son entourage?
Bonaventure a tendance à se méfier d'un peu de tout. Il possède donc un cercle relativement fermé. Ceux qu'il considère vraiment comme ses amis se comptent sur les doigts d'une seule main. On peut le lui reprocher vu que rare sont ceux qui savent la raison pour laquelle il est aussi refermé sur lui-même. Effectivement, cet homme possède une relativement épaisse carapace. Il cache tous ses troubles derrière un sourire et des lunettes teinté qui cache son bien triste regard. Il reste malgré tout courtois, obligé par son métier, tout simplement. Barman ne lui change pas tellement de son métier de serveur de l'époque où il travaillait encore au compte de ses parents.

Comment a-t-il fait connaissance du Draining Kiss?
Comme on peut le deviner, c'est un bonhomme relativement atypique. Du moins, des yeux des mœurs de l'époque. C'est un homme sensible, émotif, empathique, des qualités que l'on voudrait retrouver chez une femme. Bonaventure a dû bien souvent pâtir des moqueries de la part d'enfants de son âge. Les brimades étaient nombreuses mêmes. C'est l'une des causes de sa carapace, mais elle est moindre. Disons que la Chance aimait lui jouer de sales tours. Au départ, Bonaventure ne voulait tout simplement pas changer, alors c'était au monde de changer. C'est pourquoi il se retrouvait dans le parti Gallisme. De fil en aiguille, il fera connaissance de ce bar pour lequel il décidera de travailler. Honnêtement, il lui arrive parfois de regretter. Surtout vue que maintenant, il ne se retrouve plus vraiment chez les galliens. Mais l'endroit lui a apporté bien souvent une grande source de réconfort, alors lorsqu'il apprit leur besoin d'embaucher, il fut l'un des premiers à crier "présent!"

D'où lui vient sa peur des pokémons?
Effectivement, la première chose que l'on remarquerait en croisant ce gaillard est la rapidité à laquelle il change de trottoir à la moindre dame promenant son ponchiot. Cela dit, il serait plus juste de parler de méfiance. Après tout, il faut savoir qu'un bon nombre d'entre eux sont connus pour déclencher des catastrophes naturelles. Certains sont même capables à eux seuls de rendre les cartes inexactes que ce soit en asséchant des rivières ou en faisant disparaître des montagnes. Autant dire que sa crainte est tout de même relativement justifiée. Bonaventure a souvent du mal à croire que l'on puisse vouloir faire de ces créatures du Darkrai des animaux de compagnie. Pourtant, il avait bien un flambino lorsqu'il habitait chez ses parents. Celui-ci est aussi le pourquoi il s'est dépêché de déménager dès qu'il atteindra ses 16 ans. Après tout, c'est cette horrible bête qui a réduit la maison qui l'a vue naître en cendre avec un simple rhume. Heureusement, il n'y a eu aucun blessé. Mais cet enfant ne pouvait tout simplement plus vivre sous le même toit que cet horrible bête alors que ses parents ont eut la bêtise de lui pardonné. Quelle folie!

Pourquoi leur vient-il en aide?
C'est tout aussi vrai, malgré sa méfiance souvent maladive, Bonaventure est incapable de laisser un pokémon blessé sans assistance. Bon nombre de fois lui est-il arrivé de se mettre en danger pour sauver la vie d'une boule de poil alors qu'il sait très bien qu'elle pourrait lui arracher la main si elle en avait envie. Disons que l'on peut mettre cela sur le compte de son empathie. Il ressent la douleur d'autrui, même chez d'autres espèces. Incapable de l'ignorer, il se donne le devoir d'abrégé cette souffrance. Le plus souvent en tentant de communiquer avec les Ranger locaux. Il a par ailleurs déjà voulu les rejoindre, mais il abandonnera à peine terminé sa première année de formation. Pour une raison bien stupide, une peine de cœur. Ceci dit, sa générosité est facilement perçue chez ces monstres de poches, alors ceux-ci vont parfois se mettre à le suivre. Obligeant Bonaventure à s'enfermer chez lui dans ses élans de paniques. C'est que, même s'il ne leur veut pas de mal, les pokémons peuvent faire peur.

Qu'en est-il de cette peine de coeur?
Bonaventure est toujours celui qui termine la relation. Jamais directement. Il a une certaine lâcheté à cet égard, il se met tout simplement à évité la personne. Il a fait le coup à trois filles. Chaque fois pour la même raison, une relation devenue trop intime. Il a bien essayé de mettre des mots sur son mal-être, mais à force de sans cesse faire face à des sourds ou une remise en question de sa virilité, Bonaventure n'a tout simplement plus la force de s'expliquer. Alors, il fuit, tout simplement. Il se fait plus discret, voir invisible. Il se trouve lui-même ridicule. Parfois, l'homme se regarde dans le miroir et se couvre d'insulte. Il s'est déjà écorché la main en éclatant l'un d'entre eux. Il ne se comprend pas. Son amour ne s'est jamais accordé avec la définition de ceux avec lesquels il voulait partager sa vie. Il ne comprend pas cette histoire "d'officialisation" s'il avait envie de dire d'attendre au mariage, ça ne serait que retarder l'inévitable. Alors, sa manière d'éviter cette situation et de mettre fin à la relation. En fuyant. Il se déteste.

Est-ce aussi la cause de sa carapace?
En partie, oui. Grande partie même. En voyant ses relations toujours mal se finir, il a décidé de tout simplement fermer cette porte. L'amour fait désormais partie d'une de ses plus grandes peurs. Surtout de l'intimité qui finit par s'en dégager. On a déjà voulu le mettre sur le compte d'une possible homosexualité. Le plus risible, c'est qu'il a cru que cela pouvait être la vérité. Risible puisque cela le poussera à vouloir faire la connaissance d'un homme chez les galliens. Fût un temps où il crut effectivement voir une différence. Il se sentait écouté. Respecté. On ne se moquait pas de ses petites manies, de ses craintes. Il avait cette impression d'être enfin compris. D'avoir trouvé sa moitié. Ils ont été un couple pendant quelques mois, où il était heureux. Seulement, un soir, après une manifestation qui dût être abrégé par un soudain orage, ils se sont réfugiés dans un hôtel. Le temps que la pluie s'arrête, avait-il dit. Ce que Bonaventure avait été naïf. Il avait été piégé. On a voulu le forcer. Il avait beau crié que non, il ne voulait pas, on l'avait poussé sur un lit. On a voulu le déshabiller. Le pire, c'est qu'il n'avait pas d'autres choix que de se laisser faire. Il n'était pas suffisamment fort pour le repousser. Dire qu'il n'avait pas eu cette difficulté avec les femmes... Cela aurait pu très mal se terminer si un pokémon, alerté par ses cris, n'était pas intervenu. Il a pu s'enfuir, à moitié habillé, sous une pluie battante. Il a trouvé refuge au Draining Kiss. L'un de ses amis d'enfance s'y trouvait. Il s'en voulait de l'avoir dérangé. Il s'en voulait d'avoir pleuré dans ses bras. Il s'en voulait d'exister. Il s'en voulait. Depuis cet incident, Bonaventure fait de son mieux pour cacher ses faiblesses. Il ne veut plus jamais qu'un autre puisse en profiter. Cependant, c'est beaucoup plus facile à dire qu'à faire. Sa façade, qui se veut à la cool, tombe bien vite. Surtout à la moindre parole déplacée. À la moindre main un peu trop tactile pour ses goûts. Il tente de se contenir le plus possible. Mais parfois, il aurait juste envie de disparaître. D'en finir. Ainsi, il ne serait plus un fardeau pour personne. Il est trop lâche pour prendre cette décision. Alors, il subit la vie. Peut-être qu'un jour, elle l'achèvera enfin.