Keros
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


bannière
Le forum est la propriété du staff et de ses membres. Toute copie, même partielle, est prohibée.

Keros
FORUM POKEMON · ANNEES 60 · AVATARS 200*320 · PAS DE MINIMUM DE LIGNES

En Novembre 1965, Keros fête ses 30 ans. Désormais libre de l'égide de Galar, la région se remet péniblement de deux guerres, et la jeunesse a envie de tourner la page. Sa liberté, elle la trouve autant dans l'activisme que dans des loisirs innocents. Les combats de Pokémon, en phase pour devenir la discipline phare à Keros. La coordination, l'élevage et le métier de ranger ont également le vent en poupe. Une organisation criminelle profite de cette mode pour s'enrichir grâce au braconnage et le gouvernement ne semble pas concerné par la crise écologique et économique imminente.Lire la suite

staffeux
staffeux
staffeux
staffeux
staffeux
00.00.00Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Curabitur eget lectus in ligula luctus feugiat id vitae nisi.
00.00.00Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Vestibulum rutrum arcu iaculis nisl porttitor sodales.
prédéfini
prédéfini
prédéfini
prédéfini
prédéfini
prédéfini
prédéfini
discord

Le forum a été créé le 00.00.00. La page d'accueil a été designée et codée par Artemis, pour Epicode. Le reste du design a été pensé et codé par xxx.

Rejoignez nous !
Slideshow 1
Slideshow 2
Slideshow 3
Slideshow 4
Les coups de cœur



-20%
Le deal à ne pas rater :
Sony PULSE Elite – Casque PS5 sans fil (blanc) à 119€
119 € 149 €
Voir le deal

Ouvre-moi la Porte | Ilya

Ionna Campbell
Innerlands
Ionna Campbell
Aucune carte
Ouvre-moi la Porte | Ilya Zarbi_10
Pokédollars : 14
Pas de badges
Inventaire : - 4 Pokéball
- 1 Dé d'Or
- 2 Écailles d'Or
- Bon de Réduction
Pas de rubans
Ouvre-moi la Porte | Ilya Dim 28 Nov - 0:51

words
notes
@Ilya

La nouvelle de l'admission à l'hôpital d'Ilya a fait à Allan l'effet d'un pavé dans une mare. Jusqu'à présent, son inquiétude pour les deux jeunes stranaïtes repêchés quelques mois auparavant n'avait jamais dépassé le stade de cela : une simple inquiétude. Sa dernière rencontre avec le jeune garçon ne s'était pas déroulée dans des conditions optimales mais somme toute, il avait eu l'air en bonne santé.
Alors quand l'un de ses collègues avait rapporté l'information comme une simple anecdote, Allan s'était figé. Quel con de s'être persuadé que tout irait bien. Evidemment que non, il ne pouvait pas être assez naïf pour se dire qu'après tout ce qu'il avait pu vivre, le jeune garçon reprendrait à Keros une vie idyllique...
Et pourtant-.. Pourtant il s'était sermonné. Il avait fait son travail, ce n'était pas à lui d'aller vérifier que tout allait bien désormais, il outrepasserait le cadre de ses fonctions. Et puis, ça ne se faisait pas-...

Au diable !

Ce fut certainement sur un coup de tête qu'Allan avait pris sa journée pour se rendre à Doon. Il n'avait pas réfléchit à ce qu'il allait faire, ou dire. Il n'avait aucune compétence dans ce genre de domaine mais l'idée de rester les bras croisés lui était insupportable. C'était lui qui les avait repêché. Il était-... Responsable d'eux en quelque sorte désormais. Comme un genre de parrain Kerosien.
Ca ne faisait que peu de sens, mais il préférait encore avoir l'air con que se bercer une nouvelle fois d'illusions en ignorant délibérément que le pire pouvait se produire.

Alors il était parti pour Doon. Alors il avait traversé une partie de la forêt hantée d'Eagal pour rejoindre la demeure de la tante des jumeaux.
Une bâtisse assez importante, surtout glauque – d'autant plus dans un tel décors – quelle idée de s'être installé là, entre les arbres tordus et les spectres qui rôdaient de jour comme de nuit... Allan grimaça, perdu un instant dans son jugement, avant d'enfin se décider.

Une légère appréhension pesait dans son ventre lorsqu'il toqua à la porte. Une fois, puis une deuxième fois un peu plus fort parce qu'il avait l'impression d'avoir tapé trop doucement. Prêt à se présenter dès que la porte s'ouvrirait, Allan arborait une expression grave, un peu trop même. Conscient que cet air pouvait inquiéter plus que rassurer, il esquissa un soupire avant de porter une main à sa mâchoire, s'obligeant ainsi à se dérider.
Il ne souriait toujours pas, mais il avait l'impression d'avoir déjà l'air moins crispé. Puis il entendit un cri et il se tendit presque immédiatement. La voix-... Ressemblait bien trop à celle de sa grand-mère pour ne pas le faire grimacer, mais lorsqu'il entendit la porte s'ouvrir, il fit de son mieux pour le dissimuler derrière un sourire gêné.

Ainsi donc, ce ne fut pas une copie stranaïte de Gladys qui vint l'accueillir, mais bien le jeune garçon que les rangers avaient retrouvé tremblant, trempé et transi de froid avec sa sœur. Allan fut soulagé de constater de lui même qu'il était en vie.

« Bonjour Ilya, je suis Allan Craig. » débuta-t-il en tendant une main amicale pour serrer celle de l'adolescent – il faisait bien sa taille, s'il n'avait pas connu son âge, il en aurait douté –. Peu certain de comment présenter les choses, Allan hésita quelques instants avant de poursuivre. « Je sais que les choses à Keros ne doivent pas être faciles pour toi, » il parlait lentement, conscient que la langue devait faire parti des soucis que pouvaient rencontrer Ilya « Je m'inquiète pour toi et ta soeur-... »
Allan se stoppa un instant, cherchant ses mots. Le tact ne faisait pas toujours parti de ses qualités, mais il ne se sentait pas de mettre les pieds dans le plat aussi abruptement, alors il se racla la gorge, afficha un sourire qui se voulait avenant bien que discret et poursuivit. « Tu as du temps devant toi ? Si ça ne te dérange pas, j'aimerai discuter un peu avec toi. »
Invité
Invité
avatar
Re: Ouvre-moi la Porte | Ilya Dim 28 Nov - 1:55

Ouvre-moi la Porte.

@tag
notes
Il était enfermé dans sa chambre, tranquillement en train de jouer avec sa petite tribu de Lixy. C'était la deuxième fois que Sieba décapitait partiellement sa peluche de Flamiaou.

Occupé à recoudre le petit doudou, Ilya s'amusait de voir les Lixy essayer d'attraper le fil de couture entre leurs pattes.

Si Peluche était la cheffe de meute, il était évident que Sieba était un vrai Charibari dans un magasin de porcelaine. Il voulait s'imposer et poussait ses grandes sœurs pour se prendre les pattes dans la couverture du lit et tomber la tête la première dans un des oreillers.

Sa maladresse était attendrissante, tout autant que son enthousiasme constant. C'était un constat doux-amer pour le stranaïte qui se demandait si Oliver n'aurait pas été plus heureux avec ce petit Lixy.

Son travail fut bientôt terminé et Chernaya avait décidé de faire la toilette de son cadet. Peluche s'était allongée dans les couvertures du lit, comprenant que le jeu prenait fin.

Pour sa part, le blond avait les doigts bien douloureux, pas encore totalement doué en couture, il se piquait à chaque fois énormément. Il n'aurait pas dit non à quelques cours en la matière.

Mais de ce qu'il avait comprit de Keros -et du monde en général, ce genre d'activité n'était pas masculine. Cette pensée lui arracha un lourd soupir, ce qui vint immédiatement attirer l'attention de Zaria, jusqu'à la perchée sereinement sur l'étagère.

Voilà qu'elle se posait pile sur sa tête.

Ce n'est rien, maya lapatchka. Mais elle ne le quittait pas du regard. Depuis son séjour à l’hôpital, la Togekiss avait redoublé en vigilance concernant l'humeur de son jeune maître. C'est....C'est juste que j'en ai marre d'être un garçon. Finit-il par avouer en murmurant.

Un petit coup d'aile vint lui effleurer la joue, comme pour essuyer une larme qui n'existait pas. Il esquissa un sourire et caressa la petite fée. Il ne pouvait pas lui en vouloir de le couver ainsi après tout ce qui était arrivé.

Il allait tranquillement ranger son matériel de couture quand il entendit le cri de la vieille Limonde au rez-de-chaussée.

Mudak ! On frappe à la porte, va ouvrir !

Il soupira lourdement. Elle avait des jambes, la garce, ça lui arrivait de s'en servir ?

Bon, au moins, Genya avait trouvé un moyen de s’éclipser pour la journée, elle n'aurait pas à subir sa mauvaise humeur. D'un coté, il était heureux pour sa sœur et d'un autre, il lui en voulait un peu de le laisser tomber en quelque sortes.

J'arrive, j'arrive... Répondit-il d'une voix qui trahissait sa nonchalance.

C'était qui de toute façon ? Ils ne recevaient jamais de visite, les soirées legatiennes que la vieille s'amusait à organiser ne prenait jamais place dans cette baraque maudite. C'est qu'un manoir planqué au fin fond d'une forêt hantée, ça n'attire pas grand monde.

Il quitta sa chambre, Zaria toujours sur sa tête et descendit les escaliers rapidement. Il ne lui fallut pas longtemps pour arriver à la porte d'entrée. Il l'ouvrit d'un geste blasé et sursauta presque en reconnaissant l'homme qui lui faisait face.

Allan Craig.

Oh, hum...Bonjour. Bredouilla-t-il, soudain honteux de la façon dont il avait nonchalamment ouvert la porte, comme prêt à chasser le visiteur.

Zaria émit un piaillement enthousiaste et fit une légère courbette. Elle, au moins, accueillait le ranger comme il se devait.  

Oh, m...Je savoir qui vous êtes. Je suis content vous aller bien. Murmura-t-il timidement tout en écoutant la suite des paroles du ranger.

Ilya pouvait sentir le malaise de son interlocuteur. Avait-il apprit pour...Et merde, il fallait bien que ça arrive. Il allait devoir s'expliquer, il s'appréta à ouvrir la bouche pour répondre quand la voix de la vieille poufiasse se fit entendre en arrière-plan.

Qui c'est !? Beugla-t-elle.

Ilya se mordit les lèvres. Si le Allan Craig voulait bel et bien parler de 'ça' avec lui, une entrevue avec Vassilisa n'était pas la meilleure option.

D'un autre coté, la présence de la vieille empêcherait sans-doute des questions gênantes.

Mais il sentait au plus profond de lui le besoin de répondre à ces mêmes questions.

Alors ! Réponds, Mudak ! S'égosilla la vielle en frappant de sa canne sur le sol.

Il grimaça.

C'est rien, je m'en occupe. Finit-il par lâcher d'une voix moins assurée qu'il ne l'aurait voulu. Il coupa court à la conversation (ou plutôt au flot d'insulte) en fermant la porte derrière lui.

Elle ne pas vouloir visiteur ici. Je...Bien vouloir parler mais...Pas avec elle. Dit-il, la tête baissée, esquivant le regard de son aîné.

Il chercha pendant quelques instants ses mots avant d'ajouter d'une voix qu'il voulu enthousiaste :

Il y avoir table et chaises dans la jardin. Nous pouvoir aller là !


Il guida le ranger vers ladite table et ses chaises -de la ferraille rouillée qui devait traîner là depuis des siècles et tira une chaise pour Allan.

Il lui adressa un sourire désolé. Il savait que ce n'était pas le meilleur endroit pour s'asseoir mais il n'avait rien de mieux en stock.

Il prit place sur sa propre chaise et vint croiser les mains sur ses genoux, le regard toujours baissé comme un gamin qui aurait été prit la main dans le sac.

Vous...Vous vouloir parler de quoi ?

Quelle question débile, il savait très bien ce dont il allait être question. Mais il ne trouvait pas d'autres moyens de commencer cette fâcheuse conversation.
Ionna Campbell
Innerlands
Ionna Campbell
Aucune carte
Ouvre-moi la Porte | Ilya Zarbi_10
Pokédollars : 14
Pas de badges
Inventaire : - 4 Pokéball
- 1 Dé d'Or
- 2 Écailles d'Or
- Bon de Réduction
Pas de rubans
Re: Ouvre-moi la Porte | Ilya Dim 28 Nov - 2:40

words
notes
@Ilya

Ilya fut surpris de le retrouver sur le pas de sa porte, Allan ne pouvait pas l'en blâmer. Lui même était venu sur un coup de tête, et après réflexion, il aurait probablement du prévenir de sa visite, ne serait-ce que par pure politesse. Cependant, il était trop tard pour s'y attarder et le ranger n'y prêta pas plus d'attention.
A vrai dire, même s'il l'avait souhaité, même s'il aurait pu vouloir s'excuser de sa visite un peu cavalière, il n'en eut pas le loisir. Une voix grinçante avait interpellé Ilya dans sa langue natale. Allan n'y compris évidemment rien, mais il ne fallait pas être bilingue pour comprendre que l'échange n'avait pas grand chose de très courtois. Il évita ceci dit de grimacer cette fois-ci, se contentant de plisser les yeux jusqu'à ce que l'adolescent referme la porte derrière lui.

Le ranger esquissa quelques pas de côté pour lui laisser la place de s'avancer, se tenant prêt à l'inviter en ville pour quitter l'atmosphère du vieux manoir. Pas qu'il n'était pas accueillant mais-... Non, vraiment, il n'était pas accueillant. Cependant, Ilya ne lui en laissa pas le temps, expliquant qu'il acceptait de parler, mais pas en la présence de sa tante. Allan hésita à lui en demander la raison, considérant que la présence d'un tuteur légal pourrait aider les choses et-... Mais le jeune garçon savait probablement en présence de qui il se sentait plus confortable et le bougre se souvenait bien que lui même n'aurait jamais – jamais – osé parler de quoique ce soit en présence de son père.
Alors à la place, il lui administra une tape amicale sur l'épaule avant de déclarer « Ha ! On dirait bien que j'ai la même à la maison ! » pour détendre l'atmosphère et la piteuse mine du garçon.

S'il savait... Gladys avait beau être dure, elle ne méritait vraiment pas une telle comparaison.

Ainsi, avec un faux enthousiasme qu'Allan jugea préférable de ne pas relever, Ilya le guida vers un jardin sommairement entretenu dont la table et les chaises avaient piètre allure. Cela non plus, il ne le releva pas, se contentant de remercier son hôte lorsque ce dernier lui offrit un siège rouillé.
Et lorsqu'Ilya lui demanda de quoi il voulait lui parler, le ranger eut un pincement au cœur. Le garçon avait la tête baissée, comme un enfant prêt à se faire rabrouer à tout instant par son père. Mais Allan n'était pas son père, et il n'avait pas à cœur de l'enfoncer d'avantage. Alors il hésita, se racla la gorge et finit par se lancer sur un ton qui se voulait avenant.

« J'ai appris pour-... » il soupesa un instant ses mots sans trouver une appellation adéquate qui ne soit pas trop directe « ..- ce qu'il t'était arrivé. » conclut-il finalement sobrement en cherchant le regard d'Ilya – peine perdue, le garçon avait encore les yeux rivés au sol mais Allan n'eut pas le cœur de s'en formaliser. « Venant d'un inconnu, ça doit te paraître bizarre, » reconnut-il dans un sourire gêné « mais je m'inquiète pour toi. Est ce qu'il s'est passé quelque chose ? Est ce que tu as des ennuis ? A l'école-... » il hésita un instant, le regard furetant un bref instant sur la bâtisse à leur côté « A la maison peut être ? »
Pour être franc, il n'avait foutrement aucune idée de ce qui pouvait pousser quelqu'un à s'en prendre à sa propre vie, mais il n'était pas assez dupe pour n'y voir là qu'un spectacle d'adolescent en manque de reconnaissance comme certains de ses collègues.

« Ceci dit, si tu ne veux pas en parler, je comprendrai. » ajouta-t-il cependant en jaugeant le jeune garçon. Ils ne se connaissaient pas tant que ça. Allan se sentait responsable et inquiet pour lui, mais il restait conscient de son statut d'inconnu aux yeux d'Ilya et ne voulait pas donner l'impression de le mettre dos au mur comme lors d'un interrogatoire de police.
Invité
Invité
avatar
Re: Ouvre-moi la Porte | Ilya Dim 28 Nov - 3:20

Ouvre-moi la porte.

@tag
notes
Ilya ne fut pas vraiment surprit que le ranger aborde 'ce sujet', il s'y était même préparé, comme une évidence.

Et pourtant, il ne put s'empêcher de se mordre les lèvres en entendant les premiers mots d'Allan. Il resta longtemps silencieux à le laisser parler en cherchant ce que lui-même pourrait bien dire.

Puis finalement, l'homme conclut son monologue par une phrase qu'Ilya avait entendu bien des fois auprès d'autres rangers ou même du docteur Raine.

Il garda le silence pendant quelques longues minutes. Puis Zaria se décida à quitter le sommet de son crâne pour atterrir dans ses bras, le ramenant à lui-même.

Hum, je... Il s'arrêta encore une fois, il ne savait vraiment pas quoi dire. Genya va bien. Finit-il par bredouiller en haussant les épaules.

Bravo, Ilya, belle esquive...

Il devait avoir l'air ridicule.

Mais elle...Elle m'en vouloir pour...
Il serra Zaria contre lui, comme si il avait s'agit d'un doudou. Je pas vouloir, vraiment...Enfin... Il s'arrêta de bafouiller, pensif.

Il ne voulait pas ? Pourtant, il y avait repensé en montant sur le toit de la clinique et en contemplant le vide.

Il avait failli sauter, vraiment !

Alors pouvait-il vraiment assurer sans aucun doute qu'il ne voulait pas en arriver là ?

Faisait-il froids où tremblait-il soudain sans raison ? Il semblait se recroqueviller sur lui-même, comme un Crustabri. Zaria piailla doucement, passant une nouvelle fois le coin de son aile sur la joue du jeune homme.

Pourtant, il ne pleurait toujours pas.

Elle semblait tellement habituée à essuyer ses larmes qu'elle ne devait même pas se rendre compte que celles-ci étaient absentes.

Vie ici...Bien.
Finit-il par lâcher sans grande conviction. Mais grande-tante beaucoup en colère contre nous. Elle dire tout le temps que nous devoir rester à Strana pour se battre. Il souffla du nez à défaut de soupirer et ajouta avec une amertume et un mépris non-dissimulés. Elle pas savoir ce que c'est tuer quelqu'un. Si elle savoir, elle pas dire ça.

Encore une fois, le silence plana pendant quelques minutes. Il avait les yeux rivés sur Zaria, qui elle, semblait se faire un sang d'encre. Elle poussa un petit cri, comme un 'est-ce que ça va ?' en langage pokémon. Il lui adressa un faible sourire.

Je...J'ai trouvé amis ici. Eux me montrer beaucoup de choses. Danse et livres de Keros. Je apprendre à parler Keros aussi. Pas beaucoup bien mais...Bientôt arriver, sûr !

Il leva enfin les yeux vers le ranger et tressailli en constatant son air grave difficilement dissimulé derrière un sourire de façade. Il était tellement parti dans son propre monologue qu'il en avait oublié la question de base. Une question dont Allan semblait toujours attendre la réponse.

Je....Faire ça parce que guerre toujours là. Toujours dans ma tête. Faire mal, tout le temps. Je me faire mal pour calmer mais ça pas marcher toujours. Je vouloir arrêter ça, vrai. Fatigué. Oublier avoir sœur et amis. Alors je...Oui, des fois, je vouloir mourir.


Il enfouis son visage contre Zaria, se cachant presque derrière elle avant d'ajouter d'une voix qui se voulait rassurante mais qui manquait clairement de la force nécessaire pour vraiment l'être.

Docteur Raine prendre soin de moi. Donner moi médicaments. Ça aller mieux maintenant. Quand guerre revenir, je prendre médicament et aller mieux.

Il serra Zaria un peu plus contre lui, tremblant à présent comme une feuille.

Moi pas normal. Je sais.
Ionna Campbell
Innerlands
Ionna Campbell
Aucune carte
Ouvre-moi la Porte | Ilya Zarbi_10
Pokédollars : 14
Pas de badges
Inventaire : - 4 Pokéball
- 1 Dé d'Or
- 2 Écailles d'Or
- Bon de Réduction
Pas de rubans
Re: Ouvre-moi la Porte | Ilya Dim 28 Nov - 4:27

words
notes
@Ilya

Allan fit preuve de patience lorsqu'Ilya se décida à ouvrir la bouche, répondant que sa sœur allait bien. C'était une bonne nouvelle, pas la réponse qu'il attendait, mais il lui avait assuré qu'il n'était pas obligé de répondre. Alors il se contenta de hocher la tête, sans vraiment prononcer une parole de peur de couper la parole au garçon hésitant dans ses mots.
Elle lui en voulait et honnêtement, le ranger ne voyait pas comment la blâmer. S'il avait eu un frère – ou une sœur – il s'imaginait aisément lui en vouloir aussi dans de mêmes circonstances, mais ça n'enlevait rien à la douleur que devait ressentir le garçon, alors encore une fois, Allan resta interdit.

Entre la barrière de la langue et la lourdeur du sujet abordé, il était difficile à l'adolescent de s'exprimer, et difficile à Allan de tout saisir. Lorsqu'il disait 'ne pas vouloir vraiment', le ranger ne pouvait que deviner ce qu'il entendait par là, car la suite de la phrase ne vint jamais. Et à nouveau, le cœur d'Allan se serra dans sa poitrine en voyant le garçon se rabattre sur lui même, les bras enroulés autour de son pokemon.
Il s'humecta les lèvres, patienta, hésitant à mettre fin de lui même à la discussion, lui proposer une activité plus plaisante pour le distraire mais se ravisa finalement. Le mal-être d'Ilya était quelque chose qui devait être évacué, n'est ce pas ? Quel genre de lâche serait-il pour l'inviter à parler et se rétracter au premier signe de malaise ?

Alors il patienta, silencieux, observant les gestes de l'enfant qui lui parut bien trop vulnérable avant qu'il ne reprenne le cours de son explication.

Puis il sentit son cœur couler.

Oh, il n'était pas certain de comprendre les tenants et aboutissants de ce que venait de lui dire Ilya. Ou plutôt, il n'était pas certain d'apprécier de voir où il voulait en venir. Un instant, il s'était redressé, prêt à lui couper la parole, prêt à lui demander s'il avait bien compris ce qu'il avait compris, mais il eut la présence d'esprit de ne pas l'interrompre.
Se mordant la joue, il sentit un goût âcre lui remonter sur la langue, le même qu'il avait sentit lorsqu'il s'était trouvé pour la dernière fois au tribunal, celui là même qui témoignait d'une sensation d'impuissance face à une injustice. Mais il ne pipa mot jusqu'à ce que la conversation ne prenne une tournure plus triviale.

« Oh, c'est une bonne nouvelle ! » parvint-il à déclarer lorsque le jeune garçon lui raconta s'être fait des amis et avoir appris de nouvelle chose sur Keros. Il en était sincèrement heureux, mais son enthousiasme était entaché d'une inquiétude qui ne voulait désormais plus le quitter.
Une inquiétude qu'Ilya remarqua probablement lorsque leur regard se croisèrent. Son expression changea, son ton de voix aussi et lorsqu'il reprit la parole, le cœur d'Allan était déjà bien bas pour couler encore plus.

Oh.

Loin de se sentir soulagé de l'avoir entendu se confier à lui, il se sentit coupable de voir Ilya enfouir son visage dans le plumage de son pokemon comme pour en chercher la protection. Et entendre qu'un médecin prenait soin de lui n'était qu'une bien maigre consolation, d'autant plus lorsqu'elle était suivie d'une aussi piteuse déclaration.
A Keros, la révolution qui se déroulait à Strana sonnait si lointaine, les morts étaient impersonnelles comme si elles se déroulaient dans un film, une fiction, quelque chose qui n'existait pas vraiment. Mais Ilya l'avait vécu, et Allan ne semblait le réalisait entièrement que maintenant qu'il avait en face de lui un enfant brisé par ces événements.

Alors, il soupira, secoua la tête et se releva pour franchir la distance qui les séparait. S'accroupissant près du garçon, il lui posa une main qui se voulait rassurante sur l'épaule. « Ne dis pas ça garçon, il n'y a rien d'anormal dans ta réaction. » lâcha-t-il, plus abrupt que prévu.

Pour être sincère, il n'était pas certain de quel comportement pouvait être considéré comme normal après une guerre, mais il était sûr d'une chose : personne n'en revenait indemne. Son père avait perdu un membre, et selon les dires de sa mère, il n'avait plus jamais été le même.
Quant à lui-... Il n'avait pas vraiment vécu la guerre, mais il y avait eu un certain avant et un après fusillade.

Hésitant sur la démarche à adopter, Allan s'humecta les lèvres, il n'avait pas le loisir de flancher, il était venu là pour apporter son soutien. Le soutien émotionnel qu'il pouvait apporter n'avait rien d'impressionnant, mais c'était – en l'occurrence – le seul requis pour l'instant. Alors il prit la parole à son tour en s'adoucissant.

« Tu sais, Ilya-... Je pense pas avoir vécu le quart de ce que toi tu as vécu, » et il était pourtant bien plus jeune que lui... Quelle horreur. « Mais j'ai déjà vu la mort en face. Celle qui est cruelle et-.. » un instant, le visage de son jeune collègue lui revint en mémoire. L'odeur du plomb, de la chaire brûlée et du sang aussi, le poids de son corps – probablement déjà mort – qu'il avait traîné dans l'espoir de le sauver. Son cœur manqua un battement mais il ne lui fallut qu'une inspiration pour refouler sa mémoire.
Ce n'était pas le moment.

« Je ne peux pas savoir comment tu l'as vécu, mais-, je peux imaginer ce que ça t'a fait, au moins en parti, pour que tu en arrives à-... » Sa voix s'était réduite à un murmure le temps de finir – enfin pas vraiment – sa phrase, mais il supposait que peu importait, ils étaient désormais assez proche pour que même ainsi, il puisse se faire entendre. Cependant, lorsqu'il reprit après un raclement de gorge, son timbre était revenu à la normale. « Après ce genre d'épreuves, je pense que la chose la plus courageuse à faire, c'est de continuer à vivre. »
C'était là quelque chose qu'il aurait aimé qu'on lui dise. Sa voix avait commencé à trembler après les premiers mots, trahissant les émotions qui pouvaient le secouer en cet instant. « Et toi, Ilya, avec ta sœur, vous êtes les personnes les plus courageuses que j'ai pu rencontrer. » déclara-t-il avec conviction.

Un timide sourire vint remonter les commissures de ses lèvres, cherchant à lire sur le visage d'Ilya quel genre de pensées pouvaient bien lui traverser l'esprit. En vain, il n'était pas télépathe, alors, à la place, il poursuivit, plus chaleureux « C'est pour ça que je ne veux pas t'entendre dire que tu n'es pas normal, garçon. Tu es encore là, parmi nous, c'est une chance... Je crois que tu ne t'en rends pas compte, mais il faut une sacré force de caractère pour ça ! »
Sa main pressa gentiment l'épaule de l'adolescent et à nouveau, sa voix redescendit sur le ton de la confidence « Ca va aller... Ca va prendre du temps, ça-... Partira probablement jamais entièrement, mais ça va aller... Tu es fort et courageux, alors, il n'y a pas de raison que ça n'aille pas. »

Sonnant plus comme une prière qu'une véritable déclaration, sa conclusion ne transpirait pourtant pas moins de sincérité et de bienveillance.
Invité
Invité
avatar
Re: Ouvre-moi la Porte | Ilya Dim 28 Nov - 12:12

Ouvre-moi la porte.

@tag
notes
Les paroles d'Allan manquèrent de le faire craquer à plusieurs reprises. Mais depuis qu'il avait songer au pire, il s'était promit d'arrêter de pleurer comme une merde au premier problème venu.

Alors le ranger aussi avait vu la mort de près ? Pourtant, Keros était en temps de paix. Enfin, il imaginait que même en temps de paix, ce genre de tragédie pouvait arriver.

Mais une question lui brûlait les lèvres. Si Allan était comme lui, sans doute pouvait-il se permettre de se confier d'avantage, non ?

Il avait sans doute compris ce qu'il sous-entendait de toute façon. Il lui disait qu'il fallait continuer à vivre, que c'était la chose la plus courageuse à faire.

Mais Ilya ne s'estimait pas courageux. Ses pertes de contrôle en était la preuve, non ? Si il avait laissé Sergeï faire ce qu'il avait à faire, les deux bandits de la route d'Okæn et leur pokémon seraient toujours en vie.

Et pourtant, il n'avait pas pu. C'était là une preuve flagrante qu'il ne pouvait pas faire preuve de courage. Du moins c'était l'idée qui s'était profondément gravée dans sa tête.

Pourtant, Allan semblait penser l'inverse.

Oh oui, Genya était sacrément courageuse. Contrairement à lui. Chaque jours elle traînait son fardeau sans se faire bouffer par lui, elle avait toujours été une femme forte. Il l'admirait pour ça.

Si elle avait un jour flancher, elle ne lui avait jamais montrer. Alors que lui, il lui faisait subir ses sautes d'humeur, ses automutilations et ses envies morbides à tour de bras.

Il garda donc les yeux baissés, de peur que le ranger y lise l'incrédulité qu'il ressentait vis-à-vis de ses paroles.

Il avait fait souffrir Oliver lors de cette soirée d'Halloween. Lors de leur retrouvailles à l'hopital. À lui aussi, il lui avait imposé la vue répugnante de ses bras décharnés.

Il gratta nerveusement le bandage de son bras droit dissimulé sous des manches trop amples et trop longues pour lui. Un faux mouvement lui arracha une grimace de douleur, c'est que la plaie n'était pas totalement cicatrisée. Le docteur Raine l'avait prévenu que ce genre d’imbécillité pouvait rompre les points de suture.

Et pourtant il ne pouvait s'arrêter, même si ça faisait mal. La douleur l'empêchait de trop réfléchir.

Était-ce vraiment une chance qu'il soit toujours vivant ? Si il était mort, la guerre se serait achevée bien plus tôt. Il n'aurait pas plongé Strana dans la débandade et ne l'aurait pas foutue entre les griffes d'un état totalitaire.

C'est en entendant Allan lui dire que ça ne partirait jamais qu'il manqua à nouveau de craquer. Son visage se figea dans un rictus de douleur muette. Il se replia totalement, tremblant encore d'avantage.

Ne pas pleurer, il ne devait pas pleurer...

Le silence s'installa à nouveau, se fit pesant. Seul les quelques bruits de la forêt, les coassement des Cornèbre pouvaient se faire entendre pour le maintenir attaché à la réalité.

Première fois être garçon roux, pas connaître son nom. Deuxième fois Sergeï, pas assez courageux pour laisser lui me...
Il ne parvint pas à finir sa phrase. T-troisième fois, deux personnes, un s'appeler Mikhail, pokémon aussi.

Il s'arrêta après cette confession macabre. Manquant d'hyperventiler, il parvint toute fois à continuer.

Je pas pouvoir arrêter, peur. Peur mais aussi content. Pas normal, je suis pas normal !
Il criait presque. Il reprit d'une voix plus basse, presque un murmure. Vous déjà tuer quelqu'un ?

Il leva cette fois ses yeux humides vers Allan, retenant ses larmes avec une certaine frustration d'avoir envie de pleurer. Il n'avait pas le droit de pleurer pour 'ça', parce que c'était entièrement de sa faute. Parce qu'il était monstrueux de l'avoir fait et qu'il n'avait aucune excuse. Pas de son point de vue.

Comment expliquer ce sentiment acre et insupportable de se violer soi-même ? D'être totalement impuissant face à ses propres impulsions destructrices ? Il réussissait à les retourner contre lui-même mais elles étaient toujours là.

Elles s'étaient rappelées à lui lors de la soirée d'Halloween, à ce fameux stand de tir. L'envie de tuer Johnson était présente, vraiment. Il avait terrifié ses amis et il était certain que leur amitié ne durerait pas si il avouait ses crimes de la même façon qu'il l'avait fait avec le ranger.

Pourquoi Allan alors ?

Parce qu'il lui avait dit 'comprendre'. Une part de lui ne le croyait pas et voulait tester cela, l'autre part, désespérée, déchargeait le fruit de sa honte au pauvre ranger dans l'espoir d'une punition ou d'un apaisement.

Je suis un monstre. Lâcha-t-il d'une voix pleine de dégoût. Mentir à mes amis, eux penser je être bonne personne.

Il se sentait comme un manipulateur, une sorte de Lougaroc camouflé sous un pelage de Moumouton.  

Moi essayer dire eux. Mais pas réussir, pas courageux. Eux dire moi bonne personne. Vous dire ça aussi ? Je pas croire. Pas pouvoir. Il renifla, retenir ses larmes le faisait couler du nez. Je être égoïste, juste vouloir rester avec Oliver. Meilleur ami, lui pas savoir. Je lui mentir, tout le temps. Pas une bonne personne, niet.
Ionna Campbell
Innerlands
Ionna Campbell
Aucune carte
Ouvre-moi la Porte | Ilya Zarbi_10
Pokédollars : 14
Pas de badges
Inventaire : - 4 Pokéball
- 1 Dé d'Or
- 2 Écailles d'Or
- Bon de Réduction
Pas de rubans
Re: Ouvre-moi la Porte | Ilya Dim 28 Nov - 19:22

words
notes
@Ilya

Allan ne s'était jamais considéré comme un bon parleur et lorsqu'il lut le malaise sur le visage d'Ilya, il réalisé qu'il ne l'était vraiment pas. Regrettait-il ses paroles ? Certaines, assurément, mais il était trop tard désormais pour les retirer. Alors il se mordit la lèvre dans l'espoir que peut être, ce simple geste aurait l'effet de l'empêcher de débiter une absurdité.

Mais ce ne fut pas nécessaire.

Les révélations que lui fit Ilya furent bien suffisante pour lui faire garder le silence. D'abord incrédule, Allan n'était pas certain de comprendre là où le garçon voulait en venir – ou plutôt, avait-il peur de saisir ce qu'il venait de lui confier.
Et visiblement, il n'était pas le seul à qui ces révélations faisaient de l'effet. La respiration d'Ilya s'emballa un instant alors que le garçon s'efforçait de la maintenir sous son contrôle. Il lui cria qu'il n'avait pas pu s'arrêter, qu'il avait eut peur mais qu'il avait été heureux, concluant à nouveau qu'il n'était pas normal dans un ultime éclat de voix.

Allan fronça les sourcils. Perplexe et alerté, il inspira, prêt à le questionner plus avant sur ce qu'il avait voulu dire, mais la question d'Ilya, pourtant à peine audible, l'en dissuada. C'était-... Une manière de confirmer ses craintes. Quant à son autre interrogation, Allan n'était pas certain qu'il faille la soulever directement. Chaque chose en son temps, Ilya était au bord des larmes et le ranger se trouva bien con de ne pas savoir comment adoucir sa peine.

« Non.. » admit-il alors sur le même ton. Il en était presque désolé alors que son regard ne se détachait pas de celui du jeune garçon. Désolé de quoi, exactement ? De ne pas être passé à l'acte lui même ? Arceus savait pourtant qu'il aurait pu. La colère qui l'avait tourmenté – qui le tourmentait encore parfois – aurait été largement suffisante pour briser la nuque des bandits s'il les avait retrouvé face à lui.
Parfois, il souhaitait que ça se produise, qu'on lui donne une chance de rendre justice lui même et de venger les victimes. C'était probablement une chance que le destin ne lui ait jamais permis d'assouvir ce désir là, mais Allan avait parfois du mal à s'en convaincre lui même.

S'il avait pu mettre la main sur eux, il ne se serait vraisemblablement pas arrêté avant de les avoir massacré.

Peut être était-ce ce que voulait dire Ilya... Et peut être que du coup, Allan le comprenait, ne serait-ce qu'à moitié. Alors il lui pressa gentiment l'épaule, cherchant ses mots, cherchant une manière de le rassurer, une qui serait capable de le convaincre au moins en partie.
Mais tout ce qui pouvait lui arriver à l'esprit n'était qu'un sentiment d'injustice et de frustration. Ilya était si jeune et peu importait ce qu'il pouvait dire de lui même, il n'avait pas mérité de vivre les horreurs de la guerre. Allan aurait volontiers mis sa main à couper pour défendre sa position.

Alors, forcément, lorsque, les yeux mouillés et la gorgé nouée, Ilya lui assura qu'il était un monstre et une mauvaise personne, le sang du ranger ne fit qu'un tour. Il inspira longuement, fermant les yeux et se repositionnant. Rester accroupi ne faisait pas du bien à ses tendons, alors, il posa un genoux à terre en prenant appui sur l'accoudoir de la chaise du garçon.
Patiemment, il l'écouta se dénigrer non sans qu'une certaine colère gronde en lui. Pas contre l'enfant, évidemment, mais contre les circonstances qui en étaient venues à le faire parler ainsi de lui même. Chaque mot lui semblait plus offensant que le dernier, et lorsqu'il entendit la conclusion arriver, Allan secoua la tête.

« C'est faux. » articula-t-il avec plus de calme qu'il ne pensait en avoir – une bonne nouvelle, somme toute – « Tu n'es pas un monstre. C'est peut être parce que tu en as trop vu dans ta vie que penses être comme eux mais-... » il s'humecta les lèvres avant de chercher le regard d'Ilya. Il voulait que la conviction qu'il ressentait en cet instant lui soit transmise avec ses paroles.

« J'en ai vu des monstres dans ma vie. Des qui n'ont aucun remord d'avoir brisé des vies. Certains s'en amusent même. » l'amertume avec laquelle il avait prononcé ces mots lui brûla la gorge. Les regrets de ne pas avoir pu arrêter ces dits monstres lui monta aux yeux et força un soupir dépité à traverser ses lèvres. « Les monstres-... Se fichent bien d'en être Ilya. »

Il laissa ses mots peser un instant dans un silence lourd alors qu'il fouillait l'une des poches de sa veste pour en ressortir un petit paquet de mouchoirs qu'il tendit vers le garçon pour l'inviter silencieusement à se servir.

« Si tu étais un monstre... Si tu étais une si horrible personne que ça, nous ne serions pas là à en discuter. » déclara-t-il placidement « Tu ne chercherais pas autant à te faire du mal pour te punir... Parce que-.. C'est ça que tu veux au fond, n'est ce pas ? Une punition ? »
Allan plissa des yeux, peu certain du terrain glissant sur lequel il venait de s'aventurer. Les mots lui étaient venu bien trop facilement, comme s'il s'agissait là d'une douloureuse évidence. Alors, il s'humecta les lèvres par réflexe. Sa main s'était à nouveau posée sur l'épaule d'Ilya, comme pour l'ancrer avec lui, lui signifier qu'il était là pour lui.

« Je pense que tu as déjà assez souffert comme ça. » nouveau silence, plus court que le précédent. Allan déglutit et inspira « Je sais pas ce qu'il s'est passé, Ilya, mais, parfois... Il y a des circonstances qui forcent même de bonnes personnes à commettre des actions horribles. Ca ne fait pas d'elles de mauvaises personnes pour autant. » il laissa flotter un instant ses paroles avant de conclure « Ca ne fait pas de toi une mauvaise personne. »
Se mordant la lèvre, Allan chercha un instant quelque chose du regard avant de poser son deuxième genoux à terre. La position n'était toujours pas des plus confortables, mais il serait damné de s'éloigner maintenant pour se rasseoir sur une vieille chaise rouillée.

« Être une bonne personne, c'est quelque chose qui se construit. Ca se fait, un peu tous les jours. Par nos choix, nos actions. Et malheureusement, parfois, il n'y a que de mauvais choix qui s'offrent à nous.. » sa voix s'abaissa à un murmure alors que son regard s'attardait sur le visage crispé d'Ilya. Il avait l'impression d'être comme sa mère lorsqu'elle lui avait fait la moral.
La-.. Comparaison le surprit, il se serait attendu à suivre les traces de son père dans ce genre de situation, mais à aucun moment de la conversation, il n'avait songé à hausser le ton, prendre un air accusateur, et exiger d'Ilya qu'il se comporte enfin comme un homme. C'était ce qu'il lui avait dit après qu'il ait démissionné de son poste de police. Jamais Allan ne s'était senti plus misérable que ce jour là-...

Définitivement, il était ravi d'avoir suivi le modèle de sa mère, ne serait-ce que pour cette fois, quitte à paraître un peu trop féminin. Alors par réflexe, et parce que c'était le même geste qu'elle avait eu pour lui auparavant, sa main alla chercher celle d'Ilya pour la serrer dans un geste qui se voulait rassurant mais qui s'avéra pourtant plus brut que prévu.

« Tu as des amis, ta sœur, des gens pour qui tu comptes. C'est à moi de ne pas te croire si tu me dis que tu te comportes mal avec eux. » lui souffla-t-il. « Ce n'est pas être un menteur de ne pas partager ton secret avec eux. » il y avait des choses qui pouvaient se dire, et d'autres qui devaient être tues. En l'occurrence, Allan ne considérait pas qu'il soit sain pour l'enfant de garder de telles horreurs enfermées dans son esprit, mais il comprenait assurément qu'il ne soit pas non plus une bonne idée de le raconter à n'importe qui.
Amis ou pas, cela ne faisait que quelques mois qu'il avait atteint Keros et ce n'était – à son sens – pas assez pour bâtir une véritable relation de confiance.

Une ironie quand lui même jouait les confidents alors qu'il n'avait rencontré le garçon moins d'une dizaine de fois...

« Ce que tu as sur le cœur... Ce que tu as dans le crâne, Ilya, ce n'est pas rien, tu le sais. » une évidence énoncée à voix haute « Si tu ne leur dis pas c'est parce que tu n'es pas prêt. Et je ne pense pas trop m'avancer en disant qu'ils ne le sont probablement pas non plus. Ca ne fait d'aucun de vous de mauvaises personnes. »

Et il hocha la tête, comme pour donner plus de poids à ses paroles.

Invité
Invité
avatar
Re: Ouvre-moi la Porte | Ilya Dim 28 Nov - 20:49

Ouvre-moi la porte.

@tag
notes
Il resta silencieux, ne parvenant pas à ajouter un mot de plus. Le souffle lui manquait de toute façon. Ilya était fébrile.

Perdu, comme un petit enfant.

Ses yeux se plissèrent, comme pour retenir leurs larmes quand il entendit le ranger affirmer qu'il avait tord, qu'il n'était pas une mauvaise personne.

Comme il lui avait dit, il ne parvenait pas à y croire. Il voulait, oh oui, il voulait terriblement se laisser bercer parce qu'il estimait être une illusion mais il ne pouvait tout simplement pas.

Des monstres. Il en avait vu, oui. Des monstres comme Sergeï, qui le terrifiait toujours la nuit. Il rêvait parfois de son étreinte ignoble. Il rêvait de ce qui aurait pu se passer et les réveils étaient toujours remplis de larmes et accompagnées d'une violente envie de vomir.

'Les monstres-... Se fichent bien d'en être Ilya.'


La phrase le fit sursauter. Ses yeux se perdirent dans le vide. Il avait envie d'y croire, il voulait de toute ses forces en être convaincu mais cette culpabilité le coinçait dans sa haine et son dégoût de lui-même.  

Lorsqu'Allan lui tendit un paquet de mouchoirs, il secoua la tête.

Je pas pleurer. Pas vouloir pleurer.
Dit-il moins fermement qu'il ne l'aurait voulu.

La suite des paroles du ranger ne firent qu'augmenter sa douloureuse confusion. Une punition ? Oh oui, il avait rêvé d'une punition. Il en rêvait encore. Il estimait que ses automutilations n'étaient pas assez. C'est pour ça qu'elles étaient toujours plus nombreuses et plus profondes.

Trop profondes.

Il avait frôlé la mort par désir de punition. Mais quoi de plus normal ? Ce n'était pas juste qu'il soit celui qui ait survécu quand tant d'autres étaient morts. De sa propre main qui plus est.

Il sentit la main du ranger se poser sur son épaule tremblante. Il se sentait glacé et pourtant, il ne devait pas faire si froids que ça. Il avait connu bien pire et pourtant, il avait le sentiment d'être en train de mourir sous cette atmosphère glaciale.

Il l'écouta sans rien dire. Il avait imaginé les choix alternatifs qu'il aurait pu faire pour éviter toutes ces morts. Mais chacun des résultats étaient catastrophiques et hantaient ses cauchemars. Il lui arrivait parfois de débarquer en trombe dans la chambre de sa sœur pour s'assurer qu'elle était toujours là. Toujours en vie.

Puis l'absence de leur mère se rappelait à lui. Le cauchemars était partiellement vrai. La guerre lui avait arraché Anastasia.

Allan lui assura qu'être une bonne personne était un effort quotidien. Un effort. Là tout de suite, Ilya se sentait épuisé. Il se sentait incapable de ce genre d'effort. Il ne voulait pas que sa vie devienne plus difficile qu'elle ne l'était déjà.

Et enfin, le ranger lui affirma que c'était juste une question de temps, qu'un jour il serait prêt à l'avouer et qu'un jour, ses amis seraient prêts à l'entendre. L'émotion que le jeune stranaïte ressentit fut indescriptible. Il voulu parler, répondre quelque chose.

Mais ce qui sortit de sa gorge fut un long gémissement d'une douleur trop longtemps contenu. Il se sentait brisé, s'effondrant en morceaux. Les larmes trop longtemps contenues se déversèrent sur ses joues et Zaria émit un petit cri affolé en venant poser ses ailes sur ses pommettes, essuyant du mieux qu'elle pouvait ces dernières.

Son visage était totalement dissimulé derrière les ailes du Togekiss mais ses pleurs et ses cris de souffrances, eux, étaient bien audibles.

Il avait mal, tellement mal. Il lui sembla ne jamais avoir eut autant mal auparavant. Et pourtant, c'était comme un soulagement. Comme la douleur d'une épine que l'on retire de la patte d'un Némélios.

Combien de temps resta-t-il à pleurer ainsi ? Aucune idée. Mais la main d'Allan restait toujours sur son épaule, lui rappelant sa présence.

Il se sentait stupide de pleurer mais dans un même temps, il se sentait également stupide d'avoir voulu se retenir de le faire. Un sanglot discret aurait été bien mieux que ce spectacle ridicule. Et...

Et puis merde ! Il avait bien le droit de pleurer, non ? Allan avait raison, il en avait bavé, il en bavait toujours.

Il souffrait. Terriblement, même.

Alors pourquoi se retenir ? Par fierté, par désir de correspondre à cette masculinité ridicule ? Parce qu'il voulait paraître normal auprès des autres ? Pour une autre raison stupide ? Au diable toute ces conneries. Il avait trop mal pour ça.

Zaria était collée contre lui, frottant doucement ses ailes contre ses joues. Doucement. Comme l'aurait fait Anastasia. Ses sanglots reprirent de plus bel.

M-m-mama m-me man-anque... Hoqueta-t-il entre deux crises de larmes. P-pourquoi elle p-p-pas là ? Pa...Pas juste !

Il y avait encore des centaines de choses qu'il ne trouvait pas juste. Des centaines de choses pour le faire pleurer.

Il n'en pouvait plus, émotionnellement épuisé. Totalement replié sur lui-même, Zaria collée contre lui, impuissante face à la détresse de son maître.

Et pourtant, malgré tout ça, il se sentait tellement, mais tellement soulagé.
Ionna Campbell
Innerlands
Ionna Campbell
Aucune carte
Ouvre-moi la Porte | Ilya Zarbi_10
Pokédollars : 14
Pas de badges
Inventaire : - 4 Pokéball
- 1 Dé d'Or
- 2 Écailles d'Or
- Bon de Réduction
Pas de rubans
Re: Ouvre-moi la Porte | Ilya Dim 28 Nov - 21:49

words
notes
@Ilya

La réaction d'Ilya le glaça.

Il était à prévoir que les émotions du garçon finissent par ressortir, d'une manière ou d'une autre. Une part de lui aurait voulu que cela se fasse autrement. Il y avait toujours eu chez les hommes qu'il connaissait, une certaine pudeur au moment de partager leurs émotions. Il n'était pas bon de montrer ses larmes devant un étranger, se montrer faible et vulnérable était toujours un peu une mise en danger et une source de honte – du moins l'avait-il vécu comme ça –. Mais lorsqu'il réalisa son malaise devant celui de l'enfant, Allan s'en voulu immédiatement.
Il espérait sincèrement que le regard qu'il portait sur Ilya n'avait rien à voir avec celui accusateur de son père, ou celui teinté de pitié de ses anciens collègues. Heureusement, l'attention de l'enfant était ailleurs. Son visage était enfoui entre les ailes du Togekiss qui s'affairait comme elle le pouvait à le consoler. Allan se trouva bien impuissant dans cette situation.

Rageant.
La main posée sur son épaule avait glissé dans son dos pour y effectuer un geste concentrique répétitif dans l'espoir de l'apaiser, ne serait-ce qu'un minimum. En vain.

Les plaintes qu'émettaient Ilya, bien qu'étouffée dans le plumage immaculé de son pokemon, étaient à fendre l'âme. Allan se mordit les lèvres et déglutit. Il ne se considérait pas des plus empathiques, mais son cœur se serrait toujours un peu plus à chaque sanglot. Il y avait dans ces gémissements le poids d'années de douleurs et de silence. Combien de temps avait-il du prétendre que ce n'était pas là, pas si grave ?
A en juger par ce qu'il avait compris, Allan semblait être lui même la première personne à laquelle il se confiait de la sorte. La conclusion le terrifia autant qu'elle le fit frissonner. Il s'était dit responsable du jeune garçon, mais la crainte de ne pas se montrer à la hauteur pesa soudainement lourd sur ses épaules.

Puis il fit taire ses doutes.
Ce n'était pas le moment.
Et surtout, ce n'était pas à lui de se plaindre.

Alors il garda un silence poli et solennel, laissant Ilya se purger de ses peines autant qu'il en avait besoin. Ses propres yeux avaient commencé à lui piquer et à s'humidifier, menaçant de laisser s'échapper quelques larmes renégates, mais Allan s'était furieusement mordu l'intérieur de la joue avant de longuement inspirer pour se maintenir sous contrôle. Ce ne fut-... Pas une tâche facile.

Les cris et les pleurs d'Ilya lui brisaient bien plus le cœur qu'il n'aurait osé l'admettre. D'autant plus lorsqu'il évoqua l'injustice de la perte de sa mère.
La gorge d'Allan se serra, ignorant quoi répondre. Quand l'adolescent était encore calme, qu'il ne pleurait pas, il lui était plus facile de trouver les mots, de prendre son temps lui expliquer les choses... Mais qui avait-il à expliquer à un enfant à qui on avait arraché la mère ?

« Non, ce n'est pas juste.. » croassa-t-il finalement d'une voix qui trahissait une émotion qu'il tentait de masquer par pudeur. En vain.
Déglutissant, Allan se maudit d'avoir pris la parole pour ne rien dire de bien apaisant. Mais que pouvait-il bien dire d'autre ? Il était d'accord, ce n'était pas juste, mais il n'avait aucun pouvoir capable de ramener à Ilya ce qu'il avait perdu. C'en était frustrant. C'en était douloureux.

Douloureux de voir le jeune garçon prostré sur lui même, serrant entre ses bras son pokemon comme s'il s'agissait là de sa seule bouée de sauvetage.
Un instant, Allan se rappela de la première fois qu'il avait vu Ilya et sa sœur, de leurs carcasses trempées et tremblantes, de la peur dans leur regard et dans leur voix. Cela faisait quelques mois déjà qu'ils avaient mis pied à terre à Keros, mais le ranger se demanda soudainement s'ils avaient jamais quitté la tempête...

Alors il s'ébranla. Sans entièrement se relever, il se glissa légèrement sur le côté pour se rapprocher et se retrouver presque en face du garçon. Il s'était également à moitié redressé et sa main s'était glissé d'une épaule à l'autre dans l'optique de l'étreindre.

« Viens là, garçon... » lui murmura-t-il en l'attirant gentiment à lui.

Il y avait dans ses gestes cet étrange mélange entre tendresse et brusquerie. Dans sa famille, personne n'était habitué à enlacer l'autre, Allan ne faisait pas exception. C'était un impérial instinct qui l'avait poussé à bouger et à prendre Ilya contre lui, un besoin paternel de le protéger, de faire rempart entre lui et le reste du monde, ne serait-ce que pour quelques instants.
Il se sentit idiot de penser à ça, et pourtant, il se convainc de ne bouger que si l'enfant lui signifiait son désaccord.

« Lâche tout, Ilya. » lui souffla-t-il « Ca ira mieux après... Ca ira mieux après... »

Invité
Invité
avatar
Re: Ouvre-moi la Porte | Ilya Lun 29 Nov - 5:33

Ouvre-moi la porte.

@tag
notes
C'est une gratitude immense qu'il ressentit lorsque le ranger le prit dans ses bras, comme si il était un enfant. Peut-être que quelque part, il en était toujours un.

Il renifla du mieux qu'il put, essayant de respirer malgré ses yeux et son nez qui avaient décidés de faire office de fontaines sur son visage. Zaria était à présent collée contre lui, pas parce qu'elle était écrasée contre les deux hommes, non. Parce qu'elle se sentait aussi impuissante qu'Allan et avait prit la décision de faire la même chose que lui.

Une étreinte valait bien milles mots.

Il se calmait cependant peu à peu, sa respiration reprit un rythme normale, bien que secouées de hoquets. Il prit une grande respiration et après un temps qui lui parut bien trop court, il se défit de l'étreinte d'Allan.

Il ne pouvait pas éternellement jouer au gamin, pas vrai ?

Son esprit était plus lucide à présent. Il ne tenta plus d'esquiver le regard de son aîné et lui adressa un maigre sourire.

Merci beaucoup. Je avoir besoin de ça.

Zaria semblait vraiment soulagée de voir son maître retrouver son calme, son petit cri de joie fut tellement attendrissant qu'il arracha un petit rire attendri à Ilya.

Maintenant que tout le bordel émotionnel avait explosé dans sa poitrine, il devait faire fonctionner sa tête cette fois. Trouver un moyen de faire un rapport de la situation peu glorieuse dans laquelle lui et sa sœur se trouvaient actuellement.

Grande-tante méchante avec nous. Frapper et insulter, beaucoup. Je pense partir avec Genya quand ça être possible, vite. Vassilisa vouloir que je jouer Tsarévitch pour amis nobles à elle. Je....Je plus vouloir entendre parler de Strana.

Cette dernière phrase fut bien plus douloureuse à prononcer qu'il ne l'aurait cru. La conviction sans faille qu'il avait usé pour le dire le surprit lui-même.

Strana mieux sans moi. Ou peut-être pas vrai. Je m'en fiche.


Il assumait ici pleinement son égoïsme. Strana était derrière lui, son futur c'était Finn et Oliver. Surtout Oliver.

Enfin, Finn lui apprenait à danser de façon nouvelle et ils créaient de merveilleuses chorégraphies avec Zaria et Melinoë, c'était loin d'être insignifiant. C'était même le début d'une vocation.

Mais Oliver, c'était différent. Il voulait que leur amitié dure pour toute leur vie. Après tout, c'était les paroles du jeune garçon qui l'avaient empêchés de sauter du toit de la clinique.

Il ne voulait pas mourir en réalité, il ne l'avait jamais voulu. Il ne savait juste pas vivre correctement.

Il garda silence un instant avant de soulever un autre problème.

Moi pas vouloir faire 'service militaire'. Pas vouloir faire guerre, même pour de faux. Si je fuir, être 'déserteur' pas vrai ? Pas autres moyens?

Il n'était pas tout à fait sûr des mots qu'il employait, c'était la première fois qu'il les plaçait dans une phrase. Mais il espérait que ça veuille dire quelque chose qu'Allan puisse comprendre.

Sa question le concernait bien évidemment, mais aussi indirectement Oliver. Depuis qu'il avait apprit que c'était un passage obligatoire, il se faisait un sang d'encre pour son ami. Si le lycée se montrait sans pitié à son égard, qu'en serait-il de l'armée ?

Non, définitivement, il devait trouver un moyen d'empêcher ça. Et Allan pourrait peut-être lui permettre de trouver une solution.
Ionna Campbell
Innerlands
Ionna Campbell
Aucune carte
Ouvre-moi la Porte | Ilya Zarbi_10
Pokédollars : 14
Pas de badges
Inventaire : - 4 Pokéball
- 1 Dé d'Or
- 2 Écailles d'Or
- Bon de Réduction
Pas de rubans
Re: Ouvre-moi la Porte | Ilya Mar 22 Mar - 18:14

words
notes
@Ilya

L'étreinte ne dura qu'un court instant durant lequel Allan berça gentiment mais maladroitement Ilya contre lui. A plusieurs reprises, il essaya de dire quelque chose, d'avoir le mot qui résoudrait tout, apaiserait les craintes du jeune garçon et rétablirait l'ordre dans son esprit.

Mais rien ne lui vient.

Alors Allan resta muet. Il lui apparut que ce n'était pas là quelque chose qu'il pourrait régler avec un beau discours, une virile tape dans le dos et une promesse de faire mieux. Il n'était même pas certain qu'il s'agissait là de quelque chose qu'il pouvait régler.

Ou qui pouvait se régler tout court d'ailleurs.

Mais cette pensée, il l'étouffa alors qu'il raffermissait son étreinte autour des épaules d'Ilya. Il ne pouvait pas effacer ses troubles – et d'aucun dirait que ce n'était pas à lui de le faire – mais ça ne l'empêcherait pas de se tenir présent pour lui. Afin qu'il ne soit pas seul. Afin qu'il puisse se reposer sur quelqu'un si le besoin venait à s'en faire ressentir.

Puis l'accolade se brisa et Allan fit taire l'inquiétude qui avait pincé son cœur en se reculant légèrement. Toujours accroupi aux côtés du stranaïte, il garda une main sur son épaule et lui rendit un sourire confiant.
Tout irait bien, ça ne pouvait qu'aller mieux !

Fort de cet optimisme, Allan sortit à nouveau le petit paquet de mouchoir qu'il tendit à son protégé pour l'inviter à se débarbouiller sans user de sa manche. Il faisait peine à voir, avec ses yeux rougis et son nez coulant – Allan tenta de ne pas imaginer l'état de son épaule – mais c'était mieux qu'avant – ce qui n'avait rien de rassurant finalement –. Ilya avait pu sourire à lui et à son Togekiss et semblait s'être calmé pour de bon.
Lorsqu'il le remercia, Allan sentit une vague de fierté et de chaleur dans son torse. Heureux d'avoir pu être d'une quelconque aide, il hocha la tête d'un air solennel. « Ce n'est rien. » lui souffla-t-il en pressant son épaule avant de la libérer pour de bon.

Ceci dit, le ton redevint plus grave en un rien de temps lorsque le jeune garçon reprit la parole. Il lui expliqua sa situation familiale et Allan accueillit la nouvelle avec une surprise mitigée. Il n'avait pas connu un enfant qui n'avait reçu aucune claque de la part de ses tuteurs. Lui même en avait mangé mais ça ne sonnait pas pareil. Il avait été un petit con dans sa jeunesse, du genre à remettre en question l'autorité parentale dès qu'il en avait l'occasion, ça ne semblait pas être le cas du stranaïte.

Et même si ça l'avait été-... Ca ne sonnait toujours pas comme quelque chose qu'il approuvait.

Pour autant, Allan se contenta de hocher gravement la tête aux explications de son cadet. Ce n'était pas à lui de donner son avis mais il était d'accord : la place d'Ilya n'était pas à Strana. Déchirée par la guerre, aucune ascendance royale ne pourrait le maintenir en sécurité – ni lui donner de pouvoirs divins – s'il venait à y retourner. C'était une question de bon sens : Strana n'irait pas mieux. Avec ou sans lui.

Probablement.
Peu importait en réalité.

Le silence s'étira un instant entre eux. Dans une position relativement inconfortable, Allan changea de jambe d'appui pour se maintenir en place – il n'avait pas vraiment envie de s'éloigner, de crainte de briser les confidences qu'Ilya pouvait lui faire. Il n'avait pas fini de parler, c'était ce qu'il croyait tout du moins.
Il hésita cependant à aborder le sujet de sa tante sans pouvoir réellement apporter une solution viable. Il pouvait se proposer de lui parler, mais de quoi ? Il n'était pas assez ignorant pour penser que lui demander directement de cesser ses violences sur ses pupilles, elle feindrait probablement ne pas savoir de quoi il parlait et n'en agirait pas moins pour la suite.

A défaut de meilleure idée, Allan se contenta d'approuver celle d'Ilya : un test de patience et d'endurance.

Puis il reprit la parole, et sa demande le laissa un instant penaud.

Le service militaire n'avait jamais enchanté beaucoup de jeunes. Lui même n'avait pas voulu y participer mais avait fini par y trouver son compte.

« Ecoute, Ilya... » un instant, un court instant, il s'était tenu prêt à le rassurer, lui expliquer que ce n'était rien d'insurmontable et que tout irait bien. Puis les récentes confidences du garçon lui revinrent en mémoire, ainsi que sa crise de larmes et la douleur qui lui avait fendu la poitrine.

Et Allan se ravisa.

« C'est exact. » admit-il. « Si tu venais à refuser le service militaire sans raison valable, tu serais considéré comme un déserteur. » Il prit un instant pour considérer les options qui s'offraient à eux, se grattant pensivement le menton avant de reprendre la parole.

« Etant donné les circonstances, le mieux serait une décharge médicale. Si un médecin reconnaît que tu n'es pas en état de faire ton service militaire, tu pourras l'éviter. »

Il songea un instant qu'il était en train d'encourager Ilya à commettre une fraude mais tenta rapidement de se convaincre que ça ne l'était pas. Ses raisons de refuser de participer étaient plus que raisonnables et même si lui même n'était pas un professionnel de la santé, il pouvait aisément s'imaginer que le jeune garçon vivrait mal son service militaire.

Nul doute que sa décharge médicale serait des plus légitimes !

« Je peux essayer de me renseigner, si tu le souhaites. »

Invité
Invité
avatar
Re: Ouvre-moi la Porte | Ilya Mar 10 Mai - 9:28

Ouvre-moi la porte.

@tag
notes
C'eAux paroles du Ranger, Ilya se sent un peu soulagé. Mais son esprit reste pensif, son cœur reste meurtri et son inquiétude pour Oliver est toujours là. Lui il a une 'bonne excuse' apparemment, mais son ami ? Oh, il ferait n'importe quoi pour qu'Oliver n'y aille pas, parce qu'il a la peur aux tripes de ce qui pourrait arriver alors qu'il n'est pas là pour le défendre.

Sans compter que quelque soit les militaires qu'il a croisé, aucun d'eux n'étaient très amicaux. Plutôt l'inverse même. Cette pensée le laisse un instant muet avant qu'il ne pose une question qui le chiffonne vraiment.

Pourquoi service militaire ici alors que Keros en paix ?


C'est vrai ça, pourquoi entraîner des jeunes gens à être soldats pour...Pour rien. Prendre deux ans de la vie d'une personne pour lui apprendre à donner la mort dans un pays qui ne demande qu'à vivre...Et après ça critique les Sealg. Ilya ne peut s'empêcher de rire sans joie.

Un ami à moi pas pouvoir le faire. Lui trop faible, trop fragile. Autres garçons le taper, j'avoir peur que lui mourir si y aller. Avoir une arme rendre pas plus fort mais plus faible. Pas bon, pas bon du tout.

Il a les yeux rivés au sol, un peu honte de l'avoir dit mais prêt à assumer complètement. En revanche, ce qu'il s’attend à entendre c'est le classique 'ça va l'endurcir'. Mais cette logique est biaisée, la guerre n'a pas endurcie Ilya, elle l'a écrasé, broyé et il en ressort meurtrie. Comment une guerre, même pour de faux, pourrait-elle faire d'Oliver un 'vrai bonhomme' ? L'idée lui paraît complètement stupide.

Alors les mots s'échappent tout seuls de sa gorge.

Service militaire stupide, juste servir aux forts pour taper les faibles. Comme dans vrai guerre, faibles toujours perdants. Ça protéger personne, ça donner de la force à personne.


'Je sais de quoi je parles' dirait-il si il avait le vocabulaire nécessaire. Mais il se tait, son visage est bloqué dans un rictus de colère. Il serre un peu plus Zaria contre lui, ce sont maintenant des larmes de rage qui perlent sur ses joues.

Je vais perdre ami pour histoire de guerre qui sert à rien. Souffle-t-il, à la fois furieux et désespéré.

Si seulement Allan Craig pouvait comprendre. Mais il est sans doute comme les autres adultes, à dire que cela ne fait de mal à personne. Comment 'se préparer pour la guerre' ne peut-il faire de mal à personne ? Ilya ne comprends pas, se préparer pour la guerre c'est se préparer à souffrir, à tuer ou à être tué.

Oliver est trop gentil, son choix est vite fait, il préfère être tué. Et ça, Ilya ne peut pas le supporter. Pour conclure, il réponds juste poliment.

Merci pour informations. Je aller voir Docteur Raine, demander si lui penser que je peux. Lui parler de mon ami aussi.

Il se recroqueville encore une fois sur lui-même, tentant d'etouffer les braises de la colère qui manque d'éclater en lui. D'où vient cette furie ? Il ne le sait pas. Mais il a le sentiment de haïr tout le monde, même ce pauvre Allan Craig qui l'a tant aider.

Pas juste... Souffle-t-il à voix basse, trop basse pour être entendue sans doute.
Ionna Campbell
Innerlands
Ionna Campbell
Aucune carte
Ouvre-moi la Porte | Ilya Zarbi_10
Pokédollars : 14
Pas de badges
Inventaire : - 4 Pokéball
- 1 Dé d'Or
- 2 Écailles d'Or
- Bon de Réduction
Pas de rubans
Re: Ouvre-moi la Porte | Ilya Sam 18 Juin - 22:56

words
notes
@Ilya

Malgré la réponse à sa question, Ilya semble encore tourmenté et il ne lui faut qu'un moment avant de laisser échapper ses doutes et ses interrogations. Si Allan inspire pour répondre à sa première question, il pince les lèvres lorsqu'il entend la suite.

C'est donc cela.

Le ranger soupire, baisse un instant les yeux, hésite sur la réponse à donner. Une part de lui aimerait lui dire que son ami doit grandir et se défendre s'il veut qu'on arrête de lui faire des misères. Une autre s'insurge et lui signale qu'il ne sait rien de la situation. Et qu'Ilya n'a pas besoin de son avis là dessus. Alors Allan reste un instant interdit avant de prendre la parole.

« Parce que la paix ne dure pas. » siffle-t-il plus fataliste qu'il ne l'aurait aimé. S'il sait que sa réponse ne plaira pas à son cadet, le ranger se morigène : il ne peut pas non plus adoucir la réalité pour lui faire plaisir ou lui cacher la réalité.
Ca ne lui plaît pas, pas plus qu'à un autre. « Keros vient de sortir d'une guerre d'indépendance... On ne participe pas au service militaire parce que ça nous plaît, on le fait pour se tenir prêts... A se défendre, et à défendre les notre. »

Sans surprise pourtant, la vision d'Ilya sur le service militaire. Allan déglutit, le laisse exprimer sa colère, l'air interdit. Qu'a-t-il d'autre à ajouter à ça ? Que peut-il bien expliquer à un enfant qui a déjà tant perdu entre les griffes de la guerre ? Il ne peut même pas le blâmer de voir les choses de cette façon et d'être inquiet pour son ami.
Alors le ranger n'insiste pas, ferme les yeux, sent son cœur se pincer lorsque l'inquiétude et la tristesse se font aussi palpable que la fureur dans la voix du stranaïte. Oh, s'il pouvait-... Une part de lui souhaiterait les mettre à l'abri lui et sa sœur, peut être même cet ami s'il n'y a que ça pour l'apaiser : deux jeunes gens en moins au service militaire ne fera pas pencher la balance, Allan en est certain.

Mais il ne peut pas.
Pas vraiment.

Alors il se mord l'intérieur de la joue, se fait violence. Ilya est à nouveau recroquevillé sur lui même, tremblant – pas de larmes cette fois-ci – et le ranger l'observe un instant en silence. 'pas juste' qu'il l'entend marmonner. Ca ne l'était pas, mais comme beaucoup de chose en ce monde. Cependant, Allan ne sent aucune satisfaction à le lui faire remarquer. A la place, il inspire, inquiet de la réaction de son protégé.

« Ecoute, Ilya... » il s'humecte les lèvres, hésite un instant sur les mots à employer. « Ton ami, il doit avoir ton âge, non ? Seize, ou dix-sept ans, c'est ça ? Il y a encore le temps de trouver une solution. » il gigote un peu, change de jambe d'appui, accroupi près du stranaïte et reprend, peu certain d'être réellement écouté. « S'il n'est vraiment pas fait pour le service militaire, on trouvera une façon de lui éviter ça, d'accord ? »

Oh, une part de lui lui souffle, révoltée, que si ce mystérieux ami n'a pas subi la guerre comme Ilya, il n'a aucune raison de s'évader du service militaire, que ça ne peut lui faire que du bien de s'endurcir et d'apprendre à se défendre.
Une autre lui remet en mémoire ce qu'il se passe pour ceux qui ne tiennent pas la cadence. Que ce soit au service militaire, au lycée ou même dans les entraînements pour entrer dans la police ou chez les ranger. Alors Allan tait cette voix là.

Il donnera le bénéfice du doute à Ilya et son ami. Et s'il a raison, alors il l'aidera de son mieux.

Invité
Invité
avatar
Re: Ouvre-moi la Porte | Ilya Mar 21 Juin - 4:04

Ouvre-moi la porte.

@tag
notes
La réponse du Ranger le crispe, Zaria pousse un petit cri étouffé, il la serre trop. Ses yeux grands ouverts, son visage figé dans un rictus de colère furibonde, ses ongles enfoncés dans ses paumes et sa lèvre inférieure malmenée par ses dents, il réprime l'envie de hurler comme il peut.

Au diable la paix, donc ? Hâte pour la prochaine guerre, hein ? On y va pas pour le plaisir mais il le faut quand même parce que c'est une fatalité, il Y AURA une prochaine guerre ! Quelle question stupide, Ilya !

Un soldat défends rien.
Grogne-t-il entre deux inspirations saccadées. Il tue, il tue et c'est tout.

Mais ce grognement murmuré n'a sans doute pas atteint les oreilles de Craig, si oui, il n'y réagit visiblement pas. Le jeune Stranaïte préfère garder le silence et laisser son aîné parler, expliquer, tenter de rassurer. Difficile de voir à travers le voile rouge de la colère qui obscurcit ses yeux, pauvre Allan, il ne fait qu'exprimer son point de vue fataliste, sans doute une vérité de son point de vue.

Ilya n'y voit qu'un sombre mensonge pour entraîner une nouvelle grande guerre. Toujours les même gagnants, toujours les même perdants. Des gens qui ne se connaissent pas se tuent pour le compte de gens qui se connaissent et prennent sans doute le thé ensemble.

Truc de legatien.

Il laisse Zaria se sortir de cette étreinte violente en s'excusant dans sa langue natale, ses mains se referment sur le vide et ses ongles viennent maintenant mutiler ses épaules déjà balafrées. Une plaie se ré-ouvre, il manque de grimacer de douleur mais la colère sur son visage refuse de laisser place celle-ci.

Après un long moment de silence, peut-être un peu pesant pour le Ranger, Ilya finit enfin par reprendre parole. Sa voix est toujours tremblante mais elle a quelque chose de...vexée.

Je croire que Keros être différent de Strana, que faible avoir une chance, mais mensonge, hum ? Mon ami, Oliver, toujours frappé, toujours insulté, toujours menacé, personne rien faire, tout le monde trouver ça normal et dire que ça rendre plus fort. Il se lève d'un coup et la chaise bascule derrière lui dans un sinistre bruit de ferraille. Personne être là pour protéger faible ! Protéger faible intéresser personne ! Si les faibles être protégés, je...Je pas avoir tué ! Mais tout le monde s'en fiche !

Il frappe plusieurs fois du pied à terre tandis que Zaria essaye de calmer son dresseur en voletant autour de lui. À défaut de pouvoir foutre son pied dans la gueule de Jojo et de sa bande de connards, le gazon en vrac du manoir Winters est devenu son pire ennemi.

Tout le monde s'en fiche ! TOUT LE MONDE !
Crie-t-il, plein de colère. Puis sa voix se brise à nouveau. Tout le monde...

Le voilà qui s'accroupit lentement au sol et recommence à sangloter comme un enfant. Zaria se pose sur son épaule, impuissante.

Keros gagner guerres, paix enfin là et déjà commencer à penser à nouvelle guerre. Paix jamais arriver, jamais.
Sa voix est faible, tellement faible. Puis ses yeux rencontrent enfin ceux d'Allan Craig, il plonge son regard dans le sien, n'esquive plus, comme une sorte de défi perdu d'avance, résigné. Mon ami être Oliver Dixon, seize ans, si lui partir seul, j'avoir peur tout les jours. Comme à Strana. Et si un jour, on dit qu'il est mort au service militaire, je faire quoi ? Dire que tant pis ? Dire que ça normal de mourir jeune pour pays en paix juste parce que pays avoir peur d'une guerre qu'existe pas ? Dire qu'il être pas assez fort ? Ça normal ?

Sa voix s'éteint petit à petit.

Je savoir que lui préférer mourir que y aller. Pas savoir quoi faire. Lui pas d'excuse, tout le monde dire 'ça rendre plus fort'. Mourir rendre plus fort peut-être ?
Il émet un petit rire sarcastique. Keros encore plus stupide que Strana.

Il replonge sa tête entre ses genoux et continue de pleurer en silence. Si il y a bien une chose qu'il n'a pas envie d'entendre, c'est un nouveau sermon sur la nécessité du service militaire.

Et dans tout ça, il a à peine écouter Craig qui lui promettait d'essayer de trouver une solution.
Ionna Campbell
Innerlands
Ionna Campbell
Aucune carte
Ouvre-moi la Porte | Ilya Zarbi_10
Pokédollars : 14
Pas de badges
Inventaire : - 4 Pokéball
- 1 Dé d'Or
- 2 Écailles d'Or
- Bon de Réduction
Pas de rubans
Re: Ouvre-moi la Porte | Ilya Mar 21 Juin - 5:03

words
notes
@Ilya

Dire que la réaction le surprend serait mentir. Il ne s'y attendait pas, mais elle ne le ne surprend pas. Et il ne sait pas comment réagir. Allan n'a pas l'habitude de côtoyer des enfants et des adolescents en général, encore moins ceux dans la situation d'Ilya. Il ne peut que très vaguement imaginer son ressenti envers la guerre en transposant sa propre père devant le membre perdu de son propre père, et de son caractère visiblement différent de celui qu'il avait avant.
Mais ça ne se compare pas. Et si le ranger voit l'intérêt d'un service militaire, songe qu'il faudrait renforcer la sécurité pour les jeunes y participant, il peine à voir en quoi se préparer à défendre les siens est une mauvaise chose.

Il faut des gens pour défendre.
C'est à ça que lui s'est consacré.

Pas assez visiblement. Les faibles souffrent, le garçon n'a pas tort. Encore une fois, Allan ne sait pas quoi lui répondre vis-à-vis de son ami maltraité. Si l'un des siens l'était, la première de ses réactions serait de le défendre – il ne doute pas que ce soit pas déjà la réaction d'Ilya – parce qu'il est plus facile d'agir.
Mais dans un cas comme celui-ci ? Oh, il ne peut décemment pas débouler dans une école et confronter les gamins avec des mots. Encore moins avec ses poings. Alors Allan fronce les sourcils, interdit.

Il ne trouve pas ça normal.

Peut être que ça peut l'endurcir. Mais non seulement ce n'est pas quelque chose qu'il souhaite répondre à Ilya, mais il ne considère pas ça comme la meilleure des choses. Pour s'endurcir, il y a d'autres façons que de se faire harceler.
Allan n'a pas le temps d'y penser plus en détails. Ilya bondit hors de sa chaise, le fait se relever à la même vitesse et reculer, alerte. Mais ce n'est pas à lui que l'enfant s'en prend. Et ce n'est pas après lui qu'il hurle non plus.

Enfin si, un peu.
'Tout le monde' doit l'englober également.

Mais le ranger ne s'en fiche pas. Il est juste-... Impuissant, brisé par son propre manque de réaction. Dans sa tête, alors que le gamin crie et se défoule sur le sol, se confessant et professant sa colère contre l'inaction du reste du monde, Allan ne trouve aucune solution valable.
Doit-il le forcer à s'arrêter ? Employer la force semble contre-productif. Quant à la parole, il ne l'écouterait probablement pas. Alors l'homme se mord furieusement les lèvres, crispé, le cœur lourd et la main vissée devant sa bouche. Son regard ne lâche pas les gestes d'Ilya. A défaut de pouvoir l'aider, il veut au moins être capable de ne pas détourner le regard. De ne pas fermer les yeux sur la tourmente de l'adolescent.

Et sa colère s'apaise.
Le fatigue serait plus exact.

Allan n'est pas assez naïf pour croire que le garçon se sente serein après sa crise de colère. Epuisé pourquoi pas, tourmenté, absolument, mais certainement pas apaisé. Le discours qu'il reprend affirme cela.
Et Allan soupire, défait. Passe une main sur sa nuque, ferme les yeux un instant. Oh, une part de lui aimerait lui affirmer que oui. Qu'affronter des obstacles permet de s'endurcir et de se renforcer, que le service militaire n'est pas une punition, pourrait même s'avérer être une opportunité pour son ami comme ça l'a été pour lui.

Mais une petite voix raisonnable lui souffle de taire tout ça. Même s'il le pense, ce n'est pas le moment. Et que s'il était entièrement honnête, il avouerait déjà connaître le profil dudit Oliver Dixon.

Un bouc émissaire.

Alors à la place, Allan se rapproche et s’accroupit près d'Ilya, désormais assis au sol, recroquevillé contre lui même, les genoux tout contre lui. Il sanglote comme un enfant et le premier réflexe du ranger et de tendre une main vers lui pour tenter de l'attirer dans une nouvelle étreinte. Le deuxième est de stopper son geste.
Oh, il n'ose pas forcer le contact ou le brusquer.

« Moi je m'en fiche pas. » articule-t-il finalement après avoir déglutit. Arkée, il ne sait pas comment s'y prendre. C'est qu'on ne l'a jamais entraîné à parler aux enfants et aux ados. Et ses propres expériences de colère ne sont jamais soldées que par – au mieux – une fugue ou une bonne paire de claques.
Etrangement, s'il a toujours considéré ça normal, infliger ça à un gosse en larmes est, à ses yeux, hors de question. Alors, il prend une longue inspiration, hésite sur quoi dire pour l'apaiser. « Je veux t'aider, Ilya. » souffle-t-il, le ton animé d'une douceur maladroite. Il aurait presque l'impression d'imiter sa mère s'il ne savait pas sa voix aussi grave. « Tu sais-... il s'humecte les lèvres, peu certain de l'utilité de son histoire. Je me suis engagé dans la police, puis chez les rangers pour aider et protéger les citoyens... Ca me-.. » 'brise le cœur de te voir dans cet état', aimerait-il lui dire sans y parvenir.

N'est ce pas un peu trop sentimental, quand il est censé être celui qui sert de soutien ? Alors Allan cherche à nouveau ses mots. Reprend un peu hésitant. « Ce qui arrive à ton ami, ce n'est pas normal, tu as raison. Le monde est rempli d'injustices et, malheureusement, beaucoup préfère fermer les yeux, parce que c'est plus simple. » le ranger s'humecte les lèvres, ose poser une main avenante sur l'épaule d'Ilya sans insister si celui-ci esquisse un geste de recul.
« Mais c'est pas normal, et j'aimerai vous aider, toi et ton ami. » si Allan est sincère dans ses mots, ça ne l'empêche pas d'hésiter sur la meilleure manière d'aborder le sujet. Il a cette impression qu'Ilya est une bombe à retardement, que la moindre parole déplacée pourrait faire exploser. Et oh, combien s'en voudrait-il s'il venait à le plonger dans plus de tourments. « Comme je t'ai dit, il y a encore du temps pour ton ami. Du temps pour passer des tests médicaux, et psychologiques... Je me renseignerai pour vous d'eux. Et pour le reste-... Si tu le veux bien, je pourrais parler de la situation avec lui, pour essayer de trouver une solution ? »

Et c'est une tentative de sourire qu'il esquisse vers Ilya, soucieux de son état plus que de quoique ce soit d'autre à cet instant précis.
Invité
Invité
avatar
Re: Ouvre-moi la Porte | Ilya Jeu 13 Oct - 6:50

Ouvre-moi la porte.

@tag
notes
Ilya avait encore bien des choses à dire, bien des choses contre lesquels se révolter.

Il se demandait si Craig avait vu de ses yeux des enfants de huit à treize ans porter les armes comme des grandes personnes au nom de la patrie.

Il se demandait comment Craig réagirait si on lui demandait de tuer un inconnu pour protéger les siens.

Il voulait lui dire que ça faisait mal, très mal et qu'il ne voulait pas s'en souvenir.

Mais il resta muet, écoutant sagement comme un enfant s'étant calmé d'une grosse colère. Après tout, ce n'est pas en hurlant contre ce pauvre Ranger qu'il changerait le monde, non ?

Écouter la voix inquiète de son aîné failli le refaire partir en larmes mais il tint bon.

Le monde était rempli de choses injustes, laides et absurdes. Et non, ce n'était pas normal. D'après Craig en tout cas. Ilya lui esquissa un maigre sourire, seule forme de remerciement que lui permettait son état instable.

Puis il lui reparlait des tests médicaux à passer, le blond hocha vivement la tête.

Promesse. Parler à lui. Très important. Parvint-il à dire.

Puis une voix de Limonde se fit soudain entendre à l'autre bout du jardin. Ça beuglait comme une vieille folle. Ça n'était pas content du tout.

Mudak ! Regarde dans quel état tu te mets devant les inconnus. Tu parles d'un Tsarévitch. Ta mère était une putain, je ne sais pas quel genre de père elle est partie te dégoter, sûrement pas le bon !


Et tout ça en stranaïte pour que le ranger ne comprenne pas un mot des insultes qu'elle venait de beugler et donc ne pas répliquer.

Ilya se leva péniblement, caressé sur la joue par l'aide bienveillante de Zaria.

Ça aller mieux.
Mentit-il. Je promesse parler Oliver de ça.

Il s'essuya les joues d'un revers de main et fit demi-tours. Il aurait voulu parler plus longtemps avec le Ranger mais c'était impossible. La vieille Limonde avait débarqué et il ne voulait pas attirer Craig dans ce genre d'ennuis car elle aurait été bien foutue de lui gueuler dessus.

Au revoir, Monsieur Craig. Fit-il simplement avant de retourner vers son bourreau la tête basse.

Tout ce déferlement d'émotions l'avait épuisé. Il ne savait pas si il avait encore l'énergie pour se confronter à la Limonde ou bien à sa sœur jumelle. Mais il allait tout de même essayer. Il n'avait pas vraiment le choix de toute façon, hein ?

Cependant, l'idée de passer deux ans libre avec son ami lui donnait l'espoir suffisant pour mettre un pas devant l'autre.

Il endurerait cet enfer pour Ollie et le tirerait de là en même temps qu'il s'extirperait de ce bourbier. Il s'en fit la promesse.

Il y avait bien des choses qui n'étaient pas justes dans le monde. Mais Ilya comptait bien à ce qu'Oliver au service militaire ne soit pas l'une d'entre-elle.
Keldeo
Admin
Keldeo
Pas de cartes
Ouvre-moi la Porte | Ilya Miniature_0647_D%C3%A9cid%C3%A9_EB
Pokédollars : 2228
Pas de badges
Inventaire : //
Pas de rubans
Re: Ouvre-moi la Porte | Ilya Jeu 13 Oct - 6:50

Le membre 'Ilya Rusalka' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


'Dé de Fouille' :
Ouvre-moi la Porte | Ilya Pzopit10
Contenu sponsorisé
Re: Ouvre-moi la Porte | Ilya

Ouvre-moi la Porte | Ilya
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 1
Sujets similaires
-
» Prince Ilya, Sa Seigneurie, Ilya Ababoua. A genoux, prosternez-vous, Soyez ravis !
» Grand frère, ouvre-moi | ft. Camil
» Écorché vif | ft. Ilya
» Retrouvailles | ft. Ilya
» Parle-moi | ft. Ilya

Keros :: Le Poké-Récré :: Corbeille :: Archives RP-
Sauter vers: