Keros
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Keros
FORUM POKEMON · ANNEES 60 · AVATARS 200*320 · PAS DE MINIMUM DE LIGNES

En Novembre 1965, Keros fête ses 30 ans. Désormais libre de l'égide de Galar, la région se remet péniblement de deux guerres, et la jeunesse a envie de tourner la page. Sa liberté, elle la trouve autant dans l'activisme que dans des loisirs innocents. Les combats de Pokémon, en phase pour devenir la discipline phare à Keros. La coordination, l'élevage et le métier de ranger ont également le vent en poupe. Une organisation criminelle profite de cette mode pour s'enrichir grâce au braconnage et le gouvernement ne semble pas concerné par la crise écologique et économique imminente.Lire la suite

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[Event Marché de Breith] Traditions d'ailleurs ▬ ft. Alex

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[Event Marché de Breith] Traditions d'ailleurs ▬ ft. Alex Jeu 31 Déc - 16:34

Traditions d'ailleurs
Breith. Voilà une tradition qui échappe au jeune salvien expatrié qu’est Syrius. En entendant quelques hommes en discuter à la terrasse d’un café, il n'a pu s’empêcher que de laisser traîner son oreille. D’après ce qu’il a pu comprendre, un marché se tient sur la Place du Capitole, et une grande réception est donnée au sein du Palais des Glaces. Si Syrius ignore bien où se trouve ces deux endroits, il conçoit bien qu’il s’agit-là de rendez-vous importants pour les kerosiens. Mais en quel honneur ? Malheureusement, ce ne sont pas ces hommes qui répondront à cette question, leur conversation divergeant plutôt vers l’intérêt de ce fameux marché. D’après le plus barbu des trois, c’est un rendez-vous à ne surtout pas louper, que ce soit pour déguster du vin chaud, de bons marrons cuits ou même pour admirer les Pokémon Immaculés vendus sur place. C’est cette information plus que les autres qui pique la curiosité du prince salvien. Qu’entendent-ils par Pokémon Immaculés …? S’agit-il d’espèces propres à la région ? Ou est-ce ainsi que les kerosiens nomment les Pokémon chromatiques ? Aussi intrigué que dubitatif, Syrius termine son café avant de quitter la terrasse du restaurant, non sans avoir glissé un billet sur le comptoir pour régler sa consommation.

A l’angle de la rue, il retrouve Yara qui a préféré demeurer à l’écart de la foule. Encore sauvage, l’Absol n’apprécie que peu l’ambiance de la ville. Syrius a d’abord sincèrement cru qu’elle repartirait dans la nature après l’avoir accompagnée jusqu’ici, mais force est de constater qu’elle préfère demeurer à ses côtés. Ce qui n’est pas pour déplaire à Syrius, qui apprécie sincèrement cette compagnie qu’elle lui offre. Certes, Yara n’est pas facile tous les jours, mais sa fidélité est sans faille. Pour peu, elle lui rappellerait son brave Aton, malheureusement resté à Salva après l’incartade sur le port. Si Syrius ignore ce qui a bien pu arriver à son cher Caninos, il espère sincèrement qu’il est en bonne santé. Plutôt que laisser ses sombres pensées l’envahir, Syrius reprend plutôt sa marche, déambulant sans réel but dans les rues de Bronswick. Toute la matinée durant, il a réfléchi à la manière de trouver un travail, en vain. Jamais il n’aurait cru se retrouver dans une telle situation un jour, et sa propre ignorance le plonge dans un profond embarras. Comment est-il censé s’y prendre, au juste ? Doit-il s’adresser à des personnes en particulier ? Se présenter dans une agence ? Il n’en a pas la moindre idée.

Tout à la réflexion Syrius ne réalise même pas qu’il s’est engagé dans une artère menant jusqu’à la place du Capitole. C’est l’agitation soudaine de Yara qui lui fait réaliser le monde autour d’eux. Aussitôt, il dépose une main rassurante sur l’encolure blanche de la créature. A la vue de son regard paniqué, Syrius se hâte de la rassurer.

Tout va bien, Yara. N’aie pas peur, je suis là.

Ses mots paraissent apaiser l’Absol, qui se range sagement à ses côtés, l’air fière malgré sa nervosité palpable. Syrius aperçoit alors les premiers stands et comprend qu’ils sont arrivés aux abords du fameux marché de Breith. Sa curiosité prenant le dessus, il s’engage au milieu des étalages, son regard se promenant à droite, puis à gauche. L’ambiance est tellement différente du marché aux épices de Solem qu’il esquisse une petite moue dubitative. Il s’apprête même à faire demi-tour lorsqu’un marchand l’interpelle. Quelque peu surpris, Syrius accepte cependant de l’écouter, et apprend ainsi que l’homme gère une tombola sur le marché. Après quelques minutes d’argumentaire musclé, Syrius finit par céder et à acheter un ticket. Ce n’est certes pas vraiment le moment pour lui d’utiliser ce qui lui reste d’économies mais sait-on jamais, il pourrait remporter un panier garni ou des petits bocaux  de confiture. Néanmoins, c’est un étrange ticket argenté qui s’échoue entre ses mains, ainsi que les félicitations grasses du marchand. Ce dernier se contente de lui indiquer vaguement une direction pour retirer son lot avant d’alpaguer de nouveaux passants. Quelque peu décontenancé, Syrius s’éloigne en tentant de suivre la direction donnée … sans réellement savoir à qui s’adresser. C’est alors qu’il avise un jeune homme à quelques pas de là, tenant également un ticket entre ses doigts. Peut-être sait-il ce qu’il faut en faire ? Sans plus attendre, il le rejoint en quelques enjambées et s’adresse poliment à lui :

Hrm, excusez-moi ? J’ai reçu un ticket comme le vôtre et je n’ai aucune idée de quoi en faire … Sauriez-vous me renseigner ?

Alexandre
de Montgommery

Tradition is the
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Re: [Event Marché de Breith] Traditions d'ailleurs ▬ ft. Alex Ven 1 Jan - 3:48


Traditions d'ailleurs

highlands - bronswick
ft. syrius
La rugosité du jean sous mes doigts me rassure, alors que je resserre ma veste autour de mon cou en franchissant le passage-piéton d'un pas rapide. Une voiture s'est arrêtée. D'un bleu éclatant, elle me rappelle celles qui se rassemblaient devant la banque de mon père quand j'étais allée la visiter, aux alentours de mes douze ans… Souvenirs lointains qui disparaissent dans la lumière froide de ce pâle vingt-quatre décembre. Les rues de Bronswick sont bondées, comme toujours… Mais, habituellement, je reste dans mon quartier ou dans ses environs ; je ne m'éloigne jamais de l'appartement, sauf le soir, quand je me rends au Drain Kiss… La capitale de jour est donc pour moi un de ces gouffres énergivores que je préfère éviter ; y passer quelques heures me suffira sans doute pour un mois entier.
Alors que je rase les murs de pierre blanche d'une avenue très fréquentée, je laisse courir mon regard cerné sur les enseignes brillantes des boutiques, qui éclairent dans la grisaille de l'hiver les pavés réguliers, parfois cassés, du trottoir. Les klaxons des automobiles me donnent déjà mal à la tête, alors que j'essaie de me rappeler le chemin du Capitole, cette place que je n'ai foulé que quelques rares fois, dans un élan d'enthousiasme éthylique ou par pure nécessité.
Une atmosphère doucereuse est palpable en ce jour de Breith… Elle me donnerait presque envie de vomir si je n'avais pas ingurgité mes médicaments un peu plus tôt dans la journée. Je déteste Breith. Une fête d'idiots pour les idiots. Je me souviens les cérémonies interminables auxquelles mes parents me forçaient d'assister… Les paroles vides de ce prêtre qui s'avançait lentement sur l'autel, les bras grands ouverts, comme pour nous rappeler à son Dieu auquel je n'ai toujours accordé qu'un mépris froid et haineux. La religion est un pourrissement de l'âme. Je ne veux pas de ça en moi ; hors de ma vue. Mon père était bien assez bête pour croire en ces conneries ; ce n'est certainement pas moi qui vais reprendre le flambeau. De toute façon, je ne suis pas le bienvenue dans ces communautés. Je représente le péché, le démon pour les plus radicaux d'entre eux : je ne vois absolument pas pourquoi je m'amuserai à jouer l'hypocrite au beau milieu de leurs rangs dociles et aveuglés. Quelle idée.
Je vaux mieux que ça. Oui, je pense tout de même valoir mieux que le jugement de ces petites gens qui aiment se montrer suffisants avec ceux qui ne leur ressemblent pas… 

Un soupir éreinté franchit mes lèvres gercées alors que je me vois obligé de marquer une pause au devant d'un second passage clouté. La rue dans laquelle je viens de m'engager est noire de monde… Il est même difficile de s'y déplacer sans se heurter à un passant. Pourtant, je fais de mon mieux pour éviter toute collision : moins j'entre en contact avec les autres, mieux je me porte. Aujourd'hui, je n'ai aucune envie de faire une rencontre impromptue : j'en ai déjà plein les pattes. Travaillé toute la nuit, passé une partie de celle-ci avec un homme qui m'avait semblé tout à fait correct et qui, tout compte fait, ne l'était pas vraiment. Bref. Je ne suis pas de bonne humeur. En ce moment-même, j'ai juste envie de m'enfouir au plus profond de moi, dans mon lit que je n'ai même pas eu le courage de refaire… Le moral dans les talons, je ferai mieux d'écouter mon cœur et de m'accorder une journée de repos…

Je savais que ce n'était pas une bonne idée, ce rendez-vous. Je le savais bien, et pourtant, une fois de plus, j'ai cédé à ses avances. Grand, brun, la trentaine. Un homme comme on en fait beaucoup : une barbe épaisse, un manteau bon-marché mais élégant… Venu boire quelques verres de scotch avant d'entamer une conversation banale mais charmante, à laquelle je me laisse généralement aller sans trop me forcer.
Je ne sais pas… J'avais besoin de compagnie. Seul depuis trop longtemps ; quelques idées noires… Désir de me changer les idées, tout simplement.
Au fond, ça n'a pas trop mal fonctionné… Je sens seulement encore la pression trop forte de ses doigts sur mes hanches, ses ongles qui s'enfoncent dans ma peau, la marquent, la poignardent sans mon assentiment… 
Je me suis senti sale, après ça. Mais ce n'est pas la première fois, loin de là, et ce ne sera pas la dernière… Je me sens incapable de sortir de ce cercle vicieux que tisse la solitude… Je n'ai pas envie d'en arriver là à chaque fois ; mais c'est plus fort que moi.

De toute façon, je ne peux pas dire que tout va pour le mieux… J'ai l'impression de replonger petit à petit dans des ténèbres épaisses qui assombrissent progressivement ma vision du monde. Tout me paraît de nouveau bien terne. C'est franchement désespérant… Heureusement, cela n'a plus rien à voir avec les crises qui se présentaient à moi quand je n'étais pas encore suivi par ce psychologue des faubourgs de Bronswick. Si je ne prenais rien, sans doute serais-je au fond de mon lit, à broyer sévèrement du noir… Bien sûr, c'est quelque chose qui m'arrive encore assez fréquemment… Mais la torpeur qui prenait possession de mon corps dans ces moments semble avoir seulement laissé place à un manque d'envie et de projet marquant…
Dans ces moments, M. McLellan m'a conseillé de me forcer à sortir. Bouger, parler, vivre. Sortir de la paralysie, combattre la mélancolie par l'agitation extérieur. Étouffer le mal encore dans l'œuf. J'essaie d'appliquer ses recommandations à la lettre, même si cela me demande des efforts surhumains.

Non. Je n'avais aucune envie de sortir en ce début d'après-midi. Oui, je comptais bien laisser mon ticket argent de côté, me moquant royalement du prix qui pouvait m'attendre au Marché de Breith. Ce bout de papier brillant, c'était un client plus qu'importun qui avait insisté pour me l'offrir. Je l'ai pris par dépit, pour qu'il me laisse tranquille… Et, en lisant toutes les informations écrites au dos du billet une fois rentré chez moi, j'ai compris que c'était les fameux ticket dont parlaient tous les journaux… Des prix de tombola spéciaux pour les plus chanceux… Bien sûr, la nature du "cadeau" n'est pas précisé : Joyeux Breith, je suppose. Comme j'aime les surprises.
Oui, c'est ironique.

Aux klaxons impatients des voitures qui ont freiné brusquement lorsque le feu est passé au rouge, je réponds en leur adressant un air apathique, glaçant. Le dos droit, je rejoins le trottoir opposé, qui débouche sur une immense artère qui, si mon souvenir est bon, mène directement à la place du Capitole.
Néanmoins, plutôt que de continuer ma route, je préfère prendre une petite pause pour allumer une cigarette. Fouillant rapidement dans mes poches, j'en sors un paquet que j'ouvre rapidement pour en tirer une cigarette industrielle, une comme j'aime, avec ce parfum authentique du tabac kerosien, celui que mon père a toujours fumé dans sa foutue pipe.
Me laissant négligemment aller contre un lampadaire, je sors le briquet volé à ce dernier  le jour de ma fuite, et soulève mécaniquement le capot pour qu'une flamme s'allume, vacillante, à la légère brise qui souffle sur la ville… J'embrase avec une certaine facilité le bout de ma cigarette et prend une première bouffée de tabac, pour mieux recracher la fumée blanche qui s'élève doucement dans le ciel gris et disparaît après quelques secondes de latence.
Pendant ce temps, j'observe distraitement les passants qui se croisent, s'évitent et parfois se heurtent sous mes yeux… Certains regards convergent vers moi, pour la plupart involontaires, pour d'autre profondément accusateurs. Les plus originaux sont emprunts d'un intérêt soudain, qui brise la distance qui nous sépare. Je leur rends un coup d'œil indifférent et les oblige à baisser les yeux, ce qui finit par me faire doucement sourire… La cigarette coincée entre mes doigts, je fume du bout des lèvres, comme si j'avais peur de l'abîmer, ne prenant que quelques petites doses de tabac pour la faire durer plus longtemps… Il faut dire que; si je peux éviter de racheter un paquet trop vite, ça m'arrangeait bien.

Au bout milieu de cette rue qui m'est si peu familière, appuyé contre mon lampadaire, livré à la cacophonie du monde extérieur que je me fais habituellement un plaisir d'éviter, je me sens de nouveau bien seul… Cédant à une pulsion grandissante, j'ouvre donc mon sac de cuir en bandoulière, la cigarette coincée entre mes lèvres, et crapote le temps de mettre la main sur une Pokéball. Si j'ai laissé Nana dans ma chambre pour qu'elle se repose – autant l'un que l'autre, nous n'avons pas fermé l'œil de la nuit –, Éponine, qui a toujours eu droit à un sommeil profond, m'accompagne aujourd'hui… Je veille toujours à sortir avec une de mes deux partenaires, par sécurité… Et dès à présent, je me sens le besoin de l'appeler à mes côtés, de la prendre contre moi, de sentir sa chaleur contre mon torse soulevé par l'angoisse… 
Quelques tours de bouton plus tard, la Vipélierre apparaît sur le pavé… Elle s'étire de tout son long, remue sa queue en forme de feuille avec contentement. L'air de la ville lui plaît ; elle s'y sent comme chez elle. Après tout, avant de me rencontrer au cours d'une nuit cauchemardesque, elle vivait dans la rue.
Je lui fais un petit sourire en guise de salutation – après tout, elle a déjà eu droit à sa grande séance de câlins ce matin – et finit tranquillement ma cigarette alors qu'elle furette dans les environs… 
Le mégot écrasé sous le pied, je me décide enfin à reprendre mon trajet… De toute façon, si je calcule bien, à cinq-cent mètres, nous serons arrivés à bon port… Le tout sera finalement de trouver le stand adéquat, celui qu'ils indiquent en toute lettres au dos du ticket.
Un soupir las franchit mes lèvres ; Éponine lève un regard interrogateur sur mon visage froid, marqué d'un profond ennui :

▬ Franchement ? J'ai envie de me rendre sur cette place comme de passer une journée à la banque de mon père. Ouais, t'as compris le tableau.

Étrangement, je n'ai jamais eu besoin de dresser un portrait très détaillé à mes Pokémon pour qu'ils puissent imaginer Monsieur de Montgommery. C'est assez facile, en fait : un banquier répugnant avec une grosse tête de con et des pensées ringardes, et on obtient un résultat tout à fait concluant. Ça n'a rien de sorcier.
Éponine a compris la comparaison ; elle semble se souvenir de l'agacement que peut lui évoquer toute la foule qui nous attend, et soupire avec moi. Je n'ai pas besoin de l'interpeler pour qu'elle commence son ascension jusqu'à mes épaules… Il suffit que je me penche un peu, et la voilà hissée sur moi, dominant le monde comme elle aime habituellement le faire :

▬ Je te jure. Je récupère le lot en espérant que ce soit du fric, et on se rentre. J'ai vraiment pas que ça à faire… Mais on sait jamais, pas vrai ?


Elle acquiesce alors que je me détache de mon lampadaire pour marcher dans l'ombre comme j'ai l'habitude de le faire depuis que je suis arrivé à Bronswick. La peur de tomber nez à nez avec mon paternel me rend complètement paranoïaque…
Bref. Le tout, c'est d'avancer.
Je réajuste frénétiquement ma grosse veste en jean bleu, frissonnant un peu sous cette couche clairement insuffisante, et replonge dans un silence de plomb. Sentir Éponine tout contre moi suffit à me réconforter.
À présent, nous ne sommes plus très loin du Capitole, et c'est tout ce qui compte.

Ça, c'est ce que je me dis avant de découvrir l'étendue de l'enfer que je vais devoir affronter : un frisson de déplaisir parcourt mon corps grelotant lorsque je découvre les premiers stands, et ceux qui suivent, à perte de vue. Un brouhaha puissant s'élève aussitôt, comme si, jusqu'à présent, tout était en sourdine. Je laisse échapper quelques gais jurons ; Éponine se serre d'autant plus contre moi, sans doute de peur de me perdre… Et me voilà emporté par la masse grouillante, me faisant tout petit pour être le moins possible bousculé…
Moi, ce que je cherche, ce sont des marquages au sol… Tous ces numéros qui me permettront de rejoindre le stand à même de me remettre mon prix. Pourtant, je finis par tourner en rond, et la colère gonfle dans ma poitrine… Je laisse échapper quelques vociférations mécontentes, alors que Vipélierre vacille sur mon épaule, déjà fatiguée par cette vague humaine dévorante… 

Et, évidemment, au milieu de tout ça, ne voilà-t-il pas quelqu'un qui se jette sur moi comme un malotru pour me poser une question idiote ? Je dévisage l'inconnu qui vient de m'aborder sans même s'interroger sur la nécessité – inexistante – de sa question. Un grand type, cheveux blancs, très blancs, mais teint mat, comme celui des hommes que les kerosiens se font toujours un plaisir de détester… Son regard semble être celui d'un garçon patient, mais bien embêté. Visage somme toute agréable ; physique solide. Bref. Je ne suis certainement pas là pour me rincer l'œil… Et d'ailleurs, ce n'est visiblement pas ce qu'il me demande.
Je jette un rapide coup d'œil à son ticket, puis au fier Pokémon qui l'accompagne, au comble de la méfiance, avant de lui répondre d'une voix morne, bien décidé à mettre très vite fin à cette conversation que je n'ai pas voulue :

▬ Il y a marqué guide, sur mon front ? Non, je ne crois pas. Et si tu n'arrives pas à trouver, pense que tu ne dois pas être le seul.


Inutile de perdre mon temps en vouvoyant constamment des personnes du même âge que moi, et qui, en plus, me font le plaisir de m'adresser la parole sans me demander mon avis.
Je lis l'étonnement sur son doux minois, laisse entendre un lourd soupir, et adresse quelques caresses à Éponine, avant de reprendre puisqu'il reste là, planté devant moi, visiblement décidé à obtenir une réponse plus convaincante.

▬ J'en sais rien, moi…! Ça dit allée B129. Ça me parle absolument pas ; j'ai fait le tour mille fois et j'ai été infoutu de la trouver. Ça commence vraiment à me taper sur les nerfs, cette connerie…


Non, ça ne fait pas que commencer. Ça m'insupporte vraiment… Et d'ailleurs, ces derniers mots se perdent dans la clameur environnante ; ils ne sont pas pour lui, mais pour moi ; je me suis déjà éloigné, les yeux rivés sur ce foutu ticket qui m'entraîne visiblement sur une mauvaise route.  

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Re: [Event Marché de Breith] Traditions d'ailleurs ▬ ft. Alex Ven 1 Jan - 23:40

Traditions d'ailleurs
La forte odeur du vin chaud embaumant le marché a vite raison de Syrius, qui commence à ressentir quelques effets désagréables - notamment des spasmes à l’estomac, sans qu’il ne puisse vraiment parler de nausées. Si l’alcool a déjà par quelques fois fricoté avec son palais, il doit bien avouer que le vin n’a jamais eu sa préférence. Et chaud, c’est encore pire tant l’arôme lui monte à la tête. S’il a salivé sur quelques marrons chauds en pénétrant sur le marché, la simple idée d’avaler quoi que ce soit a eu tôt fait de prendre la poudre d’escampette. Pour peu, il le fronçerait le nez - mais hors de question d’esquisser quelque grimace ridicule devant le jeune homme qu’il vient de questionner. Ce dernier paraît d’ailleurs sincèrement ennuyé, comme si la seule présence de Syrius l’agaçait. Le salvien recule de deux pas, comme dans un réflexe déjà acquis. Depuis qu’il a mis les pieds à Keros, il a eu l’occasion de croiser quelques types qui ne semblaient que guère apprécier le caramel de sa peau. Si Yara ne les impressionnait pas autant, on l’aurait déjà passé à tabac, c’est une certitude. Est-ce que ce jeune homme est-il également repoussé par la couleur de sa peau ? Mais plutôt que du dégoût, c’est un profond ennui que Syrius discerne au fond de ses prunelles vertes. Comme si, à cet instant précis, il aimerait être partout ailleurs plutôt qu’ici. Conscient de l’avoir agacé, Syrius s’apprête à tourner les talons lorsqu’une voix morne l’immobilise. Si le garçon ne répond absolument pas à sa question, il a le mérite de lui confirmer une chose : lui non plus, ne sait absolument pas où se rendre. Il ne le dit pas implicitement, mais Syrius n’a pas le moindre mal à le deviner. En tout cas, ce n’est pas l’amabilité qui l’étouffe. Il a beau avoir un joli minois, ça ne lui pardonne pas tout. Et tandis que le salvien reste bêtement planté devant lui, le blondinet accorde quelques caresses à sa Vipélierre, perchée sur ses épaules. Syrius ne l’avait même pas remarqué, tout préoccupé qu’il était à retrouver son chemin dans ce maudit marché. Peut-on d’ailleurs appeler ceci un marché ? “Une foire” serait plus approprié.

Et le voilà qui râle à nouveau. L’allée B129 ? Où a-t-il vu cela ? Quelque peu étonné, Syrius retourne son ticket et examine les petits caractères en bas à droite. En effet, allée B129, quoi que ça puisse signifier. Et le temps que le prince salvien relève les yeux vers son interlocuteur, ce dernier a déjà disparu ! Abasourdi, il le cherche du regard dans la foule mais n’aperçoit que des visages inconnus. Il échange un regard avec Yara, comme s’il pensait avoir rêvé. Mais l’Absol, de son regard perçant, a déjà repéré le jeune homme à quelques pas de là. Inutile d’essayer de le rattraper, de toute façon. Il ne semble pas très enclin à la discussion et Syrius préfère tout autant ne pas s’en faire un ennemi. Ainsi s’apprête-t-il à reprendre ses recherches seul lorsque son regard émeraude se pose sur un stand face à lui … un stand affichant fièrement “B129” sur sa banderole. Sans même prendre le temps de s’en approcher d’abord, Syrius tourne les talons et fend la foule pour rejoindre son très aimable interlocuteur, le hélant doucement pour attirer son attention.

Eh, monsieur ! Le stand B129 … il est juste là. Enfin, si ça vous intéresse toujours. Bonne journée.

Et sans attendre la moindre réponse de sa part, Syrius s’éloigne, préférant rejoindre Yara qui s’est approché du stand pour fuir la foule. S’il y a malgré tout quelques personnes pressées le long des barrières, le gros des passants se concentre sur l’artère principale du marché. Le salvien accorde une petite caresse sur l’encolure de l’Absol avant de se joindre à la queue, examinant une nouvelle fois son ticket argenté. Il se demande bien quel lot l’attend. Perdu dans ses pensées, il n’entend même pas les petits cris de Pokémon provenant de derrière la clôture. S’il y avait prêté un petit peu plus d’attention, sûrement se serait-il douté qu’il n’allait pas recevoir le pot de confiture tant espéré ...


Alexandre
de Montgommery

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Re: [Event Marché de Breith] Traditions d'ailleurs ▬ ft. Alex Dim 3 Jan - 19:48


Traditions d'ailleurs

highlands - bronswick
ft. syrius
La fatigue n'a pas tardé à tomber comme un kilos de plomb sur mes épaules. Je sens des poids entraîner mes paupières dans une lente somnolence… Et pourtant, je suis encore au beau milieu de ce marché insupportable, où chacun crie, s’époumone, rit aux éclats, débat avec perte et fracas… Il ne m'en faut pas plus pour être gâté d'une migraine lancinante qu'Éponine semble deviner au vu des petites caresses compassionnelles qu'elle m'adresse du bout de ses doigts. Je bâille à m'en décrocher la mâchoire, me perd dans la foule, sans même chercher une destination qu'il me semble impossible à trouver, et m'éloigne surtout de cette grande perche qui m'a violemment tiré de mes pensées quelques secondes plus tôt. Si j'avais été en forme, je lui aurais sans doute proposé de chercher le stand ensemble… Mais aujourd'hui, le fait est que je n'ai aucune envie de m'embarrasser d'un inconnu : c'est même la dernière chose que j'aimerais faire. Dans ces moments-là, la solitude ne m'est que plus profitable. De toute façon, je ne saurai pas me montrer agréable avec quelqu'un ; tout juste indifférent… Et déjà, ce serait une véritable prouesse.
La Vipélierre s'enroule plus franchement autour de mon cou ; elle craint sans doute d'être entraînée dans le mouvement perpétuel des visiteurs qui me bousculent, me frôlent, ou m'adressent des excuses inaudibles que j'ignore volontairement. Je suis pris entre plusieurs pensées et intentions antithétiques : fuir ce remue-ménage que je ne pourrais pas supporter plus d'un quart d'heure. Trouver ce stand, coûte que coûte – après tout, je suis venu ici pour ça. Demander des informations à un autre marchand. Ou, dernière solution : me planter au milieu de tout le monde, et ne plus bouger. Fermer les yeux… Attendre que cette sensation de fatigue éprouvante disparaisse, non sans un grand manque de conviction.

J'opte pour cette dernière option, non sans m'attirer quelques regards peu sympathiques de certains passants… Oui, je gêne… Mais ne suis-je pas assez maigre pour passer inaperçu…? Ah, j'oubliais : cette vilaine veste en jean oversize… Comme elle capte les mauvaises intentions… N'y a-t-il que ça…? Teint grisâtre, maladif, cernes sous les yeux, cheveux mi-longs, boucle d'oreille en argent… Un anneau, simple, aux deux oreilles… Simple mais tellement parlant, n'est-ce pas ?
Je rêverai d'une pluie, d'un orage… Des nuages qui brouillent le ciel, une averse torrentielle qui lave toutes les saletés de cette vieille place grouillante d'une population à laquelle il me semble ne jamais pouvoir me mêler…
Et si l'eau coule dans mon esprit, lorsque j'ouvre les yeux, le sol est bel et bien sec, le temps froid mais aride… Un hiver sans espoir. Juste un hiver comme un autre.

Je masse doucement ma nuque endolorie par le mal de tête ; Éponine se pousse un peu pour me laisser faire… Je roule du chef, laisse entendre quelques craquements qui me glacent le sang… Mon palais semble absorber toute la salive que je suis capable de produire… Le sel de la sécheresse s'installe peu à peu contre ma langue collante ; le goût du tabac froid pèse sur mes papilles endolories… Et la seule chose qui est capable de me tirer de ce profond malaise n'est autre que la nouvelle intervention de cette voix qui m'est désormais familière, où perce un accent exotique, qui me renverrait presque aux romans orientalistes que j'ai pu dévorer dans mon adolescence.
Je me tourne, pose un œil médusé sur l'homme qui est revenu à ma hauteur, bravant la foule. Sans doute dois-je lui paraître absent, un peu mort… En tout cas, bien loin de la réalité.
Décontenancé, je ne sais plus trop comment agir : le remercier ? Hocher tout simplement la tête…? L'ignorer…? Je vais rejoindre ce stand. Nous allons nous croiser… D'ailleurs, j'y jette un coup d'œil rapide, y découvre la foule qui s'y masse, devine la file d'attente, et vacille. Combien de temps vais-je devoir attendre…? En suis-je capable ? Il me semble parfois que je préfèrerai courir un marathon à travers tout Bronswick que rester immobile plus d'une dizaine de minutes. Mes pieds me font déjà souffrir, ma poitrine semble peiner à se soulever.
J'acquiesce néanmoins, tousse un peu avant de répondre d'une voix rauque et éraillée, signe d'une fatigue à peine soutenable :

▬ Merci de me prévenir…

Merci… Qui se perd dans le brouhaha ambiant. Il est déjà parti, retourné occuper sa place. Je laisse échapper un long soupir et le suit à contre courant, alors qu'Éponine se dresse sur mes épaules, comme si elle était interloquée par quelque chose… Je l'ignore pourtant, me contente de me ranger derrière le monde qui se succède devant l'emplacement B126.
Je reconnais bien évidemment sans beaucoup de surprise la chevelure blanche de l'étranger qui m'a prévenu et me range à ses côtés, cherchant mon paquet de cigarette pour en coincer une entre mes lèvres gercées… Je tousse à nouveau, frotte un peu mes yeux ensommeillés et laisse descendre Éponine qui ne supporte pas l'odeur du tabac… 
Finalement, je tapote l'épaule de mon voisin, et lui adresse un petit sourire grimaçant, un peu forcé, je dois l'avouer, mais assez sincère dans le fond. Le pauvre n'est pas responsable de ma fatigue et de ma mauvaise humeur… Et je n'aimerais pas passer pour un de ces kerosiens racistes… Bougon, peut-être, mais intolérant, certainement pas – ça c'est mon père :

▬ M-Merci. Pour le tuyau… Je tourne la tête pour recracher la fumée, préférant ne pas importuner mon compagnon de galère. Euh… Tu veux une cigarette…?

Je lui tends mon paquet d'un geste las mais non moins incitateur. Lorsqu'il accepte d'en prendre une, je sors de nouveau mon briquet et lui allume mécaniquement ; avec le temps, j'ai appris à ne pas rater mon coup… Pourquoi lui offrir une clope ? Sans doute ma façon à moi de m'excuser. Je ne suis pas doué pour communiquer, mais je sais faire ce genre de geste pour me faire pardonner.
Une rambarde de fer sépare le stand du reste de la foule ; je m'y adosse finalement pour soulager mon inconfort et fume en silence, observant du coin de l'œil Éponine qui se tient droite à mes côtés, attendant que quelque chose se passe, pour me divertir. Cette Vipélierre est d'un self-control impressionnant. Sa patience me dépasse ; je tressaute déjà d'impatience.
Finalement, une fois la gorge bien assez irritée, je laisse tomber le mégot à mes pieds et l'écrase du bout de mon talon. Je soupire doucement et passe une main fébrile dans mes cheveux pour les rejeter en arrière :

▬ Eh… Dis… Tu sais ce qu'il rapporte, ce ticket…? J'espère sincèrement que c'est du fric, ou de la bouffe… Ce serait bien pratique.

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Re: [Event Marché de Breith] Traditions d'ailleurs ▬ ft. Alex Dim 3 Jan - 21:45

Traditions d'ailleurs
Un frisson dresse le poil de Syrius le long de son échine tandis qu’il étouffe un bâillement dans sa main gantée. Il pensait s’être accommodé au froid suite à son voyage sur les terres glacées d’Isolarmure, mais force est de constater qu’il a crié victoire trop vite. Malgré ses vêtements épais et l’écharpe entourant son cou, le salvien grelotte sur place, les mains fourrées dans ses poches dans le vain espoir de les réchauffer davantage. Jamais le soleil salvien ne lui a autant manqué. S’incommoder d’autant de couches de vêtements le met mal à l’aise, le restreint même dans ses mouvements. Ses bottes fourrées paraissent lui peser une tonne, tout comme le manteau sur ses épaules. S’il ne connaissait pas la réelle conception de l’hiver autrefois, il est désormais bien peu ravi de la vivre. Les étés kerosiens ne sont probablement pas comparables aux étés salviens, mais Syrius les espère chaleureux et lumineux. Le gris du ciel au-dessus de sa tête ne lui laisse qu’une impression de lassitude qui lui rappelle ô combien son pays lui manque. En levant les yeux, c’est à peine s’il discerne un pâle disque jaune au milieu des nuages. Sûrement va-t-il pleuvoir, peut-être même neiger. Et malgré son rêve de petit garçon de voir des flocons virevolter à sa fenêtre, le jeune prince sait déjà qu’ils n’auront pas la saveur attendue.

La file avance lentement. Appuyé contre la barrière en métal froid, Syrius soupire et frotte un instant ses yeux fatigués. La nuit a été rude, peu reposante. Malgré les trois couches de couvertures mis à disposition par l’auberge, le froid n’a cessé de le tirer de son sommeil. Syrius n’a jamais apprécié dormir entièrement habillé, mais … Il a dû s'y résoudre, à cinq heures du matin, après un énième réveil glacial. Pour les locaux, ces températures sont très sûrement habituelles pour la saison, si bien qu’ils ne s’en retrouvent guère incommodés. Mais pour Syrius qui a passé toute sa vie dans une oasis au milieu du désert, le froid est la pire des tortures qu’il puisse subir. C’est pourquoi il est plutôt pressé de rentrer à l’auberge, afin de s’installer devant la cheminée du foyer et y passer le reste de l’après-midi, à cogiter sur sa vie tourmentée. Une activité fort peu agréable, mais à laquelle il se plie chaque jour depuis son départ de Salva. Ses pensées convergent toujours vers sa famille à un moment donné, et lui jouent les pires scénarios possibles. A chaque fois qu’il ferme les yeux, il ne voit que du feu, n’entend que des cris … un cauchemar menaçant de le hanter des années durant.

Une légère tape sur son épaule le tire violemment de ses pensées et fait rebondir son cœur dans sa poitrine. En se retournant, il reconnaît le jeune homme aux cheveux blonds et au teint pâle, qui le gâte d’un sourire tordu, mais pas moins assez charmant. Une forte odeur de tabac vient lui taquiner les narines, et il ne manque pas de voir la cigarette logée entre les doigts osseux de son interlocuteur. Ce dernier le surprend d’un remerciement, avant de cracher une fumée blanche de l’autre côté de la barrière. Et tandis que Syrius regrettait ne pas avoir pris sa pipe avec lui, le jeune homme lui propose l’une de ses cigarettes tout en lui tendant son paquet. Le remerciant d’un sourire, le prince prélève un tube blanc et le coince entre ses lèvres. Inutile de lui réclamer du feu, son interlocuteur lui allume déjà à l’aide d’un briquet de belle faction. La première bouffée de tabac étonne Syrius, bien peu habitué à une saveur si âcre et pauvre. Il ignore bien ce qu’ils fourrent dans le tabac kerosien, mais il n’est nullement comparable à celui qu’il a toujours connu. Cependant, il se garde bien de se plaindre, tirant sur sa cigarette pour ensuite libérer des nuages de fumée blanche au-dessus de sa tête. Yara fronce le nez et secoue la tête, semblant peu apprécier cette odeur amer. Syrius s’excuse d’un sourire - à l’avenir, il crachera sa fumée ailleurs.

A ses côtés, le jeune homme dont il ignore encore le nom vient tout juste d’écraser son mégot au sol, visiblement impatient. Tout comme lui, il ignore quel lot se cache derrière ces bouts de papiers argentés, et souhaiterait être gâté de nourriture ou de quelques pièces. Un désir que Syrius partage, parce que sa bourse n’est plus autant remplie qu’à son départ et qu’en l’absence de travail, elle ne risque pas de se remplir de sitôt. D’un geste nerveux mais précis, il tapote le dos de sa cigarette pour en faire tomber la cendre avant de lui répondre :

Je n’en ai pas la moindre idée. Ils se sont bien abstenus de me fournir la moindre information, sur le stand de la tombola. J’apprécierais un panier garni ou une petite bourse, mais je crains que j’espère en vain.

En effet, les personnes qui quittent le stand semblent tous repartir avec un Pokémon dans les bras. Est-ce donc cela le prix ? Syrius se souvient alors de la conversation des hommes en terrasse, juste avant qu’il ne s’échoue sur le Marché. Serait-ce donc ces fameux Pokémon Immaculés ? Le prince a beau se tordre le cou, il ne parvient toujours pas à voir le stand en lui-même, seulement un troupeau de personnes impatientes. Il soupire et prend une dernière bouffée de tabac avant d’écraser son mégot par terre. De toute évidence, le suspense va être maintenu jusqu’au bout. Mais Syrius est quasiment persuadé que ce ticket permet, en effet, de mettre la main sur un Pokémon particulièrement rare.

Malheureusement, je crains fort qu’ils ne distribuent des Pokémon. Vous connaissez très certainement les Pokémon Immaculés, si vous êtes d’ici. J’ai entendu quelques hommes en parler ce matin, dans un café. Et vu l’agitation, ça ne m’étonnerait pas qu’il s’agisse de cela.

Syrius ne sait vraiment quoi en penser. Si ce ticket lui offre bel et bien un Pokémon … est-ce une bonne idée de le conserver ? Dans sa situation, il n’est guère raisonnable de s’embarrasser d’une nouvelle bouche à nourrir. C’est à peine s’il parvient à s’occuper correctement de Yara, alors un autre … Une fois encore, il se perd dans la contemplation du ticket. Peut-être devrait-il le donner à quelqu’un d’autre, quelqu’un qui aurait du temps et de l’argent à consacrer à une jeune créature. Syrius lance un regard au garçon à ses côtés. Serait-il intéressé par un second ticket ? Hrm, sûrement pas.

Au fait, je ne me suis pas présenté. Je m’appelle Syrius, enchanté de faire votre connaissance.


Alexandre
de Montgommery

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Re: [Event Marché de Breith] Traditions d'ailleurs ▬ ft. Alex Ven 8 Jan - 23:52


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highlands - bronswick
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C'est le ciel que je considère. Et c'est lui qui me regarde. Lui, qui a accepté ma cigarette sans hésitation ; lui qui m'évoque ces pays ensoleillés que je ne visiterai sans doute jamais… Il m'en faut peu pour voyager dans cet univers de rêves et d'espérances que j'ai progressivement tissé dans mon adolescence. C'est une tapisserie où naviguent les héros de ma jeunesse, ces hommes d'encre et de papier dont je suis tombé amoureux à force de lassitude… Qu'en reste-t-il aujourd'hui ? Des relents nostalgiques, des élans littéraires… Comme la vie est ironique… Pourquoi nous laisse-t-on croire à nos fantasmes, alors que la réalité est si morne ? Blême. Le monde est blême, dans mes yeux virides… Que dois-je faire, ici ? Quel est mon devoir ? Quel est mon avenir ? Ça, personne ne le sait. Pas même moi. Je ne sais pas ce que je veux devenir… On a dit qu'on ne mêlait plus les rêves et les réalités. Source de déceptions cuisantes.
Moi, Alex, je veux briller. Je veux prendre ma revanche. Me sortir de tout ça, écrire des histoires qui en feront voyager d'autres… Devenir célèbre, peut-être. Autrement qu'en reprenant les rênes de cette foutue banque. Comme je m'en moque, de cette banque…!

Mais je rumine. Je rumine à n'en plus finir, tous les jours, à chaque instant, à chaque seconde. Comment pourrais-je m'en sortir en gardant cet état d'esprit ? Strictement impossible. Inconcevable. Et la mélancolie est plus que jamais écrasante… J'ai l'impression de retomber dans les vices de cette humeur noire qui me hante depuis ma plus tendre enfance. Pourquoi suis-je né dans le cocon d'un papillon noir ? Pourquoi ai-je déployé ces ailes décadentes…? Si seulement j'avais été un autre…
Ça, c'est ce que je me suis répété des centaines de fois. Fatalité, n'est-ce pas ? C
e que j'en pense aujourd'hui ? Je méprise le garçon que j'étais autrefois. Ce n'est pas à moi de me condamner. C'est aux autres, à lui de se remettre en question.
Je suis moi. Aussi étrange que cela puisse paraître. Pourquoi m'inventer une nouvelle identité ? Alexandre, banquier. Vingt-trois ans, marié à une gamine de dix-sept ans. Le rêve.

Laissez-moi vomir sur ce monde. J'ai bien fait de leur tourner le dos.

Je rumine, et j'écoute à peine la réponse qu'il me donne, cet éphèbe à la peau mate. Sa voix est pleine, pleine de grisaille, surtout. Elle bourdonne à mes oreilles ; je reconnais bien cette rumeur dramatique. N'est-ce pas la même qui résonne au plus profond de mon être ?

En vain. Il espère en vain.
Espérer n'a plus aucun sens, chéri. Il ne suffit plus d'espérer, dans ce monde de fou. L'espoir, c'est la solution des faibles. Ici, il faut se battre.

Sans doute un type qui terminera à la rue ; comme beaucoup d'autres émigrés qui parviennent jusqu'aux douces terres de Keros. Keros… Quel pays magnifique, n'est-ce pas ? Magnifique. Grouillant d'égoïstes, de racistes, d'homophobes. Magnifique.
Je déteste cette région ; et cette ville, ce n'est clairement pas mieux. Même dans notre communauté, c'est rempli de raclures. Je sens encore le souffle chaud de mon connard de patron sur ma peau hérissée de dégoût.
Viole un gamin de vingt-trois ans sans aucune alternative et embauche-le comme une récompense. Traite-le comme une pute ; après tout, il finira pas y croire, et il continuera sans que tu lui demandes.
Les illusions, ici, ça fait bien longtemps que je les ai éteintes comme lui le fait avec le mégot de sa cigarette. Il ne faut pas s'embarrasser de ces choses-là : ça prend de la place pour pas grand chose. Faire face au négatif est beaucoup plus utile ; on finit par s'y habituer… Et si on craque parfois, on finit par se relever. Enfin, pour l'instant.
Je ne sais pas si j'espère un jour définitivement y rester.

Je bâille à m'en décrocher la mâchoire, imité par Éponine que l'attente semble ne pas perturber le moins du monde. Moi, je sens déjà la douleur irradier ma colonne vertébrale, oppresser ma poitrine… Comme je rêve de mes draps, de la chaleur réconfortance de ce cafard qui m'attend au fond de mon lit… Mais il faut tenir. Si je retourne chez moi, ce foutu ticket toujours en poche, je m'en voudrais vraiment. Après tout, n'est-ce pas le prix du gigolo que je deviens au fil de ces nuits de liesse…? Autant en faire bon usage.

Je soupire néanmoins à son insinuation, et la contrariété, amère, s'installe au creux de ma gorge : des Pokémon, sérieusement…? Il ne m'en faut pas plus pour que tous les souvenirs me reviennent en tête comme autant de lames assassines : les Immaculés. Bien sûr… J'aurais dû m'en douter. Comment ai-je pu oublier cette tradition ridicule qui flatte tous les ans les marchés kerosiens ? Comment ai-je pu éclipser cette maltraitance de créatures fragiles qu'on refile à un public toujours plus friand et écervelé…? Aveugle. Et dire que je m'apprête à participer à cette mascarade.

▬ Putain… Sérieusement. On en est encore là.

C'est littéralement tout ce que je trouve à dire, tant ma lassitude atteint ses plus hauts sommets. Je suis écœuré. Offrir des pokémon, affaiblis, malades, juste pour leur soi-disante magnifique couleur albâtre. En dix-neuf cent soixante-cinq, soixante-six d'ici quelques heures, on en est encore là ? La maltraitance des Pokémon ne trouve pas de fin.
Franchement, je songe à partir. Tourner les talons, disparaître dans la foule, prendre le chemin en sens inverse… Mais après quelques secondes d'intense réflexion, je finis par me dire qu'il est bien inutile de laisser une des ces créatures entre les sales pattes d'un client malsain. Au moins, moi, je sais que je m'en occuperai bien… Et en même temps, ai-je vraiment les moyens de subvenir aux besoins d'un troisième pokémon ?
Tant que je bouffe pas, on va dire que oui.
Au pire, je n'aurais qu'à me lancer définitivement dans la carrière de pute à domicile. Ça règlera un grand nombre de problèmes.

Un petit frisson me fait trembler de la tête aux pieds… Je crève de froid et de fatigue, et je m'épuise tout seul… Lentement, fébrile, je tire sur les pans de ma veste pour tenter de la fermer et de me tenir chaud… Malheureusement, rien n'y fera : elle ne deviendra pas plus épaisse pour autant.
La Vipélierre semble percevoir mon malaise et vient se coller contre mes jambes… Je lui souris faiblement pour la remercier, mais, malheureusement, on a connu plus chaud qu'un serpent… Le sang de reptile qui coule dans ses veines ne m'est pas de grand secours.

L'homme est le seul qui semble réellement capable de me tirer de ma prochaine léthargie. Je laisse courir un regard évanescent sur son visage d'ange exotique ; Syrius…? Pourquoi me dit-il son nom ? Ça y est ? Nous sommes devenus les meilleurs amis du monde…? Enchanté.

Enchanté, c'est ça...

Enchanté. Je déteste ce mot. Je déteste la formule toute entière. Rien de plus hypocrite que ces bonnes manières désuettes.
Je sens néanmoins que j'ai jeté un froid, et je prends le parti de continuer ma phrase, malgré le silence qui lui a pourtant mis fin quelques instant plus tôt :

▬ Alex. Fais pas attention à ce visage et cette voix très aimables. Je suis actuellement à deux pas de la mort. Peut-être qu'une bonne grippe me précipitera dans ma tombe, et ce sera sans doute un bon débarras pour le plus grand nombre.

À part mon nom, le reste se perd dans un charabia à demi-compréhensible. Je suis pris d'une salve de tremblements plus violents qu'auparavant. J'ai l'impression de geler sur place…
Aussi, je ne remarque pas tout de suite la queue qui se réduit… Je finis par me déplacer mécaniquement jusqu'à la tête du stand, appelant Éponine à me suivre…
C'est à nous ?
Un homme nous accueille. Hideux. Avec un gros poireau sur le nez. Quelques poils au milieu, plantés comme des épines… Je laisse peser un regard lourd de dégoût sur son visage fier de commercial ; éleveur, toi ? Laisse-moi rire. Tu revends la honteuse marchandise qu'un paysan sans scrupule t'a refilée.

Le voilà donc qui nous déploie son discours habituel. Bonjour, bienvenue. Laissez-moi vous endormir, vous rouler, vous la faire avaler toute entière sans que vous ayez besoin d'en avoir conscience… Je vois bien dans ton petit jeu, bonhomme. Mais ton Pokémon, je vais le prendre… Oh oui, le Pokémon dont tu es en train de me vanter la rareté. Vrai qu'ils sont rares quand on les produit en masse et que les trois-quart meurent des suites de complications pulmonaires.
J'ai vu ça dans une tribune. Jamais rien lu d'aussi dégueulasse.

J'échange un petit regard avec Syrius, qui semble l'écouter attentivement, et quelque peu hésiter quant à la démarche à suivre. Pas intéressé par un nouveau super compagnon ?
Mes prunelles, qui brillent sans doute d'un éclat narquois, se plantent fixement dans ses iris émeraudes… Et lorsque l'homme a le dos tourné, renseigne un passant qui manque de politesse, je reprends la parole sur un ton qui trahit tout le cynisme de ma pensée:

▬ Ne me laisse pas seul dans cette épreuve, maintenant que nous sommes liés par la magie de Breith. Bienvenue à Keros, Syrius. Tu verras ; si les gens n'aimaient pas ta gueule jusqu'à présent, avec un Pokémon Immaculé, ta vie va se transformer du tout au tout… C'est le pouvoir du blanc, ça. Va falloir t'y habituer…

Une partie de ce charabia est vraie.
Je te laisse démêler les conneries des véritables conseils, mon chou. Mais je crois que t'as déjà compris le tableau.

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Re: [Event Marché de Breith] Traditions d'ailleurs ▬ ft. Alex Dim 10 Jan - 22:44

Traditions d'ailleurs
Une quinte de toux prend Syrius à la gorge tandis qu’il écrase les restes de son mégot sous le talon de sa botte. Il ignore s’il doit les brûlures dans sa gorge à la cigarette ou au froid, mais toujours est-il qu’il y laisse quelques larmes. D’ailleurs, sentir leur course contre ses pommettes glaciales est tellement désagréable qu’il se hâte de les déloger du bout de son pouce ganté. S’il a eu la chance de ne toujours pas tomber malade malgré les températures actuelles de Keros, ce n’est qu’une question de temps avant que son système immunitaire lâche l’affaire. Toute sa vie durant, Syrius n’a connu que le soleil de Solem, et la chaleur du désert. Il s’est bien promené un peu à travers sa région, mais pas suffisamment longtemps et suffisamment loin pour soumettre son corps à une température si extrême. Bien sûr, d’autres diront que la chaleur étouffante de Solem est plus désagréable encore que la fraîcheur de l’hiver kerosien mais … En soi, tout n’est qu’une question d’habitude. Syrius est né sous ce soleil impitoyable, il l’a toujours connu. Il n’a jamais eu à s’habiller chaudement, jamais eu à s’asseoir devant une cheminée pour réchauffer ses doigts gonflés. Si son périple dans Courroneige lui a permis d’exercer une transition entre Salva et Keros, ce n’est pas demain qu’il supportera de telles températures sans souffrir.

Syrius jette un coup d'œil fatigué à la liste qui ne paraît pas avancer. A rester ainsi sur place, il va finir geler avant d’avoir pu jeter un œil à ces fameux Pokémon immaculés. D’ailleurs, la nouvelle de leur présence ne semble guère plaire au garçon accompagnant le prince. Sûrement connaît-il bien mieux le cas de ces créatures, parce qu’il paraît sincèrement ennuyé. Pour quelle raison cependant, Syrius ne saurait le dire - mais ce n’est sûrement pas pour rien. Si le salvien a bien compris ce qu’il a pu entendre ce matin, c’est une véritable tradition, à Keros. Des éleveurs se chargent-ils de produire ces créatures dans le seul et unique but de les revendre en période de fête ? Sans même connaître toutes les conditions autour, Syrius réprime une légère grimace. Il a toujours sévèrement jugé l’élevage de masse, où les Pokémon sont simplement traités comme des marchandises et non pas comme des êtres vivants méritant un minimum de considération. Comment les hommes peuvent-ils voir en eux de simples paquets de dollars …? D’aucun le traiterait de bon samaritain beaucoup trop naïf.

Finalement, afin de tromper son ennui et se donner l’impression de ne pas dormir sur place, le jeune homme décide de se présenter à son voisin. Ce dernier paraît d’abord complètement hermétique à la situation, comme s’il ne l’avait absolument pas écouté. Embarrassé, Syrius fait mine de remplacer son écharpe autour de son cou - malheureusement, il ne fait que l’emmêler davantage et le voilà forcé de la retirer pour de vrai. Il rouspète dans sa barbe inexistante lorsque le jeune homme blond reprend la parole. Alex, donc ? Un diminutif, sûrement. A Alexis ? A Alexander ? Pourquoi même tout simplement Alexandre ? A moins qu’il ne se fasse des idées et que ce prénom existe réellement en tant que tel. Ce n’est pas impossible, Syrius n’est pas suffisamment au fait de la culture kerosienne pour savoir quel prénom existe ou non. Toujours est-il qu’il est ravi de pouvoir enfin mettre un nom sur son visage, malgré les paroles sombres de son interlocuteur. A deux pas de la tombe ? Il ne compte pas lui claquer dans les bras, quand même ? A bien le regarder, il tremble sur place. Le froid n’épargne personne.

La file avance d’un coup, précipitant Syrius et Alex pile devant le vendeur à la trombine fort déplaisante. L’air totalement dépassé par les événements, le salvien essaie vainement de l’écouter, sans vraiment parvenir à se concentrer sur autre chose que l’énorme poireau pointant sur son pif. Lorsqu’il leur tourne le dos pour répondre à un autre client, le prince réalise à quel point il n’a rien écouté. Alex a-t-il été plus attentif ? Syrius n’a pas l’occasion de lui demander que l’intéressé lui fait une nouvelle démonstration de cynisme. Cette fois-ci cependant, le salvien ne peut retenir un léger rire. Le pouvoir du blanc, ouai. Il a bien remarqué qu’une peau claire a davantage de chance de se faire bien voir, pas ici. Il ne compte plus le nombre de regards mauvais qu’on lui a laissé depuis son arrivée en ville. Comme s’il comptait piller leurs magasins et violer leurs femmes ! Et dire que ces gens osent se considérer plus “évolués” que d’autres … Il manque encore quelques lumières à leurs étages avant d’avoir la prétention de se qualifier ainsi.

J’ai cru le comprendre oui. Sait-on jamais, peut-être qu’un de ces pauvres Pokémon vendu comme une vulgaire marchandise à un public peu scrupuleux pourrait m’aider à trouver un travail ? Puisque, de toute évidence, les blancs travaillent mieux.

Un léger reniflement ponctue sa phrase, comme s’il tentait de ravaler le venin qu’il venait de cracher. Pas que Syrius regrette ce qu’il vient de dire, mais il est sûrement préférable qu’il ne persifle pas trop s’il veut, justement, être en mesure de trouver de quoi gagner sa vie. Sa bourse a connu des jours meilleurs et bientôt, ce n’est plus dans une auberge miteuse qu’il dormira mais sur un banc public. Peu charmé par une perspective d’avenir, il est plus qu’urgent qu’il trouve quelque chose. Comment, c’est toute la question. Peut-être devrait-il essayer de se renseigner auprès des commerçants sur place …? L’un d’eux cherche peut-être des bras pour sa boutique. Syrius n’a peut-être aucune qualification, mais il n’est pas plus bête qu’un autre. Ranger des produits sur des étagères, c’est à sa portée. Encore faut-il que sa peau légèrement trop sombre pour le standard kerosien n’ait pas un effet répulsif sur la clientèle …

C'est en lançant un regard quelque peu complice à Alex que Syrius réalise qu'il tremble toujours autant. Il semble même presque sur le point de s'évanouir ... Un jour, Adham a promis à Syrius que son bon cœur finirait par le perdre. Sûrement est-ce le cas, mais le salvien s’en moque bien. Alors plutôt que renouer son écharpe autour de son cou, il la défait pour qu’elle forme un épais carré de tissus qu’il dépose sur les épaules d’Alex. Il y a sûrement mieux pour se réchauffer mais … c’est toujours ça, non ? Malheureusement, Syrius ne peut guère lui offrir plus - s’il lui cédait sa veste, c’est lui qui risquerait de crever. Néanmoins, pas le temps de d'y songer davantage car le marchand revient vers eux, tout sourire. Il se frotte les mains, prêt à échanger les tickets contre les petits Pokémon blancs. Syrius lance un regard en coin à Alex. Est-ce vraiment trop tard pour changer d’avis, ou est-il encore temps de prendre ses jambes à son cou ?

Alexandre
de Montgommery

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Re: [Event Marché de Breith] Traditions d'ailleurs ▬ ft. Alex Lun 11 Jan - 15:35


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highlands - bronswick
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Je n'ai jamais compris la haine des kerosiens pour les étrangers. La peur de la différence. Toujours le même problème ; on ne s'en sort pas. Entre peur et domination, le monde ne connaît plus que ça : les guerres n'ont sans doute rien arrangé. Je n'ai pas connu ces années noires, où l'horreur et la persécution ont régné en maîtres. Une chose est sûre : il est tout à fait ridicule de rester camper sur ses haines et ses aprioris. Qu'a-t-il de moins que moi, cet homme qui se tient à mes côtés ? Peut-être a-t-il d'ailleurs plus de valeur que moi, héritier aristocrate d'une grande famille blindée de fric. La vie est injuste, et j'ai parfois honte d'être né Montgommery. Oui, j'aurais préféré voir le jour dans une famille classique, de classe moyenne. Une famille où quelques bonnes notes à l'école auraient réussi à rendre mes parents fiers… Douce idylle.

Satisfait de voir que Syrius a compris mes allusions. Il n'a pas mal pris cette apostrophe audacieuse, et il y sourit avec moi – amèrement –. Oui, nous sommes dans le même sac : nous, les différents. Nous, dont la vie semble compter moins qu'une autre. Nous, qui sommes sans cesse regardés de travers par les passants… Et dans cet échange visuel, il y a tout mon désarroi, toute cette souffrance qui m'écrase encore au quotidien. Mais nous sommes fier de ce que nous sommes, nous deux, n'est-ce pas ? L'Enfer, c'est les autres. Point, à la ligne. Il n'y a rien à dire d'autre.

Un lourd frisson dégringole le long de ma colonne vertébrale… Le froid glacial de cette journée d'hiver s'est répandu en moi comme une trainée de poudre… Des flaques gluantes qui figent chaque partie de mon corps et rendent difficile cette position statique ; je me sens vaciller, à plusieurs reprises, et ma migraine tient bon, bien décidée à me pourrir la vie…
Attendant que l'autre lourdaud revienne à nous, je m'appuie contre son comptoir et sens venir un vertige qui serait bien capable de me faire tomber… La nausée prend le pas sur le reste ; j'enfouis mon visage entre mes mains, le cache de Syrius qui doit décidément me trouver bien étrange… Éponine couine d'inquiétude et saisit un pan de mon jean pour s'assurer que tout va bien. Je secoue doucement la tête et grimace… L'impression qu'on plante une lame effilée dans ma cervelle… Il n'y a rien de  pire que cette douleur ; comme j'aimerais être sous morphine… Tout le temps, le jour, la nuit… Anesthésie générale… Quel repos ce serait…!

Je sursaute finalement lorsque une matière étrangère effleure la peau nue de mon cou, où s'agglutinent seulement quelques mèches de cheveux blonds… Une sensation de chaleur intense, qui m'enveloppe tendrement et me sauve d'un malaise prochain, prend alors le pas sur les tremblements. Une écharpe… Elle a une drôle d'odeur. Une odeur d'épice, peut-être. Une odeur d'homme surtout. Bien malgré moi, je me surprends à m'en imprégner, inspirant profondément, calmant ainsi les battements trop rapides d'un cœur en souffrance. Mon regard fiévreux glisse sur le visage de l'étranger au teint brun, doré par un soleil disparu, lointain. J'esquisse une petite grimace souriante, frotte doucement mes paupières pour en récolter les larmes de douleur, et laisse s'échouer une main tremblante sur son avant-bras, le serrant imperceptiblement pour lui faire comprendre toute ma reconnaissance :

▬ M-Merci… Et désolé. Je suis insomniaque ; ça fait plusieurs nuits que j'ai pas fermé l'œil… J'ai le corps qui lâche, c'est tout.

C'est tout. Si seulement. Qu'en est-il de ces repas successifs qui se sont résumés en un verre d'eau et une cigarette…? Mes assiettes sont bien blanches, bien vides, en ce moment. Mes périodes de boulimie me manqueraient presque… La sensation d'un estomac rempli, prêt à craquer… Pour l'instant, je ne suis plus qu'un monceau de chair, d'os, de sang et d'humeurs maladives, lympathiques… J'ai la sensation que le moindre coup de vent pourrait me jeter au sol, et m'empêcher de me relever. C'est vrai : si je tombe, arriverais-je à me remettre sur mes pieds…? J'ai dû perdre beaucoup de poids, déjà, et j'ai franchement honte… Je sens souvent les regards d'Ulrich peser sur mon visage de spectre : il ne faut pas être un grand observateur pour s'apercevoir que mes joues blanches se sont considérablement creusées. Même mes cheveux, qui sont habituellement ce qui reste de plus resplendissant chez moi, paraissent désormais ternes et malades. Carence alimentaire. Carence tout court… À deux doigts de revenir chez mon psychologue pour lui demander conseil… J'ai peur de ne pas pouvoir tenir au travail, les jours prochaines… Et pourtant, il faut. J'ai un loyer à payer, un poste à conserver… 
Je serre doucement l'écharpe entre mes doigts aux jointures rougies, aux ongles longs et jaunis par la cigarette. Comme j'ai peur de l'avenir, en ce moment… Comme j'aimerais qu'on soit là pour me tenir la main et m'aider à avancer… Mais à part Ulrich, qui en est capable…?
Le souvenir de cette lettre que je dois envoyer à mon père, rédigée sur une feuille de brouillon froissée, au fond de la poubelle, me revient à l'esprit… Oui. Je devrai céder à ce désir, même si j'en crains les conséquences. J'ai besoin de chaleur, de me sentir aimé… Et si je doute que renouer avec ma famille sera facile, j'espère au moins que le dialogue pourra s'ouvrir, que les quelques mots de mon paternel me permettront d'avancer, de trouver une espérance dans ce monde qui se noircit de jours en jours.

Cette écharpe m'apporte une douceur que j'ai depuis longtemps oubliée. Petit éclair de lumière dans l'ombre épaisse.
Je me sens un peu mieux, me redresse juste à temps, le vendeur revenant à nous après avoir haussé le ton avec le visiteur qui l'a tiré de son discours positif et ô combien dégoûtant.
Il a tôt fait de saisir nos tickets – combien valent-ils ces tickets ? Quel est le cachet qu'il reçoit dessus, ce Gruikui ? –. Je soupire doucement, attrape le regard perplexe de Syrius et secoue doucement la tête alors que l'homme s'apprête à nous laisser entre les mains de sa laideron de fille :

▬ Dis-toi qu'ils seront mieux avec nous qu'avec ces connards…

C'est un murmure, assez bas pour que seul Syrius l'entende, assez fort pour que la fille se doute d'une remarque calomnieuse. Elle me dévisage avec dégoût, je lui rends son regard haineux, qui, dans mes yeux, doit devenir tout à fait effrayant.
On nous amène dans l'arrière-boutique, derrière des bâches décorées de quelques fioritures de Breith, étoiles, flocons et autres bêtises qui cachent sans doute un des commerces les plus sales de cette célèbre fête kerosienne.

Nous découvrons alors un enclos sur les pavés de la place, où se serrent quelques espèces maladroites, aux teintes blafardes, aux mouvements lents et maladifs. Des yeux rouges, pour la plupart, aveugles, ou presque. Je grimace, me serre inconsciemment contre le grand corps de Syrius qui se tient à mes côtés… Ce spectacle me glace le sang et fait bouillir une colère froide dans ma poitrine… Je laisse mon nez rouge, sec, disparaître dans l'épaisse écharpe qui est étroitement enroulée autour de mon cou.
Mon regard, lointain, passe en revue les différentes créatures qui progressent tant bien que mal dans cet espace réduit. La jeune fille, dont le nez a tout d'un mufle, nous précise que nous pouvons prendre n'importe lequel, que ce sont des Pokémon rares, chers, et porteurs d'une chance extraordinaire. Elle a bien évidemment oublié un détail : ces créatures sont affaiblies, et leur redonner un brin de vitalité ne sera pas facile… D'un œil consterné, je cherche donc celle qui me semble la plus mal en point, ou celle dont je saurais m'occuper convenablement… Mon dévolu se porte sur une Kaiminus frissonnante qui se tient dans un coin de l'enclos… Éponine l'a remarquée aussi, et a fait quelques pas hésitants en avant : elle y voit une congénère reptile, une compagne dont la mauvaise santé inquiétante semble complètement la sidérer. Je me penche, la prend doucement dans mes bras pour la serre contre mon torse et soupire longuement, cherchant les prunelles émeraudes de Syrius.
Je ne pose qu'une question, qui n'est rien de plus qu'une interrogation étouffée, incertaine, marquant ma réticence :

▬ Alors…?

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Re: [Event Marché de Breith] Traditions d'ailleurs ▬ ft. Alex Lun 11 Jan - 22:43



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Alex et Syrius


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On ne peut pas vraiment dire que la vendeuse est douée de répartie. Tandis qu'Alex l'insulte allègrement, elle grogne sous sa moustache, se disant sûrement que si "papa" était là, ça ne se serait pas passé comme ça.

Si vous avez fini , attrapez-la et barrez-vous alors, j'ai des clients plus aimables à accueillir... ça vaut aussi pour vous monsieur. adresse-t-elle à Syrius, le ton un peu plus mielleux - sa récompense pour avoir été moins vulgaire avec elle que le blond.

Elle garde sa remarque homophobe pour elle. Elle aurait volontiers traité le maigrichon de "sale pédé", mais il a le regard méchant et malgré les apparences, il semble prêt à l'égorger à la moindre remarque vexante. Comme elle le dit, elle préfère faire affaire avec des clients plus faciles, qui ne remarqueront peut-être pas les conditions déplorables de leur "élevage". En attendant, vous êtes libres de capturer les monstres et de les ramener tranquillement chez vous.

Félicitations ! Vous avez adopté un Kaïminus et un Vivaldaim niv. 5 ! Mettez-les vite au chaud avant qu'ils ne gèlent !


Dernière édition par Professeur Chardon le Lun 18 Jan - 2:40, édité 1 fois
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Re: [Event Marché de Breith] Traditions d'ailleurs ▬ ft. Alex Mer 13 Jan - 17:10

Traditions d'ailleurs
Malgré les picotements du froid sur sa nuque désormais découverte, Syrius ne regrette pas d’avoir cédé son écharpe à Alex. Il en avait vraiment plus besoin que lui, ses grelottements de Stalgamin promettant un évanouissement prochain. La logique voudrait pourtant qu’il soit d’autant plus habitué que Syrius a de telles températures - souffre-t-il d’un mal quelconque expliquant son malheureux état ? Pas que le prince veuille trouver réponse dans une quelconque maladie, parce qu’il ne le souhaite absolument pas à Alex, mais c’est une hypothèse qu’il ne faut pas négliger. Pour autant, Syrius ne lui posera pas cette question. Déjà, parce que c’est bien trop impoli et privé - mais surtout parce qu’ils ne se connaissent pas suffisamment pour qu'il se permette une telle chose. Aux dernières nouvelles, ils n’ont pas élevé les Gruikui ensembles. Quelque soit la fortune qui les réunit auprès de ce stand de malheur, ils demeurent encore deux étrangers l’un pour l’autre. Si le salvien lui a prêté son écharpe, c’est parce qu’il ne souhaite pas le voir s’effondrer à ses pieds. Il ne le connaît pas, certes, mais il ne lui souhaite pas le moindre mal.

Pendant un instant cependant, Syrius craint qu’Alex ne refuse son offre, ainsi généreuse soit-elle. Si le prince n’est pétri d’aucune mauvaise attention, un geste peut très vite paraître déplacé aux yeux d’un parfait étranger. Mais au lieu de cela, le jeune homme paraît se blottir dans le tissu épais et doux, duquel émane de douces fragrances d’épices salviennes. Bien qu’il ait quitté son pays depuis quelques semaines maintenant, la plupart des affaires de Syrius portent encore ce parfum si caractéristiques du grand marché de la capitale. Le jeune prince y passait des journées entières, à déambuler entre les stands, à se régaler des spécialités locales. Son sac a fini par récolter toutes ces odeurs dans ses tissus, au point de s'imprégner sur tout ce qui passe un petit peu trop de temps à l’intérieur. C’est le cas de cette écharpe, que Syrius a gardé quelques jours dans son sac à dos avant de pénétrer dans les contrées glaciales de Courroneige, et de ne plus s’en défaire ensuite.

La gratitude d’Alex lui arrache un sourire satisfait. Son grand-père lui répétait toujours qu’il s’agit de la meilleure récompense pour une bonne action. Enfant, Syrius avait bien du mal à le croire mais désormais, il ne comprend que trop bien le sens de ces mots. Son regard s’attarde sur la main fine d’Alex serrant doucement son avant-bras, puis remonte jusqu’à son visage pour écouter ses remerciements. C’est donc cela le souci : l’insomnie. Quand le corps est fatigué, à bout de force, il n’est même plus capable de se réchauffer tout seul. C’est presque un miracle qu’Alex tienne encore debout, après tant de nuits sans repos. N’existe-t-il pas de remède à l’absence de sommeil ? Petit garçon, Syrius avalait de grands verres de lait chaud. Ce breuvage, pourtant d’une simplicité étonnante, a toujours su lui apporter la sérénité nécessaire pour s’endormir. Syrius n’a néanmoins pas le temps de lui faire part de ce conseil que le marchand revient vers eux, un horrible sourire satisfait étirant son visage de Rattata.

Le vendeur s’assure de les dépouiller d’abord de leurs tickets avant de les céder entre les mains de sa fille, qui n’affiche pas un faciès plus agréable. Devant sa perplexité, Alex tente de le rassurer. Néanmoins, Syrius doute sincèrement être en mesure d’offrir une vie confortable à un nouveau Pokémon. C’est donc la gorge un peu serrée qu’il suit la marchande à l’arrière du stand, pénétrant derrière une bâche dissimulant un enclos installé à même les pavés de la place. Un peu de paille a été éparpillé, sûrement pour se donner bonne conscience, mais en quantité bien trop insuffisante pour apporter un peu de chaleur aux Pokémon présents. Parlons-en d’ailleurs, des Pokémon. Syrius est sidéré par leur aspect maladif et souffreteux : certains traînent la patte tandis que d’autres demeurent prostrés dans un coin, le regard perdu dans un vide effrayant. Syrius sent son coeur se briser en avisant ces malheureuses créatures - et Alex se colle même doucement contre lui, comme s’il ne supportait pas d’assister à un spectacle aussi triste. La marchande, néanmoins, ne paraît pas le moins du monde dérangée par tout cela. Elle leur sert même un speech dégoûtant que Syrius rêverait de lui faire ravaler d’une bonne gifle dans son horrible trogne.

Et tandis que le prince ravale difficilement sa colère, Alex s’approche d’une petite Kaiminus aux écailles blanches. Frissonnante, elle se laisse attraper sans opposer la moindre résistance. En a-t-elle seulement la force …? En tout cas, le jeune homme la manipule avec précaution, la tenant tout près de son torse pour lui offrir un petit peu de chaleur. Syrius, lui, n’a pas encore bougé d’un iota. Son esprit paraît s’être envolé dans un autre monde, alors qu’un sentiment d’injustice secoue son estomac dans tous les sens. C’est en sentant un petit museau gelé glisser dans sa main qu’il semble revenir sur terre, non sans sursauter de surprise. C’est alors qu’il découvre un petit faon blanc attaché à un piquet. Sa fourrure paraît épaisse, mais remplie de nœuds. Lorsque la créature lève son regard écarlate vers Syrius, ce dernier ne peut retenir une petite grimace. Comment perçoit-il le monde, avec ces yeux malades …? Un sourire triste étire ses lèvres alors qu’il ose une caresse sur le museau délicat du petit Vivaldaim. Ce dernier loge aussitôt ses naseaux dans sa paume, profitant de ces caresses comme s’ils s’agissaient des premières qu’il recevait.

Lorsque la voix de Alex résonne dans son dos, Syrius se hâte de lui faire face, et de lui offrir un petit sourire chagriné :

Ces pauvres bêtes me brisent le cœur. Si je le pouvais, je les emmènerais toutes avec moi… pour leur offrir la vie qu’elles méritent.

Vivaldaim pousse un petit cri pour attirer son attention, réclamant ainsi de nouvelles caresses que Syrius lui offre avec grand plaisir. Dans son dos, Yara observe la scène avec un certain dédain, ne semblant pas apprécier l’intérêt du prince pour un autre Pokémon qu’elle. Pour autant, elle reste assise près de l’entrée, chassant d’un regard noir les Immaculés osant s’approcher un peu trop d’elle. Pendant ce temps, Syrius fait connaissance avec le Vivaldaim. Malgré son aspect négligé, il paraît plutôt en forme. Son épaisse fourrure le protège du froid et le foin étendu à ses pieds lui permet de grignoter un peu. S’il affiche quelques maigreurs, il n’est pas dans un état lamentable comme la plupart des autres Immaculés. Et malgré sa volonté première de prendre en charge une créature plus mal en point, Syrius se rend compte qu’il vaut mieux pour lui de revenir sur cette idée. Ses moyens ne lui permettent pas d’offrir des soins réguliers à un Pokémon très malade. Ce serait irresponsable de sa part de penser que seule sa bonne volonté suffira. Alors il se redresse, passe une main gênée dans ses cheveux et adresse quelques mots à Alex :

J’aurais voulu jouer les bons samaritains et adopter un Pokémon dans le besoin mais … Je n’ai pas les moyens d’assumer une telle responsabilité. J’ai l’impression d’être un lâche, mais c’est mieux qu’être un idiot. Et puis … Je sens que ce petit-là a vraiment besoin de moi.

Syrius ne saura pas l’expliquer, mais il le ressent au plus profond de lui. Vivaldaim ne s’est pas approché de lui par hasard. Alex était à sa portée, mais c’est lui qu’il a choisi. Alors le prince le choisit en retour. C’est lui qu’il va sortir de cet enfer … en espérant ne pas lui offrir un aller simple vers une autre vie de misère.

Alexandre
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Re: [Event Marché de Breith] Traditions d'ailleurs ▬ ft. Alex Lun 18 Jan - 0:52


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Frissonnante… Toute frissonnante, comme une feuille. Mon cœur se brise, une fois de plus. Pauvre petite créature, que t'ont-ils fait…?
La voilà qui se laisse aller contre moi sans rien dire, sans rien faire, sans se révolter. Pauvre bête. Alors, tremblant de froid, moi aussi, je lui donne quelques caresses hésitantes ; J'essaie tout d'abord de l'abriter sous ma veste, pour la réchauffer, mais elle s'avère trop courte et ne lui est pas d'un grand réconfort. Alors, je la repose doucement sur le gravier, et j'enlève non sans une certaine pointe d'appréhension l'écharpe qu'a eu la bonté de me prêter Syrius. Elle est chaude, douce, a gardé la tiédeur de mon corps. J'ose espérer qu'elle sera suffisante pour lui tenir chaud ; et moi, tant pis. Je rentrerai vite, et j'essaierai de ne pas crever en chemin. Elle est dans bien pire état que moi.
Je souris doucement aux paroles du jeune homme, derrière moi ; c'est un sourire amer, un peu tordu. Je ne m'attendais pas à mieux, personnellement. Ces pokémon connaissent une maltraitance révoltante, et, bien malheureusement, nous ne pouvons pas y faire grand chose, si ce n'est offrir à deux d'entre eux un peu de chaleur, de tendresse et un avenir meilleur. Tout doucement, j'enroule l'écharpe autour de ma petite protégée, qui s'y blotti comme si sa frêle vie en dépendait. Pauvre bête, vraiment. Éponine se tient contre moi, l'observe en silence, inquiète. Je lui adresse un petit regard rassurant et reprend la Kaïminus dans mes bras, tout doucement. Voilà… Comme ça, l'un contre l'autre, nous serons plus fort. C'est une étreinte comme celle-là, que j'aimerais recevoir d'un homme. Mon homme. Celui que j'aurais peut-être un jour.
En attendant, tout l'amour que j'ai à donner, il est pour mes pokémon. C'est mon seul petit bonheur, le réconfort que je trouve dans mon quotidien… Et lorsque des jours meilleurs se présenteront à nous, j'apprécierai leur compagnie. J'apprécie toujours leur compagnie. Celle d'Aimée la nuit, celle d'Éponine le jour, dehors. Brave Éponine ; elle n'aime pas voir ses camarades souffrir, et cette petite Kaïminus, elle l'a tout de suite considérée comme telle.

Tendrement, je parcours du bout des doigts ses petites écailles trop molles pour être signe de bonne santé, celles que l'écharpe ne couvre pas totalement. Je réajuste l'étoffe, comme un père qui veille sur son enfant – ce père que je ne serai jamais – et retourne un regard sombre à la vendeuse et son sale groin : m'a-t-elle posé cette question ? A-t-elle seulement osé me poser cette question ?
Je vois rouge, et tout ce que je peux lui retourner, c'est ce regard, un crachat bien senti à ses pieds, et des paroles assassines, desquelles je ne parviens pas à effacer la violence qui m'anime :

▬ Tu vois pas que je la prends, ta putain de marchandise ? Ferme-la. Franchement, t'es mal placée pour l'ouvrir, grognasse.

Connasse. Sale connasse. Avec sa gueule de grotichon. Elle peut bien se la fermer, celle-là. Bien sûr que je la prends, sa marchandise. Et je les prendrais toutes si je pouvais.
Kaïminus a eu peur lorsque j'ai levé la voix ; avec toute la douceur du monde, je la serre un peu plus fort sur mon torse alors que les tremblements me reprennent ; je sens le froid reprendre possession de mon corps, et je soupire tout mon soûl :

▬ T'inquiètes pas ma belle. On va rentrer au chaud, tout les deux. Et on va être bien. Je vais te nourrir, te choyer… Tu vas voir. Et puis Éponine va prendre soin de toi.

Des mots qu'elle ne comprend sans doute pas complètement. Mais le regard aveugle qu'elle lève sur moi est rempli de gratitude. Je lui souris largement, je ne sais pas si elle m'entend.
J'entends bien l'autre bête qui essaie de répliquer, par contre ; qui bute sur ses mots grossiers. Je laisse entendre un petit sifflement irrité et ignore tout ce qu'elle peut me dire. Je reviens donc vers Syrius, le regard sombre, fermé. J'avise le joli Vivaldaim – quoiqu'un peu maigre – qui lui demande inlassablement de longues caresses, et secoue faiblement la tête pour répondre aux paroles empruntes de culpabilité du beau et grand jeune homme :

▬ On s'en fout, tu fais ce que tu peux. Y'en a pas un mieux loti que l'autre, ici. Alors si tu as le feeling avec Vivaldaim, prends-le, c'est bien. Mes yeux cherche à capter le fond brillant de ses prunelles émeraudes. Lorsque j'ai mon regard plongé dans le sien, je reprends sur un ton ferme. Euh… Je vais y aller moi, avant que ça tourne mal. J'ai juste envie de me barrer. Tu viens ou t'y passes la journée ?
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Re: [Event Marché de Breith] Traditions d'ailleurs ▬ ft. Alex Lun 18 Jan - 2:41



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On ne peut pas vraiment dire que la vendeuse est douée de répartie. Tandis qu'Alex l'insulte allègrement, elle grogne sous sa moustache, se disant sûrement que si "papa" était là, ça ne se serait pas passé comme ça.

Si vous avez fini , attrapez-la et barrez-vous alors, j'ai des clients plus aimables à accueillir... ça vaut aussi pour vous monsieur. adresse-t-elle à Syrius, le ton un peu plus mielleux - sa récompense pour avoir été moins vulgaire avec elle que le blond.

Elle garde sa remarque homophobe pour elle. Elle aurait volontiers traité le maigrichon de "sale pédé", mais il a le regard méchant et malgré les apparences, il semble prêt à l'égorger à la moindre remarque vexante. Comme elle le dit, elle préfère faire affaire avec des clients plus faciles, qui ne remarqueront peut-être pas les conditions déplorables de leur "élevage". En attendant, vous êtes libres de capturer les monstres et de les ramener tranquillement chez vous.

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Re: [Event Marché de Breith] Traditions d'ailleurs ▬ ft. Alex Lun 18 Jan - 13:57

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Si Syrius n’a pas vraiment suivi les échanges houleux entre la marchande et Alex, il comprend néanmoins que le jeune homme blond ne porte pas la mégère dans son cœur. Ce que le prince ne peut que comprendre : entre son attitude abjecte et l’état lamentable de ses Pokémon, lui-même lui aurait bien craché ses quatre vérités au visage. A elle comme à son horrible père, d’ailleurs. Il n’y en a pas un pour rattraper l’autre. Ils devraient avoir honte de se prétendre éleveurs, et d’avoir l’audace de présenter leurs créatures dans un état aussi lamentable. Il n’y a donc personne à Keros pour condamner des élevages aussi malsains ? Ou alors laissent-ils tout passer sous prétexte que la magie de Breith surpasse le reste ? Un reniflement méprisant échappe à Syrius tandis qu’il fait peser un regard lourd de colère sur la vendeuse. Occupée à vociférer des insultes aussi laides que son visage, elle ne le remarque même pas. Quelle horrible femme. Elle mériterait de vivre dans les mêmes conditions que ses Pokémon, juste pour lui donner un aperçu de l’enfer qu’elle leur fait vivre, à tous. S’il avait eu son appareil photo sous la main, Syrius n’aurait pas hésité une seconde à le dégainer pour prendre des photos chocs, et dénoncer ces conditions de vie intolérables.

Bien malheureusement, Syrius est impuissant. Il ne peut rien faire, si ce n’est offrir une vie plus confortable au Vivaldaim en manque d’amour. Malgré le sentiment d’injustice qu’il ressent, le prince sait très bien qu’il doit faire un choix, même si en sauver un revient à condamner les autres. Tout ce qu’il peut espérer, c’est que les prochaines personnes qui mettront les pieds sous la tente seront aussi indignées que lui, et que quelqu’un se décidera à dénoncer cette barbarie humaine. Pour l’heure, le garçon lève les yeux vers Alex qui l’a rejoint, sa petite Kaiminus enveloppée dans l’écharpe. Un léger sourire vient étirer les lèvres du salvien : décidément, l’étoffe aura vu du monde aujourd’hui. Mais ce n’est pas plus mal comme ça. Autant qu’elle serve à ceux qui en ont réellement besoin. En tout cas, Alex semble bien pressé de partir, et Syrius partage ce sentiment. Ainsi détache-t-il doucement le licol retenant le Vivaldaim au piquet, sans même demander la permission à la vendeuse. Il préfère ne pas croiser son regard, au lieu de quoi il risque de ne pas retenir son poing.

Libérée de son attache, la jeune créature s’ébroue et s’étire, comme si elle retrouvait la liberté après des années de séquestration. Si le Vivaldaim n’ose pas s’approcher de Yara, il demeure dissimulé dans les jambes de Syrius comme un faon auprès de sa mère. Le jeune homme vient alors flatter son encolure, avant de sortir une Pokéball de son sac à dos. Etant donné l’état du Pokémon, il préfère le mettre en sécurité jusqu’à ce qu’il puisse lui apporter les soins nécessaires. Pourquoi ne pas passer dans un centre Pokémon pour obtenir un diagnostic détaillé …? En attendant, il préfère la petite sphère au Vivaldaim qui paraît la détailler de son regard rouge. Voit-il seulement ce que c’est …? Difficile à dire. Ainsi Syrius lui explique-t-il d’une voix douce. Et une fois sûr de lui, il remonte le mécanisme surplombant la Pokéball et laisse le rayon rouge happer la jeune créature. Elle y sera toujours mieux que sous ces horribles bâches, retenue à un piquet sans possibilité de dégourdir ses longues jambes.

Allons-y, avant que je ne perde patience. Kaiminus et toi, vous avez l’air gelés … Désires-tu prendre un petit chocolat chaud ? Ou bien que je t’escorte jusqu’à chez toi ?

Privé de la chaleur de l’écharpe, Alex tremble de nouveau comme une feuille. Ce n’est pas raisonnable qu’il demeure plus longtemps par ici, il faut qu’il se réchauffe. Ainsi Syrius attrape-t-il doucement son épaule pour le guider vers la sortie, adressant un dernier regard noir au vendeur avant de s’éloigner du stand. Dans son dos, Yara trottine en grognant sur les passants, comme pour les forcer à s’écarter de son chemin. Ainsi le salvien guide-t-il le kerosien jusqu’à un petit coin reculé du marché, entre un stand de gaufres et un autre de sculptures artisanales en bois. Il y fait un peu meilleur ici, grâce à la chaleur des machines à gaufres. Néanmoins, l’odeur de nourriture est forte et entêtante : même un grand gourmand comme Syrius ressent quelques haut-le-coeur. Mais en attendant, c’est toujours mieux que le stand des Pokémon Immaculés, c’est peu le dire.

Désolé, je t’ai forcé à me suivre mais je ne supportais plus de voir leurs sales gueules. Donc, que penses-tu de mes propositions …?


Alexandre
de Montgommery

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Re: [Event Marché de Breith] Traditions d'ailleurs ▬ ft. Alex Mer 20 Jan - 18:02


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highlands - bronswick
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Le froid n'a pas mis longtemps à reprendre mon corps et mes sensations en otage. Je rêve… Je rêve d'une longue et bonne sieste… D'un sommeil réparateur qui bannirait tout frisson léthargique de ce corps faible et souffrant d'inanition. Je rêve de ne plus avoir envie de vomir dès qu'on me parle de café, de chocolat chaud, ou de toute autre boisson qui pourrait pourtant m'aider à me réchauffer.
Mais à l'évocation de Syrius, c'est tout ce que je ressens : une cruelle nausée qui écrase mon estomac, noue mes entrailles. Je me retiens presque de vomir ; un affreux frisson descend le long de ma colonne vertébrale, et un poids s'installe sur mon système digestif… Une odeur factice, celle du sucre et du cacao, vient hanter mes narines, et je tousse un peu, cherchant frénétiquement de ma main libre mon paquet de cigarettes. Pas le temps de mettre la main dessus, pourtant. Juste celui de secouer négativement la tête, le visage crispé en une grimace maladive. Le bras insistant de Syrius m'embarque loin du stand, me pousse à travers la foule sans que je ne puisse dire un mot…
S'éloigner de la faute, de la honte, pour oublier.
Je garde ma Kaïminus serrée dans mes bras. À peine a-t-elle trouvé la chaleur qu'elle s'est endormie, la respiration sifflante. Pauvre amour… Et moi qui meurt de froid. On fait un beau duo, tout les deux. Un beau duo de bras cassé… Heureusement qu'Éponine est là pour rehausser le niveau… La voilà qui trotte derrière nous, poussant de petits cris pour qu'on l'attente, examinée par l'œil altier de l'inquiétante Absol qui accompagne Syrius, le suit comme son ombre…
Moi, faible, l'esprit et l'estomac embrouillés, incapable d'opposer la moindre résistance, je me laisse faire. Je me laisse entraîné par l'énergie de Syrius, que je jalouserai presque, mais que je me contente d'observer, non sans sentir mon cœur sauter quelques battements. Avec un autre, j'aurais sans doute fui… Peur que ça tourne mal. Paranoïa.
Certains individus n'hésitent devant rien… En un an, j'ai déjà connu une multitude d'exemple… Je n'ai pas toujours réussi à échapper à l'insistance de certains…

Mais lui. Lui, je ne l'imagine pas comme ça. Ou alors, c'est l'homme le plus vicieux que j'ai pu rencontrer dans ma courte vie… Il m'a donné son écharpe alors que nous nous connaissons à peine, inquiet de mes tremblements… Mais ses sourires restent ce qui me réchauffe le mieux. Dans l'émeraude de ses prunelles, j'ai l'impression de découvrir une fenêtre sur un monde exotique… Et un temps, j'ai juste envie de me laisser tomber contre lui, de me pendre à son cou, de le serrer dans mes bras, respirer l'odeur épicée, virile de sa peau, parcourir du bout des doigts cette nuque fine, cette chevelure duveteuse…

Douceur… Désir… Tendresse.

Je veux de la tendresse, je veux de l'amour. Et l'amour, je veux le recevoir d'un homme comme lui. Un joli cœur, un joli garçon d'une douceur rare, d'une bienveillance extrême…
Regarde-moi que je puisse rêver encore un temps… Regarde-moi que je puisse me perdre dans tes diamants verts…
Et me laisser aller à un délire littéraire… Un coup de foudre fictif, un mariage silencieux… Mon cœur est à celui qui pourra me faire rêver et voyager… Mais personne ne veut de mon cœur. Trop pourri, sans doute.

Pas vrai que tu me trouves laid ? Oui… Tu dois me trouver terriblement laid. Le garçon le plus laid que tu aies rencontré. Et peut-être aimes-tu les femmes…? Peut-être qu'il n'y a que ces vipères dans ta vie ? Peut-être que tu as hâte de te débarrasser de moi…? Qui suis-je, de toute façon, pour te séduire ? Il y a une heure, nous ignorions l'existence de l'autre… Qui suis-je pour oser imaginer une suite…?

Délire. Illusion. Je n'espère rien ; je joue avec mes propres sentiments, des sentiments factices, que je façonne, que je construis à partir de rien.
Et lui, lui il joue seulement à fuir. Fuir ce stand dont il a honte ; honte d'y être entré, honte de faire partie du marché, désormais. Et où donc m'emmène-t-il ? Mes pas s'emmêlent, mes jambes flageolent… Je me laisse doucement aller contre lui, épaule contre épaule ; un peu de résistance pour continuer à avancer. Encore un peu de force… Ne tombe pas… Ne tombe pas… Comme j'aurais l'air bête.

C'est l'odeur du vin chaud qui me soulève le cœur, dans un premier temps. On s'arrête. Sueur froid, frisson, convulsion. Mon corps, mon cœur sont révulsés par les odeurs qui se mêlent, se démêlent, s'entremêlent dans ce carrefour des enfers. Moins de monde, mais je me sens partir ; c'est moi, cette fois, qui ai envie de fuir… Les gaufres d'un côté, les crêpes de l'autre. Ici le vin. Là les chocolats chaud. Au fond, les friandises. Sucre, amertume, acidité… Tout se mélange, toutes les odeurs viennent effleurer mes narines, semblent s'accumuler comme tout autant de boue dégoûtante dans mon estomac. Et alors que Syrius me demande ce que j'ai pensé de ses propositions, "chocolat chaud" se répète en écho dans tout mon corps. Chocolat Chaud. Chocolat. Chocolat…

Je deviens plus que livide, le repousse plutôt vivement en lui confiant à la va-vite Kaïminus qui dort encore, et court dans un coin, derrière un arbre, pour vomir mes tripes. C'est-à-dire rien ; juste de la bile. Je ne suis capable que de bile, de toute façon. Je vomis à n'en plus finir… Toujours sans rien sortir, toujours secoué de douloureuses convulsions. Mon estomac se contracte, se tord, se distend, se serre… Et je vomis, encore, encore, la honte accompagnant le dégoût, intensifiant la nausée, me faisant repartir dans une autre crise… C'est infini. J'ai la sensation que ça ne va jamais s'arrêter… Que je vais mourir ici, au pied du mur.
Les larmes aux yeux, le visage blême, suintant de sueur glacée, je me redresse finalement, déplie ce corps tordu et courbaturé. Les tremblements sont devenus incontrôlables, et je n'ose pas croiser de nouveau le regard de Syrius. Je me laisse juste glisser au pied de l'arbre, vidé de toutes mes forces, le chagrin et la sensation d'être un misérable monstre, une créature repoussante, faisant poindre une vague de sanglots irrépressibles qui secouent mes épaules.
Je cache mon visage entre mes mains transies… Je sens Éponine qui se pressent contre ma cuisse, et cette tendresse venant de mon Pokémon, m'entraîne dans une crise de larmes que je n'arrive pas à réfréner. Doucement, je l'attrape et je la serre faiblement dans mes bras pour me réconforter, pour me remettre de cet épisode que je veux déjà oublier…

Et quand Syrius s'approche de moi, quand je sens ses doigts sur mon épaule osseuse, je sèche mes larmes et je détourne les yeux, mort de honte :

▬ P-Pardon… T-Tu dois me trouver horrible. Je prends une longue goulée d'air, la respiration tremblante, et rejette doucement mes mèches blondes, collantes de sueur, en arrière avant de reprendre. J-Je vais rentrer… T'en fais pas pour moi… J-Je veux juste rentrer… Plus emmerder personne… Et dormir.

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Re: [Event Marché de Breith] Traditions d'ailleurs ▬ ft. Alex Jeu 21 Jan - 13:06

Traditions d'ailleurs
Malgré son attrait tout particulier pour la nourriture, notamment sucrée, Syrius ne supporte que difficilement les effluves de sucre, de gras et d’acidité qui flotte dans l’air. Entre les gaufres, les churros, les marrons, le vin chaud et les confiseries, c’est un véritable mélange d'odeurs familières et étrangères qui donnerait la nausée à n’importe qui d’un peu sensible. Pourtant, le nez de Syrius est habitué aux parfums forts : c’est pour ainsi dire la spécialité du Marché aux Épices de Solem. Mais il n’est pas possible de comparer les étalages d’épices et de fruits exotiques avec ces parfums gras et sucrés émanant des différents producteurs regroupés dans un coin du marché de Breith. Le nez froncé, une légère grimace dégoûtée tirant ses traits, le jeune prince salvien est tenté de s’en aller sur le champ, mais Alex est bien trop fébrile pour qu’il se permette de le trimballer dans tous les sens. Le pauvre garçon menace de s’écrouler à tout moment, et Syrius sent petit à petit la panique le gagner. Il n’a aucune idée d’où se diriger pour quitter ce marché de malheur et l’état de son compagnon d’infortune l’inquiète trop pour lui permettre de réfléchir correctement. Qu’est-il donc censé faire ? Demander de l’aide ? Les gens de Bronswick paraissent tous si égoïstes … et personne n’accepterait de prêter main forte à un étranger tel que lui.

Son regard émeraude se promène tout autour de lui. Peut-être qu’un petit quelque chose dans l’estomac aiderait Alex à se sentir mieux ? Quelque chose de chaud, qui pourrait atténuer ses tremblements et apporter un peu de réconfort à son petit corps gelé. Un chocolat apparaît comme la meilleure option. Il pourra réchauffer ses mains autour du gobelet avant de se délecter de la boisson chaude et réconfortante. Ainsi Syrius s’apprête-t-il à aller lui en commander un lorsque Alex lui cède vivement sa Kaiminus endormie avant de se précipiter derrière un arbre pour y vomir. Pris au dépourvu par la tournure des événements, le salvien reste bêtement planté entre les deux stands, le petit crocodile blanc enveloppé de son écharpe roupillant sereinement sans avoir la moindre idée de ce qu’il se passe autour de lui. Si le prince fait un pas en avant, il recule immédiatement : malheureusement, il ne peut rien faire pour Alex en ce moment. Et lui imposer sa présence pendant un moment si difficile et douloureux ne ferait qu’accroître son mal. Ainsi demeure-t-il à une distance raisonnable, rongeant son frein pour ne pas se précipiter à ses côtés.

Et après ce qui lui parut comme une éternité, le pauvre garçon malade se redresse et se retourne pour se laisser tomber au pied de l’arbre. Sa petite Vipélierre le rejoint aussitôt, se pressant contre sa cuisse pour lui apporter un peu de réconfort. Syrius s’approche à son tour, sensible au mal et à la peine qui font rouler de grosses larmes sur ses joues. Le prince ne le connaît pas et pourtant, il ressent tellement de chagrin pour lui. Il aimerait pouvoir l’aider, lui offrir une chaleur réconfortante et un bien-être immédiat. Malheureusement, Syrius n’est pas un super-héros - il n’est qu’un jeune homme perdu et peinant à se faire une place dans ce nouveau monde. Pour autant, il n’est pas insensible à la douleur d’autrui, et voir Alex dans un tel état réveille en lui un sentiment d’empathie immense. Ainsi dépose-t-il doucement sa main sur son épaule, s’abaissant à sa hauteur pour observer au mieux son visage pâle et maladif. Alex fuit son regard, et Syrius ne cherche pas le contact visuel : ça ne ferait que le gêner davantage, et c’est bien tout ce qu’il veut éviter. Soutenant la Kaiminus d’une main, il exerce une légère pression sur l’épaule du jeune homme, espérant lui transmettre ainsi tout son soutien.

Tu n’as pas à t’excuser tu sais. Tu es malade, ce n’est pas de ta faute. Et j’aurais dû réfléchir avant de t’emmener par ici. C’est moi qui suis désolé.

Emmener un gars malade au beau milieu d'odeurs de nourriture, c’est vraiment la pire idée du siècle. Mais perturbé par la culpabilité pesant sur ses propres épaules, Syrius a surtout cherché à fuir les vendeurs ainsi que le gros de la foule. Résultat des courses, il a causé de terribles nausées à Alex. Et Syrius s’en veut vraiment de ne pas y avoir réfléchi davantage. Néanmoins, ce n’est pas en remuant le couteau dans la plaie encore et encore que cela va changer quoi que ce soit. Ainsi se redresse-t-il doucement, toujours en tenant fermement la créature immaculée contre son torse, et tend-il sa main à Alex. Ils ne doivent pas s’attarder ici. Plus vite ils quitteront ce marché immonde, plus vite le kerosien pourra se mettre au chaud. Evidemment, Syrius ignore tout à fait où il peut bien loger mais il compte sur Alex pour le guider. Parce qu’il est hors de question de le laisser rentrer seul. Le salvien compte bien l’escorter jusqu’à être sûr qu’il est au chaud et en sécurité. Alors s’il doit le mettre lui-même au lit, il le fera. En attendant, il offre à Alex un sourire sincère et doux. Il peut avoir confiance en lui. Syrius n’est pas un mauvais bougre.

Viens, je te ramène jusqu’à chez toi. Tu dois te réchauffer et te reposer. N’oublie pas que tu as fait une promesse à Kaiminus.

Comprenant très certainement que l’on parle d’elle, la créature blanche ouvre ses petits yeux sanguins et paraît regarder à droite, à gauche, sans vraiment comprendre ce qu’il se passe. Syrius lui caresse doucement le dos par-dessus l’écharpe, flattant ses écailles pâles et froides, espérant ainsi parvenir à la consoler un peu. Si Yara ne paraît pas vraiment apprécier, elle se contente de gratter le sol de sa grande patte, consciente qu’il serait malvenu de sa part de faire preuve de jalousie dans un tel moment. D’ailleurs, Syrius l’invite à le rejoindre d’un petit mouvement de tête, et la bête s’approche sans se faire prier. Si Alex a besoin d’être soutenu, il pourra toujours s’appuyer sur Yara, et profiter un peu de la chaleur de son corps. Ils ne seront sûrement pas trop de deux pour porter assistance au pauvre garçon mal en point.


Alexandre
de Montgommery

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Re: [Event Marché de Breith] Traditions d'ailleurs ▬ ft. Alex Lun 25 Jan - 23:45


Traditions d'ailleurs

highlands - bronswick
ft. syrius
Oui, les draps sont devenus des sirènes qui m'appellent dans le lointain. Mais suis-je seulement capable de les rejoindre ? Et me laisserai-je réellement happer par leurs douces berceuses…? Je n'en suis pas si sûr. Je peux rêver de mon lit et, une fois sous les couvertures, me trouver dans l'incapacité de fermer l'œil. J'essaierai pourtant, une fois de plus, comme tous les soirs, de me mettre en condition. Un bouillotte brûlante contre le torse, enfoui sous une tonne de draps épais et chauds… Et pourquoi pas un poil de musique…? Même si la platine est grésillante, elle devrait être capable de diffuser un petit air classique sans trop cracher ses poumons.
Là tout de suite, pourtant, je me sens bien trop faible pour me hisser tout seul sur mes jambes… Et la présence de Syrius, tout près de moi, comme un Prince qui s'arrête sur un lépreux pour faire bonne figure, n'arrange rien. Je sais bien la façon dont je dois lui apparaître, désormais : "pauvre type". N'est-ce pas ? Je suis sûr qu'il est en train de se le dire, tout au fond de lui, derrière son faux-air sincère : ce pauvre type. Comme il a l'air mal-en-point. Faudrait quand même pas que je le laisse crever dans la rue : il sera mieux chez lui, pour ça. Quel homme serais-je si, par négligence, je le laissais au pied de cet arbre ? Et puis après tout, le ramener chez lui, ce sera bien assez ! Il a dû le chercher pour être dans cet état !
Bingo. J'en ai toujours rêvé, tu te rends pas compte à quel point. Mon rêve de me tordre de douleur et de vomir devant un inconnu, qui plus est tout à fait agréable et cochant toutes les cases de ce que j'attends de l'homme idéal.
Je suis ravi.

Et si je restais ici ? Je bouge plus… Et je me laisse mourir. Comme ce serait agréable, bercé par l'odeur de la graisse, tout comateux d'avoir vomi mes tripes… Comme j'aimerais partir sans souffrance, sans embêter personne… Et qu'on me laisse faire, surtout. Ça, ce serait bien. Mais personne n'est assez miséricordieux pour en avoir ne serait-ce que l'idée, par ici. Ça n'effleure pas leur esprit de bons petits samaritains ! Après tout, c'est la vie qu'on veut, nous, n'est-ce pas ?
Vie ou mort, pour moi, ça n'a plus vraiment d'importance. J'aimerais juste ne plus ressentir toute cette douleur.

Mes larmes finissent tout de même par se tarir. Éponine, un peu rassurée, vient délicatement s'enrouler autour de mon cou, sans doute dans une tentative désespérée de me tenir chaud… Mais je suis déjà brûlant. Sueurs froides et fièvre à volonté.
Les mots de Syrius font d'ailleurs écho, à plusieurs reprises : tu es malade. Je suis malade ? Non, je ne suis pas malade. Qu'entend-il par être malade ? Malade comment…? Est-ce que je suis malade ?

Oui, je suis peut-être malade.
Sans doute devrais-je aller voir un médecin.
Repos, blablabla… Cigarette, blablabla… Hygiène de vie… Vous avez des rapports avec des hommes ? C'est sans doute ça. Syphilis. Batterie d'examens… Oh, merde. Foutez-moi la paix.

Je ne suis pas malade.
Ou, peut-être que si. Mais pas comme il le pense.

J'attrape néanmoins sa main, sans dire un mot : je ne vais certainement pas refuser un peu d'aide… L'objectif, aux côtés de ce grand gaillard, ne me semble plus vraiment hors d'atteinte. Tout au plus un peu loin… Mais avec sa chaleur à lui, tout ira bien, j'imagine.
Mon estomac, petit blagueur, se met à crier famine dès que je me lève. Je grimace, et ait un petit rire amer : cynisme de mon corps… Serais-je donc l'Ironie toute entière ? Un peu d'humour noir ne fait jamais de mal. C'est ce qu'on dit.
Me dérobant sous le regard de braise de mon chevalier servant, je me contente finalement de reprendre Kaiminus dans mes bras. La petite, rassurée de retrouver mon torse, ne tarde pas à se rendormir. En la regardant faire, un court instant, je me surprends à sourire doucement… J'aime sentir son contact tout contre moi… Et me dire que je suis au moins utile à quelque chose.
Éponine, qui reste accrochée à mon cou, laisse le bout de sa queue effleurer la tête du petit crocodile ; elle l'apaise, la berce progressivement par ces délicates caresses.
J'ose de nouveau lever mes prunelles délavées sur les iris éclatants de mon interlocuteur ; sans doute peut-il y lire un certain embarras… Et autre chose. De la reconnaissance ? Peut-être. Je ne pensais plus en être capable :

▬ Ça va mieux… Je… C'est pas loin, chez moi… Tu n'en auras pas pour longtemps.

Je ne sais même pas pourquoi je me sens obligé de lui dire ça… Sans doute pour m'excuser de devoir lui infliger encore un temps ma présence… J'aimerais tellement disparaître… Il doit penser que je suis un incapable. Un pauvre type qui vit au crochet des autres.
Un léger soupire secoue ma poitrine, et je baisse les yeux avant de me mettre en marche. J'essaie d'y aller d'un bon pas, mais les forces viennent vite à me manquer. Alors, je ralentis, et je marche à ses côté, regardant droit devant moi, demeurant le plus silencieux possible, et surtout évitant de me tenir trop près de lui pour ne pas le gêner…

À mi-chemin, une pensée devient entêtante. J'essaie de la chasser, à de nombreuses reprises… Mais elle tient bon. Elle ne veut pas partir.
Je glisse donc un regard timide sur le visage inquiet de Syrius, prend une longue inspiration… Est-ce vraiment une bonne idée ?

J'ai rarement éprouvé le besoin de revoir quelqu'un. Surtout quelqu'un que je ne connais pas à l'origine. Rarement envie de connaître mieux une personne que je viens de rencontrer…
Pourtant, cette fois…

Je serre l'écharpe qui couvre Kaiminus entre mes doigts fébriles… Ne serait-ce pas la meilleure façon de prétexter une autre entrevue ? Quémander une autre fois, l'air de rien. Je sentirais presque rougir mes pommette si j'avais encore assez de chaleur dans mon corps pour que cela soit possible.
J'expire tout doucement ; je vide mes poumons en entier… Et à quelques pas de mon immeuble, je m'arrête et attrape doucement son poignet :

▬ Syrius…? C'est ici. Euh… J'hésite. Je sens mon cœur s'emballer. La chaleur me monte à la tête ; mon estomac demande grâce. Merci. C'était… Gentil de me raccompagner.

Je déroule l'écharpe du petit corps de Kaiminus, plus misérable que jamais.
Pourquoi je n'y arrive pas…? Pourquoi je ne peux pas demander quelque chose d'aussi simple…? Pourquoi dès que je veux quelque chose, dès que ça pourrait me rendre heureux… Je fuis ?

Je lui tends l'écharpe, la mort dans l'âme. Je n'arrive même plus à le regarder ; je ne veux même plus… Je ne surmonte pas la honte de m'être encore une fois écrasé, et je ne veux pas m'infliger plus de souffrance.
Alors, je fais volte-face sans un regard, et je réduis la distance qui me sépare de la porte d'entrée de mon immeuble.
Au moment où je m'arrête pour tirer sur la poignée, je me fige, je prends un moment pour réfléchir, pour tenter de ramasser mes dernières forces… Et dans un effort surhumain, je capte de nouveau ses yeux émeraudes, et je demande, d'une voix étouffée par l'appréhension :

▬ J-J'aimerais… J'aimerais te payer un verre… Ou un café… U-Un soir. Ou en journée, comme tu veux… Pour te remercier…! Mais si t'as pas envie… Euh… Ce n'est pas grave. Je m'en remettrai.

Pas sûr.
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Re: [Event Marché de Breith] Traditions d'ailleurs ▬ ft. Alex Jeu 28 Jan - 19:47

Traditions d'ailleurs
Doucement, la petite main gelée d’Alex se glisse dans le gant de Syrius. Prenant garde à ne pas y mettre trop de force, le salvien hisse le malade sur ses pieds, craignant un instant qu’il ne tangue et tombe à genoux. Heureusement, Alex tient sur ses jambes, et leurs mains se lâchent dans un même mouvement. Visiblement d’humeur moqueuse, l’estomac du kerosien émet une petite plainte, qui colore délicatement le visage pâle du jeune homme. Le corps humain est décidément un drôle de petit ironique. En tout cas, Syrius ne fait pas le moindre commentaire, avant de ne pas accroître l'embarras d’Alex - après tout cela, il doit en avoir bien assez. Alors Syrius le laisse plutôt récupérer la Kaiminus blanche qui, ravie d’avoir retrouvé ce torse déjà si familier, se rendort aussitôt contre lui, apaisée. Le sourire tendre que cela fait naître sur le visage d’Alex est si adorable que Syrius ne peut se retenir de le couver tendrement du regard. Ce garçon peut paraître froid et suffisant aux premiers abords et pourtant … il est emprunt d’une douceur toute pudique. Nul doute que cette petite Kaiminus ne pouvait trouver meilleur foyer.

Finalement, Alex lève un regard à la fois embarrassé et reconnaissant vers Syrius. Ce dernier, ravi de le voir en meilleure forme, se contente de lui tapoter doucement l’épaule. Bientôt, le jeune homme pourra profiter de la chaleur de son chez-lui, et s’autoriser un lourd sommeil réparateur - du moins, si ses insomnies se décident à le laisser un peu tranquille. En tout cas, Syrius est rassuré d’apprendre qu’il n’habite pas trop loin : cela devrait rendre le voyage moins pénible pour le malade. Syrius espère seulement parvenir à retrouver son chemin pour rentrer jusqu’à l’auberge où il séjourne, mais ça … il verra plus tard. Ce n’est pas ce qu’il y a de plus important dans l’immédiat. Ainsi emboîte-t-il le pas à Alex lorsque ce dernier prend les devants. Plus vite ils s'éloignent de ce marché de malheur, mieux ils se porteront, c’est une certitude. Bien qu’il soit parti d’un bon pas, le kerosien ralentit bientôt l’allure, tant qu’il marche désormais aux côtés de Syrius. Si ce dernier tente de capter son regard, Alex regarde droit devant lui. Alors le salvien en profite pour se lancer dans l’étude de son visage…

La peau d’Alex est si claire qu’elle paraît presque translucide - il en vient même à se demander si ce ne sont pas ses veines qu’il aperçoit, sillonnant ses joues creuses. Le pauvre garçon paraît n’avoir que la peau sur les os, et nul doute que l'insomnie n’est pas la seule des saloperies lui menant la vie dure. Ses cheveux, d’un blond terne, retombent en rideaux opaques sur son front, dissimulant par moment le vert profond de ses yeux. N’importe qui dirait sûrement que ce jeune homme n’a rien de charmant et pourtant, tout dans son visage et sa démarche inspire beaucoup d’élégance aux yeux de Syrius. Il se souvient notamment de sa nonchalance lorsqu’il fume, la souplesse de son poignet, ses gestes à la fois exagérés et communicatifs. Si Syrius n’aime pas mettre des gens dans des cases, il serait néanmoins prêt à parier qu’Alex n’a rien d’un hétéro droit dans ses baskets. Ou bien l’imagine-t-il gay parce qu’il lui plaît et qu’il aimerait lui inspirer les mêmes pensées …?

Syrius est précipitamment sorti de sa rêverie par l’objet même de ses pensées, qui lui attrape le poignet. Son regard émeraude converge vers cette figure figée par le froid, tandis qu’Alex déclare qu’ils sont arrivés. Le salvien balaie les environs du regard : des immeubles s’alignent sur plusieurs mètres et, de toute évidence, ils ne sont pas de première jeunesse. Néanmoins, ils n’en demeurent pas moins des foyers, comme l’un de ceux qu’il aimerait tant posséder également. En tout cas, il est presque déçu de déjà devoir le quitter. Doucement, Alex déroule l’écharpe tenant la Kaiminus au chaud, et la lui rend sans même le regarder. Et alors, il fait volte-face et se hâte de rejoindre la porte menant à son immeuble. Syrius ressent un pincement au cœur en observant cette fine silhouette s’éloigner sans lui adresser un dernier regard. Et alors que, mentalement, il souhaite qu’il se retourne au moins une dernière fois, Alex pivote et lui adresse quelques mots qui gonflent le cœur de Syrius de bonheur. Ils peuvent bien aller où il veut quand il veut, tant qu’ils ont l’occasion de se revoir.

Alors le salvien franchit les quelques mètres qui les séparent afin de se rapprocher d’Alex. Perchée sur son épaule, la Vipelierre lui lance un drôle de regard mais le sourire du salvien paraît suffir à la convaincre. Ainsi grimpe-t-elle sur le crâne de son dresseur afin de laisser Syrius enrouler doucement l’étoffe autour de son cou gracile. Ses doigts effleurent tendrement sa nuque, à la base de ses cheveux, tandis qu’il ajuste l’écharpe pour bien le couvrir.

Garde-la, tu en as plus besoin que moi. Et puis comme ça, tu me la rends la prochaine fois, ça te va ? Que dirais-tu … du Café Ronflex, samedi, en début d’après-midi ?

L’attente sera longue jusque-là. Mais quelque chose en Syrius lui dit que ça vaut le coup.


Alexandre
de Montgommery

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Re: [Event Marché de Breith] Traditions d'ailleurs ▬ ft. Alex Sam 30 Jan - 1:00


Traditions d'ailleurs

highlands - bronswick
ft. syrius
C'est le moment où je sens mon cœur exploser. Boom. D'un seul coup, il n'existe plus. Ou il existe trop. La nausée revient, cruelle traitresse. Elle veut ma peau, mais cette fois, cette fois je ne la laisserai pas faire. L'angoisse et la peur aussi. Au placard ; tout au placard. Je ne veux plus rien de tout ça… Je veux être moi, enfin être moi. Faire ce que je veux… Et je veux Syrius. Je veux le revoir, me retrouver tout près de lui, respirer son odeur rassurante, m'enivrer de sa voix douce et chaude… Peut-être un jour trouver ses bras.
Il y a comme une alchimie qui s'opère entre nous, et on le sait, tout les deux. Aussi bien l'un que l'autre. On sait ce qui nous attend, et on se jette timidement dans la gueule du lougaroc.
Je ne sais pas encore si j'ai bien fait de faire ce que j'ai fait. Mais je l'ai dit, et maintenant, advienne que pourra. En tout cas, la chaleur qui avait jusqu'à présent quitté mon corps semble être de retour pour ensanglanter mon visage, qui brûle comme une torche humaine… C'est une bouffée insupportable de chaleur qui s'empare de moi, progressivement. Et, pris de panique, j'essaie pourtant de garder la face. Ne pas vaciller, même si je crève d'envie d'entendre sa réponse. Même si je crève de peur à l'idée qu'il me rejette. À l'idée de ne pas lui plaire ; à l'idée de m'être trompé. Et s'il n'aimait pas les hommes ? Et si je le dégoûtais vraiment…? Et si… Et si…

Je me rattrape à la rampe de l'escalier… Vertige soudain, peut-être pour me punir de trop penser. Éponine, inquiète, se resserre autour de mon cou ; je mentirai si je disais que cette étreinte m'est agréable : son corps froid m'étouffe ; je manque d'air. Je manque tellement d'air que je me sens suffoquer… Mais ce n'est qu'une impression ; une tromperie de ce cerveau qui prend décidément un malin plaisir à me torturer.
Mon regard se voile, ma vision se trouble… Désespérément besoin de m'étendre sur un lit, de m'enfouir sous les couvertures… Et je me déconnecte de la réalité un temps ; une fraction de seconde… Jusqu'à ce que je sente Éponine s'animer, faire une drôle de tête et se hisser sur mon crâne sans mon assentiment. Elle me tire quelques cheveux au passage, je laisse échapper une petite plainte douloureuse, jusqu'à sentir la douceur familière d'une étoffe autour de mon cou.

Mes doigts viennent chercher le contact de cette matière toute pelucheuse, toute douce qui me rappelle son propriétaire. Je lui souris : il se tient devant moi, beau, adorable, plein de vie. Mon cœur se gonfle alors d'une joie intense, comme j'ai rarement eu l'occasion de la ressentir. Je m'égare un court instant dans ses prunelles émeraudes, et j'acquiesce vivement, l'émotion montant si fort, si vite, que j'en ai les larmes aux yeux :
▬ Oui. Je sens mes pommettes s'enflammer, et je secoue un peu la tête, faisant vaciller Éponine qui saute finalement par terre, mécontente d'avoir été ainsi délogée. Je veux dire… Oui, oui, bien sûr. Bien sûr que je veux. Le Ronflex, Samedi… à-à… Euh… Non. Je ne peux pas… Je dois déjà voir… Euh… Disons… Dimanche. Dimanche c'est très bien. Mais je préfère le Passerouge, sur le pont. Si tu veux bien. On a qu'à dire… Je ne sais pas, seize heures ? D'accord…? Je… Euh… Oui. À Dimanche, du coup !
La pression devient si forte que je ne suis même pas sûr de pouvoir rompre cet échange. Mes phrases étaient tellement brouillons que je suis mort de peur à l'idée qu'il n'en ait pas compris un seul mot. Pourtant, j'ai bien l'impression de lire dans son regard l'acceptation, et cela me décroche un petit sourire, qui doit avoir plus l'air d'une méchante grimace. De ma main droite, un peu perdu, je viens alors serrer ses doigts, doucement, puis je m'éclipse, après un dernier "À Dimanche" qui se perd dans le bourdonnement de la ville environnante.

Bientôt, je le perds de vue… Je monte les étages, quatre à quatre, comme un fou, tout à coup animé d'une énergie débordante qui me manquait pourtant quelques minutes plus tôt… Et une fois devant la porte de mon appartement, plus que jamais essoufflé, je cherche presque brutalement les clés dans mon sac.

Quel abruti, quel abruti, quel abruti.
Mais qu'est-ce que je viens de faire ?

Une chose est sûre… Je crève autant de honte que d'impatience à l'idée de le revoir.
Est-ce une bonne chose…?
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Re: [Event Marché de Breith] Traditions d'ailleurs ▬ ft. Alex Sam 30 Jan - 8:04

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Re: [Event Marché de Breith] Traditions d'ailleurs ▬ ft. Alex Sam 30 Jan - 8:04

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