Quand c'est pas ton jour, c'est pas ton soir non plus | Finn

Ce moment de sérénité t'avait plu. Même si cela avait été de courte durée à cause d'un certain équidé à la chevelure rose. Ces derniers temps, Terreur s'était montrée des plus insupportable, c'est pourquoi la Forêt Eagal te revint en tête. La route fut longue, surtout de trouver le bon taxi qui arriverait à ne pas tenir compte du feuforêve. Tu avais dû t'y reprendre plusieurs fois, au point que tu aurais presque voulu baisser les bras. Ta persistance est admirable, mais elle te fait tout aussi terriblement défaut. Est-ce que tu crois vraiment que cela en vaut la peine? D'autant plus que la dernière fois, si ce n'était pas l'intervention d'un Ranger, tu y serais sûrement resté pour bien plus longtemps...

Enfin, quand tu as une idée en tête, personne ne peut en changer. Pas même ta conscience ou le bon sens. Alors, tu as persisté jusqu'à enfin pouvoir mettre les pieds dans cette forêt sordide. La feuforêve ne voulait pas te lâcher d'une semelle. C'est embêtant. Toi qui espérais qu'elle retrouve ses amis fantômes et que tu aurais le temps de rebrousser chemin. Pas le choix, tu devais trouver la diversion idéale pour qu'elle en oublie ton existence.

Tu allais sans doute te perdre à nouveau. C'en était presque inévitable. Ton sens de l'orientation peut te rendre grandement service, mais elle ne fait pas long feu en dehors des villes dont tu as l'habitude. Tu te fais une carte mentale des directions que tu as prises sur ton parcours, espérant que cela puisse te servir. Il commence déjà à faire relativement sombre, des lumières sont perceptibles autour de toi. Ça ne t'inquiète pas, tu te doutes bien que ce ne sont que les yeux de pokémon curieux de te revoir. Même eux ne doivent pas comprendre ce que tu fais encore ici. Un petit ricanement amusé te sort des lèvres à cette pensée. C'est bien vrai, c'était stupide de revenir ici. Tout ça à cause d'un petit fantôme qui s'est mis en tête de te hanter. Tu ne devrais pas essayer de relocaliser Terreur, mais appeler un exorciste! Pourquoi chercher une solution temporaire lorsque tu as des options plus efficaces? La vérité plus que probable est que tu éprouves un certain attachement à cette friponne. Alors, l'idée de la faire disparaître pour de bon te semble trop extrême. Peut-être qu'elle est embêtante, mais elle n'est pas bien méchante.

Tu secoues doucement la tête, tu devais te concentrer. Tu t'arrêtes et regardes derrière toi. Tu calcules ton nombre de pas. Les directions que tu as choisies. Ta carte mentale reconstituée dans ta tête, tu acquiesces pour toi-même. Ignorant au passage les diverses grimaces que te fait le pokémon spectre. Tu n'allais pas lui donner cette satisfaction d'avoir un semblant d'attention de ta part. Tiens? En parlant d'attention, voilà que quelque chose attire ton regard. Un refuge? Tu crois en avoir entendu vaguement parler. Peut-être est-ce la diversion que tu espérais? Tes pas te rapproche de cette bâtisse qui a subi les passages du temps. Ça doit grouiller de pokémon sauvages, sûrement que c'est dangereux. Au point où que tu en es, quelques blessures de plus ne feront pas de différence.

— Bonsoir, il y a quelqu'un? T'exclame tu en poussant la porte, si on peut encore l'appeler ainsi.

Aucune réponse. Ce qui était attendu. Ce n'est pas comme si quelqu'un serait assez fou pour y habiter. Il faut déjà avoir une case en moins pour se donner la peine d'y entrer. Ah, l'autodérision, c'est bien une chose qui arrive encore à t'arracher un petit rire. Ton rire s'interrompt net lorsqu'un gloussement sinistre résonne à en faire trembler les murs. Bien joué, tu as trouvé un autre farceur. Terreur te devance, ce qui est un peu l'effet recherché. Tu décides de la suivre un peu. Oh, c'est que c'est plus grand que tu ne le pensais. Tu te pinces un peu le nez face à toute cette poussière et cette odeur de moisi. C'est que tu avais déjà hâte de repartir. Tu regardes un peu autour de toi, plus par hargne que par curiosité. Ça sent mauvais, c'est décrépit, très peu invitant. Tu n'en reviens pas de t'être dit que c'était une bonne idée. Enfin, au moins le résultat est là. Il y a quelques paires d'yeux autour de toi, mais aucunes que tu reconnais. Terreur doit être partie jouée. C'était le moment de filer.

Tu fais volte-face, la porte est bien en vue. Le moindre de tes pas est fait avec haute précaution. Tu ne voudrais pas faire grincer la moindre planche. Tu t'y prends aussi lentement qu'il le faut. Tout en espérant que tu ne perdes pas trop de temps non plus. Ce serait stupide d'arriver à la porte au moment où que ton feuforêve a fini de jouer. Cette pensée te déplaît, alors tu essaies de prendre tes précautions plus rapidement. Grave erreur comme tu ne portes plus assez attention à l'endroit où que tu mets les pieds. Certes, la planche n'a pas grincé, mais elle a craqué. Tu n'as même pas le temps de relever le pied que celui-ci traverse la planche. Un cri s'échappe de ta bouche. Terreur en serait jalouse. Vaincu par une vieille dalle en bois, bien joué! Tu souffles quelques injures entre tes dents et tente de te tirer la jambe. Le pied a réussi à rentrer au travers, mais il ne veut pas en ressortir. Décidément, tes erreurs finissent par te rattraper. Tu grognes, tu pestes. Comme si ce n'était pas suffisant, ton cri a alerté Terreur et ses nouveaux amis. Les voilà qui t'entourent en ricanant comme des Grahyènas.

— Oui, je sais, 'haha Jesabel s'est encore fait mal'. Fermez vos putain de gueule et rendez-vous utile!

Ton énervement ne fait qu'emplifier leur rire. Tu roule des yeux. Bon, c'est loupé pour ce moment de tranquillité que tu espérais tant.

Tu grognes, tel un nemélios pris au piège. Ta colère n'est que des plus fulminante au vue des rires autours de toi. Tu n'allait pas leur donner la satisfaction de sortir de nouveaux jurons. Tu serre les dents. Peut-être que si tu les ignores, que si tu te calmes, tu seras en mesure de te libérer par toi-même. Le fait est que Terreur est celle qui semble le plus s'amuser de ton triste sort. Il faudrait que tu t'informe à propos d'une manière de punir ce spectre. Si seulement le coup des aspirateurs marchait aussi bien que dans les oeuvres de fiction. Elle ne t'embêtera plus et serait privée de sorties au passage. Tu te calmes un peu à cette idée. Bien que les rires ne se soient toujours pas arrêté et que ça t'énerve toujours un peu. Ils s'arrêteront probablement d'eux-mêmes en voyant que ça ne te déranges plus. Du moins, tu espères qu'ils vont se désintéresser.

Ah, voila autre chose. Cet endroit est bel est bien hanté par des fantômes. Du moins, ce fut ta première idée en voyant apparaître un enfant dans ton champs de vision. Il semble à sa place, tout aussi moqueur que ces impitoyable grimalins. Tu lui adresses un regard froid. Ton orgeuil refuse une aide quelconque, surtout pas d'un enfant. Probablement bien vivant, quelle bête idée de croire à un revenant. En soit, ça ne te semble pas impossible. Ça ne serait pas la plus folle des choses qui existent en ce monde.

Un matou couleur ébène te portes un jugement. Tu lui offre le même regard, comme si tu avais poser tes yeux sur la chose la plus laide au monde. Tu arrives finalement à te libérer et manque de tomber à la renverse. Ce qui ne manque pas de renouveler des moqueries autour de toi. Tu adresses un regard noir à toute la bande, bien que ça m'arrange pas ton cas. Machinallement, tes mains dépoussièrent tes vêtements. Maintenant libéré, tu pourrais partir, mais laisser derrière toi ce jeune garçon te déranges. Surtout à cause de ces rumeurs de disparition d'enfants.

— Dis-moi, petit fourbelin, où sont tes parents? Ils vont s'inquiéter pour toi.

Tu comptes bien le convaincre de rentrer chez lui. Et tu le surveilleras de loin, juste pour être sûr qu'il ne lui arrive rien. Même si ce mioche n'a pas fait bonne impression sur toi, tu te dis qu'il ne mérite pas de se faire enlever pour autant.