Sans rancune ? | ft. Finn

Ollie a disparu
Doon entier est au courant

Ollie a disparu et Finn sait exactement à cause de qui. (à savoir: pas un clodo) C'est bien pour ça que la coupable et lui ont arpenté les bois à la recherche du garçon la majorité de la nuit. (sans succès, Mel aura fini par le forcer à rentrer) C'est aussi pour ça qu'il a séché les cours du lendemain, bien décidé à remédier au problème. Vu l'efficacité démontrée par les autorités pour le cas des enfants disparus d'Halloween, Finnegan ne pense pas qu'il sera de trop.

et il n'était pas de trop
mais il n'a pas trouvé
pas avant la police

Sans doute Calen, pas très fière d'avoir contrarié sa 'maman' et fait pleurer Doll, n'a-t-elle pas fourni beaucoup d'efforts pour se rappeler où elle avait abandonné le garçon au Skitty. Pas enthousiaste de faire face à ses erreurs. Finnegan comprend le problème. (il aurait fait pareil à sa place) Finnegan n'en est pas moins contrarié, cela dit. Alors qu'il renvoie Calen dans sa chambre sous la garde d'une Melinoë toujours furieuse, le garçon hésite à aller le voir. Lui ne.. voudrait pas se voir, à sa place. Vraiment pas. Ce n'est que sous l'insistance de Bren qu'il finit par se diriger vers l'hôpital, Ozaki flottant à ses côtés.

Sur le chemin, les Polichombr murmurent des horreurs. Ils ricanent sur un stranaïte, un clown et un compas. Sur du sang. Sur une cellule de prison. Finnegan ne veut pas savoir. (Finnegan devine, mais il ne veut pas les détails) Il se contente de presser le pas, demandant rapidement où trouver son camarade de classe à l'accueil.

il y a quelqu'un dans la pièce
quelqu'un d'autre qu'Oliver

Finnegan reste dans le couloir, caché. Comprend que c'est un policier. Comprend qu'il est question d'un Zorua. Si l'horreur lui retourne l'estomac, Finnegan suppose qu'il mérite ce qui va arriver. (que Calen est sa responsabilité) Il s'affaisse contre le mur, secoué de tremblements. Ce n'est pas bien grave, pense-t-il, Calen pourra toujours rester cachée un moment. Le temps que la police abandonne les recherches. Le temps que les choses se calment.

Au moins n'aura-t-elle pas à subir les conséquences de ses actes. Finnegan ne sait pas exactement ce qui est fait aux monstres criminels, mais il s'imagine que ce n'est peut-être pas super pour une bestiole venant d'éclore. Autant lui épargner ça.

sauf qu'Oliver ne dit rien
sur la couleur du Zorua

Finnegan échange avec Ozaki un regard interdit. Entend la conversation prendre fin. Les pas du policier s'éloigner. Sans doute ne l'a-t-il pas remarqué, recroquevillé comme il l'était, trop occupé par les notes sur son calepin. Finnegan ne.. comprend pas. Vraiment pas. (Oliver n'aurait-il vraiment rien remarqué ?) C'est dans un espèce de vide que Finnegan se lève, calmant ses tremblements d'un long soupir. Il frappe à la porte. Entre.

Oliver ne pensait pas le voir ici
Finnegan a un ricanement sans joie
(lui non plus ne pensait pas se voir ici)

« C'est pour ça que tu m'as laissé entrer. » fait-il en refermant la porte

Sans doute serait-il décent de s'inquiéter de la santé d'Oliver. De lui demander comment va sa cheville. S'il a encore tous ses orteils. Si cette peste de Calen ne l'a pas mordu en plus de le perdre dans la forêt. (ça lui ressemblerait bien) Peut-être même que commencer par un 'bonsoir' serait la moindre des choses.

Mais Finnegan n'a jamais eu beaucoup de tact. Surtout pas quand il se retrouve quelque-part où il n'a ni envie, ni lieu d'être. Personne ne pensait le voir ici, c'est bien pour ça qu'il est impatient de repartir. Alors autant aller droit au but.

« Pourquoi tu lui as menti ? demande-t-il, adossé à la porte, Tu dois nous en vouloir, alors pourquoi ne rien dire ? »

La formulation prête à confusion mais Finnegan n'a pas ça à l'esprit. Trop l'habitude que les fautes de ses spectres soient ses fautes à lui. Que les fautes des spectre en général soient ses fautes à lui, parfois. (que même des choses n'ayant aucun rapport avec les spectres lui tombent parfois dessus) 'Nous' c'est pour se sentir moins seul plus qu'autre-chose. Ozaki étant resté dehors, Finnegan fait comme il peut.

Ce qu'il a à l'esprit, en revanche, c'est les intentions d'Oliver. Ses yeux se plissent tandis qu'il observe le garçon sous la lumière crue de l'hôpital. Que compte-t-il faire, exactement ? Utiliser l'information comme un moyen de pression ? Il ne serait pas le premier. Ca ne lui.. ressemblerait pas. Du moins, Finnegan s'imagine que ça ne lui ressemblerait pas.

mais il s'imagine aussi
qu'il serait bien naturel
qu'Oliver veuille se venger

ce n'est 'pas un mensonge' paraît-il
oh, Oliver, inutile d'en rajouter

Finnegan retient un grondement dans le fond de sa gorge, parce qu'une seule bête sauvage suffit. Il a eu beau dire 'nous', il ne compte pas imiter Calen à ce point. Patience, pense-t-il. Inutile de l'interrompre, Oliver a enduré suffisamment de stress en si peu de temps. Sans compter que la visite de Finnegan ne doit rien faire pour arranger les choses. Pas qu'il aie le choix. C'était ça ou.. ou rien. (c'était ça ou disparaître) Bren avait raison, comme toujours, il le sait très bien. Ca pique juste de l'admettre.

Incapable de garder une posture ouverte alors qu'Oliver continue de bafouiller, son interlocuteur croise les bras. Essaye de décortiquer le raisonnement. Les expression d'Oliver. Il l'étudie froidement du regard alors qu'il dit que ce n'est pas de sa faute. Que Calen ne pensait pas à mal. (chose dont son dresseur doute fort) Se demande de confirmation reste sans réponse.

il ne sait pas, avec elle
il ne sait plus très bien

Tandis que son chaton ébène vient lui apporter un peu de réconfort, Finnegan reste sagement adossé à la porte. Aussi loin que possible du patient dans son lit d'hôpital. Lit qu'il occupe par sa faute. Plus ou moins. Il ne peut pas tenir ses monstres en laisse, c'est contre ses principes, mais Calendula reste son monstre. D'une façon ou d'une autre, Finnegan aurait sans doute pu éviter qu'elle presque-tue son ami. Le changeling s'intéresse à Vendredi 13. Heureusement qu'il était là, à vrai dire. Tout aurait pu être bien pire.

C'est la voix d'Oliver qui ramène Finnegan à lui. Il assure n'avoir pas voulu que Finnegan aie des ennuis. Parce qu'il ne mérite pas ça. Parce qu'ils sont.. amis. Huh. Difficile de retenir un rictus sans joie. Vraiment ? C'est.. c'est tout ? C'est ça, son excuse ? Finnegan n'ose y croire. Ne veut y croire, vraiment.

c'est tellement simple
tellement candide

(ça sonne tellement faux)
(sonnerait faux, venant d'un autre)

« Vraiment ? finit-il par demander après de longues secondes de silence, Tu es.. bien le seul à pouvoir dire des choses pareilles. »

Et il le pense. N'importe-qui d'autre n'aurait pas perdu un instant pour dénoncer Finnegan. N'importe-qui aurait vu ses suspicions confirmées. Se serait dit qu'il savait bien qu'il ne fallait pas faire confiance à ce maudit changeling ! Qu'il ne se la jouait amicale que pour mieux amener des âmes à ses amis spectres ! Quelque-chose comme ça. Bren aussi aurait été entraînée dans l'histoire, d'une façon ou d'une autre. (les aléas de la vie de 'sorcière') Finnegan sait jusqu'où peuvent aller les superstitions des gens de Doon.

être accusé ne l'aurait pas surpris
être accusé aurait été mérité

(mais Oliver lui offre de la clémence)
(et il ne sait pas quoi en faire)
(par quel bout la prendre)

Finnegan secoue la tête pour ne pas y penser. Pour ne pas y croire. (il aimerait, mais il ne peut décemment pas) Ce n'est pas le moment de baisser sa garde. Qu'importe l'air désespéré d'Oliver et la façon dont ses propres mains trembleraient s'il décroisait les bras. Finnegan s'assure que sa voix reste stable. Repousse très loin l'idée qu'on le voie réellement comme un ami.

« 'Amis' ou pas, je t'ai mis en danger. Tu es sûr que tu n'as pas juste.. peur qu'un spectre t'enlève, si tu m'attire des ennuis ? ça ne l'étonnerait qu'à moitié, Que.. que Calen vienne finir le travail ? Ou que Mel te donne des cauchemars horribles ? il lui semble que sa voix s'affaiblit, il n'en reste bientôt qu'un murmure, Est-ce que tu ne vas pas changer d'avis, quand tu auras l'esprit plus clair ? »

Et Finnegan lui en voudrait, nul doute, mais il ne s'en vengerait pas. Parce que ce serait juste. Parce que menacer l'intégrité physique et la santé mentale (déjà discutable) d'Oliver.. d'Ollie est inacceptable. Il lui en voudrait, parce que Bren serait sans doute obligée de déménager loin de Doon, sa grande maison pleine de fantômes et ses bois agréablement brumeux. Mais il l'aurait cherché.

Alors oui, Finnegan aimerait croire qu'Oliver ne dira rien.. mais il se refuse à baisser sa garde. Pas tout de suite. Pas avant d'être sûr. Il ne veut pas que la nouvelle le prenne par surprise alors qu'il pensait avoir la paix.

« Bien sûr que Calen voulait simplement jouer, mais ça ne change rien aux conséquences. A l'état dans lequel ça t'a mis. » soupire-t-il, secouant la tête

derrière la porte, Ozaki soupire
sans doute aimerait-il rentrer
(et le secouer un peu)

Il pourrait, sans doute. Ce n'est pas pour rien que Finnegan a amené le seul membre de son équipe (plus gentil que Corvus) n'étant pas un fantôme. Nul doute que même l'inoffensif Jasmin rendrait Oliver nerveux. Mais pour l'instant, le changeling préfère.. être aussi prudent qu'il en est capable. Alors le Kadabra reste à la porte et subit d'entendre ses même-pas-menaces avec un agacement croissant. Il le secouera plus tard. Sur le chemin retour.

Ollie admet avoir peur, ce à quoi Finnegan ne réagit pas. D'une part parce que c'est naturel comme réaction. (de l'autre parce que quand n'a-t-il pas peur ?) Il ne pense pas pouvoir revoir Calendula et son interlocuteur hoche la tête. Logique. Calendula ne reverra de toute façon pas l'extérieur de la maison avant quelque-temps. Privée de sortie. Il n'en revient pas d'avoir fait un truc aussi.. adulte . C'est donc cela, les responsabilités ? C'est ce que ça fait d'être un parent ? Berk. Dire que Bren s'est infligé ça toute seule... il gagne une nouvelle note de respect pour sa pauvre mère.

et une distante note d'angoisse
pour ce que lui réserve son monstre

Toujours est-il qu'Oliver ne parvient pas à lui en vouloir, visiblement. Finnegan ne peut s'empêcher de froncer le nez face à cette nouvelle impossibilité. Pour lui qui repaye les fautes en cauchemars, c'est simplement impensable. Il n'y a bien qu'Oliver pour continuellement lui sortir de telles énormités. Il n'est pas sûr de pouvoir en accepter une nouvelle. Il n'en veut pas à ceux qui lui font du mal ? Est-ce que c'est là qu'on en vient ? (est-ce que c'est une des bêtises enseignées par Akssé où peu importe le nom de leur dieu ?) Les horreurs tournent dans l'esprit du changeling, formant une boue noire dont il peine à s'extirper.

Est-il donc si habitué à ce qu'on le maltraite qu'il est incapable de mal le prendre ? Alors qu'il devrait ? Pas une conclusion à laquelle il pensait arriver. (pas une conclusion très solide non plus) Elle tombe dans le creux de son estomac, lourde et froide comme de la pierre. Oliver lui parle de février et Finnegan se rappelle d'un détail important. A ce moment là il, a fait preuve de rancœur ! Plus ou moins. Preuve qu'il en est capable ! (Finn catalogue l'info pour ne plus faire erreur) Mais ils s'étaient expliqués et suite à un échange affreusement embarrassant, le souci était résolu.

pourtant.. non, ce n'est pas la même chose
cette fois-ci, Finnegan est vraiment responsable

(pourquoi a-t-il l'impression que les rôles se sont inversés)
(il voit une faute qu'Oliver choisit d'ignorer)
(il s'en veut d'être déjà pardonné)

« Tu n'as rien de- Finnegan pince l'arrête de son nez dans un soupir de frustration, Oliver. Tu es.. à l'hôpital. » rappelle-t-il, faute de mieux

Pourtant, l'opinion d'Oliver n'est pas près de changer. Ce n'est pas l’impression qu'il donne. C'est que son ami (ils sont toujours amis, a-t-il dit) est sacrément buté, quand il s'y met. Alors malgré lui, Finnegan se sent baisser sa garde. Ses mains tremblent toujours, brûlantes aux endroits habituels tandis qu'une toute autre chaleur envahit son visage. Ses yeux le piquent. Ugh. Quelle misère. (quel embarras) Oliver ne lui en veut pas et s'il aurait su quoi faire de sa colère, il se noie dans son pardon.

c'est affreusement injuste
pour tout le monde ici

(l'hostilité l'encourage)
(mais la clémence le désarme)

Acceptant sa défaite, Finnegan se détache du mur alors que ses yeux continuent de piquer. Il ne pleure pas. (il préférerait vraiment éviter) La vague d'émotions menace de le submerger, mais pour l'instant, il parvient à retarder son naufrage. Il s'approche du lit. Lentement. Pour n'alarmer ni Oliver, ni Vendredi 13 qui lui tient compagnie. C'est que la réalité a des crocs, et avec sa méfiance vaincue, elle s'empresse de le rattraper.

Oliver est dans un lit d'hôpital. Oliver a failli devenir le Brocélôme le plus triste d'Eagal. Oliver avait disparu et même s'il n'a aucun droit d'être triste, (après tout, il est coupable) Finnegan ne peut empêcher la terreur de lui serrer la gorge. Certes, il a été retrouvé avant que le froid ne l'achève, mais ça ne rend pas la situation beaucoup plus plaisante. Le changeling finit par s'asseoir sur la chaise bancale près du lit.

« Tu as.. d'horribles habitudes. bredouille-t-il sans regarder Oliver, Rassure-moi au moins. Si-si ça avait été volontaire.. tu m'en voudrais. les accrocs dans sa voix ne l'empêchent pas de persister, Tu m'en voudrais, pas vrai ? Tu peux pas juste.. pardonner si facilement quand.. quand on te fait souffrir. »

Ses yeux délavés se fixent sur la plafond tandis qu'il s'appuie contre le dossier de la chaise. Il ne peut pas regarder Ollie en face. Pas encore. S'il le regarde, il est certain de flancher. Sans doute Finnegan n'est-il pas obligé de lui dire ça (Bren n'a insisté que pour qu'il présente ses excuses, après tout), mais il ne.. se voit pas faire autrement. Autant qu'il a horreur de décortiquer toutes ces choses embarrassantes qui le font perdre ses mots, autant qu'il a horreur de devoir utiliser des mots pour commencer; il ne voit pas d'autre chemin.

s'il n'explique rien
rien n'ira jamais mieux

« Calen est punie, elle ne t'ennuiera plus. soupire-t-il, tournant enfin la tête vers le patient Ollie. ah, sa voix tremble, Si quelqu'un te blesse, je vais lui en vouloir. Peu importe qui c'est., surtout si c'est lui-même, Je vais faire en sorte que ses actions aient des conséquences. Tu.. huh il secoue la tête, retenant ses larmes avec obstination, tu devrais aussi. »

C'était.. beaucoup de mots. Beaucoup trop de mots, vraiment, pour le presque-spectre. Il n'est pas à bout de souffle mais sans doute est-il à bout de patience. (et surtout à bout de sang-froid) Finnegan se lève, parce qu'il sait que son temps est bientôt écoulé. S'il ne quitte pas la pièce dans les minutes qui suivent, il va se mettre à chouiner. Pathétique. Inutile de tomber aussi bas.

de toute façon c'est bien connu
pleurer ne l'absoudra d'aucune faute