Camil est contrarié. Il n'a jamais considéré son quotidien comme aisé, mais il est des jours vraiment agaçants dont il se passerait volontiers. Celui-ci en faisait parti sans aucun effort.

Poursuivi par les forces de l'ordre dès le réveil n'avait rien de plaisant. Bien sûr, avec le temps et la pratique, Camil avait appris à les distancer mais il n'avait clairement pas prévu que l'endroit qu'il avait choisi pour passer la nuit lui causerait du soucis. Et malheureusement, cette course matinale avec Ulysse accroché à ses boucles blondes n'avait fait que creuser le trou dans son estomac.
C'était donc en toute logique qu'après s'être assuré ne plus être poursuivi – les agents grassouillets qui l'avaient coursé dans la matinet avaient eu tôt fait d'abandonner une fois qu'il avait disparu de leur zone d'activité – il s'était mis en quête de quoi se nourrir lui et le petit oiseau qu'il avait recueilli.

Ulysse n'était ni bien malin ni bien courageux, au grand dam du jeune homme. Il ne savait pas se débrouiller seul, incapable de trouver de quoi se sustenter et du coup, encore moins capable d'aider Camil dans ses propres recherches. Un comble quand le vagabond avait espéré qu'un partenaire volant serait capable d'au moins repérer les lieux depuis le ciel...
Mais il l'aimait tout de même bien, cette cervelle de moineau, alors il l'avait gardé, incapable de se résigner à l'abandonner à son triste sort, Ulysse était après tout d'une charmante compagnie tout de même... Mais qu'est ce qu'il attirait les ennuis !
Avec son nouveau plumage flashy – que Camil ne s'expliquait toujours pas – le Brindibou attirait bien plus l'attention des pokemons sauvages aux alentours. Des pokemons dont la plupart étaient aussi affamés qu'eux et avaient bien moins de remords que le vagabond à dévorer un poussin sans défense.
Ainsi, lorsqu'un duo de Snubulls en mauvais état s'était approché d'eux, Camil n'eut aucun doute sur leurs intentions, et si échapper à des agents grassouillets était chose aisée pour lui, il savait que fuir des pokemons plus rapides que lui était vain. Et impossible de compter sur Ulysse.

Alors il était resté, campé sur ses positions. Il s'était grandi et avait mis en œuvre toutes les expériences de rue qu'il avait pu accumuler pour les intimider. Ceci dit, ce ne fut qu'au renfort de projectiles et d'une vieille latte de bois – qu'il brisa à son deuxième coup tant elle était pourrie – trouvés dans une accumulation de déchets qu'il put se défaire de la menace.
Non sans quelques morsures, certes, mais ils étaient désormais tranquilles... Jusqu'à ce qu'il se retourne et qu'il ne constate qu'Ulysse avait disparu.

Camil n'était pas du genre à jurer. Le langage fleuri était courant pour certains mais il avait toujours eu du mal à trouver du charme ou du réconfort dans celui-ci. Pourtant, la frustration qui lui brûla l'estomac fut assez pour lui arracher une injure ferme.

C'est ainsi que Camil se retrouve contrarié... Et inquiet de surcroît. Seul dans une ville comme Bronswick, il ne donne pas cher des jolies plumes roses d'Ulysse s'il se fait retrouver avant lui.
Vieille latte a moitié explosée toujours dans la main – il semble l'avoir oublié – le jeune homme parcourt les ruelles à la recherche du volatile. Comme une si petite créature incapable de voler et avec de si petites pattes pouvait elle le distancer si rapidement ? La peur fait des miracles, mais c'est avec amertume que Camil s'en rit. S'il ne retrouve pas le Brindibou-... Une aigreur nouvelle étreint son estomac. Celle ci n'est due ni à la colère ni à la faim, mais à une véritable peur de perdre le poussin.

Camil panique, Camil peste jusqu'à ce qu'il entende les piaillements de son enfant. Il bifurque subitement à droite pour le retrouver, mais lorsqu'il l'aperçoit enfin, il se retrouve face à un étrange phénomène.
Lèvres sèches entrouvertes, il ne peut prononcer un mot et se contente de fixer avec de grands yeux la personne en face de lui. Grand – plus grand que lui, c'est un problème – un Plumeline sur le crâne, un Keunotor devant lui... Il ne lui inspire absolument aucune confiance. Et à mi-chemin entre les deux humains, Ulysse qui s'est arrêté. Ulysse qui a peur, Ulysse qui fixe la vieille latte décrépie dans la main de Camil et qui regarde derrière lui avec appréhension. Son esprit semble déjà avoir oublié que derrière lui se trouvait un homme louche. Quant au vagabond, c'est l'inverse.

« Vous-... Ne devriez pas être là. » Son ton est bas, grave, bien plus menaçant qu'il ne s'en rend compte. Peu lui importe, son esprit est en alerte et bien que les drapeaux hurlant au danger soient roses, le message reste le même : Attention.
Alors Camil fait un pas en avant pour récupérer Ulysse, ne se rendant pas compte qu'avec son allure de ponchien enragé, ses vêtements troués et le sang sur sa manche, il est probablement celui qui a l'air le moins digne de confiance d'entre les deux.

Camil n'ose pas réellement bouger. Malgré son arme de fortune entre les doigts, il n'est pas d'un naturel belliqueux et une confrontation directe ne l'enchante pas vraiment. Pourquoi, le phénomène en face de lui ne recule pas. Pire encore, il s'adresse à lui, une panique familière teintant sa voix. Camil pince les lèvres et fronce les sourcils.
Faire du mal à Ulysse ? Peu de viande ? Bien qu'il ait souvent l'air perdu, Camil comprend rapidement le quiproquo et si une certaine partie de lui se sent soulager de voir que l'inconnu ne cherche apparemment pas à faire du mal au poussin, une autre, plus grinçante, l'invite à ne pas baisser sa garde.

« Il n'est pas à manger ! » Plus agressif que précédemment, Camil fait un pas en avant en même temps que l'étranger pour le stopper dans son élan. Hors de question de le laisser se saisir du Brindibou avant lui ! Certes, l'homme semble soucieux du bien être du poussin – pour l'instant – mais Camil connaît la valeur des pokemons dont la teinte n'est pas commune. Il sait également que si les choses venaient à dégénérer et que la police devait être impliquée, ce n'est pas sa défense à lui qu'on prendrait.
Alors un début de panique lui fait battre le cœur et une sueur froide lui glisse le long de la tempe.

« Laissez le tranquille ! » Pour être honnête, lui même n'y croit pas vraiment et c'est bien pour ça que la prise sur son arme de fortune ne s'est toujours pas desserrer. Un instant, il contemple l'idée de sortir l'opinel dans sa poche, mais la portée est moindre, il veut pas se retrouver aussi proche d'un potentiel adversaire... Surtout que le combat n'est pas encore lancé – il y a encore peut être une chance que tout ceci finisse bien –. « Ulysse, viens ici. » ajoute-t-il à l'intention du volatile sur un ton plus doux mais teinté d'une froide inquiétude.
Inquiétude vaguement repoussée quand il voit le poussin pépier avant de sautiller vers ses jambes. Il est de son côté désormais, et à tout instant, ils pourront fuir désormais. Cependant, Camil toise l'étrange individu d'un regard où se mêle méfiance et curiosité. A-t-il compris maintenant ? Compte-t-il les laisser tranquilles désormais ?

Malgré le sang battant lourdement à ses tempes, Camil inspire longuement pour se calmer. L'énergumène en face de lui a-... Réagit d'une manière à laquelle il ne s'attendait pas mais qui a au moins le mérite de le rassurer.
Mains levées en évidence pour se montrer désarmé, pokemon rappelé dans sa pokéball, l'inconnu semble faire de son mieux pour se montrer inoffensif. Camil se détend. Si l'autre est prêt à se séparer d'un potentiel protecteur pour ne pas envenimer la situation, c'est qu'elle n'est probablement pas aussi tendue qu'elle semble l'être. Alors le vagabond expire lentement pour chasser l'adrénaline qui tend ses muscles depuis le début de la journée et baisse la tête pour remarquer une boule de poil se rapprocher de lui et d'Ulysse.
Mignonne, se dit-il avant que la voix forte – et teintée de la même inquiétude que la sienne, devina Camil – les rappelle tous les deux à l'ordre. Le bougre ne sursaute pas mais ce sont de gros yeux surpris qui se posent sur l'énergumène en rose. Quelque part, il devine que l'injonction n'était pas supposée sonner aussi fort, moduler sa voix en situation tendue n'est pas la chose la plus aisée à faire, alors il inspire une nouvelle fois.

C'est avec un regard attentif qu'il observe la scène devant lui et qu'il réalise certaines choses. L'homme accroupi devant une petite keunotor, avec son écharpe à plumes et ses vêtements à couleurs vives, ne lui apparaît plus comme la menace qu'il avait cru discerner. Bien que grand, l'excentrique ressemble plus à une fol inquiet pour un poussin tombé du nid qu'à un chasseur de pokemons rares.
Camil se sent stupide de ne pas l'avoir remarqué plus tôt et le reste de ses craintes s'envolent lorsqu'il se rend également compte que l'étranger ne fait pas attention à lui pendant qu'il rassure son pokemon. Aucun instinct de préservation.... Camil le déplorerait presque, il a assez vécu pour savoir quel genre de traitements les personnes comme celle en face de lui peuvent subir si elles ne font pas attention.

Alors il se pince les lèvres, contemple un instant ses options avant d'inspirer une troisième fois pour achever son calme. Il entend des excuses proférées à son égard mais il se contente de simplement secouer la tête. Doucement, et avec des gestes calculés, il se penche à son tour pour laisser chuter sa vieille latte décrépie et récupérer Ulysse dans ses mains pour le nicher sur son épaule. Le mouvement lui arrache un sifflement discret et une grimace de douleur avant de se redresser correctement.
Camil pose alors un regard à moitié perplexe sur l'homme qui n'a pas bougé. La situation est-... Désormais gênante. S'attend-il à une réponse ? Une conversation peut être ? Le vagabond ne s'en sent ni le cœur, ni l'énergie.

« Désolé de vous avoir menacé. » finit-il néanmoins par murmurer avant de s'enfermer dans un mutisme renouvelé. Il pourrait expliquer les raisons de ses craintes, de ses gestes et de sa réaction, mais à quoi bon ? Le conflit a été désamorcé avant d'avoir réellement débuté, autant en profiter. Ainsi, se raclant la gorge, Camil pince les lèvres avant de se mettre en mouvement. Il doit dépasser l'inconnu pour reprendre son chemin, trouver de quoi manger et désinfecter ses plaies.
La morsure à son bras n'est que bénigne, mais il ne compte pas s'amuser à voir combien de jours elle allait mettre pour s'infecter.

On l'interpelle d'une question qui le laisse penaud. Son expression n'est probablement pas claire pour l'énergumène qui vient de l'interroger, mais Camil hausse un sourcil en lui demandant quelque chose qui lui semble pourtant évident.
Un instant, il songe à lui répondre qu'il devrait changer de lunettes, mais l'idée est bien vite abandonnée au profit d'un soupir mal à l'aise lorsque l'homme enchaîne sur ses inquiétudes. Il a l'air-... Sincère. Camil détourne le regard, silencieux. Sa main se porte à son bras blessé par réflexe dans un geste qui se veut protecteur. Sur son épaule, Ulysse perçoit sa gêne et piaille gentiment avant de lui donner un petit coup de tête affectueux sur la joue. L'initiative a le mérite d'arracher un sourire écorché à Camil avant que l'inconnu ne reprenne... Et ne mentionne son bras.

Le regard du vagabond descend jusqu'au sang qui tâche sa manche, et aux trous qui laissent entrevoir ses plaies. Silencieux, il jauge l'offre de l'excentrique. Il ne sait pas réellement ce à quoi pense l'homme lorsqu'il lui demande s'il a de quoi dormir la nuit et Camil est plus que disposé à lui mentir là dessus – il n'a aucune confiance en lui pour lui dire où il comptait s'arrêter – mais son offre de passer à la pharmacie est-... Plus que bienvenue.
S'il devait être tout à fait honnête, le vagabond ne souhaite aucunement passé plus de temps que nécessaire avec l'étranger. Mais les soins ne sont pas gratuits, et il lui faut encore trouver à manger pour Ulysse et lui même avant la tombée de la nuit, et si trouver des soins peut se faire aussi facilement...

Alors Camil pince les lèvres et redresse son visage, assez pour que sa frange ne fasse pas totalement obstacle entre ses yeux et ceux de l'excentrique. « Merci, vous êtes bien aimable. » souffle-t-il sous le ton le plus poli qu'il puisse produire.
La situation ne l'enchante qu'à moitié. Il tente de se convaincre que si l'homme leur avait voulu du mal au Brindibou et à lui, il n'aurait eu aucun mal à mettre son plan à exécution, mais il reste tendu. La journée a assez mal commencé pour qu'un arrière goût d'adrénaline lui reste en travers de la gorge et l'invite à rester prudent.

« Je vous suis.. » murmure-t-il alors avant de baisser à nouveau la tête et de s'éloigner de quelques pas afin de laisser l'excentrique prendre la tête. Même si ce n'est pas rassurant pour ce dernier, Camil préfère largement se trouver dans son dos. Ceci dit, cela ne l'empêche pas de prendre une grande inspiration après qu'ils aient commencé à marcher dans un silence relatif – voir embarrassant –.
Cela ne le contrarie généralement pas, le vagabond se complaît dans une certaine solitude, mais l'inconnu lui propose son aide et une partie de son esprit l'invite à se montrer plus sociable... Ne serait-ce que par pure politesse. Alors, après avoir expiré, il s'humecte les lèvres et prend la parole d'une voix légèrement enrouée.
« Je m'appelle Camil... Vous connaissez déjà Ulysse. » débute-t-il pour faire bonne mesure. « Et... Vous êtes ? »

Curieux ? A peine. S'ils doivent faire un bout de chemin, et si l'inconnu tient vraiment parole de l'aider à se soigner, il serait plus pratique de pouvoir mettre un nom sur son visage.

Chiel, après s'être présenté, prétend avoir sauvé Ulysse dont les pattes s'étaient emmêlées dans du fil. Sceptique, Camil lance tout de même un regard au poussin qui piaille d'entrain, se sentant désormais en sécurité sur l'épaule de son humain. Le vagabond ignore s'il doit prendre cela pour un acquiescement ou un simple témoignage de sa cervelle de moineau. Dans le doute, il soupire, ferme les yeux un instant et articule un remerciement envers l'excentrique. Rien ne coûte de se montrer agréable, pour l'instant. D'autant que s'il dit la vérité, il mérite réellement sa gratitude.
Pour autant, Camil ne rajoute rien de plus, fronçant les sourcils à mesure qu'ils avancent. Jugeant en silence l'homme qui le guide, le vagabond se demande si celui-ci sait où il va. A quelques reprises, il se surprend à envisager l'option de lui faire faux bond, s'éclipser dans l'une des nombreuses ruelles qu'ils croisent et se débrouiller seul. Mais il ne s'y résout pas. Plus le temps passe, plus la blessure de son bras le brûle et il n'est absolument pas certain de pouvoir s'en sortir sans soins adéquats. Alors Camil pince les lèvres, peste intérieurement et-...

Mince ! Chiel accélère le pas brutalement et ses longues jambes lui donnent une longueur d'avance sur Camil. Surpris, il se demande si l'homme n'a pas finalement décidé de le laisser en plan là mais ce n'est apparemment pas le cas. Alors qu'il trottine pour le rattraper, il reprend la parole, parlant du pelage d'Ulysse, des pavés des routes et d'une baie aux propriétés capables de colorer les pokemons. Camil l'ignorait, mais la révélation n'a rien pour le bouleverser. Quelques semaines plus tôt, il aurait été plus que soulagé et reconnaissant d'apprendre que son poussin ne risquait rien. Mains maintenant ? Il s'était fait à l'idée qu'Ulysse était désormais rose et non pas mourant.
Ceci dit, cela ne l'empêche pas de souffler un « C'est bon à savoir... » avant de serrer les dents. Allonger le pas l'a presque fait courir. Il a faim, il a mal et l'exercice ne lui fait pas réellement plaisir. C'est à force d'endurance et de volonté que Camil se force à poursuivre sa route et lorsqu'ils atteignent finalement la terre promise, il est presque certain que son soupir est le plus sonore qu'il n'ait jamais laissé échapper.

Alors il suit Chiel à l'intérieur, le laisse demander ce dont il a besoin et salue la caissière d'un timide signe de tête. Elle-... N'a pas l'air ravi de leur présence. Un instant, il hésite à simplement attendre dehors – même à s'asseoir un instant –, mais il s'y refusa lorsqu'on lui proposa de payer pour d'autres médicaments dont il aurait potentiellement besoin.
Pour être honnête, Camil ne s'y était pas attendu. D'abord réticent, il rajoute à la liste quelques produits de premières nécessités. Puis d'autres, toujours utiles pour lui ainsi qu'Ulysse, et voyant que Chiel ne semble pas plus dérangé que ça à l'idée de lui permettre d'avoir une mini pharmacie avec lui, il achève sa demande d'autres produits moins basiques mais qui améliorerait son confort et son hygiène de vie de manière non négligeable.

Lorsqu'ils sortent de la boutique, c'est silencieux que Camil aborde la situation. Abasourdi, un peu hébété, il n'est pas certain que ce qu'il vient de se passer est réellement arrivé, pourtant, la voix forte de Chiel le rappelle presque instantanément à l'ordre.
C'est un regard clair mais légèrement égaré qu'il lui adresse avant de redescendre les yeux sur sa blessure. La brûlure qui le frappait par à-coups est désormais constante, mais la faim et la fatigue sont assez présentes pour lui permettre de l'ignorer à moitié. Ca n'a rien de rassurant pour autant. Alors Camil hoche la tête doucement et se débarrasse de sa lourde veste avant de s'asseoir sur un petit muret non loin de là. L'opération le fait grimacer, mais pas autant que lorsqu'il retrousse sa manche.

La blessure n'est pas aussi profonde que le sang autour pourrait suggérer, mais elle n'est pas belle pour autant. Camil s'en rend compte, il faudra la surveiller régulièrement pour ne pas qu'elle s'infecte... Pour ne pas qu'il perde un bras-... Ou pire. L'idée le fait déglutir, et si les mots de Chiel lui arrache un rire jaune, ils ne le rassurent pas pour autant.
'Vilain bobo' ? Il ne sait pas s'il doit se sentir offensé ou amusé. L'observation est loin du compte, peut être que l'homme – vivant visiblement dans le confort – ne réalise pas la gravité de la situation. Camil pourrait le reprendre, lui expliquer ce que cela pourrait signifier pour lui, pourtant, il ne dit rien. A la place, son regard se pose sur le sac de courses, rempli de médicaments, assez pour lui éviter le pire, il l'espère.

« Merci pour-... » il désigne d'un vague geste les achats, avant de relever les yeux vers les lunettes teintées de Chiel. C'est-... Perturbant de ne pas croiser son regard pour de vrai, alors il ne cherche pas à le soutenir pour longtemps. « Vraiment, ça va nous être utile. » Murmure-t-il avec une certaine gratitude.
Il s'en veut presque de ne pas se sentir à l'aise avec l'énergumène, alors que ce dernier est en train de doucement nettoyer sa plaie. Camil hésite à lui récupérer ses outils des mains, mais il sent que la tête lui tourne... Autant laisser quelqu'un de totalement conscient de ses gestes s'en occuper pour l'instant. Après ça, il n'aura qu'à trouver à manger.

La tâche semble dantesque, mais primordiale.