L'ami Imaginaire d'Ilya [ft Oliver Dixon]

Dix-sept heures trente, la cloche du lycée retentit, rendant leur liberté bien méritée à une centaine d'adolescents prisonniers.
Oliver leur emboîta le pas, toujours le plus lent comme à son habitude. Les violences se faisaient plus rares depuis qu'il passait du temps avec Ilya, mais ses réflexes de défense avaient la peau dure. Et puis, ça lui donnait l'occasion de bavarder avec lui sur le chemin de la grille de l'école. Son Kerosien était toujours maladroit et sa compréhension des balbutiements d'Oliver difficile, mais il faisait des progrès, et puis il aurait pu lui parler en langue draconienne que le jeune garçon s'en serait réjoui quand même. Un ami était un ami. Un mot qui le faisait toujours sentir tout léger.

Ils se séparèrent une fois rendus à la sortie et Vendredi 13 rejoint, comme chaque soir, son maître pour le protéger des spectres de Doon. Malgré la fierté qu'il en tirait, le chaton n'était malheureusement pas infaillible. Une ombre, plus discrète que le plus petit des Polichombr, glissa vers son humain et avant qu'il n'ait le temps de feuler pour le prévenir, la silhouette s'interposa devant lui.
Il sursauta, avant de se calmer. C'était une jeune fille, un peu plus grande que lui (ce qui n'était pas difficile). Son visage avait quelque chose de familier, mais il était certain de ne pas le connaître. Avec des cheveux d'un blanc pur et des améthystes à la place des yeux, son faciès aurait été difficile à oublier. Que lui voulait-elle alors ? Connaître l'heure ? Trouver son chemin ? Après un moment un peu trop long au goût d'Oliver à le fixer en silence, elle finit par parler.

Contre toute attente, elle connaissait son nom. Son prénom aussi. Il n'était pas exactement... méconnu au lycée des garçons, pour toutes les mauvaises raisons, mais il ignorait qu'il avait sa réputation chez les filles aussi. Voilà qui ne l'aiderait pas à briser sa réputation si la gent féminine le détestait aussi.
La demoiselle avait une diction parfaite, malgré un accent dissimulée sous beaucoup d'efforts. Elle dégageait quelque chose de royal. Une prestance imposante qui, additionnée à son ton autoritaire et ses yeux inquisiteurs, faisaient trembler Oliver dans ses souliers. Il se demandait juste ce qu'il avait pu faire pour causer la colère de cette inconnue, jusqu'à ce qu'elle se présente.

Genya ? Ce nom était familier... Rusalka ? Ah mais...

Oh, t-tu... tu es la sœur d-d'Ilya, c-c'est ça ?

Un peu rassuré de savoir qu'elle était la sœur d'un ami, il n'était toujours pas pleinement serein. Sa voix restait intimidante, lui parlait comme s'il avait commis un meurtre. Pourtant, il n'avait rien fait de mal à Ilya, qu'il sache ? Est-ce qu'elle voulait lui annoncer à sa place qu'il ne voulait plus de lui comme ami ? Peut-être le jeune homme était-il trop timide pour oser lui avouer directement. Et à cette idée, il se mit à frissonner de plus belle.
Avec un peu de chance, c'était juste comme ça que les femmes Stranaïtes parlaient, et il n'aurait rien à se reprocher.

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Le visage de la jeune fille ne se décrispa pas. Au contraire, il ne sembla que se durcir alors qu'Oliver aurait espéré la voir se dérider à la mention du nom de son frère. Après tout, la jumelle de son meilleur ami ne pouvait être que son amie aussi, pas vrai ? Malheureusement, la Stranaïte ne l'entendait pas de cette oreille.

Ils ne se connaissaient pas, et elle le détestait déjà. Il avait l'habitude, à force. Généralement, c'était plutôt à cause des rumeurs ou de ses manières, pas parce qu'il... s'était fait un ami trop vite ? Oh, il savait qu'on racontait des choses sur Ilya et lui, des choses qu allaient de paire avec sa réputation de pédale. Genya n'y croyait tout de même pas ? S'il elle venait à vouloir les séparer par peur que son frère "fricote" avec des garçons, il s'en voudrait à vie d'avoir ruiné son image publique.

Fort heureusement, il n'eut pas à devoir s'expliquer sur ce sujet sensible. La méfiance de Genya venait d'ailleurs. Elle pensait qu'Ilya ne s'était attaché à lui que par dépit, par solitude, par désespoir. Il ne pouvait tristement pas dire qu'il n'était pas d'accord. Pour la première fois en seize ans, un camarade de classe ne le détestait pas. Même ceux qui ne l'insultaient ou frappaient pas restaient méprisants, faisaient le Dodrio dans le meilleur des cas.
Un ami ? Pourquoi maintenant et pas avant ? C'était étrange. Peut-être trop beau pour être vrai. Il n'empêchait qu'Oliver voulait encore y croire. Parce que c'était la seule lueur d'espoir dans sa vie, la seule chose qui lui permettait encore d'avancer et d'oser imaginer une vie après le lycée. Parce qu'il aimait sincèrement Ilya - en toute amitié, que sans lui il n'aurait jamais connu Finn ou même Lily.
Et Genya voulait lui arracher ça ? S'il avait eu plus d'assurance, il aurait grogné, montré les crocs, peut-être attaqué. Comme il n'était toujours que le même petit Oliver, cependant, ses plaintes semblaient bien moins crédibles.

N-non : s'il avait prononcé ce mot avec assurance, le reste vint plus difficilement, j-je... j-je ne c-comprends p-pas. Ilya est m-mon m-m-meilleur ami, il n'était toujours pas fichu de le dire sans rougir comme un Écrapince, il a p-promis q-qu'on resterait ensemble, alors... il lui fallut tout le courage du monde pour conclure : ça ne v-vous reg-garde pas.

Il regrettait déjà ses mots. Pour une jeune femme d'à peine un mètre soixante, elle était particulièrement impressionnante. Il n'avait plus qu'à prier pour qu'elle n'ait pas le même genre de crises qu'Ilya. Il faisait confiance à son ami pour ne jamais lui faire de mal mais... à l'exception de son nom, Genya était une parfaite inconnue.

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Comme il s'y était attendu, Genya enrageait. Elle ne devait pas avoir l'habitude qu'on lui tienne tête, ce qu'Oliver comprenait bien en voyant l'état dans lequel elle se mettait. S'il avait eu ce genre de sœur, il ne lui aurait jamais cherché de noises non plus. Il en venait à regretter les fois où il s'était plaint de ses aînées qui ont pour seul grand défaut de ne pas le prendre au sérieux.
Au moins, elles n'entraient pas dans une colère noire pour quelques mots de travers.

Si la Stranaïte s'était retenue auparavant, elle se laissa aller cette fois-ci. Oliver était trop petit, stupide, immature, égoïste et il inspirait plus la colère que la pitié avec ses airs innocents. Rien qu'il n'avait pas déjà entendu, malheureusement. Et si ça ne blessait pas moins la millième fois qu'il entendait ce genre d'injures, il était trop braqué pour les écouter, sur le moment.

Elle insinuait des choses qu'Oliver ne comprenait pas. La rougeur de ses rouges et sa voix hésitante gênaient ? Comme s'il y pouvait quelque chose ! Comme s'il n'avait pas essayé en vain de mieux cacher ses émotions parce que c'est ce que font les vrais hommes, comme si ses parents n'avaient pas enchaîné les rendez-vous chez l'orthophoniste pour se débarrasser de ce vilain bégaiement. Elle lui reprochait de ne rien savoir à leur vie, il aurait pu rétorquer de même. Savait-elle ce que ça faisait d'être vraiment seule ? De se fait pousser et frapper par des camarades qui trouvent ce manège très rigolo à chaque coin de l'école ?

Genya, comme Ilya, venait d'un pays en guerre. Elle avait vécu des horreurs, c'était indéniable. Et c'était bien la seule raison pour laquelle Oliver n'osait pas lui reprocher de se moquer de ses propres ennuis. Se faire négliger par sa propre mère, mépriser par son père, insulter par les professeurs et tabasser par les autres garçons du lycée, ça n'était rien à côté de ce qu'ils avaient dû vivre.
Si Ilya ne minimisait pas les problèmes de son ami, Genya, elle, se moquait bien de savoir à quel point le gringalet qui lui faisait face se sentait coupable d'être malheureux. Au contraire, elle lui rappellerait que cette honte était bien fondée.

Ses dernières menaces, sur le moment, avaient presque l'air d'un défi. Ne pas lui dévoiler de sentiments ? Ne pas lui donner de faux espoirs ? Qu'elle se prépare déjà à dégainer une épée, il avait de mauvaises nouvelles.

C'est t-trop tard p-pour ça ! J-je lui ai d-déjà p-parlé d-de m-mes sentiments ! Et il les ac-accep-ptés. Et c'est p-pour ça q-qu'on est p-plus que d-des amis.

À ses pieds, Vendredi 13 essayait de se faire gros en gonflant son pelage. Il feulait, mais il ne devait pas effrayer la demoiselle avec sa petite taille de Skitty. Enfin, c'était un peu rassurant de savoir qu'il essaierait de le protéger si elle s'avérait plus violente que son frère.

D-d-désolé, ses excuses semblaient sincères, mais c'était plus à cause de ses tremblements incontrôlés que par une véritable conviction, m-mais j-je n-ne p-peux pas l'ab-abandonner.

Tant de courage pour un si petit corps... et pourtant, il regardait ses yeux rivés sur le sol. Il faisait moins peur de Genya, c'était sûr.

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De nombreuses émotions vinrent décorer le visage de Genya. Difficile de les identifier tant elles s'entremêlaient, mais aucune n'avait l'air positive. Elle dut se retourner pour se reprendre, tandis que son Pokémon, un superbe Goupix doré, jusque là si discret, apparut de derrière elle pour défier le Skitty et son maître à sa place. Si l'un ne montrait pas les dents, l'autre le ferait pour lui. Le chaton était bien moins fier désormais, mais il restait planté en grand protecteur. Il savait dévorer les fantômes, alors un petit renard de rien du tout, ça ne devrait pas lui faire peur !

Un instant, Oliver crut deviner une larme sur la joue de la jeune fille. Mais il avait dû rêver, ou alors elle l'essuya bien vite, puisqu'en un clin d’œil, elle avait disparu. Son ton, en tout cas, avait changé. S'il était toujours aussi solennel, il était plus grave, défait. Presque triste. Un contraste avec ses paroles, que l'adolescent trouvait étrangement positives, pour une fois. En quoi le fait qu'il soit heureux pouvait-il la peiner ? Même sans se connaître personnellement, elle aurait pu s'en réjouir ou, au moins, s'en moquer.
Elle avait raison, toutefois. Oliver était heureux d'avoir quelqu'un dans sa vie. Quelqu'un qui le comprenait, ne le jugeait pas, passait du temps avec lui pour lui faire oublier la solitude qui l'avait accablé depuis tant d'années. Quelqu'un avec qui il pourrait se reconstruire, s'entraider en attendant d'être assez forts pour marcher côte à côte sans l'aide de l'autre. Si le jeune garçon avait cru entendre une pointe de moquerie dans les paroles de Genya, elle n'avait pas tort : sa vie avant de rencontrer Ilya avait été un désastre et sans lui, il ne savait pas où il en serait.

La Stranaïte renifla, étouffa un hoquet. Elle pleurait donc vraiment ? Oliver se sentait soudain bien coupable. De quoi ? Il n'avait fait que défendre son amitié et voilà qui faisait pleurer la sœur de son ami. N'aurait-elle pas dû, au contraire, se réjouir que leur amitié soit sincère et solide ? Quoi qu'il se passe sous cette belle chevelure blanche, ce n'était pas suffisant pour son illustre frère. Entre deux larmes, elle avoua à Oliver comme elle le haïssait.

Il était... abasourdi. Genya avait le mérite d'être honnête. Ce n'était pas la première fois qu'on le détestait, mais c'était probablement la première fois qu'on le lui avouait en face. Même ses tortionnaires au lycée ne lui avait jamais dit. Ils le faisaient de façon détournée. "On déteste les pédales dans ton genre" ou "personne ne peut t'aimer". Jamais "vous êtes la personne que je déteste le plus".
Il aurait sans doute dû s'en moquer, se dire que la demoiselle ne tournait pas rond et s'en aller. Mais Oliver voulait être aimé. Il voulait plaire à la sœur de son meilleur ami. Il aurait voulu savoir ce qu'il avait dit ou fait de travers pour recevoir toute cette haine, comment se rattraper. La réponse à sa question vint bien vite.

Il se colora de rouge de la tête aux pieds en comprenant ce qu'il lui avait fait comprendre par inadvertance. En y repensant, ses propos étaient trop ambigus, en particulier pour une personne avec si peu de contexte, ou plutôt, qui ne le connaissait qu'à travers des rumeurs.
Oliver se fit tout petit, sa voix tremblait, mais il devait dissiper le malentendu. Avec un peu de chance, une fois libre de ses accusations, elle s'ouvrirait un peu plus à lui.

N-n-n-n-non ! Ce n-n'est p-p-pas ce q-q-que j-je v-v-voulais dire ! se dépêcha-t-il de crier, j-j-je... hm... j-je m-me suis m-m-mal ex-exprimé. N-nous n-ne sommes p-pas... le mot lui restait en travers de la gorge, difficile à articuler sans honte, am-moureux. J-j-juste d-de b-bons amis ! J-je n-ne suis p-p-pas comme ça ! Ilya n-non plus !

Dans l'esprit d'Oliver, le problème était clair : Genya le prenait pour un homosexuel pervers qui lui avait contaminé et volé son frère, probablement pour faire des choses impies derrière son dos. Désormais débarrassés de tout quiproquo, elle ne devrait plus le haïr autant, n'est-ce pas ?

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Malheureusement pour Oliver, les traits de Genya ne se déridèrent pas comme il l'avait espéré. Au contraire, ils se renforcèrent sous plus de colère, le laissant confus. Comment faire pour que la jeune fille se calme ? Était-ce impossible ? Elle était sortie de nulle part et se montait la tête toute seule et c'était lui qui en faisait les frais. Il devait néanmoins admettre qu'il avait fait une bourde en ne réfléchissant pas à ses mots plus tôt.

D-d-désolé, j-je v-voulais d-d-dire... on est p-plus q-qu'amis p-parce q'qu'on est m-meilleurs amis, essaya-t-il d'expliquer malgré ses mains tremblantes. C'est m-moi q-qui lui ai d-d-demandé.

Tête baissée, yeux humides, il s'en voulait d'avoir entaché le nom d'Ilya ne serait-ce qu'une seconde. D'autant qu'il semblait qu'aucune parole ne pourrait apaiser la rage de la Stranaïte. C'était peine perdue. Il aurait mieux fait de la boucler ou d'accepter une promesse qu'il ne tiendrait pas.
Quoique, l'envie de lui mentir lui passa lorsqu'elle lui attrapa la main par surprise et la serra au point de presque broyer ses os en signe de "confiance". Ainsi, Genya s'assurait que les sentiments d'Oliver restaient platoniques et que jamais il n'y avait eu de relation amoureuse entre eux. C'était quelque chose de plutôt facile à promettre. Après tout, ce genre de relations étaient interdites. Et il n'était pas... comme ça. Il ne pouvait pas. Et pourtant, aussi simple cette promesse sonnait-elle sur le papier, il ne pouvait pas s'empêcher d'avoir un mauvais pressentiment qu'il préféra ne pas adresser.

J-je v-vous jure q-qu'il n-n'y a rien d-de suspect entre n-nous. V-vous p-pouvez lui d-demander aussi... gémit-il à demi-voix.

Après tout, oui, si Genya voulait en savoir plus sur son frère, pourquoi ne pas parler... à son frère ? Plutôt que d'aller harceler ses amis ?
Irait-elle visiter Finn après cela ? Elle aurait une drôle de surprise si elle tentait de le menacer alors que Melinoë était dans le coin. L'idée de voir la jeune fille transportée dans les airs jusqu'à ce qu'elle accepte de se calmer l'amusait. Malheureusement, aucun de ses Pokémon n'était capable de ça.

J-je n-ne lui f-ferais j-jamais de mal. V-vous p-pouvez me f-faire c-confiance. Ilya, i-il... il m-me sauve la vie... avoua-t-il dans un sourire timide.

Ce n'était même pas une exagération. Depuis qu'il avait Ilya, il se surprenait de moins en moins à rêver de sa mort. Apparemment, c'était une bonne chose.

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Un léger sourire se dessina sur les lèvres d'Oliver. Genya semblait enfin se détendre. Pas de beaucoup : la jeune femme restait droite comme un piqué et attentive au moindre son. Elle n'en était pas moins intimidante non plus, et son regard d'acier gardait la même étincelle menaçante, l'air de dire qu'elle l'avait à l’œil.

Toujours était-il que pour la première fois depuis qu'elle l'avait agressé au coin de la rue, la demoiselle semblait le comprendre. À moitié rêveuse, elle lui confia qu'Ilya lui avait aussi sauvé la vie, et Oliver supposa qu'avec le contexte de la guerre, le sauvetage avait dû être aussi littéral que métaphorique. Ils étaient jumeaux et il suffisait de voir comme l'adolescente était protectrice de son frère pour comprendre qu'ils étaient proches. Et cette énorme peluche de Mangriff gagnée par Ilya à Halloween, n'était-elle pas un gage de cet amour fraternel ? Ils avaient bien de la chance, et Oliver s'en voulait presque de s'être immiscé dans leurs affaires.

Ce n-n'est p-pas g-grave, j-je c-comprends, mentit-il à moitié en écoutant les semi-excuses de Genya.

"Navrée". Il n'obtiendrait sûrement rien de mieux, mais pour être franc, il s'estimait heureux de ne pas avoir fini avec un couteau sous la gorge. C'était qu'être menacé au canif une fois dans sa vie lui suffisait. Alors, s'il n'approuvait pas des méthodes un peu... excessives de la Stranaïte pour veiller à la sécurité de son cadet, il pouvait au moins compatir, puisque lui comme elle ne voulaient que le bonheur d'Ilya.

Il doutait que celui-ci passerait par des menaces envers tous ses amis, mais cette réflexion, il la garda pour lui, avant que la jeune femme ne reparte en vrille.

V-vous n-ne reg-regretterez p-pas, p-promis.

Il sourit, mais ce sourire avait avant tout vocation à apaiser la furie. Il avait plus qu'intérêt à tenir cette promesse, il le savait. Il la tiendrait pour Ilya, parce qu'il tenait sincèrement à lui et se haïrait de le rendre malheureux ou de lui faire le moindre mal. Il ne devrait pas avoir à craindre le courroux de Genya qui, il n'en doutait pas, veillerait au doigt et à l’œil à ce qu'il ne se passe rien de suspect entre deux.

V-vendredi, tu v-viens ?

Le chaton détourna la tête du renard, qui en profita pour lui grogner dessus. Le Skitty lança un dernier regard à son adversaire, mécontent, mais il obéit à son maître. Tant pis pour ce Goupix. Mais il n'avait pas intérêt à menacer son humain encore une fois comme ça !
L'esprit agité, Oliver reprit la route pour rentrer chez lui. Il avait un mauvais pressentiment bien qu'il ait quitté Genya en de bons termes.
Il ne ferait jamais rien qui pourrait réveiller le Némélios qui dormait en elle, n'est-ce pas ?

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