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Keros FORUM POKEMON · ANNEES 60 · AVATARS 200*320 · PAS DE MINIMUM DE LIGNES
En Novembre 1965, Keros fête ses 30 ans. Désormais libre de l'égide de Galar, la région se remet péniblement de deux guerres, et la jeunesse a envie de tourner la page. Sa liberté, elle la trouve autant dans l'activisme que dans des loisirs innocents. Les combats de Pokémon, en phase pour devenir la discipline phare à Keros. La coordination, l'élevage et le métier de ranger ont également le vent en poupe. Une organisation criminelle profite de cette mode pour s'enrichir grâce au braconnage et le gouvernement ne semble pas concerné par la crise écologique et économique imminente.Lire la suite
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Pour être une princesse il faut être la plus belle | ft. Lily Mer 16 Mar - 21:35
Pour être une princesse il faut être la plus belle
ft. Lily
Le train de Doon à Bronswick mettait un peu moins d'une heure à parcourir la distance. Pourtant, le trajet avait paru infiniment plus long à Oliver. C'était peut-être l'excitation, autant celle de se rendre au mariage d'une amie que de faire quelque chose de "rebelle". Ou alors, le silence étrange dans le wagon, quand il se permettait de décoller ses yeux du paysage en mouvement pour les poser sur Ilya, avant de vite les détourner avant de se faire repérer. Quelle honte il aurait eu si son ami l'avait surpris à le dévisager avec un petit sourire en coin. Il n'aurait pas pu se servir indéfiniment de l'excuse d'avoir repensé à quelque chose de drôle. Alors, même s'il ne pouvait nier que voyager en compagnie d'un bon ami était agréable, il n'était pas forcément fâché d'être arrivé à bon port, ou plutôt "à bonne gare".
Oliver était déjà venu à Bronswick quelques fois, généralement pour des visites touristiques, souvent pour l'école. La dernière s'était mal passée, comme d'habitude. Sans Prudence, qui sait combien de temps il serait resté enfermé comme un imbécile ? Heureusement, là où il allait, pas de Johnson, pas d'autres brutes du lycée, et pas de Flemming pour lui faire la leçon. Juste lui et Ilya. Lily aussi serait à la fête, pas vrai ? Il espérait la croiser, peut-être lui raconter comment il avait défié l'autorité de ses parents et gagner son respect. Il devait s'entraîner à jouer les grands frères, après tout !
Mais avant tout, il fallait faire un détour par la résidence des Braveheart. Selon le carton d'invitation, la fête y aurait lieu après la cérémonie et le repas. Ilya, lui, y passerait la nuit, comme les autres invités d'honneur. En toute honnêteté, Oliver avait été un peu jaloux d'apprendre que son ami avait eu droit à un traitement spécial. Ils s'étaient rencontrés à la SPP, apparemment. Et alors ? Oliver avait rencontré Charlotte le soir de Breith, ça mérite tout autant une chambre à son nom, non ? Mais sa jalousie, il avait préféré la garder pour lui, comme toujours. Il se contenterait d'être heureux pour Ilya et de l'accompagner jusqu'à sa chambre, puis d'attendre à l'extérieur comme un plot. Car, oui, Oliver était un garçon distingué, qui ne se serait pas permis d'entrer dans la chambre d'un autre de cette manière !
Ollie !
Une voix l'interpela dans le couloir avant qu'Ilya et lui n'aient eu le temps d'atteindre ses quartiers. Il se retourna, et reconnut immédiatement Lily et ses beaux cheveux d'or. Dans une superbe robe rose, elle était radieuse. Dans ses vêtements décontractés et ses souliers boueux, Oliver faisait pale figure. Et ça, Lily sembla le remarquer aussi. Il baissa les yeux, incapable de soutenir son regard jugeur. Allait-elle le détester pour ça ? Ils n'appartenaient pas aux mêmes mondes, alors qu'elle le délaisse semblait être quelque chose d'inévitable. Puis, quelque chose brilla dans l’œil de la demoiselle. Quelque chose qu'Oliver n'aurait pas su identifier comme bien ou mal. Un brin de malice, peut-être ? Oui, il y avait définitivement quelque chose d'un Grimalin dans ce regard. Peu rassuré, il l'ignora, se disant que son imagination lui jouait sûrement des tours. Après tout, Lily restait souriante, rien à voir avec la pauvre gamine en larme qu'elle avait été le soir d'Halloween.
Lady Lilyann-Rosemary, un plaisir de vous revoir !
La voix d'Ilya derrière lui manqua de le faire sursauter. Pourquoi connaissait-il le nom de Lily ? Il ne les avait pourtant jamais présentés en bonne et due forme. Elle lui rendit des salutations tout aussi pompeuses qui ne firent que plonger le pauvre garçon plus profondément dans la confusion. Il avait l'impression d'avoir manqué un sacré chapitre de son existence et de celles de ses amis.
V-v-vous v-vous c-connaissez ? demanda-t-il timidement. En guise de réponse, les deux compagnons s'échangèrent des regards espiègles. Oliver était toujours aussi confus et il n'était pas plus renseigné.
Puis, l'attention de Lily se reporta sur lui. Sur ses vilains haillons qui tachaient de honte les murs du manoir Braveheart, se disait-il. Son sourire ne la quitta pas quand elle lui fit part d'une idée. Lui emprunter des vêtements ? Il était un peu gêné à cette idée. Méritait-il vraiment de porter des habits de noble, petit fils de roturier qu'il était ? Et s'il les salissait ? Et s'il les abîmait ? Quelle dette devrait-il rembourser avec son seul argent de poche ? D'un autre côté, si tous les invités étaient habillés comme Lily, de quoi aurait-il l'air ? Ilya aussi était vêtu sobrement, mais un change l'attendait dans sa chambre... il risquait vraiment d'être le seul épouvantail dans une soirée mondaine. Que diraient Charlotte et Bartholomew ? Il avait refusé l'invitation, était venu tout de même au dernier moment et n'avait même pas son carton d'invitation sur lui. La moindre des choses aurait été de venir bien fringué. Hésitant, il finit par accepter l'offre de son amie, qui le traina à l'intérieur de sa propre chambre comme l'avait fait le Wimessir de Charlotte ce soir-là.
Lui qui s'était targué d'être trop poli pour s'incruster dans la chambre d'Ilya, voilà qu'il était dans la chambre d'une fille. Étrangement, il ne ressentait pas la même nervosité. Quelque chose lui disait que les garçons de sa classe se seraient vanté pendant des heures d'un fait pareil. Mais pour Oliver, cette chambre était une chambre d'amis parmi tant d'autre. Enfin, à cela près qu'elle respirait le luxe.
Fouillant dans ses affaires, la jeune fille finit par en tirer quelque chose. Avec une certaine fierté, elle montra, dans toute sa splendeur, une magnifique robe bleue dont le jupon rose ressemblait au tissu de celui qu'elle portait. Oliver la fixa avec autant d'admiration que de confusion. Pourquoi lui montrer cette robe avec tant d'entrain ? Elle était belle, certes, mais ils étaient censés lui trouver un costume à emprunter, pas-... Et à cet instant, il comprit ce que Lily comptait faire de lui.
Q-quoi ? cria-t-il presque, se forçant d'étouffer sa voix pour n'alerter personne. C'aurait bien été le pire moment pour qu'un adulte débarque, haha... ha... haha, son rire était tout sauf sincère, c'est très d-drôle, v-vraiment, Lily, m-mais... il dévisagea la robe encore une fois et déglutit.
Elle était si jolie. Le tissu avait l'air agréable à toucher. Peut-être qu'elle pouvait se soulever avec élégance quand on tournoyait sur place. Et si elle était jolie, accrochée à son cintre, est-ce qu'il serait beau s'il la portait ? Il voulut s'imaginer si bien habillé, se regarder devant un miroir, danser un peu pour observer les froufrous lui retomber sur les jambes. Il se souvint des séances d'essayage secrètes dans le placard de ses sœurs, comme il s'était amusé, comme il s'était plu. Mais il se souvint également de la claque et des remontrances qui avaient suivi. Il soupira :
Quel dommage... une si jolie robe... de toute façon, Lily ne faisait que plaisanter. Elle se serait moquée de lui s'il avait accepté. A tout moment, elle allait se mettre à rire de sa propre blague et lui sortir un costume approprié pour son genre. Un joli costard, une redingote élégante, ou ce que portaient les gens riches dans ce type d'évènements.
Mais contre toute attente, aucun rire ne sortit de sa bouche. Quand il osa relever les yeux, Oliver la trouva... déçue ? Avait-elle été sincère ? À en voir sa moue, c'était le cas. Heureusement pour elle-même, Lily était une jeune fille particulièrement têtue. Elle insista. Ça lui irait bien, dit-elle. Ils ressembleraient à des jumelles, et tout les invités n'y verraient que du feu, puisqu'ils ne se connaissaient pas. Le jeune garçon avait bien envie de se laisser convaincre, mais il y avait un contre-argument tout trouvé :
... n-non... Ilya est là...
Ils avaient beau être proches et partager des secrets, il ne pouvait pas se montrer comme ça devant son ami. Que dirait-il ? Il n'était pas comme lui, trop efféminé, trop délicat, trop tout. Il réagirait sûrement comme son père. Sans forcément lui mettre de gifle, puisqu'Ilya n'était pas comme ça, mais il ne supporterait pas d'être regardé avec autant de mépris par une personne qu'il aimait autant.
C'était sans compter sur le caractère de Tiboudet de mademoiselle Hamilton, qui ne se laissa pas abattre par ça. Au contraire, sa fougue impressionna Oliver tout autant qu'elle l'intimida. Selon ses dires, Ilya ne se moquerait pas. Il ne le jugerait pas. Il le trouverait très beau. Oh. Lily avait touché à un point sensible. Le cœur de l'adolescent fit un bond dans sa poitrine, et il n'essaya même pas de cacher ses joues roses. Il fit mine d'hésiter alors que sa décision était prise à l'instant où Lily lui avait promis qu'il plairait au Stranaïte. Il finir par hocher la tête, non sans une certaine appréhension. Le sourire de Branette de sa cadette ne le rassura pas. Il connaissait ce regard, il en avait déjà connu trois, des "comme elle".
Elle allait jouer à la poupée avec lui.
Soudain dotée de l'énergie d'un Fulgudog, la demoiselle vola aux quatre coins de la pièce pour réunir les accessoires qu'elle allait essayer sur lui. Il distingua des bijoux, du matériel de coiffure, des jolies chaussures. Il n'avait plus qu'à se résigner et se laisser faire. Se laisser faire, malgré son extrême pudeur, quand elle le fit se déshabiller en plein milieu de la pièce pour lui faire essayer un chemisier qui valait sûrement un mois de salaire de son paternel. Se laisser faire quand elle lui passa un corset, manqua de l'étouffer en serrant trop fort dans sa hâte avant de s'excuser sans grande conviction. Se laisser faire quand elle lui fit enfiler la fameuse robe dont la vue seule faisait battre le cœur d'Oliver. Il aurait bien voulu s'observer, mais Lily n'en avait pas terminé.
D'abord, elle devrait le coiffer. Peigner mille fois ces vilaines boucles rebelles jusqu'à ce qu'elles tombent joliment autour de son visage, sans la moindre électricité statique, faisant ressortir le volume et la douceur de ses cheveux sans pour autant qu'ils ne s'emmêlent. Puis, lui passer de jolis gants blancs et une paire d'escarpins assortis aux siens. Ils faisaient vraiment la même taille pour tout ! Et alors qu'Oliver se crut libéré de la terrible Lily, elle le maintint assis devant la coiffeuse. Il était temps de passer au maquillage.
Qu'Arkée soit loué, elle lui montra un peu de pitié. Un simple coup de peinture sur les cils, un peu de rouge sur les lèvres, c'est tout. Un beau collier de perles autour du cou, et il était enfin prêt, mais surtout libre des mains de l'adolescente. Cette dernière avait l'air bien fière de son travail. Elle y avait mis du sien, c'était évident !
Dans le miroir, Oliver se trouva méconnaissable. Pas tant parce qu'il avait changé : on reconnaissait toujours ses yeux bleus, ses cheveux blonds, la forme de son visage, ses taches de rousseur... il ne se reconnaissait pas parce qu'il se trouvait... mignon ? Beau ? Quelque chose de positif, en tout cas, et qu'il ne pensait que trop peu à propos de sa propre image. Lui qui, normalement, se trouvait trop petit, trop maigre, trop moche. Pour réussir un tel tour, Lily devait être une vraie magicienne.
Peut-être était-il trop naïf de penser ça, mais Oliver songea que la journée serait merveilleuse. Après tout, sa robe pouvait tourner.