l'envie que l'on ne vit pas ••• solo

La panique. L'angoisse. La peur.

Elle ne sait pas soigner un pokemon. Elle ne sait que les détruire. Sans compétences médicales, sans possibilité d'appeler un professionnel, que faire ? Comment sauver ce bébé mourant dans ses bras ? Il serait sûrement plus humain de le laisser partir, d'abréger ses souffrances. De toute façon, il ne passera jamais la nuit.

Mais Emilico a fait une promesse à ce feunard. Une promesse silencieuse, des regards croisés. Quoiqu'il se passe à la fin, elle se battra pour cette renarde. Elle fera tout pour lui offrir une bonne vie. Du moins, aussi bonne que puisse être une vie avec une personne comme elle. Un déchet, une ratée.

Aucun de ses pokemon ne peut aider non plus. Aucun n'a d'attaque pouvant guérir. Seule Heidi et sa bonne volonté mette un peu de baume au cœur. Goupix est allongée sur le lit de l'humaine, dans des draps doux et chaud. Emilico a pansé ses plaies comme elle a pu, bandées après désinfection. Ce qu'il lui faudrait, ce sont des médicaments. Des antibiotiques. Mais impossible d'en trouver sans raison valable, et elle ne peut expliquer ce qui a mis ce pokemon dans cet état.

On frappe à la porte. Le majordome.

-Mademoiselle, le dîner est servi.

-Je mangerai plus tard, Igor, merci.

Les pas s'éloigne. Elle a l'estomac trop retourné pour manger de toute façon.Et ce soir, seule compte cette renarde. Faute de mieux, Emilico se glisse dans la salle de bain chercher un anti douleur. Le fait prendre au goupix, tout en le forçant à manger un peu. En espérant qu'elle ne vomisse pas. Le plus important est de l'hydrater également.

Heureusement qu'elle sait soigner les humains. Ce maigre avantage lui permet de se reprendre et s'en occuper correctement. Il ne peut pas y avoir tant de différence entre les deux. De toute façon, elle n'a pas mieux. Ses pokemon finissent par s'endormir dans leur coin, tandis que leur dresseuse veille.

Emilico s'est glissée au lit, avec la ferme intention de rester éveillée toute la nuit. L'état de la goupix semble stable, elle sommeille paisiblement. Parfois agitée par un frisson, sans doute un cauchemar. Ça aussi, il faudra travailler dessus.

Mais, à entendre les respirations régulières, à rester immobile avec la petite chose chaude dans les bras, l'humaine somnole également. Son ventre crie famine, mais elle ne bougera pas. Au contraire, ses yeux se ferment doucement, avec une unique larme qui coule, atterrissant sur la renarde.

-Tu vas t'en sortir, c'est promis.

Une seconde larme.

-Je ferais tout pour. Même si tu ne tu devrais pas rester avec un monstre comme moi. Je te protègerai, Lou.

Un jour. Un jour elle sera capable de protéger ceux qui lui sont chers.