NOM Morgan Tamura. PRÉNOM Thomas Kaze. ÂGE 26 ans, né le 28 juin. ORIENTATION SEXUELLE Homosexuel.
ORIGINES Keros (des origines Kantiennes). VILLE NATALE Les landes désertiques (domaine familial). DOMICILE ACTUEL Les landes désertiques (domaine familial).
ACTIVITÉ/MÉTIER Éleveur de Pokémon dragon, de père en fils. VOTRE ALIGNEMENT Neutre. CARTE DEMANDÉE Éleveur. VOTRE CLASSEMENT A.
CHOIX POUR VOTRE ÉQUIPE Vos choix.
NOM DE L'AVATAR Takashi Shirogane, de Voltron : Legendary Defender.
Narwa
Niveau 36 ♀ Drakkarmin +5
Il n’y avait pas dragonne plus affectueuse que Narwa. Malgré les apparences et la réputation plutôt sombre des membres de son espèce, elle n'aurait jamais fait de mal à une mouche et exécrait toute forme de violence. Cependant, cette fière femelle ne se laissait pas pour autant marcher sur les pieds. Une main de fer dans un gant de velours, c'était comme cela que Thomas définissait sa partenaire de toujours. Car Narwa avait beau être gentille et patiente, il était tout de même bien malvenu de la prendre pour une imbécile. Elle ne tolérait pas les incartades et l'irrespect. Rancunière, elle ne laissait jamais les crimes impunis et était capable de traquer ses détracteurs des jours durant pour leur donner une bonne leçon. Mais, généralement, son physique imposant suffisait à convaincre ses congénères de ne pas jouer au plus malin avec elle. Elle n’avait de jouer aux dures pour semer la terreur. Sa tête hérissée, ses yeux perçants, sa mâchoire solide et acérée faisait tout le travail à sa place. La femelle avait d’ailleurs longtemps souffert de cette réalité, dissimulant son visage dur et rocailleux pour ne plus avoir à souffrir de sa propre image. Heureusement, Thomas avait appris à la réconforter, et à lui faire croire en son incroyable beauté qui, pour lui, était tout à fait réelle et sincère. Son physique, tout au moins, était un outil extraordinaire pour ramener le calme parmi les espèces, et, plus encore, un atout majeur lorsqu'il s'agissait de voler à la rescousse de son jeune maître : fini la honte et les manières après avoir sauvé la vie de ce dernier. Narwa avait été pour la première fois de sa vie fière de son apparence. Fière de ses capacités. Et Thomas, évidemment, l'avait confortée dans cet orgueil naissant par la suite. Elle était désormais connue dans l’élevage comme le Lougaroc blanc, bien qu'elle n'ait jamais eu à faire preuve de cruauté. Au contraire, Narwa demeurait toujours, quelque soit l'occasion, calme au possible et raisonnable dans chacun de ses actes
Draco-griffeDraco-QueueColèreReflet
Caractère
Vingt-six ans, déjà. Thomas avait vécu un bon nombre d’aventures, que, sans doute, personne n’aurait était capable d’imaginer. Petit déjà, trimballé par sa mère comme un vulgaire paquet, il avait connu l’errance, l’incertitude. L’absence du père, la violence de la guerre avaient marqué l’enfant qu’il était de souvenirs silencieux. Des traces concrètes, il n’en avait jamais trouvées, même en fouillant dans les tréfonds de sa mémoire. Mais son attachement profond à sa famille, cette sensation d’enracinement à cette terre qui l’avait accueilli alors qu’il n’avait que six ans, ne venaient-ils pas de ces années oubliées ? Si son esprit avait vaguement éclipsé cette partie de sa vie, sa personnalité, elle, en avait à n’en point douter gardé des traces indélébiles. Du reste, les fractures perpétuelles qui s’étaient jouées entre son père et sa mère, la peur d’être abandonné par cette dernière, froide et cruellement libre, avaient dispersé une grande insécurité affective chez ce solide garçon qui, bien des années plus tard, passait encore des nuits blanches en s'imaginant en mal d’amour, livré à une mort dans la solitude. Pourtant, il y avait toujours son frère. Toru, ce petit frère qu’il n’était pas parvenu à aimer tout de suite. Ce frère qu’il n’avait apprécié qu’après, sur le tard, lorsque les années avaient apaisé leur jalousie maladive et réciproque. Un enfant pour chaque parent. Lui aurait peut-être désiré la tendresse de sa mère. Son frère, au contraire, aurait sans doute tout donné pour un brin d’attention de la part de son père. Cela n’avait pas eu lieu. Seulement par la suite, lorsque, jeunes adultes, rassemblés par la force des choses, ils avaient décidé d’une même voix d’enterrer leurs différends passés pour repartir sur de bonnes bases. Jaloux, pourtant, souffrant d'un perpétuel complexe affectif, Thomas l'était encore. C'était un trouble, une souffrance qui n'avait jamais voulu le quitter et qui resterait sans doute présente jusqu'à la fin de ses jours. Mais, bien heureusement, la lucidité et le pragmatisme dont il avait toujours fait preuve, aidaient à contenir ce sentiment rongeur d'hommes. Thomas était la raison et surtout, la prudence incarnées. Adulte établi, travailleur, rompu à son dur labeur et aux tâches quotidiennes répétitives, il avait tout à fait conscience de ses responsabilités et des promesses qu'il avait pu faire dans le passé. Pour lui, homme d'honneur, l'abandon du Domaine n'était certainement pas envisageable. Éleveur, coûte que coûte ; baisser les bras revenait à trahir son honneur, mais plus encore, à trahir celui qui lui avait tout donné. Après tout, n'était-ce pas son père qui, sur son lit d'hôpital, lui avait demandé de faire honneur à cette entreprise pour laquelle il avait sacrifié une grande partie de sa vie, avant d'en être injustement arraché ? Non, Thomas n'avait pas le droit à l'erreur. La faiblesse ne serait pas tolérée. Dur, peut-être, avec lui-même. Car, avec les autres, Thomas avait toujours été un agneau, d'une douceur et d'une bienveillance incomparables. Mais ses propres responsabilités, il se les rappelait tous les jours, comme autant de règles édictées par une puissance supérieure qui lui interdisait de faillir. Parfait. il se devait d'être irréprochable. Dans son métier, de toute façon, il n'avait pas droit à l'erreur, puisque le moindre faux-pas pouvait lui être fatal. Bien sûr, il essayait autant que possible de s'offrir d'autres perspectives que le travail dans sa vie. Ses amis, par exemple, avaient une grande importance à ses yeux ; surtout son groupe initial, celui qu'il avait intégré courant collège et dont il ne s'était plus jamais départi. Thomas, outre les copains de toujours, était un garçon sociable, charismatique. En grandissant, et surtout en accumulant les expériences, il avait appris à se faire confiance. Et chaque échec avait été l'occasion de rebondir, d'apprendre à mieux se connaître et à vivre avec ses défauts. Cette acceptation de soi face à autrui générait chez lui un charme qui ne laissait personne indifférent. Son bagout délicat par ailleurs, brodé de quelques fioritures douces et taquines, piquantes comme il fallait, ni trop, ni pas assez, était son atout majeur pour aborder de nouvelles personnes et les mettre facilement dans sa poche. Dans le café qu'il fréquentait, nombreux étaient ceux qui le connaissaient de nom, et peut-être même un peu plus. Thomas Morgan, ce grand et costaud métis Kantien, plaisait pour sa franchise, son naturel et ses formules sans parabole : il allait toujours droit au but, mais avec une classe et une élégance qui lui étaient uniques. Personne n'avait jamais réussi à l'imiter. C'était, comme qui dirait, inné. Complètement naturel. Pour autant, il aurait été bien mensonger d'affirmer que le jeune homme était entièrement sûr de sa personne, fier de celui qu'il était devenu. Il avait ses failles, ses insécurités, comme tout le monde, même si, par moment, elles demeuraient franchement hermétiques et inexplicables. L'impression, souvent, d'être confronté à l'hypocrisie d'autrui ; à un homme qui feignait l'amour fou pour mieux le blesser. D'où venaient ces suspicions maladives, cette impression d'être haï dans l'ombre…? Lui-même était bien incapable de le dire. C'était des angoisses soudaine, une peur panique qui le prenaient comme une obsession, bien décider à le tarauder des journées entières, jusqu'à le faire craquer, jusqu'à le forcer à en parler. Thomas avait régulièrement besoin de s'exprimer. Parler de ses pensées, de ses doutes, mais aussi de ses envies et de son bonheur. Aussi, il n'était pas rare de le voir avec les Pokémon de l'élevage, bavassant tout seul comme si quelqu'un l'écoutait et allait lui répondre. Une manie étrange mais qui apparaissait vite attachante au spectateur voyeuriste, le surprenant en plein monologue passionné. Car le jeune homme, malgré ses airs de grand gaillard calme et docile, était en réalité habité d'une fougue toute surprenante. Nombre de ses amants s'étaient étonnés de son attitude. Joueur, espiègle, aventureux… Autant de caractéristiques qu'il passait sous silence, sans motif valable, mais qui constituaient pourtant une personnalité haute en couleur, toute en nuances et en clair-obscur. Thomas, c'était au fond quelqu'un d'entier, et surtout, quelqu'un de foncièrement bon, qui jamais, ô grand jamais, ne ferait de mal à une mouche.
Physique
Thomas était ce garçon qui, malgré tous les efforts qu'il pouvait déployer pour ne pas attirer l'attention sur lui, écopait immanquablement des regards curieux des passants. Et ce, pour plusieurs raisons. Tout d'abord, le plus marquant : cette stature de solide gaillard d'un mètre soixante-dix-sept pour quatre-vingt quinze kilos, qui, bien malgré elle, signalait déjà qu'on n'avait pas affaire à un homme de bureau. Alors, les plus observateurs, après s'être attardés sur ces cuisses galbées, ce torse large et sculpté, ces bras comme des tenailles, ces épaules épaisses, ce cou massif, exploraient un temps ses mains et ses doigts usés : son métier l'avait immanquablement marqué de ses stigmates, et, loin d'en rougir, malgré le jugement des autres, il en était plutôt fier. Ensuite, bien sûr, il y avait cette drôle de chevelure. Outre le noir profond de sa tignasse qu'il avait toujours coupée à la kantienne, gardant sans doute ici les habitudes de sa mère quand il était petit, la tâche blanche sur le devant de ses cheveux attirait immanquablement l'attention. Une dépigmentation du cheveu, en profondeur, qui jetait ce triangle d'albâtre sur cette tête d'ébène. Une maladie bénigne, qui faisait partie de la grande famille du vitiligo et se propageait également le long de ses bras en petites tâches de peau plus claires, sensibles au soleil. C'était déjà beaucoup, il fallait bien l'admettre. Assez, du moins, pour être interloqué par la présence peu anodine de ce jeune homme, qui marquait durablement l'esprit et éveillait la curiosité de tout un chacun. Mais, bien évidemment, cela ne s'arrêtait pas là. Ç'aurait été bien trop simple. Accrochés par cet éclair de lumière déchirant les ténèbres, l'observateur était dès lors absorbé dans sa contemplation silencieuse – mais peu discrète –, du personnage. Son regard s'échouait dès lors sur un visage qui, autrefois, avait sans doute été harmonieux, mais porteur pourtant d'un métissage évident, qui, chez certains, éveillait une animosité évidente. Des yeux gris sombre, presque noirs, légèrement bridés, résolument en amandes, surmontés de cils très épais d'un noir de jais. Il avait un de ces regards naturellement doux et magnanimes, de ces prunelles dans lesquelles on aimait se noyer ne serait-ce qu'un instant, pour en ressortir tout à fait ressourcé. La barre des sourcils, quant à elle, était nette, épilée à la perfection pour laisser apparaître deux sourcils sombres, épais, expressifs et réguliers. Peut-être trop pour être ceux d'un homme classique. On sentait là la marque d'une féminité enfouie, ou, du moins, c'était ce qu'en déduisaient les plus fins psychologues de cette merveilleuse année 1966. Alors, dès lors qu'on avait fini d'observer le haut de ce visage, avec ce front bas léché de mèches blanches, on descendait le long du nez, très légèrement épaté, un peu retroussé, mais dont l'arrête été coupée nette par une vieille cicatrice, un peu rouge, un brin violacée, qui barrait aussi les joues et s'achevait sur les pommettes. Fines, propre, elle n'en soulevait pas moins la peau, créant une légère protubérance, cette surépaisseur qui ne passait certainement pas inaperçue. Pour autant, on ne pouvait pas dire qu'il était défiguré. Tout au plus balafré. Mais, bien heureusement, cela ne gâchait en rien son charme, même s'il fallait prendre le temps de s'y habituer, de détacher son regard curieux de cette blessure qui cachait sans doute une histoire palpitante. On avait presque envie de passer les doigts dessus, effleurer cette peau pas tout à fait blanche, un peu matte et ici, plus particulièrement, teintée de rouge. Car Thomas n'était pas un blanc Kerosien, mais un métis kantien ; sa peau arborait donc une teinte sensiblement différente, un peu plus foncée, sans doute, mais sans pour autant l'être réellement. Somme toute, froide et indescriptible. Mais, pour en revenir à la cicatrice, dès lors qu'on parvenait à l'oublier, on découvrait la finesse des traits, la vivacité du regard, l'harmonie un peu brisée de ce visage qui avait dû être très beau avant l'accident, mais qui, aujourd'hui, tenait du sublime. Le sublime dans l'horreur, sans doute, dans la difformité, la mutilation. Du reste, il y avait cette mâchoire virile, carrée, mais qui ne cassait rien de cette douceur qui imprégnait tout son corps, uniformément, et ses lèvres charnues, d'un rose chaud, un peu marronné, qui appelait à un tendre et langoureux baiser.
Alors, si on devinait son métier, si on devinait les aventures traversées, on pouvait s'imaginer déshabillé ce corps, ou le rencontrer un soir, arborant une chemise ouverte, un décolleté plongeant qui révélait une multitude de cicatrices, parfois lisses, parfois bleutées, parfois brunes, d'autres fois boursouflées… Et animé d'un désir irrépressible, d'une curiosité dévorante, on n'avait envie que d'une seule chose : promener la pulpe de ses doigts sur toutes ces blessures, comme autant de souvenirs qu'on voulait partager…
Histoire
Le jour se levait doucement sur les landes… Étendues givrées en ce milieu d’hiver ; plaines à perte de vue, et, au bout, caché par quelques touffes de conifères qui jetaient leurs grandes silhouettes ombrageuses sur les couvertures de velours vert, l’horizon. Peut-être même une autre contrée, une autre région que Thomas n’avait jamais pris la peine d’explorer. Sa vie était ici, sur ces terres qu’on disait désolées mais que, enfant, il avait peuplé de contes et de légendes, de vie multiples, et surtout de la sienne, qu’il pouvait désormais lire dans la trame irrégulière de cette verdure sauvage, comme un livre ouvert.
Peu de gens avaient eu son enfance, et si le jeune homme avait parfois pensé qu’une vie citadine aurait été plus profitable, aujourd’hui, du haut de ses vingt-six années d’existence dans les landes, il était convaincu du contraire : combien de choses avait-il vécues que les autres ne pouvaient même pas imaginer ? Son enfance avait été unique, et pour rien au monde il ne l’aurait changée. Ses souvenirs, comme autant de petits bonbons aux goûts multiples, craquaient sous ses dents chaque fois qu’il sortait de sa grande ferme maintes fois retapée, prêt à se plonger dans le travail, pour n’en ressortir qu’à la tombée de la nuit.
Dans les landes, il y avait cette vibration continuelle, cette énergie souterraine qui remontait vers le ciel et gorgeait les étendues virides d’une aura mystérieuse. Il avait toujours aimé ces sensations, et, tout jeune encore, il s’aventurait loin du domaine, courait dans ces étendues herbues pour gorger ses poumons de l’air piquant du territoire. Le vent, froid et intense, qui sifflait à ses oreilles, fouettait son visage avec violence… Mais, petit farfadet qu’il était, toujours joueur et débordant d’énergie, il continuait inlassablement cette course contre lui-même, cette course qui le poussait toujours à atteindre ses limites, puis, petit à petit, à les dépasser.
Le Domaine, comme on l'avait toujours appelé par ici, avait été érigé par son arrière-grand-père. Entreprise osée à l’époque, dans les années 1890. Personne, ô grand jamais, n’aurait eu l’idée de s’isoler dans les terribles landes Kerosiennes, qui reliaient, à la frontière, la terre de ses ancêtres aux larges plaines enneigées de Courronneige, propriété du Roi de Galar. Mais, plus encore, ce qui avait étonné tout le monde – en particulier les banquiers qui avaient refusé de financer le projet – c'était la volonté de monter un élevage de Pokémon Dragon, type encore craint et redouté. On avait pu l’accuser de fou, de suicidaire… Mais Mortimer Morgan ne se laissait pas aussi facilement abattre : dans la famille, on ne baissait pas les bras à tout bout-de-champ. On allait au casse-pipe, et on en était fier.
Cette ferme n’avait donc été qu’une petite masure les premières années ; l’argent était surtout parti dans les infrastructures pour assurer un élevage de qualité. D’abord de fiers Duralugons, espèce en voie de disparition sur les terres de Keros, à force de les déraciner de leur milieu naturel pour les faire travailler aux côtés des hommes dans les mines de charbon et les fonderies d'acier… Attirant l’attention des grands chefs d’entreprise, Mortimer n’avait pas eu de mal à tirer recette de son dur labeur et, avec l’aide de quelques mécènes, l’élevage ainsi que la maison s’étaient considérablement agrandis. Ainsi, de père en fils, le Domaine avait survécu à travers les âges ; traversé un siècle, plusieurs décennies pour revenir au père de Thomas, ce jeune homme au sens des affaires aiguisé : reprendre l’élevage lui avait paru comme une évidence. Un moyen de gagner sa vie, de vivre heureux entouré par la nature, et surtout de fuir l’expansion dévorante des grandes villes qui l’inquiétait alors.
Du reste, Thomas ne savait pas grand chose. Son père avait toujours été très secret quant à son passé. Seamus Morgan, à la connaissance de son fils, avait pris le temps de développer l’entreprise et d’élargir ses capacités avec l’aide de son jeune frère qui, quelques années plus tard, était tombé sur le champ de bataille. Ouvrir l’élevage à des espèces populaires en cette première moitié de siècle : de Duralugon, qu’on avait finalement cessé d’élever avec la suspension progressive des mines et des fonderies, on s’était retranché sur des espèces plus appréciées, telles que Coupenotte, Griknot, Drakkarmin ou Draby. Une bonne formule qui avait permis à l’entreprise de redorer son image et de prospérer pleinement, se présentant aux différents Salons de l’Agriculture tous les ans avant la guerre, dans le but de signer quelques contrats, mais aussi de faire connaître le Domaine aux Kerosiens qui ignoraient encore son nom.
Puis, la guerre était arrivée et on avait dû tout revendre ; les œufs avaient été bradés, les jeunes créatures données. Une faillite cuisante se profilait à l’horizon, mais pour Seamus, c’était une nécessité de ne pas laisser les Pokémon disparaître dans la nature ou dépérir. Bien heureusement, le gouvernement Kerosien s’était intéressé au rachat des espèces les plus solides pour servir à l’effort national. L’argent était donc entré dans les caisses de la famille, sans pour autant pouvoir en profiter dans l’immédiat : non, les Morgan étaient partis sur le champ de bataille, laissant leur père dans une demeure désormais bien trop spacieuse pour un seul vieil homme, qui était mort dans les cinq années de guerre civile – sans doute détruit par la solitude.
C’était ce conflit armé qui avait jeté ce voile éternel de silence et de tristesse dans le regard du père ; il avait vu son jeune frère mourir sous ses yeux, et sans doute bien d’autres horreurs qui n’étaient jamais sortis de cet esprit tourmenté. Thomas n’avait pu en observer que quelques réminiscences, les nuits où il se réveillait en sursaut, ou dans la façon dont il les regardait, lui et son petit frère ; le souvenir de sa propre enfance, sans doute, qui lui faisait ressentir sa solitude de grand frère et de fils endeuillé pour le restant de ses jours.
Ce qui l’avait sauvé, c’était sa rencontre avec Kiko Tamura, cette jeune kantienne qu’il avait croisée à Bronswick, peu avant la Seconde Guerre Mondiale. Une réfugiée qui avait d’abord officié dans les régiments en tant que fille de joie, que les hommes appréciaient pour son exotisme, ses longs cheveux de jais et ses grands yeux noirs qui ouvraient sur un monde que peu d’entre eux avaient eu la chance d’explorer. Une femme fière malgré sa fonction, autoritaire et exigeante, qui ne s'en laissait pas compter. Le père de Thomas en était tombé fou amoureux, sans doute sensible à sa beauté sauvage et ses grands airs de général. Au prix de quelques nuits passées ensemble, d'abord payantes puis gratuites, il lui avait fait un enfant et la promesse que, dès que le temps le permettrait – on sentait déjà poindre la Grande Guerre –, ils se marieraient.
L’ancien métier de sa mère, Thomas l’avait appris sur le tard, la vingtaine passée. Ç’avait été un choc, mais il fallait bien admettre que, ni lui, ni son frère Toru, n’avaient réellement connu la Seconde Guerre Mondiale. Alors, qui étaient-ils pour juger ? C’était ses illusions détruites, remplacées par une vision plus lucide du personnage maternel, qui l'avait dès lors poussé à la considérer autrement. Peut-être avec plus de sensibilité et magnanimité… Mais c'était un sentiment léger, presque effacé, qui ne parvenait pas à prendre le pas sur le mépris et la défiance qu'il éprouvait toujours vis-à-vis de sa vieille mère au prunelles d'argent oxydé. L’idée que sa race avait marqué à tout jamais son visage d’enfant puis de jeune adulte l’avait toujours laissé perplexe. D’autant que peu de Kerosiens appréciaient lire ces traits Kantien sur son visage, y retrouvant les désastres de la Grande Guerre. Un handicap comme un autre, que le garçon avait fini par accepter au sein de son groupe d’amis du Hardrock Café, qui avaient su l’intégrer sans qu’il ne soit constamment ramené à ses origines troubles…
Kiko et Seamus s'étaient donc mariés en 1946, répondant à la promesse du jeune homme sur lequel les désastres de la guerre avaient jeté une ombre pesante. Ensemble, ils avaient repris le Domaine, se lançant dans l'élevage des même espèces, dans l'espoir que la guerre n'avait pas, là aussi, changé la donne et désintéressé le peuple kerosiens des Pokémon Dragons. Bien heureusement, l'affaire avait repris son cours sans grand encombre, et tout deux s'étaient isolés dans ces même landes désertiques qui, autrefois, avaient fait germé le rêve du Domaine dans l'esprit d'un arrière-grand-père audacieux et, il fallait bien l'admettre, sans doute un peu fou…
Thomas vit le jour en 1939. Ses premières années, il les vécut dans les bras d'une Kantienne sans le sous, que son père ravitaillait de temps à autres, dès que cela lui était possible, d'amour et de promesses désillusionnées. Kiko n'avait jamais été une mère exemplaire. Ni douce, ni aimante. Une femme qui envisageait ses enfants comme autant d'obstacles à sa liberté. La douceur de l'enfance, la candeur des jeux et l'amour paternel, Thomas ne les connut que six ans plus tard, lorsque toute la famille retourna dans les landes. Toru avait alors trois ans, et c'était un bébé compliqué, tourmenté par les multiples déménagements qu'il avait dû subir encore nourrisson… Thomas, pour sa part, enfant docile mais silencieux, vécut ce changement de vie comme une véritable renaissance. En peu de temps, il apprit à connaître ce père seulement entrevu dans sa plus tendre enfance, et à s'y attacher bien plus facilement qu'à cette mère froide, qui l'avait pourtant élevé seule six années durant.
Sans doute Kiko vécut-elle ce désintérêt comme une trahison. Mais l'enfant qu'il était alors ne se rendit pas compte de ses actes… Pour autant, elle les lui fit regretter toute son adolescence. Sa réaction immédiate fut de resserrer les liens avec son plus jeune fils, le seul pour lequel le père avait accepté un premier prénom Kantien. Alors, à l'époque bien pragmatique, le petit Thomas se jeta à corps perdu dans les bras de son père, le suivant partout, l'assistant à la pouponnière, apprenant à régler les couveuses, l'observant combattre à mains nus quelques éléments récalcitrants… Un père exemplaire, ce super-héros qui l'inspira tout au long de sa jeunesse et fit germer dans son esprit le rêve d'être un jour à sa place, luttant corps et âme dans ces enclos, offrant son amour et son attention à toutes les espèces qui vivaient là, autour d'eux, sur les immenses terres qui entouraient le Domaine.
Si Seamus n'accorda pas tout de suite beaucoup d'attention à son fils, il daigna pourtant, au terme de quelques années, raconter son métier au petit garçon émerveillé, véritablement passionné par l'élevage qu'il voyait se développer, se renouveler progressivement sous ses yeux. Contre l'avis de la mère, il lui apprit comment s'occuper des nouveaux-nés, mais aussi des œufs qui attendaient parfois des mois avant d'éclore… Contrairement à Toru, Thomas était un enfant énergique, têtu et décidé à prouver sa valeur à son père qu'il ne voulait plus jamais voir repartir, craignant l'idée d'une troisième guerre presque autant que les monstres des histoires qu'on leur racontait pour les endormir. Il s'imaginait alors chevalier, montant sur ces fiers dragons, combattant les féroces créatures des landes pour sauver une princesse illusoire, enfermée tout en haut d'une grande tour d'ivoire…! Imaginatif, Thomas l'avait toujours été ; et c'était d'ailleurs une de ses plus grandes qualités. Jamais acculé, toujours des idées pour se tirer de ses mauvais pas. Une combattivité que Seamus appréciait chez son fils pour lequel il ressentait une fierté grandissante, accordant par conséquence beaucoup moins d'intérêt à son autre garçon, froussard, désintéressé des Pokémon, préférant, comme sa mère, passer ses journées dans la maison familiale ou s'aventurer en ville, pour visiter les boutiques dont il ramenait toujours quelque jouet neuf et brillant, que Seamus déplorait.
Thomas, qui avait toujours été un garçon terriblement jaloux, appréciait cette exclusivité autant qu'il haïssait le mépris que lui réservait sa mère. L'amour maternel lui manquait. Seul Toru avait droit à cette douceur qu'il ne trouvait malheureusement pas chez son père enorgueilli, bien trop occupé à offrir toute sa tendresse aux jeunes Pokémon qu'il élevait. Alors, privé de ces caresses, l'enfant s'endurcit pour devenir aussi fort et solide que son père qu'il souhaitait imiter et peut-être un jour égaler.
L'amitié, il l'apprit lorsque Seamus décida pour le bien de ses enfants de les envoyer à Bronswick, en pensionnat, afin de suivre des années de collège tout à fait classiques. Thomas, qui voyait déjà sa vie toute tracée aux côtés de son père, accusa cette décision, contrairement à Toru qui s'en accomoda avec satisfaction. Mais, à bien y réfléchir, le pré-adolescent trouva un certain soulagement dans cet éloignement familial : la fracture qu'il avait toujours ressentie entre ses parents ne cessait de s'approfondir. Désormais, c'était un fossé qui séparait ces deux figures si importantes à leur développement… Le père, pris par son métier, était confronté à la colère permanente de la mère, qui n'acceptait pas que son homme, celui pour lequel elle avait abandonné sa liberté de putain, puisse la laisser moisir dans cette vieille demeure qu'elle détestait presque autant que l'appartement miteux qu'elle avait autrefois occupé, y recevant ses clients. Aussi le menaçait-elle de retourner à Bronswick pour reprendre les affaires, de laisser ses deux enfants derrière elle et de renouer avec sa vie ; sa vraie vie. Des paroles dures que le garçon entendit de nombreuses fois, incapable d'y être tout à fait hermétique et insensible. La colère grondante de cette mère qu'il comprenait de moins en moins, et l'idée d'un abandon prochain laissèrent une blessure indélébile dans son petit cœur tendre d'enfant ignorant des tracas de la vie. La peur d'être confronté au manque, à la solitude, s'installa en lui comme une trainée de poudre. Aussi, réagissant à ces évènements comme tout enfant l'aurait fai, en se terrant dans l'ignorance feinte et le déni, il préféra socialiser au collège, se faire des amis. Entreprise difficile pour un garçon marqué au fer rouge, affublé d'un visage trop étranger pour passer inaperçu aux yeux de ses petits camarades. La douleur d'être différent, de ne pas être assez beau, assez fréquentable pour les autres… Combien de fois Thomas l'avait-il vécue ? Bien assez pour en garder un goût amer.
Les tensions s'apaisèrent lorsque Seamus, pour sauver leur couple et surtout, ne pas faire voler en éclat sa famille, décida de partir pour Kanto pendant les grandes vacances qui séparaient Thomas de la classe de cinquième qu'il redoutait grandement. Les amis ne couraient pas les rues, et il craignait d'être séparé du petit groupe qui avait accepté de lui ouvrir les bras, composé de trois garçons et d'une jeune fille rieuse, se moquant du regard suspicieux que lui lançaient les plus jalouses. Toute jolie, elle répondait au doux nom d'Ayla. Comme tous ses camarades, Thomas pensa la trouver à son goût. Désir mimétique qu'après une vaine tentative, il apprit, non sans une certaine douleur, à déconstruire ; ignorance d'un monde qui lui était encore fermé et inconnu, et que, sans doute, il ne souhaitait pas apercevoir pour l'instant. Le plus solide d'entre eux, Liam, ce grand bonhomme un peu enrobé, vouait une passion dévorante pour la batterie que ses parents avaient accepté de lui offrir. Lloyd, ensuite, aux racines galariennes, ne connaissait que trop bien l'amertume d'être rejeté pour ses origines – il fallait bien avouer que son accent était bien trop marqué pour se fondre dans la masse kerosienne –. Et, pour finir, le gentil et timide Owen, qui plus tard deviendrait la première véritable expérience amoureuse de Thomas : un Kerosien pure souche qui, hors du cadre scolaire, se révélait être un bout-en-train particulièrement attachant. Ensemble, ils projetaient déjà de monter un groupe de rock, cette musique en vogue que leurs parents, de façon égale, détestaient. Du haut de ses onze ans, Thomas était quant à lui encore un peu réservé, peu habitué à ces échanges amicaux, ces accolades bienveillantes, signes d'une camaraderie et d'une sollicitude déjà bien installées. Un plaisir, pourtant, qu'il reconnut et dont il se gorgea les années suivantes, au point d'en devenir tout à fait accro. Aussi, pendant ses vacances à Kanto, plus que découvrir la culture de sa mère dont il n'avait que faire, le garçon partit plutôt en quête du cadeau idéal pour chacun de ses petits camarades. Des années après, chacun avait précieusement gardé les petites babioles offertes par le métis kantien à son retour de voyage, comme des preuves d'une amitié indéstructible.
Les premiers émois amoureux, Thomas les connut loin du cadre familial, mais sans doute trop proche de ce petit frère qui le gênait dans sa liberté fraîchement acquise. Aussi se montra-t-il très secret la quatrième venue, lorsque Ayla jeta son dévolu sur lui, sensible à sa gentillesse, à la douceur dont il faisait toujours preuve – à n'en point douter innée –, et surtout à ses jolis yeux noirs, surmontés de longs cils que chaque battement éclairaient d'une lueur tendre et charmante. S'ils se cachèrent les premiers temps pour feindre un amour transi, le jeune homme eut bien vite conscience du décalage qui se produisait entre ce qu'il avait pu imaginer et la réalité. Il ne savait pas comment expliquer ce sentiment d'insatisfaction qui l'envahissait chaque fois qu'il envisageait les sourires et les caresses amoureuses d'Ayla. Il y avait quelque chose qui manquait, un sentiment de vacuité qui, paradoxalement, prenait toute la place dans cette première aventure amoureuse. Il lui fallut attendre la fin du collège pour résoudre ce problème… Après Ayla, Owen charma son petit cœur qui battait à la chamade lorsque, au terme d'un jeu entre amis, ils se virent forcés de s'embrasser. Un gage qui, ironiquement, lui fit prendre conscience de sa sexualité, ou du moins, l'aida à en effleurer l'idée avant de définitivement l'accepter. La joie du premier véritable amour unit les deux garçons dans des expériences intimes encore timides… Néanmoins, la peur d'être découverts par leurs camarades les paralysait constamment, et la finalité redoutée arriva sans crier gare, un soir de vacances, chez les parents de Liam, où les deux garçons se perdirent dans le fond du jardin, protégés dans leur secret par le voile crépusculaire de la nuit tombante… Surpris par Lloyd qui, fumant sa traditionnelle cigarette à l'abri des regards, tomba sur eux par pur hasard, ils songèrent à fuir et à ne plus jamais se présenter au devant leurs camarades… Mais, bien heureusement, malgré une légère incompréhension et l'étrange atmosphère qui régna dès lors dans le groupe, ni Liam, ni Lloyd, ni Ayla ne désirèrent les chasser de leur petit cercle d'amis. Ce que chacun pensait, chacun le gardait pour lui, et tout le monde pouvait ainsi vivre sa vie comme il l'entendait, sans pour autant craindre la solitude.
Drôle de groupe dont Thomas fut forcé de s'éloigner en décidant de ne pas continuer ses études pour retourner dans le foyer familial, qui, entre temps, s'était changé en véritable champ de bataille. Son retour au Domaine acta la délivrance du père, qui commençait à souffrir de ce climat glacial, ponctué de disputes violentes et régulières. La volonté qu'exprima alors son fils, celle de reprendre l'élevage, le combla de bonheur et scella, de la même façon, l'acte de divorce qui avait déjà été esquissé les années précédentes. Aussi, en quelques mois seulement, Kiko rompit définitivement les liens avec son mari, passa devant le juge, et décida de louer un petit appartement citadin au cœur de Pryderi avec la pension alimentaire de son ex-compagnon. Une rupture qui attrista profondément Seamus, mais dont le chagrin s'estompa avec le temps, notamment grâce au travail et à la formation de son fils qui n'opposa aucune résistances aux contraintes du métier. La véritable douleur se fit néanmoins sentir lorsque Toru, plutôt que le père, choisit d'habiter chez la mère, les reniant des semaines entières avant de daigner passer quelques courts week-end au Domaine. Une séparation que père comme fils vécurent avec beaucoup de difficulté : si Thomas ne s'était jamais très bien entendu avec son petit frère, prendre conscience de cette faille irrémédiable qui les séparait depuis leur plus tendre enfance, dispersa une vague de tristesse dans son cœur. La perte d'un morceau, sans doute, qui se recolla pourtant quelques années plus tard, non sans mal et dans la nécessité.
Seamus et Thomas noyèrent néanmoins leur culpabilité et leurs remords dans le labeur. En quelques mois, le jeune homme s'endurcit. Du haut de ses seize ans, plus que jamais motivé à s'imprégner de tout ce que son père avait à lui transmettre, il réitéra à de nombreuses reprise une demande particulière qui tenait à une vieille promesse que lui avait faite Seamus alors qu'il n'avait qu'une dizaine d'années : obtenir un Pokémon dès lors qu'il serait capable de s'en occuper seul, sans mettre à contribution toute la famille. Seamus céda sans trop protester à cette demande et, un matin d'hiver, mena son enfant dans la grange où s'empilaient couveuses et mères protectrices, veillant coûte que coûte sur leurs œufs qui risquaient de geler. Alors, il offrit à Thomas de choisir parmi toutes les espèces de l'élevage l'œuf qu'il lui plairait de faire éclore et par conséquent, le pokémon qu'il entraînerait par la suite. Choix cornélien qui fut sans doute le plus excitant de sa vie, et qu'il honora en jetant son dévolu sur une coquille esseulée, la madonne étant tombée gravement malade. Une espèce qui était connu pour sa violence et son éducation difficile. Pour autant, Seamus ne fut guère surpris par ce choix audacieux, y reconnaissant bien l'ambition de son fils, et lui offrit l'œuf de bon cœur, lui faisant promettre de veiller sur lui comme la prunelle de ses yeux…
L'éleveur n'eut pas besoin de réitérer l'ordre plusieurs fois : Thomas, malgré sa tendance à foncer tête baissée et à se montrer incroyablement têtu, était un garçon méticuleux et très sérieux. Aussi appliqua-t-il toutes les leçons de son père pour mener l'œuf à l'éclosion… La petite dragonne qui en sortit, vouée à grandir considérablement pour devenir un monstre particulièrement imposant, fut gâtée du doux nom de Narwa, que le jeune homme avait trouvé dans un livre d'aventure. Son comportement étonna autant le père que le fils : timide, extrêmement réservée, elle contrastait avec les autres Drakkarmin bagarreurs. À croire qu'elle était née dans le mauvais corps, et d'ailleurs, chaque fois qu'un jeune Mucuscule la fuyait, effrayé par sa terrible allure, la dragonne venait dissimuler sa gueule contre ses jambes de son maître, se cachant du monde extérieur. Une honte de son apparence que Thomas connut quelques années plus tard, et pour laquelle, à ce moment-là, il se montra compréhensif et consolateur, lui répétant sans cesse ô combien lui, son dresseur et meilleur ami, la trouvait magnifique.
Narwa boudait souvent lorsque le jeune homme qui, malgré sa formation, n'avait pas abandonné l'idée de garder contact avec son groupe d'amis, retournait en ville et plus précisément au Hardrock Café, leur point de repère. Seamus acceptait de bon cœur ces petites escapades hors du domaine, imaginant qu'une fille devait l'attendre en ville, lui, ce grand gaillard dont la musculature commençait à se développer franchement à force d'effort physique et de travail individuel. Un physique très marqué qui surprit ses camarades les premières fois qu'il les revit au terme d'une invitation timide. Owen, en particulier, se montra très réservé quant à à ce changement : leur rupture ne s'était pas faite en très bon termes. Mais, bien heureusement, chacun apprit à mettre de l'eau dans son vin, et le petit cercle d'amis renaquit de ses cendres pour bientôt se changer en groupe de musique, ce qui valut à Thomas l'envie d'apprendre la guitare et, plus tard, la guitare basse électrique…
De courtes parenthèses, des week-end entre amis qui par leur douceur contrastaient avec la dure réalité du travail au domaine, exigeant. Seamus demandait à son fils d'être polyvalent, toujours énergique et motivé au sortir du lit. Des réveils avant les premières lueurs du jours, Thomas en avait soupé. Et, malgré l'habitude, ces contraintes lui pesèrent un temps, avant de s'apaiser avec la fierté qu'il ressentait chaque fois que son paternel le gâtait d'un compliment ou d'un sourire sincère.
Si le jeune homme rendit de temps à autres visite à sa mère, c'était avant tout pour s'assurer de sa bonne santé et pour lui prouver qu'il était heureux, passionné malgré une vie exclusive avec son père. Kiko s'en montrait toujours déçue, et ne lui accordait qu'un mépris plus grand, sous l'œil dépité de ses deux fils qui, à ces âges avancés, se rejoignaient désormais sur un point : leur mère n'avait jamais été quelqu'un de facile, et peut-être leurs parents n'auraient-ils pas dû se rencontrer… Toru se montrait plus souriant et ouvert avec ce grand frère qu'il avait trop longtemps détesté et envié. Peut-être ce changement tenait-il principalement au fait qu'il avait lui trouvé sa voie : alors âgé de seize ans, le petit frère qui s'était toujours considéré comme un vilain petit Couaneton rêvait de journalisme et de télévision. Reporter. Thomas, jeune homme bienveillant et à l'écoute, l'encouragea à progresser sur ce chemin, malgré les protestations de leur mère qui ne semblait pas trouver ce choix professionnel profitable. Un comportement qui déplaisait tant à Toru qu'au bout de quelques mois passés à supporter ses sautes d'humeur, il avait décidé de revenir au Domaine pour chacune de ses vacances. Une période de félicité dont Thomas garda d'excellents souvenirs.
Il y eut une parenthèse dans son apprentissage : un blanc de trois ans lorsque le glas de la majorité sonna. Appelé au service militaire, Thomas s'exécuta docilement : son entraînement physique contribua à rendre cette année moins désagréable qu'il ne l'aurait pensé, et ce fut étrangement au cours de ces longs mois qu'il développa un esprit de leader qui le distingua considérablement de ses camarades et lui valut une excellente appréciation une fois le service achevé. Tout fier, il retourna au Domaine et reprit la fin de son apprentissage, enorgueilli et peut-être trop confiant pour que tout se déroule sans encombre.
Le désastre prit racine dans une violente dispute entre lui et son père, travaillant dans l'enclos des Incisaches. C'était l'été ; une chaleur insoutenable… Toru était à l'étage, enfermé dans sa chambre ventilée, le nez plongé dans ses cours d'Université. Une discussion banale pour en arriver à des cris déchirants. La révélation d'une sexualité qui marqua le père au fer rouge de la honte et de la déception. Thomas, sûr de lui, avait pensé que c'était le bon moment pour lui en parler ; il s'était de toute évidence trompé. Les insultes fusèrent, les menaces aussi, et une femelle en couvée, effrayée par ces éclats de voix, fut prise d'une soudaine folie explosive. Alors, toute la colonie se déchaîna. Pris au beau milieu de cette bataille inégale, Thomas perdit ses moyens et l'intervention de son père, qui le protégea d'un assaut qui lui aurait sans doute coûté la vie, ne lui valut qu'une large estafilade sur le visage, quelques côtes cassées, et de nombreuses griffures sur le reste du corps. Seamus ne fut pas aussi chanceux. La solide mâchoire d'un Incisache se referma sur sa jambe et broya ses os. Narwa, qui prenait du bon temps dans les parages, fut alertée par les cris de son maître, et intervint pour ramener les dragons au calme, se montrant plus effrayante que jamais. Mais le mal était fait, et seuls ses rugissements d'inquiétude tirèrent Toru de son travail. Il descendit quatre à quatre les escaliers de la demeure et, sortant en trombe à l'extérieur, découvrit l'étendue des dégâts avec horreur. Aidé de ses propres Pokémon, il tira père et frère du danger de l'enclos toujours surveillé par la Drakkarmin folle de rage et rongée par l'inquiétude, et se hâta d'appeler les urgences de Bronswick avec la ligne de téléphone que Seamus et Kiko avaient fait installer quelques années plus tôt. En une petite heure, un taxi volant d'urgence se posa sur les terres du Domaine, et embarqua les deux blessés qui avaient déjà perdu conscience, l'un se vidant de son sang malgré un garot posé en toute urgence, l'autre terrassé par la douleur de ses multiples fractures.
Le réveil fut difficile, pour Thomas. Sous l'emprise de la morphine, il lui semblait percevoir le monde par le trou d'une serrure… Les sons se répercutaient comme autant de lames tranchantes qui intensifiait une migraine comme il n'en avait jamais eu. Les infirmiers ne voulurent rien lui dire dans un premier temps. Personne ne pipait mot. Et, harassé par une fatigue inconnue, il retombait bien souvent dans une léthargie écrasante sans avoir eu le temps de poser la moindre question. Néanmoins, après un jour de vapeurs obscures, il parvint à rester un peu plus longtemps éveillé, la panique le gagnant à mesure que les souvenirs revenaient à lui. En apercevant son frère, qui veillait à son chevet, il attrapa sa main pour la serrer dans la sienne, non sans éprouver une douleur déchirante au niveau de la poitrine. Ce fut après cet échange silencieux que Toru lui donna des nouvelles de leur père, toujours en soin intensif, mais sauvé d'une mort qui avait pourtant failli l'emporter. Malheureusement, sa jambe, elle, n'avait pas survécu. Narwa les avait sauvé à temps de la catastrophe ; les secours étaient arrivés au bon moment… Mais malgré le garrot sans doute mal posé par le jeune Morgan, Seamus avait perdu trop de sang et sa jambe avait immanquablement commencé à se nécroser. L'amputation était alors apparue comme la seule solution pour les médecins. Cette nouvelle atterra Thomas. Comme son frère, il savait parfaitement ce que cela signifiait ; l'élevage, c'était fini. Définitivement fini. Avec une jambe en moins, que pourrait-il faire ? Impossible. Il demeura longtemps muré dans un silence douloureux, et lorsque Toru lui parla de ses propres blessures, de ses trois côtes cassées, mais surtout des plaies profondes qu'avaient laissé les griffures, il n'en prit pas tout de suite conscience. Ce ne fut qu'en se levant pour la première fois, quelques jours plus tard, qu'il se confronta à cette terrible réalité : lui qui n'avait jamais vraiment aimé son visage était désormais affublé d'une balafre qui le barrait sur toute sa largeur. Pris de terreur, il se sentit chanceler… Toru le rattrapa juste à temps, et il s'effondra contre lui, incapable de calmer ses tremblements convulsifs. Défiguré. Il n'avait que vingt-quatre ans. Lui, défiguré, à son âge. Mais que lui restait-il donc, si ce n'était les regards obliques des passants, les remords et la culpabilité ? L'étreinte de son frère le ramena pourtant au calme et à la raison. Peut-être lui demanda-t-il s'il était monstrueux. Toru sut lui répondre par des mots méticuleusement choisis qu'il lui restait toujours son regard, et qu'au fond, l'important était qu'il soit en bonne santé. Dès que ce fut possible, le jeune homme, soutenu par son petit frère, rendit visite à leur père encore en coma artificiel. Qu'il se réveille un jour était loin d'être évident. S'il était tiré d'affaire sur le papier, son sommeil, d'un point de vue extérieur, était terriblement inquiétant. Kiko passa quelques jours plus tard, armée de son air hautain, d'une froideur inégalée. Elle resta quelques temps au chevet de son ex-mari, puis s'inquiéta de la santé de son fils aîné, et surtout de ce visage qui, selon elle – et Thomas fut bien surpris de l'adoucissement et de l'amour maternel qu'il lui sembla alors entendre dans sa voix – ne s'était pas pour autant départi de son charme. Depuis des années, c'était la première fois qu'il retrouvait les bras de sa mère. Un peu de douceur au milieu de tout ce malheur.
Avec le temps, Seamus trouva la force de se tirer d'affaire. La nouvelle de son amputation le laissa longtemps mutique, mais la joie de revoir son fils bel et bien vivant, quoiqu'un peu amoché, lui donna le courage de se relever de cette énième épreuve, sans doute la dernière. Il fit promettre à Thomas de ne pas laisser tomber leur entreprise : après tout, il lui avait appris tout ce qu'il savait. Désormais, son fils était capable de prendre la tête du Domaine. Des économies, il y en avait. Pour un employé, de l'aide, des réaménagements. Le jeune homme, touché par la confiance de son père et envieux de le rendre fier alors que, la dernière fois qu'ils avaient parlé d'avenir, il l'avait tant déçu, jura de respecter sa demande.
Bien sûr, ce ne fut pas aussi simple. D'abord, il lui fallut attendre que ses blessures guérissent. Et, ensuite, que le traumatisme s'en aille. Et ce fut, à n'en point douter, le plus difficile. Incapable de retourner dans l'enclos des Incisaches, incapable de faire comme si de rien n'était. Effrayé, horrifié chaque fois qu'il essayait de franchir le pas. Soutenu par un vieux collègue de son père, ce fut ce dernier qui eut l'idée de vendre les créatures de cette espèce. Recommencer à zéro, couper le problème à la racine. Thomas, après une longue hésitation, accepta, non sans se traiter de tous les noms d'oiseau. Son frère, qui décida de rester avec lui au Domaine le temps qu'il faudrait, fut bien heureusement là pour le rassurer et lui redonner confiance en lui. Ce ne fut pas une mince affaire, et avec le retour de leur père dans la demeure, quelques mois de maison de repos plus tard, le moral des troupes n'était toujours pas au beau fixe. Aussi Seamus décida-t-il de quitter définitivement le Domaine pour s'installer dans une petite maison surveillée de Glenn, dans ces quartiers pour personnes à mobilités réduites… Ce fut un véritable déchirement pour Thomas ; un échec supplémentaire qui pesait sur sa conscience. Il fallut que père et fils se perdent dans une longue discussion pour remettre les comptes à zéro : non, ce n'était pas de sa faute. Ce jour-là, c'était lui, Seamus, qui s'était emporté pour une révélation qu'il aurait dû lui faire ni chaud ni froid. La faute, elle pesait sur ses épaules. Et il s'excusa à son tour, un nombre incalculable de fois. Il lui fit promettre, à nouveau, de ne plus se flageller inutilement, et de venir lui rendre visite à Glenn autant de fois que possible.
Voilà comment c'était fermé une longue parenthèse ; celle d'une vie. Voilà comment il s'en était ouverte une autre ; celle de Thomas. Les premiers temps, le Domaine connut un cruel déficit. Pendant plus d'un an, son frère qui ne s'était pourtant jamais soucié de l'élevage, avait décidé de mettre ses études en suspens pour lui prêter main forte ; sauver l'affaire, à tout prix. Pour remplacer les Coupenottes, Thomas avait décidé d'introduire au sein du Domaine un petit groupe de Verpoms. Créatures placides, dociles, ce fut en prenant soin d'eux qu'il reprit confiance en lui et retrouva du plaisir dans son travail. Le soutien de Narwa, plus que soulagée de retrouver son maître en un seul morceau, eut également une grande place dans son rétablissement. Et, une fois par semaine, Toru encourageait son frère à se rendre en ville, pour y retrouver ses amis du Hardrock Café. Chacun y était allé de son mot doux et, ensemble, ils avaient décidé une bonne fois pour toute de s'entraîner pour se produire sur la scène ouverte de leur petit bar favori, de plus en plus fréquenté. Reprenant sa vieille basse, le jeune homme y découvrit dès lors un remède efficace à son stress et aux dernières réminiscences de la catastrophe. Le Hardrock Café fut aussi son moyen de socialisation numéro un lorsque Toru repartit de son côté ; c'était autour d'un verre qu'il rencontrait hommes et femmes aux personnalités plaisantes. Retrouvant foi en son charme naturel, il osait se lancer dans quelques aventures sans lendemain, et, un peu plus tard, dans des relations plus sérieuses qui, malheureusement, s'achevaient toutes par une rupture en bonne et due forme, et ce pour un seul et même motif : les contraintes irréductibles de son métier. Un mal pour un bien, sans doute, que le jeune homme préférait ne pas conter à son père, qu'il visitait de temps à autres, sur un week-end, appelant alors quelques éleveurs de confiance en renfort. Sa mère, quant à elle, n'avait pas tardé à reprendre son comportement abject habituel. Et, désireux de vivre ses aventures au grand jour, Thomas se sentit le cœur à lui parler de sa sexualité, sans chercher à préparer le terrain. La vieille femme acquiesça faiblement et changea de sujet la seconde qui suivit. Prenant cette réaction pour un assentiment silencieux, et dans le pire des cas, pour une indifférence tout à fait assumée, Thomas ne s'aventura pas plus loin sur ce terrain accidenté. Bien sûr, il avait déjà abordé le sujet avec Toru lorsque celui-ci lui avait demandé des explications sur le comportement surprenant des Incisaches au moment du drame. Lui aussi avait acquiescé un long moment avant de lui souhaiter le meilleur pour sa vie future, précisant néanmoins qu'il avait un peu de mal à comprendre ce genre de chose. Le jeune éleveur n'avait pas trouvé utile d'insister. Personne ne pouvait forcer son frère à être enthousiaste sur ce point et, d'ailleurs, il n'avait certainement pas besoin de faire acte de complicité là où il ne lui demandait qu'un respect mutuel et pudique.
Ainsi, petit à petit, la vie reprenait son cours. Oui, peu à peu, Thomas avait trouvé ses marques. Et aujourd'hui, du haut de ses vingt-six ans, il se sentait enfin à sa place, établi, heureux de tout ce qu'il avait pu accomplir. Bien sûr, le bon vieux temps lui manquait. Parfois, il lui semblait même que les disputes de ses parents faisaient cruellement défaut à son quotidien apaisé. Ses amis n'avaient pas changé ; leur nombre s'était même agrandi. Il se produisait toujours au Hardrock, déchaînait les foules le temps d'une soirée. Il avait presque appris à aimer son visage balafré, cultivait ce petit air sauvage et mystérieux qu'il pouvait lui donner…
Bref. Il avait encore du chemin à parcourir, mais la vie idéale n'était plus bien loin. Encore quelques pas, quelques efforts, un brin de chance, et il pourrait peut-être l'effleurer, espérer la saisir… Mais il fallait rester modeste. Surtout. Modeste, car le destin, au fond, n'en faisait toujours qu'à sa tête.
Votre pseudo – Alex Âge – 19 ans Comment avez-vous trouvé le forum ? –
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Jeu 21 Jan - 1:26
+1 on ne sait jamais
Easter Morane
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Easter Morane
Jeu 21 Jan - 2:11
Pendant que je souhaite la rerebienvenue à Orkas, rerebienvenue Alex, comme ça pas de jalouses
Tu m'as hype avec ce perso ces derniers jours alors j'ai hâte de voir ce que ça va donner ! Ça nous fait déjà deux daddies, on attend patiemment le troisième
Invité
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Jeu 21 Jan - 11:02
Salut, toi.
Tu sais déjà l'amour inconditionnel que j'ai pour ce beau Thomas. D'ailleurs tu as vu ? Je me suis connectée sur Rohann rien que pour toi. N'est-ce pas une belle preuve d'amour, ça ?
Je connais déjà plutôt bien ce grand gaillard mais j'ai malgré tout très très hâte de lire sa fiche. Ce début de caractère est prometteur, tu m'as un peu laissé sur ma faim mais je te fais confiance pour me satisfaire le moment venu.~ De toute façon, je suis incapable de ne pas tomber sous le charme de tes personnages.
Bon courage pour ta fichette !
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Jeu 21 Jan - 21:52
Merci à vous deux, mesdames Et surtout merci à Sysy pour ses idées de premier Pokémon ! Un choix qui a été fait dans l'illégalité car Pokémon évolués, mais bon ~
Professeur Chardon
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Professeur Chardon
Jeu 21 Jan - 21:52
Le membre 'Thomas Morgan' a effectué l'action suivante : Lancer de dés
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Professeur Chardon
Sam 23 Jan - 12:46
Félicitations !!
tu es validé(e) !
PETIT COMMENTAIRE
Anw, quelle joie de valider ce beau Thomas. J'ai beau connaître le personnage, j'ai vraiment apprécié lire sa fiche même si tu ne cesses de dire que ton histoire est mal écrite Ca a été un réel plaisir de la lire, et je t'avoue même que je n'arrêtais pas de rafraîchir la page pour lire les ajouts avant même que tu me dises avoir posté ... c'est grave docteur ?
Thomas est vraiment un amour. Pourtant, il a connu des choses pas joyeuses, que ce soit les conflits permanent de ses parents, un certain rejet de sa mère, l'accident dans l'enclos des Pokémon ... Ca lui a forgé son caractère, certes, mais il mérite tellement qu'on prenne soin de son petit coeur ... Enfin, je dis ça, mais je ne laisserais personne d'autre s'en occuper à la pmace, donc ...
Comme je t'ai dit en PV, j'ai beaucoup aimé ce schéma familial qui change de l'ordinaire. Et même si la mère paraît horrible aux premiers abords, je la trouve attachante comme tout l'entourage de Thomas. Même des personnages un peu "secondaires" apparaissent super intéressants et approfondis et pour ça, je te tire mon chapeau.
Je suis ravie que ma petite Drakkarmin t'ait plu et j'espère te satisfaire autant avec mes trois propositions ... J'ai un peu le trac, mais nous verrons bien ! En tout cas, je t'attends avec Rohann pour un petit tour au HardRock Café~
Lorsque Thomas a décidé de vendre tous ses Insisache, toutes les bêtes sont partis ... sauf ce petit Coupenotte. Souffrant d'une ataxie profonde, personne n'a souhaité s'embarrasser d'un Pokémon incapable de faire trois pas sans manquer de se ratatiner au sol. Le vieil éleveur prêtant main forte à Thomas à ce moment-là lui proposa de l'euthanasier, mais Thomas n'a pas pu s'y résoudre. Coupenotte, malgré son handicap, est une vraie petite boule d'énergie. S'il ne tanguait pas autant, il serait sûrement une pile électrique sans fin. Il est également un vrai petit pleurnichard, pleurant à grosses larmes à chacune de ses chutes. A-t-il vraiment mal, ou le fait-il seulement pour attirer l'attention de Thomas, difficile à dire... Il a beaucoup d'affection pour Thomas et Narwa, qu'il considère presque comme ses parents.
GriffeGros'YeuxMorsureQueue de Fer
Bébécaille
Niv. 5 - Mâle - Bonheur 0
Thomas a retrouvé ce pauvre bébé sur le pas de sa porte, un beau matin. Enfermé dans une cage et accompagné d'une lettre, la créature semblait mourir de froid. En lisant le courrier, Thomas a appris qu'un Dresseur dépassé par le caractère de son Bébécaille n'a pas été capable de l'assumer, et qu'il a préféré confier la créature à un spécialiste ... Et Thomas n'as pas mis longtemps à comprendre le problème. Bébécaille est une forte-tête, désobéissant et provocateur, qui ne paraît pas accepter l'autorité. Il fait ce qu'il veut, quand il veut et n'en déplaise aux autres. Néanmoins, l'éleveur est certain qu'avec le temps, il parviendra à se faire une place dans le coeur de Dragon, qui a très sûrement connu bien des labeurs au cours de sa courte vie ...
ChargeGros'YeuxAbriDracosouffle
Mucuscule
Niv.5 - Femelle - Bonheur 0
C'est en rendant visite à son père que Thomas est tombé par hasard sur cette Mucuscule complètement desséchée sur le bord du chemin. Son pronostic vital était engagé et si elle a failli ne pas survivre, les efforts des infirmiers Pokémon lui ont permis de passer à côté du casse-pipe. Et puisque c'est Thomas qui l'a ramené ... c'est à lui que les vétérinaires ont confié Mucuscule pour la suite. Malgré sa mollesse permanente et son air un peu idiot, la jeune créature est attachante. Elle s'émerveille d'un rien et est très demandeuse de contact, même si le mucus enveloppant son petit corps n'est pas des plus sain. Elle adore grimper sur l'épaule de Thomas et observer le monde depuis sa hauteur. Quelque peu envahissante, il n'est pas rare qu'elle rejoigne son dresseur dans sa douche, juste pour profiter du jet d'eau chaude lui donnant des impressions de pluie diluvienne.
ChargeEcumeVol VieQueue Poison
Professeur Chardon
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Professeur Chardon
Sam 23 Jan - 12:46
Le membre 'Professeur Chardon' a effectué l'action suivante : Lancer de dés
'Dé Charme Chroma' :
Professeur Chardon
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Professeur Chardon
Sam 23 Jan - 14:05
Test RP
rang A
Voici ton sujet de test RP pour prétendre au Rang A !
"Ce matin, Thomas a eu la mauvaise surprise de constater un gros trou dans le grillage de l'enclos des Verpom. Et en comptant ses bêtes, il réalise que l'une d'entre elles manque à l'appel ! Elle n'a pas pu aller bien loin, mais il faudrait la retrouver avant qu'il ne lui arrive quelque malheur."
J'attends dans ce test de voir comment Thomas se comporte et se fait obéir de ses Pokémon. Pas besoin de forcément jouer au gros dur, Thomas a sûrement sa propre méthode et c'est avant tout sa personnalité qui doit ressortir.
Ton test RP devra faire minimum 1000 mots. Poste-le à la suite de ta fiche !
Invité
Invité
Sam 23 Jan - 17:25
Les landes, à l'aube, avait ce petit quelque chose de magique. Le froid du nord piquait les joues et le vent, glacial, brûlait les yeux. L'herbe gelée craquait délicatement sous les pieds, et l'odeur de la rosée, fraîche, gonflait les poumons d'une vitalité nouvelle.
Test RP
C'était armé d'un bonnet et d'une grosse veste en cuir noir, celle qu'il revêtait parfois les soirs où il se rendait au Hardrock Café, que Thomas était sorti ce matin-là. Il était dimanche, un jour sacré qui permettait généralement aux Kerosiens de prendre un peu de repos pour repartir du bon pied le lendemain. Mais le métier d'éleveur n'offrait pas cette possibilité. C'était un travail à l'année, et il était interdit de faiblir. Thomas, en reprenant les rênes du Domaine, était tout à fait conscient des inconvénients de la profession. Pour autant, ce n'était pas quelque chose qui lui faisait peur. Forcené du travail, le jeune homme appréciait toujours ses réveils aux aurores : ne disait-on pas que le Monde appartenait à ceux ce qui se levaient tôt ? Le jeune dragonnier avait tout à fait cette impression lorsque, après un petit déjeuner copieux, il mettait pour la première fois de la matinée le nez dehors. Les landes, à l'aube, avait ce petit quelque chose de magique. Le froid du nord piquait les joues et le vent, glacial, brûlait les yeux. La première demie-heure, il n'était pas rare d'entendre Thomas toussoter et renifler dans ses enclos ou ses différentes granges, où il stockait victuailles et fourrages pour les Pokémon. La solitude ne le dérangeait guère ; il était habitué à faire sa petite vie de son côté, désormais. Suite au départ accidentel de son père, deux ans plus tôt, il s'était accoutumé au silence royal que lui imposaient ces matin de travail, dans le froid et la pénombre. Au fond, ce n'était pas désagréable. Une présence extérieure l'aurait sans doute troublé dans son réveil progressif : un peu soupe-au-lait, le métis kantien avait parfois un peu de mal à s'extirper de ses rêveries profondes. Il fallait donc attendre que le monde de la nuit le laisse enfin tranquille pour qu'il se sente enfin en pleine possession de ses moyens. Et, les jours où il se sentait le cœur lourd, agacé par cette solitude écrasante, il appelait à lui sa fidèle Narwa, qui dormait tranquillement dans le fourrage de la grange principale. La dragonne, qui appréciait habituellement les grasses matinées, acceptait pourtant de lui tenir compagnie. Son maître comptait à ses yeux autant qu'un frère – et peut-être même un petit père d'adoption, celui qui l'avait élevée –. Alors, se tirer de la chaleur de la paille un peu plus tôt qu'à l'accoutumée ne lui apparaissait pas comme un terrible sacrifice.
Mais, depuis quelques jours, Thomas n'était plus seul sur le Domaine. Son frère lui avait fait le plaisir de lui rendre visite pour une durée indéterminée. Lassé de la vie citadine, il était venu se gorger de l'énergie sauvage des Landes. Autant lui que Thomas avaient besoin de ce grand bol d'air frais de temps à autres pour se sentir bien dans leurs peaux d'enfants élevés en pleine nature. Toru, depuis l'accident, se montrait doux avec son frère. Ces deux, qui ne s'étaient pourtant jamais bien entendus dans leur jeunesse, apprenaient désormais à se connaître. C'était un monde de sentiments et de souvenirs communs à réécrire ensemble. Mais, petit à petit, leurs efforts réciproques portaient leurs fruits, et désormais, Thomas pouvait dire sans rougir que son petit frère était sans doute la personne qui comptait le plus à ses yeux. Après tout, ils avaient vécu la même enfance, cabossée par les disputes de leurs parents. Et, autant l'un que l'autre, ils savaient que la vie dans les Landes n'avait pas toujours été facile.
Aussi, ce matin-là, Toru lui emboîta le pas et redécouvrit, après quelques années de vie déconnecté des Landes, les joies d'une aube de janvier. L'herbe gelée craquait délicatement sous les pieds, et l'odeur de la rosée, fraîche, gonflait les poumons d'une vitalité nouvelle. Lui souriant gentiment, Thomas lui fit signe de le suivre. Le silence environnant, seulement troublé par quelques cris de Pokémon, plus ou moins lointains, était propice au partage :
▬ Je dois changer le fourrage des Verpom. Les pins sont humides, en ce moment, et j'ai peur qu'ils prennent froid. Tu veux venir m'aider…?
▬ À ton avis ? Tu crois que je me suis levé pour rien ? Il est cinq heures, Thomas.
L'éleveur eut un petit rire gêné, et, pour manifester sa reconnaissance, passa gentiment son bras gauche autour des épaules fines et étroites de son petit frère. Alors, il fit "non" de la tête, et n'ajouta pas un mot, guidant Toru et les dernières vapeurs de rêve qui hantaient encore son esprit sur le chemin de la grange. Une fois arrivé, il déverrouilla la grande porte en bois ferré, fit coulisser les différents loquets et pénétra dans l'intérieur relative sec et chaud de l'immense bâtisse. Tatônnant contre le mur en pierre sèche, il finit par effleurer du bout des doigts un petit interrupteur qui alluma une lumière jaune, diffuse et grésillante, dispersant la pénombre qui traçait dans les points les plus obscurs des silhouettes fantomatiques. Réveillée par cet éclat lumineux, Narwa poussa un long grognement rauque qui résonna entre les murs de la grange. Il y eut quelques lourds craquements, un gémissement plaintif, quelques coups de queue, et la dragonne, devenue massive avec l'âge, s'extirpa de la paille pour rejoindre à pas pesants les deux hommes. Riant de bon cœur, Thomas alla à sa rencontre et la flatta de quelques caresses, appréciant ses mitaines qui lui offraient un contact plus doux avec la créature :
▬ Bonjour ma grande. Tu as passé une bonne nuit…? Tu es couverte de paille. N'oublie pas de t'ébrouer un peu pour t'en débarrasser.
Grognant de mécontentement, Narwa ne manqua pas d'obéir à son dresseur… Projetant des brins entiers de foin sur son frère et lui, qui éclatèrent tout deux d'un rire franc. Alors, Thomas déposa un petit baiser sur la museau de sa chère Drakkarmin, coutume qu'elle attendait tous les matins avec impatience. Les deux Morgan remplirent finalement deux grosses brouettes de fourrage propre et sec, ouvrant en grand les portes de la grange pour les faire rouler à l'extérieur. Narwa les suivit de près, et une fois dehors, poussa un long bâillement guttural qui résonna dans la nuit. Le dragonnier éteignit la lumière, referma la bâtisse pour ne pas y faire entrer le froid, et entraîna tout ce beau monde dans son train-train matinal, habité d'une joie communicative.
La parcelle des Verpoms étaient un peu éloignée de la maison familiale. À vrai dire, Thomas avait longtemps cherché le coin idéal pour offrir un refuge digne de ce nom à ces fragiles créatures. Les cloîtrer avec d'autres espèces n'aurait sans doute pas fait bon ménage. Aussi, il avait investi cette petite pinède, à dix minutes de marche des premiers enclos. Un endroit tranquille, où s'épanouissaient de nombreux Pokémon oiseaux. Dans de petites cabanes, qu'il avait construites de ses propres mains, il déposait un fourrage que les Pokémon dragons appréciaient, et les gâtaient tout les jours de leur nourriture favorite, qu'il leur apportait à midi pétante, sans faute. Généralement, les Verpoms, très timides, se cachaient pour la plupart dans les forêts lorsqu'il pénétrait leur domaine. Mais, en le reconnaissant, ils roulaient tous à sa rencontre et piaillaient d'impatience, avides de recevoir quelques mots doux et caresses bienveillantes. Alors, Thomas faisait les comptes : il y en avait six en tout. Trois femelles, trois mâles. Et quelques œufs en incubation, que chacun avait caché dans les buissons ou enterré dans l'humus source de chaleur de la pinède. Ce matin-là, comme tous les matins, ils ne tardèrent pas à pointer le bout de leurs nez… Ou plutôt leurs petits yeux curieux qui brillaient dans l'obscurité. Toru resta à l'écart pour ne pas les effrayer, et Thomas se lança dans le décompte habituel, avant de rater un battement : étrange. Il manquait la plus jeune femelle. Mais où était-elle donc passée…? Expliquant le problème à Toru, ils prirent la décision de changer les fourrages et de la chercher en même temps dans toute la parcelle… Mais même avec le flair développé de Narwa, ils ne retrouvèrent aucune trace de la créature. Bien embêté, Thomas était prêt à refaire le tour une autre fois lorsque le cri interrogateur de sa Drakkarmin le rappela à l'ordre. Plantée devant le haut et solide grillage qui quadrillait la zone, la dragonne donna quelques coups de museau au-dessus d'un trou béant : si la Verpom était introuvable, sans doute cette brèche devait-elle avoir un lien avec sa disparition. Étonné, le jeune homme passa une main bien embêtée dans sa mèche blanche qu'il rejeta en arrière :
▬ Un problème ?
▬ Regarde. Elle… Est sans doute partie par là. Il laissa peser un silence saturé de pensées vagabondes. Mais ce qui m'étonne, c'est que les Verpom ne sont pas des fuyards… Au contraire. Ils apprécient les petits espaces, et ceux-ci ne présentent aucun signe de mécontentement ou de lassitude. Je n'arrive même pas à comprendre comme elle a pu trouer le grillage, en réalité. Elle est encore jeune, et elle manque de puissance.
Tout aussi perplexe que son grand frère, Toru aussi les épaules, impuissant. Ils résolurent bientôt de partir à sa recherche : après tout, peut-être n'était-elle pas partie bien loin…? Et puis Thomas suspectait qu'il y ait autre chose derrière tout ça. Aussi prit-il le tend de solidifier à nouveau le grillage, pour dissimuler un tant soit peu la brèche, avant de faire demie-tour, près à s'enfoncer dans l'épaisseur nocturne qui régnait sur les Landes à une heure pareille.
À sa ceinture, le dragonnier attrapa sa lampe torche, mais aussi la Pokéball de son nouveau compagnon qui lui causait bien du souci : jamais il n'avait vu créature plus butée que celle-ci, c'était dire ! Thomas n'aurait jamais pensé qu'un simple Bébécaille – même si, bien sûr, ce n'était pas l'espèce qu'il connaissait le mieux – puisse lui mener une vie aussi infernale. Sicil avait été déposé devant sa porte, quelques jours plus tôt. une lettre était posée sur le haut de sa cage : de la main d'un soit-disant dresseur qui n'avait su qu'en faire et qui avait entendu parler du Domaine dans un bar de Bronswick. Sur ces lignes tracées à l'encre noire, qui avait légèrement bavé avec l'humidité, un nom : Sicil, que Thomas avait décidé de garder pour plus de commodité, un âge, trois mois, et une explication du comportement point par point. Refus d'obtempérer, violence, provocation… Tout autant de jolis mots qui annonçaient un magnifique programme. Thomas soupira en avisant la pokéball d'acier froid dans la pomme de sa grande main. Toru tapota son épaule et osa lui donner son avis sur la situation :
▬ Fais-le sortir. Tu ne vas pas le garder enfermé toute sa vie, de toute façon. Que ce soit aujourd'hui ou demain, il faudra bien que tu apprennes à le faire obéir.
Le dragonnier acquiesça et remonta non sans une pointe d'appréhension le ressort de l'objet de capture, sous le regard inquisiteur de Narwa et de son frère. Alors apparut la créature, sur laquelle le jeune homme se pencha, soutenant son regard fendu et méprisant :
▬ Je sais que tu ne m'aimes pas beaucoup, Sicil. Mais regarde : je ne suis pas là pour te rendre la vie dure. Tu vois : je te laisse aller librement avec nous. Alors… Tiens toi tranquille, d'accord ?
Le petit dragon remua vivement la queue de colère et de frustration, et lorsque Thomas osa poster une main sur son museau, il fit mine de le mordre, néanmoins rappeler à l'ordre par sa voix dure et autoritaire, ainsi que le grondement dissuasif de Narwa. Aussi se laissa-t-il toucher, puis caresser, et céda-t-il à quelques grognements appréciateurs, décrochant un petit sourire à son nouveau dresseur qui le complimenta et lui donna l'autorisation de se défouler dans l'herbe gelée de la Lande, ce que le petit Bébécaille ne se fit pas répéter deux fois. La Drakkarmin, comprenant le regard insistant que lui adressa son maître, s'engagea dans un petit jeu de course-poursuite avec lui, à la fois pour le garder à l'œil, mais aussi tenter d'établir une amitié, un dialogue. Avec le temps, la situation s'améliorerait : Thomas avait réussi à mater l'entièreté de son élevage. Ce n'était certainement pas un simple dragonneau qui allait le mener par le bout du nez. Il adressa un petit sourire reconnaissant à son frère et tout deux, abandonnant les brouettes remplies de fourrage humide devant la pinède, emboitèrent le pas aux deux prédateurs, bien décidés à retracer le chemin de la Verpom disparue...
Thomas fut le premier à remarquer un semblant d'écrasement de l'herbe à partir de la brèche, mais, comme il l'exprima à voix haute, ce n'était pas les traces d'un Verpom qui aurait roulé à toute allure dans la nuit. Plutôt celles d'un mammifère, de type rongeur. S'accroupissant pour les étudier plus précisément, Thomas fronça un peu les sourcils :
▬ Toru. Ça t'étonnerait si je te disais que c'est un Rongrigou qui a enlevé Verpom…?
▬ Pas vraiment. Ça me semble… Assez cohérent. Ah ! Voilà nos marathoniens qui reviennent !
Le rugissement amusé de Narwa, grande joueuse, retentit dans la pénombre, et son camarade de jeu, les écailles gonflées de vitalités, s'arrêta devant son dresseur qui s'autorisa de nouvelles caresses, bien décidé à tester une nouvelle fois son autorité naissante sur la créature :
▬ Sicil, mon beau. Regarde. Il lui montra du doigts les différentes traces qui avaient écrasé l'herbe : celles d'un corps relativement lourd, et d'une queue qui avait trainé dans la boue. Si tu acceptes, on va faire un jeu, tout les deux. Tu vois ces traces…? Tu pourrais nous aider à les suivre ? Et si tu y arrives, si tu fais bien ce que je te demande, je te donnerai des baies ce soir. Celles que tu aimes, en plus grande quantité.
Roucoulant en songeant à cette heureuse perspective, le Bébécaille sembla un instant hésiter. Mais, comme attendu, la gourmandise triompha de l'esprit contradictoire de la créature. Aussi, remuant sa petite queue pleine d'écailles, il renifle les zones abîmées par le passage du suspecté Rongrigou, et s'élança dans la plaine, à pleine vitesse, laissant à peine le temps aux garçons de le suivre.
Leur petit pisteur les mena à quelques bruyères, surmontées d'un bouquet de pins plus petits que la moyenne. Il ne leur fallut pas longtemps pour entendre les piaillements plaintifs d'une Verpom terrorisée, cachée sous un petit buisson épineux. Soupirant de soulagement, Thomas sourit largement à Sicil, qui fit quelques tours sur lui-même, très fier d'avoir accompli sa mission, et se pencha au-dessus des ronces, qu'il écarta avec prudence pour quérir la créature frissonnante. Elle était en état de choc, et la pomme dans laquelle elle s'était réfugiée était désormais grignottée par endroits :
▬ Te voilà, ma jolie. Eh bien, on dirait que tu es tombée dans un get-apens. Ne t'inquiète pas, on va arranger ça une fois rentré à la pinède…
Mais, avant qu'ils ne puissent lever le camp pour retrouver le Domaine, un couinement déchirant se fit entendre du haut d'un pin. Narwan hérissa ses piques, imité par Sicil qui fit claquer ses écailles. Un énorme Rongrigou sauta lourdement au devant de Thomas, bien décidé à récupérer sa prise que, de toute évidence, il avait confondue avec une pomme classique. Désigné comme un terrible voleur, le jeune homme se trouvait menacé. Aussi, dans un élan de courage – et très certainement pour satisfaire son désir d'en découdre – Sicil se posta au devant de son dresseur.
Rongrigou se sentit évidemment menacé et se prépara à un assaut qui ne tarda pas à venir, en effet : le Bébécaille lança un draco-souffle particulièrement puissant qui le dissuada de s'approcher, mais qui ne fit qu'accentuer sa rage de vaincre. Le gros mammifère décida donc à son tour de passer à l'action, s'élançant mollement vers le petit dragonnau qui, pétrifié de terreur, sentant toute son audace l'abandonner, demeura immobile face au danger. Alors, prenant les choses main, Thomas ordonna à Narwa d'intérvenir : hors de question que Sicil soit blessé dès sa première sorite ; il ne s'en remettrait pas et accuserait le coup. La confiance serait perdue :
▬ Narwa ! Draco-Queue, et ne l'épargne pas. Ça commence à faire !
Plus alerte et mobile que son adversaire, la dragonne, réagissant au quart de tour, s'élança vers ce dernier et lui asséna un coup de queue tournoyant particulièrement violent qui projeta le Rongrigou sur un tron de pin, quelques mètres plus loin. La créature, plus que sonnée, tomba complètement vidée de son énergie au pied de l'arbre, sous le rire amusé de Toru qui avait toujours trouvé les ripostes de Narwa très comiques – sans doute parce que quand elle passait à l'action, sa force semblait un poil de démesurée vis à vis de l'opposant. Sicil piailla d'admiration et vint se réfugier entre les pattes de la dragonne. Thomas se rapprocha de sa partenaire, gardant Verpom contre sa poitrine, et flatta de caresses sa peau rugueuse :
▬ Allez, on rentre. Je ne sais pas vous, mais je commence à avoir un peu froid…! Et puis nous avons Verpom à soigner.
La dragonne acquiesça de concert avec Toru, et Bébécaille vint se frotter contre ses jambes, réclamant un peu de réconfort et d'attention. Attendri, le jeune homme se pencha sur lui et laissa courir ses doigts sur ses écailles :
▬ Ne t'inquiète pas, mon beau. Tout est une question de temps. Tu verras, toi aussi tu deviendras fort comme Narwa. Je te jure de faire de mon mieux pour tenir cette promesse.
@SYSY D'AMÛR
Merci beaucoup pour tes supers choix Sysy d'amûr et t'inquiète pas pour le test rp. Je suis juste une sale flemmarde en ce moment…
Avec un test Rp aussi qualitatif, je ne peux pas te refuser ce rang A, c'est amplement mérité ! Félicitations à toi, j'ai adoré le rapport que Thomas entretient avec ses Pokémon. Pas besoin d'être un gros dur pour se faire obéir des Dragons, bien au contraire.
Sur ces mots cette fiche est officiellement validée, je la déplace