Morgan Carter

L’année de ses sept ans vit Morgan réviser ce qu’il savait de sa famille. Pourtant sa vie avait bien commencé. Né à Galar auprès de parents aimant, recevant un pokémon de chacun à l’âge de cinq ans quand il prouva être capable de s’en occuper et sautant de joie en en recevant un troisième de son grand-père. Mais tout n’est jamais ce que prétende les adultes, plus encore aux yeux d’un enfant.
Ses suspicions naquirent quand son grand-père le fit sortir de la maison un après-midi, alors qu’entre ses parents le ton montait. Ce n’était pas la première fois, même si cela restait une action relativement rare de leur part. Mais ce jour-là le ton n’avait cessé d’escalader et malgré les paroles rassurantes de son grand-père, Morgan avait eu peur. C’était la première fois qu’il avait peur. Non pas d’une situation, mais de ses parents. La première vraie dispute de ses parents, là où les cris venaient laisser de futures cicatrices dans l’esprit, là où les cris l’atteignaient malgré les bras protecteurs de son grand-père et la présence rassurante de ses pokémons ; laissa un souvenir indélébile à Morgan.

Il marcha sur des œufs les jours qui suivirent, craignant que la maison dans laquelle ils vivaient ne soit en fait que quatre murs sur une fondation instable. Heureusement la situation revint au calme et le comportement de ses parents retourna à la normal, permettant à l’enfant de se détendre malgré les murmures traître de son esprit. Il refusa de les écouter et bien mal lui en prit. Car après une semaine d’accalmie, une nouvelle dispute éclata et cette fois-ci son grand-père n’était pas là pour le protéger.
Jamais ils ne levèrent la main sur lui, mais dés lors qu’ils haussaient la voix, Morgan s’enfuyait dans sa chambre.

Contrairement à beaucoup d’enfants ou d’adultes, ce n’est pas en apprenant à connaître ses pokémons qu’il se rapprocha d’eux, mais c’est en apprenant à le connaître que ses pokémons se rapprochèrent de lui, avant qu’il ne leur ouvre son cœur et y dévoile sa peur et sa peine.
De ses trois pokémons, Surt, le malosse, était probablement le plus agressif envers tout ce qui terrifiait son jeune maître et n’hésitait pas à grogner et tenir à l’écart les sources de sa détresse. Banshee, malgré sa faiblesse en tant que fantyrm solitaire, avait le caractère pour compenser son manque de puissance. Plus jeune que Morgan, elle se comportait pourtant souvent comme celle devant prendre soin de lui, surtout dans ses moments de détresse.
Et alors venait Vali, le ponyta de galar et pokémon offert par son grand-père. Là où les deux autres pouvaient se montrer relativement agressif envers ceux qu’ils considéraient être la cause de la détresse de leur dresseur, d’un accord tacite Vali restait en arrière pour veiller à ce que leur jeune maître ne reste pas seul.


Morgan fixait la feuille innocemment posée sur son bureau comme si elle l’avait personnellement insulté. Les mots écris dessus se brouillaient à mesure que le temps passait, en formant de nouveau qui le forcèrent à fermer les yeux.
Derrière lui ses trois pokémons l’observaient avec inquiétude alors que du haut de ses treize jeunes années il prenait la première décision importante de sa vie. L’horloge tiquait lentement là où elle était accrochée au mur et il savait pour l’avoir regardé il n’y a pas si longtemps que dans quelques minutes il serait minuit.

C’est silencieusement qu’il marcha sur le parquet, attrapant le sac à dos qu’il avait rempli et caché sous son lit en attendant l’heure. Gentiment il caressa un à un ses pokémons avant de les faire rentrer dans leur pokéball qu’il accrocha à porté de main.
Quand il passa la tête par la porte, le couloir était plongé dans le noir mais de la lumière passait sous la chambre de ses parents et il pouvait entendre des chuchotements agités s’en échapper. Sachant parfaitement qu’ils ne l’entendraient pas, Morgan quitta sa chambre et referma sa porte derrière lui comme il s’était longuement entraîné à le faire. Puis sans un regard en arrière, il rejoignit toujours silencieusement la fenêtre de la cuisine après avoir récupéré ses chaussures. Sa mère la laissait toujours légèrement ouverte puisqu’elle faisait face à la forêt et que celle-ci était réputée pour abriter beaucoup de pokémons dangereux. Par conséquent ils n’avaient jamais eu à craindre les voleurs.

Mais ce soir ce fait arrangeait bien Morgan qui lança la pokéball de Vali par la fenêtre pour que ce dernier lui éclaire la zone. Il attendit un instant pour étudier son cheminement qui devait être fait en silence et commença son escalade du comptoir. Il laissa tomber son sac à dos que Vali rattrapa et inspira profondément avant de sauter.
Il grimaça en atterrissant, ses chevilles qui avaient prit le plus gros du choc protestant contre ce qu’il leur faisait subir. Il attendit de longues secondes pour voir si il y allait avoir du mouvement dans la maison mais aucunes lumières ne s’alluma et le silence perdura. Il fit alors rentrer Vali dans sa pokéball et remit son sac à dos son épaule avant de partir, jetant un dernier regard vers la maison qui l’avait vu grandir.


À treize ans on a aucune idée de ce qui peut nous arriver dehors, seul. Pas même Morgan et son côté plus mature n’auraient pu prétendre s’attendre à ça. Les premiers jours furent les plus durs pour lui, encore inconscient des dangers le guettant et des difficultés que ses provisions s’amenuisant allaient amener. Il rôda à Kickenham comme une âme en peine durant les premiers jours, ravalant sa fierté et son manque de connaissances pour observer et imiter. Il chargeait Banshee de voler quand Surt détournait l’attention en semant la zizanie. Vali, fidèle à son poste, restait auprès de leur jeune dresseur qui, les jours glissants, se laissait de plus en plus entraîner dans la réalité de ne pas avoir de toit et de ressources.
Sa prudence était telle qu'elle frôlait la paranoïa, aussi n'osa t-il pas chercher un journal pour se renseigner si oui ou non une alerte pour enfant disparu avait été lancé. À chaque fois qu'il apercevait l'uniforme des autorités il fuyait aussi vite que possible, désespéré de ne pas retourner dans cette parodie de famille que son père, sa mère et lui jouaient depuis plusieurs années maintenant...

Apparut alors un homme. Bien plus grand que Morgan, même si aux yeux de l’enfant les adultes étaient tous plus grand que lui, il portait une élégante veste camel qui complimentait sa peau pâle et ses cheveux chocolat. Il observait Morgan avec un regard doux et lorsqu’on regardait ses yeux miels chaleureux et qu’on entendait sa voix inquiète…
Le Morgan d’aujourd’hui aurait un sourire mauvais avant d’éclater la gueule de la personne, une vengeance face au traumatisme du passé. Et le Morgan du passé, celui dont les jours d'innocence étaient comptés, accepta la main tendue par cet homme. Le lendemain, aux premières lueurs de l’aube, il ne restait plus rien de l’enfant à Galar.





Le plus dur après sa fuite ne fut pas de savoir où il se trouvait. Pour ça il lui suffisait de savoir lire et dieu merci le savait-il. Non le plus dur fut quand le manque commença à ce faire sentir. Les mois qui suivirent furent probablement les pires de sa vie et au vu des dernières années qu’il avait passé c’était dire à quel point il souffrait. Surt, Banshee et Vali l’avaient cachés dans une grotte à flanc de montagne et se relayaient pour prendre soin de lui.
Quand il se jugea prêt à quitter leur cachette sans risquer de terrifier la moitié des gens qu’il croiserait, cela faisait trois mois que ce qui était appelé par les journaux ‘La Tragédie du Manoir Bloom’ avait eu lieu. Banshee avait dérobé les journaux des trois derniers mois au jour le jour pour qu'il puisse se tenir au courant des nouvelles de son départ... flamboyant. Après que l'incendie ai été éteint, bien trop de corps avait été retrouvé, et avec eux, la découverte d'un cercle de trafic d'enfants qui chauffa les plumes des médias avant que du jour au lendemain la une des journaux change du tout au tout.

Il n'était pas compliqué de soupçonner l'influence des nobles dans cette affaire, mais le fait que le trafic ai été révélé aux yeux du publique avait retiré un poids du cœur de Morgan. Il n'avait pas regardé le décompte des morts, il ne voulait pas savoir combien de jeunes n'avaient pas pu s'enfuir à temps et avait péris par son acte.
Morgan était à peu près serein en rejoignant la civilisation après que Surt ai dérobé trois pokéballs pour qu’il puisse les emmener avec lui. Mais il restait quand même très prudent, ne sachant pas si il était connu des services de police.

Les jours se succédèrent sans accros, permettant à Morgan d’apprendre de Keros et de ses habitants sans avoir à chercher la moindre signification cachée derrière des paroles innocentes. Il avait encore des jours de rechutes plutôt brutal, mais en soit le temps lui permettait de panser ses blessures.
Il obtint par la suite un travail qui lui permit de louer un appartement. Bronswick n’était pas la ville idéale pour lui, lui rappelant trop Kickenham, mais ferait l’affaire le temps qu’il stabilise sa situation. Étant encore mineur, seul son apparence mature lui évitait nombre de questions gênantes, bien qu’il ait du fouiner un peu pour se créer des faux papiers.

Il rejoignit par la suite un groupe de dresseur pour entraîner leurs pokémons ensemble et noua des liens avec l’un d’entre eux en particulier, un dénommé Daniel. Qui aurait cru qu’il deviendrait son garde fou bien des années plus tard ? Pas lui. Ni personne même.

Mais tout irait bien pour l’année à suivre.


Morgan était âgé de 16 ans depuis quelques mois maintenant quand sa vie bascula de nouveau. Il rentrait de son boulot et il commençait à ce faire tard, à tel point qu’en arrivant dans le quartier résidentiel où il habitait il n’y avait personne qui parcourait les rues.
À peine avait-il fait deux pas dans son appartement qu’une main couvrit sa bouche pour couvrir son cri quand au même moment l'aiguille d'une seringue s'enfonçait à la base de son cou. Il se tordit pour envoyer un haut coup de pied à son agresseur, heureux d'avoir prit des cours de combat durant cette année. Ses yeux croisèrent ceux de la personne et son sang se glaça dans ses veines.
Malgré les terribles brûlures qui le défigurait, Morgan reconnu sans mal Arthur. Derrière lui il y avait un groupe d’homme vraisemblablement près à en découdre mais ils n’intéressaient pas Morgan. Le jeune homme tituba quand un vertige fit vaciller sa vision et ses yeux se fixèrent sur la pokéball que tenait Arthur par automatisme.



Daniel, réveillait pas ses voisins, avait suivit le mouvement de foule et fixait la scène avec horreur mais ne faisait pas demi-tour pour autant. Au contraire, il sortit de la foule en entendant les forces de l'ordre approcher, ignora la gueule écumante de Surt et l’immobilité spectrale de Banshee pour courir en direction de Morgan.
Toute l’horreur de la soirée pouvait être entendu dans les sanglots mourants du jeune homme et vu dans le corps brisé de Vali. Quand des ordres donnés par delà la foule furent lancés dans l'espoir d'écarter les civils, Daniel sortit de sa torpeur horrifique pour se saisir du bras de Morgan et le forcer à se relever en libérant son corvaillus de sa pokéball. Malgré la résistance qu’imposait son compère, Daniel le surpassait niveau force physique à cause des blessures et du produit qu'on lui avait injecté.

« Il faut partir Morgan ! » siffla Daniel en forçant son bras par dessus son épaule.

La police ne tarderait pas à franchir la foule et il était hors de question qu'il les laisse apercevoir Morgan ou un seul de ses pokémons. Malheureusement il ne pouvait rien faire pour Vali et espérait que les officiers s'occuperait du corps du pokémon avec respect. Enfin le dresseur cessa de lutter et il parvint à les faire monter sur son corvaillus, fuyant la scène avant qu'on ne puisse réellement retenir leurs visages dans le chaos.

Cette soirée fut la dernière que Morgan considéra comme la phase normale de sa vie.


Morgan ouvrit difficilement les yeux après une nouvelle nuit possédé par les cauchemars. Il pouvait entendre la voix de Daniel à l’extérieur de la chambre et grimaça en se massant la gorge. Il avait merdé.
Daniel rentra à se moment dans la chambre, les cernes sous ses yeux trahissaient sa fatigue et si un regard pouvait tuer, Morgan serait mort sur l’instant.

« Je suppose que tu te souviens de cette nuit. »

Pour seule réponse, il détourna le regard et fixa intensément la couverture. Oui, il se souvenait.



Il revint au présent et soupira en relevant la tête. Daniel était assit au bord du lit et son visage était entre ses mains, signe évident de détresse chez lui. C’était le premier incident.

Le suivant survint après que Daniel ai passé les deux dernières semaines à le stalker pour s’assurer qu’il ne ferrait pas de connerie. Au bout des deux semaines, il avait décidé que Morgan était assez stable pour être seul. Grosse erreur. Debout devant le miroir de la salle de bain, il observait son reflet avec une intensité malsaine quand une voix insidieuse s’immisça dans son esprit.
Son esprit assimila la voix à son reflet et son premier réflexe fut de le détruire. Il envoya donc tout naturellement son poing dans le miroir, détruisant ainsi son reflet. La douleur qui irradia sa main par la suite fut la conséquence de son acte et c’est comme ça que le retrouva Daniel, assit au bord de la baignoire en train de retirer les morceaux de miroir de sa main.

Dire que Daniel ne fut pas content serait un euphémisme. Mais c’est ce caractère et cette détermination à le pousser à vivre qui tira Morgan de sa spirale auto-destructrice. Ça ne ce fit pas en quelques jours, ni même en quelque mois. Il fallut deux ans de présence constante pour qu’il fasse son deuil complet et sorte de ce cycle destructeur.


Quand Morgan atteignit réellement ses dix huit ans, il fit de nouveau modifier ses papiers. Malgré l’insistance de Daniel pour qu’il reste avec lui dans son appartement, le dresseur avait besoin de se retrouver et quitta Bronswick dés qu’il le put. Malgré son jeune âge, son apparence physique le laissait entrer là où il voulait sans problème. 1M85 et de long cheveux bleu nuit ondulés, le tout accompagné de sa nouvelle mauvaise habitude : la cigarette.
Daniel n’avait pas été content mais avait accepté ça. Tout plutôt que l’enfer des dernières années. L’année de ses dix huit ans fut ce qu’on peut appeler une année charnière pour lui. Il partit s’installer à Pryderi, la ville des jeunes. Une ville qui, avec ses gangs tentant de s'imposer, l'amusait un peu trop pour que ce soit sain. Il ne repartit pas dans la légalité, car la légalité l’avait bercé dans un faux sentiment de sécurité où il avait baissé sa garde. Et voir le résultat que ça avait donné ne lui donnait pas envie de recommencer alors même que la mort d’Arthur aurait du lui offrir un apaisement logique.

Il rentra tête baissé dans l’univers sombre de Pryderi. Il fit la rencontre de diverse personne et ensemble ils créèrent leur propre gang. Ça ne dura pas longtemps, juste le temps pour les différents membres le composant de trouver leur voie. Morgan ne les empêcha jamais de quitter le groupe, et au bout d’un an il ne resta plus que lui et un autre membre. C’est ce membre qui lui parla d’un nom, qui lui murmura ce qui ce préparait dans l’ombre.
Morgan n’avait pas sa place dans la lumière, lui et ses pokémons préféraient rester en alerte dans l’ombre, aussi accepta t-il l’offre de son dernier compagnon, officialisant la dissolution du gang en même temps.

Les Sealg étaient petits au début, puis ils ont su s'affirmer et s'imposer. Mais Morgan après quelques années commençait à s'ennuyer et à s'agacer, car certains petits gangs marchaient sur ses plates bandes et il ne pouvait définitivement pas les gérer à lui tout seul. C'est à ce moment là qu'un des bras droit du boss lui proposa quelque chose : une base d'opération pour satisfaire son côté territorial, mais en retour il serait en charge de veiller à la sécurité de ce qui se trouvait dans le sous-sol de la boîte. Après s'être assuré de ce que c'était, Morgan accepta le deal et organisa ses propres activités au sein de la boîte de nuit.
Que ce soit son trafic de drogue, les pokémons braconnés ou autre, Morgan tissa son réseau et échappa habilement aux autorités durant toutes ces années. La seule chose qu'il ne tolérait pas était le trafic d'êtres humains et détruisait quiconque avait le malheur de tremper là dedans.

Au jour d’aujourd’hui, on connaît Mr. Carter comme le boss de VIBRANCE, une boîte de nuit tendance à l’atmosphère sensuelle et sombre qui attire les amateurs de frissons. On dit tout bas que tout n’est pas légal là bas, mais aucune contrôle n’a jamais pu le prouver.
Et de l’autre côté on connaît Morgan, vieux membre des Sealg dont le visage reste inconnu mais dont le lanssorien sert à faire peur aux enfants la nuit. Un fantôme dans ce groupe spécialisé en braconnage.