A wild Campy appears ! [ft. Jules]

A wild Campy appears!

Aujourd'hui, Campanella se hâta de quitter la salle de cours dès le retentissement de la sonnerie : et oui, notre garçon avait quelque chose de prévu de la plus haute importance ! Enfin, ce n'était pas si important. Dans les faits, rentrer chez lui cinq minutes plus tôt ou plus tard ne changerait rien et trainer sur le chemin du retour avec les copains serait, pour la plupart des gens dans une situation similaire à la sienne, une décision bien plus raisonnable. Simplement, son oncle avait promit de lui ramener un nouveau livre, en vue de ses bons résultats à l'école récemment, et le collégien de première année n'avait qu'une hâte : voir quel genre de bouquin ce serait ! Dans son impatience il n'avait su se sortir cette terrible question de sa tête durant la journée, aussi voulait-il naturellement mettre fin à cette attente interminable dès que possible.

C'est pour ça que son cartable fut rangé vitesse grand-V dès que le professeur acheva leur dernier cours de la journée et, qu'après avoir saluer tout le monde (la politesse, c'est quand même important) l'adolescent se trouva à traverser les couloirs à grandes enjambées. Bon, en fait des camarades lui tinrent la jambe sur le chemin, curieux de savoir ce qui le pouvait le rendre si pressé pour une fois, mais le jeune homme parvint tout de même à leur fausser compagnie et être dans les premiers à voir la sortie du bahut. Jamais le portail du collège ne lui sembla si brillant ou si beau symbole de liberté, jamais il ne se sentit si léger une fois dehors, la vie était belle... Enfin, seulement durant cet instant où le jeune garçon n'avait pas encore prit la peine de regarder autour de lui. Il n'était clairement pas prêt pour ce qui suivit.

Cet élève, il l'avait déjà aperçu dans le couloir. C'était un des "grands" (il avait quoi... deux ans de plus ?) aussi Campanella ne lui avait jamais adressé la parole mais voilà, dur d'ignorer l'existence d'un individu aussi singulier dans leur petite bourgade. Bref, qu'importe son avis (ou manque d'avis) sur le rouquin, reste que c'était un collégien comme lui. Cela étant dit, il était normal donc pour le garçon de se sentir concerné lorsqu'il aperçu cet élève se faire kidnapper. Quoi, conclusion hâtive ? Et non ! Parce que le pauvre tenait la main d'un Hypnomade or, étant originaire de Kanto, Campanella connaissait bien ce type Psy : on disait aux enfants dès leur plus jeune âge de se méfier d'eux, sous peine de se faire hypnotiser et emmenés on ne sait où. Il ne pouvait pas laisser cet inconnu subir ce destin sans rien faire.

" - Hé, toi, l'Hypnomade, lâche-le !!" interpella t-il en fonçant vers le dit type Psy. Dans sa hâte Campanella ne songea pas à appeler le moindre de ses Pokémon, alors concluons-en que peut-être les humains aussi peuvent effectuer l'attaque Charge. Soit ça, soit il espérait que son injonction surprenne le Pokémon-criminel et le fasse fuir ou, du moins, qu'elle attire l'attention des autres. Quoi qu'il en soit, le gamin ne montra pas la moindre hésitation à passer à l'offensive pour défendre ce garçon qu'il ne connaissait ni d'Eve, ni d'Adam, et dont il ne pouvait d'ailleurs pas trop être sûr du genre au vu de la longueur de sa tignasse, mais qu'importe que ce soit un garçon ou une fille il ne méritait pas de se faire agresser en pleine rue par ce Pokémon de pevers... Pas que Campanella connaisse la définition de ce dernier mot.

A wild Campy appears!

Visiblement, les attaques Charge d'humain ne valait pas grand-chose... A moins que ce ne soit Campanella qui soit trop court sur pattes ? Mais ça, le principal concerné ne le remarqua pas vraiment : dans sa tête, il avait clairement l'ascendant sur son adversaire (ignorant la façon dont il se serait rétamé si le type psy l'aurait esquivé) et c'est bien pour ça que ce dernier implorait sa merci. Oui, les couinements bizarres, ça devait être ça. Ou alors il pétait une durite. Quoi qu'il en soit, si le garçon pourrait ressentir quelques remords à avoir brusquer ce pauvre Pokémon de nulle part, il lui suffisait de se rappeler qu'il s'agissait d'un Hypnomade pour que toute culpabilité disparaisse et qu'il voit son acte comme légitime. Ce n'était pas son camarade qui allait le contredire, vu le manque d'expression de son visage le pauvre devait être encore sous le choc...

" - Ça va ?" demanda le gamin, se détournant quelques instants de "l'agresseur" pour se concentrer sur le rouquin. Est-ce qu'on venait de l'appeller un... Sauveur ? Oui, bon, ça faisait plaisir mais c'était quand même sacrément embarrassant pour notre petit Campanella; Il n'avait pas fait grand chose, quoi ! D'ailleurs peut-être le garçon aurait commencer à se poser des questions sur l'absence d'une réplique de la part du grand méchant kidnappeur, si on ne lui avait pas attrapé le poignet et enjoint à courir fissa. Il n'y avait pas besoin de le répéter pour que le Kantonien suive le mouvement, bien sûr, même s'il n'avait pas la moindre idée d'où son aîné pouvait bien l'amener. Il était juste rassuré à l'idée qu'il n'ait pas pu l'interpeller comme ça pour rien. Qui sait, peut-être qu'il avait sous-estimé le pétage de plomb du Hypnomade et ils avaient bien fait de déguerpir ?

Quoi qu'il en soit, ce n'est qu'une fois qu'ils parvinrent à prendre de la distance de l'entrée du collège -et du Pokémon bizarre- que Campanella fit un effort pour que son camarade lui lâche le poignet, le laisse s'arrêter reprendre son souffle quelques instants. Si on lui avait dit qu'il aurait eu le droit à une séance de sport après les cours, il aurait pensé à s'échauffer avant bon sang !

" - D-dis, je pense qu'on est tranquille là, non ? On a dû le semer... " parvint-il finalement à déclarer, entre deux halètement. Mais peut-être que cela ne rassurerait pas son camarade ?

" - Sinon t'inquiète pas, j'ai des Pokémon pour nous défendre s'il revient nous embêter ! " déclara t-il avec beaucoup de confiance " Alors- euh, du coup, tu me raconter ce qu'il s'est passé ? C'la première fois que je vois un Hypnomade, y'en a pas dans le coin normalement si ?"

Pour illustrer ses propos et être sûr que le rouquin soit en confiance, il lui montra même une Pokéball tout droit sortie de sa poche. La curiosité mais aussi une pointe d'inquiétude se lisaient clairement sur le visage de l'adolescent : c'est que c'était pas bon signe si des bestioles pareilles commençaient à traîner près des villes, pas du tout ! Et même admettant qu'il ne s'agisse que d'un spécimen, il y avait fort à craindre qu'une personne mal-intentionnée en soit le propriétaire et rôde donc dans le coin. Il fallait être quand même un détraqué pour avoir un Hypnomade dans son équipe, quoi. Bref, même si son camarade n'avait pas de réponse à lui donner ce n'était pas d'une grande importance, car Campanella se ferait probablement suffisamment de films dans sa tête pour allimenter le PokéWood pour les quarante prochaines années.

A wild Campy appears!

Campanella ne sembla pas prendre personnellement le ton monotone de son interlocuteur, ou alors n'y prêtait-il juste pas attention. La remarque sur la non-nécessité de Pokémon pour se défendre le fit sourire, quand bien même il doutait d'être si fort que ça ! Quoi qu'il en soit, il voyait un peu plus clair dans l'affaire au fil des explications du rouquin : l'agresseur était connu de ce dernier, donc... Enfin, un agresseur pas méchant apparemment ? Campanella ne comprenait pas trop quel besoin son camarade aurait de l'esquiver, alors, Puis voilà qui lui fait la morale sur pas se fier sur les apparences et tout le blabla, alors qu'en attendant c'était quand même lui qui l'avait sauvé.. Malgré son regard pour le moins dubitatif, Campanella décida de mettre ses questions de côté tandis qu'il répliqua :

" - Ben on m'a toujours dis c'était dangereux ces bestioles... "

Et la meilleur défense, c'était l'attaque ! Enfin bon, il croisa les bras l'air boudeur mais n'insista pas plus. Après tout ils avaient plus urgent, c'est-à-dire trouver une solution pour cette histoire d'Hypnomade : ils pouvaient toujours trouver une nouvelle cachette au rouquin mais, n'étant pas là depuis si longtemp, Campanella ne pouvait s'en vanter d'en avoir. Il ne pouvait pas non plus le ramener chez lui car, même s'il trouvait une très bonne justifications pour accueillir le rouquin, il y avait de forte chance pour que sa tante refuse tout de même de le laisser passer la porte.

" - Mais du coup on peut faire quoi si on peut pas le battre ? L'enfermer ? "

Campanella retourna à ses réflexions quelques instants avant que cette dernière question réthorique remonte au cerveau :

" - Mais oui ! Si tu as pas d'endroit où te cacher, on a qu'à trouver un endroit où le coincer ! Comme ça il ne gênera personne puis si on pense à le nourrir ça va, non ? "

A le voir sourire gaiement, on pourrait croire qu'il avait l'idée du siècle. Dans les faits, Campanella n'avait juste pas encore réfléchit au côté pratique de son plan. Après tout réfléchir d'avantages à la question ne fit que le rendre confus.

" - Le plus simple c'est une Pokéball mais il appartient à quelqu'un, ce truc ? Parce que faudrait juste prévenir son propriétaire qu'il t'ennuie, dans ce cas non ? "