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Keros FORUM POKEMON · ANNEES 60 · AVATARS 200*320 · PAS DE MINIMUM DE LIGNES
En Novembre 1965, Keros fête ses 30 ans. Désormais libre de l'égide de Galar, la région se remet péniblement de deux guerres, et la jeunesse a envie de tourner la page. Sa liberté, elle la trouve autant dans l'activisme que dans des loisirs innocents. Les combats de Pokémon, en phase pour devenir la discipline phare à Keros. La coordination, l'élevage et le métier de ranger ont également le vent en poupe. Une organisation criminelle profite de cette mode pour s'enrichir grâce au braconnage et le gouvernement ne semble pas concerné par la crise écologique et économique imminente.Lire la suite
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Le bébé est pour bientôt. Il suffit de voir la forme du ventre de maman, la pauvre a l'air sur le point d'exploser. Les docteurs disent que tout va bien, que dans un mois tout au plus, il devrait naître. Oliver est ravi, il a hâte, mais il a aussi peur. D'un côté, il se réjouit à l'idée d'avoir un petit frère, il aime les enfants et il a hâte de pouvoir le tenir dans ses bras, jouer avec lui quand il sera plus grand et lui lire des histoires. De l'autre, l'annonce du genre du bébé a eu l'effet d'une pierre sur ses épaules.
Un autre garçon, il sait ce que ça veut dire. Il se fait remplacer, il n'y a pas d'autre mot.
Ce n'est pas la faute du petit. Lui ne fera que naître. Alors en dépit de sa jalousie, Oliver sait qu'il l'aimera. Mais ses parents... c'est une autre histoire. Il se doute que s'il fait part de ses craintes, on le traitera d'égoïste. On lui dira qu'il est immature d'être jaloux d'un bébé et qu'il est naturel qu'un nouveau-né prenne plus d'attention que lui. Ils n'ont pas totalement tort... mais le gouffre dans l'estomac d'Oliver ne disparaît pas pour autant. Il suppose que grand-mère, elle, au moins, s'intéresse à lui. Enfin, elle s'intéresse à ce qu'elle croit qu'il est, mais au point où il en est, il ne peut pas exactement faire le difficile. C'est la seule personne qui le regarde - qui le regarde vraiment maintenant que ses amis sont partis.
Il fait un peu de son mieux pour s'occuper en attendant que ça arrive. Sans sortir, puisqu'il se doute de ce qu'il, ou plutôt de qui l'attend dehors maintenant qu'Ilya a disparu. Il y en a qui comptent bien se défouler après une année scolaire à devoir se tenir à carreau. Il faut croire qu'ils n'ont rien de mieux à faire pendant les grandes vacances... enfin, pas qu'Oliver soit mieux loti. Il essaie de se rendre utile, avec un espoir qu'il n'ose pas exprimer que ça lui donnera un peu de valeur aux yeux de sa mère. Elle le remercie, il sourit mais ses cernes ne disparaissent pas. Plus que quelques semaines à être son fils préféré...
L'idée de faire du tri dans les affaires de bébé familiales s'est vite changée en une crise de nostalgie. Il ne se souvient pas de cette époque, bien sûr, mais... il l'a vue en photo. Des photos où il portait ce pyjama, ou cette grenouillère, et ses deux parents le tenaient tous les deux avec un grand sourire. Un grand sourire plein d'espoir qu'un jour, il serait un jeune homme fort et ambitieux. Pas cette loque qui pleurniche en séparant les affaires de fille des affaires de garçon.
Contre lui, il sent une petite boule de poils, qui aime se coller à lui quand il est triste. Milou a pris beaucoup plus de place dans sa vie depuis l'incident. Pas étonnant, la louve a toujours détesté le voir malheureux. Elle ne veut même plus rentrer dans sa Pokéball quand elle le voit dans cet état. Il lui sourit mais elle n'est pas convaincue. Évidemment... elle est incapable de voir cette grimace qu'il ose appeler sourire et ne se soucie que de la couleur de son aura, qui est bien terne. Elle l'aide à plier les vêtements, autant que ses petites pattes pleines de poils le peuvent. Elle aime bien toucher les tissus doux. Elle aime toucher à tout, donc ça n'étonne pas vraiment Oliver. Quand elle en trouve un qui lui plait, elle aime le montrer. Mais la petite robe pour bébé qu'elle lui tend, il ne peut pas l'accepter.
N-non, M-Milou, on n-ne p-peut p-p-pas. C'est p-pas un v-v-vêtem-ment p-pour g-garçon.
La Riolu baisse la tête, déconfite. Elle qui n'est pas touchée par les traditions humaines, elle ne doit pas comprendre d'où vient ce tabou sur les vêtements et le genre. Son maître la comprend. Il ne devrait pas, mais il la comprend. S'il avait la même, à sa taille, évidement... il la porterait volontiers. Il n'avait pas pu remettre ce genre de tenus depuis le mariage et il le regrettait. Le souvenir de cette soirée lui apportait encore un sourire, des yeux rêveurs et une sensation de chaleur dans le cœur. Un sentiment agréable mais qui disparut vite en repensant à ce qu'il était advenu de son cavalier, disparu, comme par magie. Il soupire et reprend sa corvée, avant d'être encore interrompu par Milou, qui insiste pour lui montrer la robe.
Q-qu-est-ce q-que tu v-veux, tu n-ne v-... il réfléchit, analyse l'air déterminé dans les prunelles opaques de la canine et il comprend enfin, tu... tu v-veux l'essayer ?
La Riolu acquiesce avec entrain. Bah ça... il ne se serait pas attendu à ce qu'elle fasse preuve de coquetterie à cause de sa cécité. C'était une idée bien sotte en y repensant. Les aveugles ne s'habillent pas avec des nippes. Ils ont le droit comme tout le monde de vouloir être élégants.
Une petite séquence d'essayage s'en suit, pas déplaisante, et elle permet à Oliver d'oublier un instant ses soucis. Pas facile de faire comprendre à la loupiote, qui n'a jamais porté de vêtement, comment enfiler les manches, mais il finit par y arriver. Et le résultat est... encore plus adorable que ce qu'il avait espéré. La taille est parfaite, les teintes pourpres compliment ses yeux d'immaculée et surtout, Milou est radieuse. Si elle ne peut pas se voir, elle adore sentir les tissus tout doux contre ses pattes et s'amuse de faire voler le jupon en tournant. Ça ne manque pas de faire doucement rire son humain, qui se reconnait, quelques mois plus tôt, entre les mains habiles de Lily.
Il ne peut pas mentir : il est jaloux. Jaloux que Milou, elle, ait le droit de porter ce qu'elle veut. Il se dit que dans ce placard, il trouverait probablement d'anciennes robes appartenant à ses sœurs et l'idée lui vient d'en essayer une pour être assorti à la Riolu, comme une femme de la haute qui porte le même manteau que son Couafarel. Une idée qui lui passe bien vite en repensant à une baffe qui le fait presque pleurer rien qu'à son souvenir. Il se demande si son père en aurait quelque chose à foutre, qu'il se travestisse ou qu'il avoue son attirance pour les garçons, maintenant qu'il sait qu'il a une autre chance d'avoir un vrai fils. C'est un risque qu'il n'est pas sûr de vouloir prendre. Cette fois, ce n'est pas la claque qu'il redoute, c'est bien l'indifférence. Une indifférence qui, malheureusement, lui paraît inévitable.