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Keros FORUM POKEMON · ANNEES 60 · AVATARS 200*320 · PAS DE MINIMUM DE LIGNES
En Novembre 1965, Keros fête ses 30 ans. Désormais libre de l'égide de Galar, la région se remet péniblement de deux guerres, et la jeunesse a envie de tourner la page. Sa liberté, elle la trouve autant dans l'activisme que dans des loisirs innocents. Les combats de Pokémon, en phase pour devenir la discipline phare à Keros. La coordination, l'élevage et le métier de ranger ont également le vent en poupe. Une organisation criminelle profite de cette mode pour s'enrichir grâce au braconnage et le gouvernement ne semble pas concerné par la crise écologique et économique imminente.Lire la suite
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Harmonie a couru, couru sans relâche, guidée par son instinct et sa maîtresse. L'absol obsédée par la seule pensée de la mettre à l'abri, loin de cet homme prêt à lui faire du mal.
Emilico ne voit qu'un seul endroit où pourra l'accueillir, où son père aura du mal à l'atteindre. Et même si c'est égoïste de sa part d'impliquer ainsi son ami dans la querelle familiale, elle ne voit personne d'autre.
Lui aussi a vécu la domination par ses aïeuls. Il sait ce que ça fait de devoir baisser la tête malgré l'envie de s'opposer. C'est pourquoi elle a bon espoir que Misao accepte de lui donner asile, au moins temporairement.
Elle a soigné comme elle a pu la plaie sur son bras, la brûlure à sa jambe, mais même ses connaissances médicales ne sont pas très utiles sans matériel approprié.
Il lui a fallu plusieurs jours pour atteindre Tartan, il fallait bien accorder des pauses à son absol. Celle-ci est tout de même épuisée, autant que sa dresseuse.
Cependant la jeune femme rassemble ses forces et son courage pour aller jusqu'à la résidence des Cornwall. En tant que connaissance de la famille, on la laissera sûrement entrer.
Malgré tout, il y a une pointe d'angoisse qui monte en frappant à la porte du manoir.
Il est évident que l'on ouvra la porte à Emilico. Ce n'était pas Misao cependant, mais une simple domestique qui la regarda de haut en bas, l'air même un peu méprisant, à ce demander ce qu'une souillon faisait là quand une étincelle de révélation lui traversa le regard.
P-pr...Il faut prévenir le Maître, tout de suite ! Il est également évident qu'Emilico put entrer. Ce n'est pas non-plus Misao qu'elle trouva en premier mais Peggy, tranquillement installée dans son atelier à préparer quelques mixtures diverses. Cette dernière fut affolée, aussi bien de la voir blessée que de la voir avec la rondeur proéminente de son ventre. La jeune femme fut bien vite menée dans un petit salon et allongée sur une banquette des plus confortables. L'herboriste s'appliquait déjà à étaler ses mixtures de sorcières sur la brûlure encore fraîche de la jambe de sa patiente. Et ce ne fut à ce moment-là que Misao décida enfin de pointer le bout de son nez. Soit vous êtes une idiote, soit vous êtes extrêmement courageuse, ma chère Emilico. Soufflait-je avec un sourire aux lèvres, en guise de salutation. Je dirais un peu des deux.
Je me penche vers elle et l'examine rapidement. Mon regard s'attarde sur son ventre arrondi, ce qui m'arrache un sourire amer. Les rapports étaient donc vrais à ce sujet, j'ai moi-même eut du mal à y croire en les lisant mais les faits sont là.
À peu prêt trois mois de grossesse, je me trompe ? Il y a quelque chose d'un peu triste dans ma voix, je ne saurais dire pourquoi. Peut-être parce que la voir ainsi est douloureux, peut-être parce que j'envie sa situation, aussi horrible soit-elle. Elle va avoir un enfant, pouvoir fonder une famille...
Mais l'heure n'est pas à la jalousie ou à la rêverie, je me reprends rapidement lorsque Peggy interrompt le fil de mes pensées.
C-c'est inf-f-fecté. Dit-elle en inspectant la plaie qui entaille le bras de cette pauvre Emilico. Je...Je vais pr-préparé d-de quoi désinfecter. J-je me dép-pêche. Conclut-elle en adressant un doux sourire à son amie, comme pour rassurer une enfant qui se serait égratigner le genoux en tombant. Elle s'éclipse aussitôt, sans doute pour aller chercher quelques une de ses mixtures d'herbes odorantes. Vraiment, cette petite Peggy fait des merveilles, n'est-ce pas ? Soufflait-je d'un air amusé, fixant la porte par laquelle elle était sortie.
J'en profite pour me tourner vers la jeune femme encore allongée et lui annonce d'une voix plus grave.
Il y a une... 'mise à prix' sur votre tête à présent. De Montgomery veut son héritière...Enfin, plutôt le ventre pour porter son héritier de retour au manoir familial. Je marque une pause, la fixant, yeux dans les yeux. Vous me prenez de cours et je ne connais pas encore la conséquence que peuvent entraîner d'opposer deux familles aussi puissantes que les notre mais il va de soi que je ne céderais pas à son offre.
Je tire un fauteuil et m'installe à ses cotés. Peggy disait vrai, sa blessure, bien que quelques soins précaires y ai été donnés, s'est infectée. Elle n'est pas joli à voir mais rien qu'un cataplasme de notre chère herboriste ne puisse venir à bout. Je n'aurais sans-doute à utiliser mes compétences de médecine qu'une fois la plaie épurée pour y appliquer quelques points de suture.
Je soupire, l'air lasse. Cela fait longtemps que nous ne nous sommes pas vu. Je me demande si elle remarquera l'air beaucoup plus sévère que j'arbore, comme mes collègues Rangers me l'ont fait remarqué. Je suis plus froid qu'avant, tout est plus froid en moi. J'aimerais lui paraître plus chaleureux pour la soutenir mais je ne peux tout simplement pas. Quand je reprends ma voix, il y a une pointe de tristesse et d'énervement dans le ton que j'emploie, sans que je puisse rien y faire.
Avouez tout de même qu'il aurait été mieux que votre père meurt, 'ce jour là'.
Ce n'est pas Misao en personne qui vient lui ouvrir, rien de très surprenant. La domestique semble cependant hésiter un long moment. Ses vêtements sales et un peu déchirés en plus de ses blessures ne doivent pas l'aider à passer pour une invité de marque. Mais on finit par la reconnaître et la faire entrer.
La seconde personne est cette fois un visage familier, qui rassure déjà un peu Emilico. Atteindre le manoir Cornwall était sûrement la partie la plus dure. Bien qu'elle ne soit pas certaine de pouvoir y rester.
Son père n'a pas du traîner pour agir et la retrouver.
A l'instant où on l'installe sur la banquette, ses muscles se détendent, elle laisse malgré elle échapper un soupir. Difficile de ne pas se laisser aller quand on retrouve un peu de confort après tout ça.
Enfin, Misao les rejoint, alors que Peggy s'affaire à appliquer des mixtures sur sa brûlure. La jeune femme tente de sourire elle aussi, quoique celui-ci soit un peu pincé. Elle ignore la situation exacte, et elle ne peut manquer la tristesse dans le ton de son collègue lorsqu'il mentionne sa grossesse. Est-il envieux ? Elle ne saurait dire.
-Je suis surtout une idiote qui enchaîne les erreurs ces temps-ci.
La première a été cette aventure d'une nuit. La seconde de laisser son père vivre. Naïvement, elle pensait pouvoir lui faire face, affaibli comme il était suite à l'incident. Elle aurait du savoir que ce n'est pas aussi simple.
On ne défie pas facilement celui qui a dicté une vie depuis des années.
Peggy lui adresse un sourire rassurant en s'éclipsant, Emilico s'efforce de le lui rendre. Cette jeune femme est un véritable trésor.
Cet endroit lui est venu intuitivement, quand elle a pensé à un lieu sûr. Mais elle a tout autant pensé aux conséquences que cela peut avoir pour son collègue. Il accepte de la couvrir, cependant qui sait jusqu'où pourrait aller un conflit entre les deux familles ?
-Je vois qu'il n'a pas perdu de temps.
Une pointe d'ironie dans la voix. Son regard se tourne vers son interlocuteur, alors qu'elle se redresse légèrement.
-Si ma présence ici entraîne de trop grosses conséquences pour vous, je ne resterai pas longtemps. Je n'ai pas envie de vous causer d'ennuis.
Même si c'est déjà un peu le cas rien qu'en étant venue.
Pouvoir rester au moins le temps de guérir, elle n'en demanderai pas plus. Elle a déjà une grande dette envers Misao, elle le sait.
Du coin de l’œil, Emilico dévisage celui qui est proche d'un ami pour elle. C'est la première fois qu'elle le revoit depuis ce jour.
Ce jour maudit où elle aurait mieux fait de taire sa pitié.
-Je ne le sais que trop bien.
A le regarder, à l'entendre, une question lui trotte dans la tête.
Le nouveau Lord Cornwall va-t-il finalement marcher sur les traces de son père ?
Une chose est sûre, il a changé depuis la mort de Fuwa.
-Vous me semblez différent, Misao. Très différent.
Peut-être était-ce une nouvelle erreur de venir ici.
Je secoue la tête, les ennuis seraient arrivés tôt ou tard de toute façon, je dénote trop avec le reste des Sealg, ils n'apprécient pas. Je le sens, ça me serait sans doute retombé sur le coin de la figure tôt ou tard. Autant savoir quand et pourquoi le conflit s'engage.
Vous n'êtes pas un poids, vous êtes une amie, Emilico. Nous devons nous soutenir dans toute ces épreuves, ce qui a été dit hier vaut encore pour aujourd'hui. Je marque une pause et pour la première fois, je suis capable de lui offrir un sourire franc, véritablement heureux. Et si cette épreuve peut vous permettre de vous extirper de cette team, j'en serais ravi.
Emilico n'a pas les mains aussi sales qu'elle le pense, j'en suis certain. Plus que quiconque ici, elle mérite une vie normale. Son enfant mérite une vie normale. Si il y a encore une seule bonne action que je peux faire, c'est la mener vers la liberté. Alors quand elle me fait remarquer mon changement de comportement, mon sourire se teinte d'amertume. J'ai l'impression d'écouter mes collègues Rangers, inquiets pour moi. Emilico, elle, paraît d'avantage sur ses gardes, je ne peux que la comprendre. L'homme qu'elle connaissait a disparu, il ne reste plus que son ombre. Après un court silence, qui doit être bien pesant pour la pauvre jeune femme, je finit par prendre parole.
Vous touchez là un point sensible, Emilico. Oui, effectivement, j'ai bel et bien changé. Je pensais naïvement qu'être à la tête de cette famille me permettrait de changer les choses de l'intérieur mais il semblerait que ce soit la team Sealg qui me change d'avantage que l'inverse. Je baisse les yeux, cette fois incapable de soutenir son regard. Mes mains sont couvertes de sang. J'ai... Tué un homme pour protéger une jeune femme innocente. J’ignore pourquoi, elle n'est sûrement pas plus à l'abri sans lui mais je n'ai pas calculé mes actions. C'est venu presque... Naturellement.
Je viens cacher mon visage entre mes mains, je sens que je suis à deux doigts de m'effondrer devant elle mais en plus d'une fierté Kantonienne mal-placée, je ne peux pas me permettre de verser mes larmes d'assassin devant une jeune femme en plus grande détresse que moi. Si il y a quelqu'un en droit de pleurer ici, c'est elle, pas moi. Plus les jours passent, plus j'ai peur de devenir comme 'lui'. Je sens ce jour arriver, il guette mes moments de faiblesses, de rage et de haine. Plus je hais les Sealg, plus je deviens l'un d'entre eux. Je redoute l'arrivée de ce jour, Emilico.
Nouveau silence. Interrompu cette fois par un petit piaillement tout proche de mon oreille. Je ne peux m'empêcher de sursauter. J'ai beau savoir que Yuki est bel et bien un pokémon et non une écharpe, j'oublie parfois sa présence tant elle est habituelle. L'Evoli immaculé quitte son abri en sautant par terre avec précaution pour s'étirer avec lenteur. Une fois cela fait, il vient visiter notre invitée avec une pointe de curiosité. Sautant la banquette à ses cotés, il vient inspecter son ventre arrondi et pose ses petites pattes dessus, regardant la jeune femme d'un air interrogateur, comme si il comprenait la situation.
Voici Yuki. Soufflais-je, amusé. C'est en quelque sorte... Tout ce qu'il reste du Misao que vous connaissiez.
Triste réalité. Mais sa présence apaise mes maux et j'espère qu'il en sera de même pour cette pauvre Emilico. Peut-être qu'en apprenant qui je suis devenu, elle souhaitera trouver un autre abri, si tel était le cas, je m'arrangerait pour l'aider à trouver un coin tranquille et discret, à l'abri de son connard de père.
Il est agréable de se savoir soutenue, d'avoir au moins un allié quelque part. Deux, en comptant Peggy. La jeune femme tout comme Misao sont à ses yeux des amis, surtout après ce qu'ils ont traversé ensemble.
Ce jour-là a vraiment tout bouleversé pour eux. Sauf leur amitié.
-Vos mots me sont précieux. Merci Misao.
Se sortir de la team, elle n'y a jamais vraiment cru. Les Montgomery tiennent une place importante dans le trafic Sealg. Peut-être est-ce aussi pour cela qu'elle a sauvé son père, par peur d'hériter de ce fardeau.
Aurait-elle réussi à dégager sa famille de toutes ces affaires ? Elle en doute. Le changement de son ami en est la preuve. Il espérait que prendre la tête des Cornwall l'aiderait. C'est tout le contraire qui se passe. Impossible de ne pas voir la différence sur ses traits, dans ses mots et sa manière de parler.
Difficile de cacher son choc en apprenant à quel point il a pu changer. Mais, en même temps, comment lui en vouloir ? Ils vivent dans un milieu cruel, malsain, dans lequel il est aisé de sombrer.
Misao craint de devenir comme son père, en suivant malgré lui un chemin similaire. Ne sachant trop que dire, ni réagir, Emilico se contente d'écouter en silence.
Un fin sourire étire néanmoins ses lèvres à la vue de l'évoli immaculé. Un rescapé de l'explosion au manoir, si sa mémoire est bonne. Sûrement un douloureux souvenir pour Misao, mais aussi peut-être un réconfort. Elle tend doucement la main pour offrir des caresses si l'évoli y consent.
Yuki, un vestige de celui qu'il était avant, avant ce jour.
Un temps lui est nécessaire pour trouver ses mots. La jeune femme ne peut le réconforter ou dissiper ses craintes, néanmoins elle peut retourner la main qu'il lui tend.
-Puisque vous m'accueillez ici, acceptez que je vous aide à mon tour. Je pense très bien savoir votre peur, celle de devenir comme lui, la même crainte m'a longtemps hantée, à force de me soumettre à ses caprices.
Elle marque une légère pause, pour relever le regard vers celui de Misao.
-Je crois que sans cet enfant que je porte, jamais je n'aurais eu le courage, ou la folie, de m'opposer à lui. C'est pourquoi je comprends votre situation. Et croyez moi, même changé, vous restez un ami précieux. Une part de vous est encore le Misao que j'ai connu avant... Tout ça, et j'espère pouvoir vous aider à la préserver.
Être un pilier qui l'empêche de tomber trop bas. Car, Emilico en est certaine, tout n'est pas perdu. Elle peut essayer de le sauver de ses propres démons, elle qui a bien connu une telle situation.
Le silence me pèse un peu, j'ai crainte qu'elle ne rejette le nouveau Misao, le trouvant trop semblable à son prédécesseur. Mais heureusement, quand elle reprends la parole, sa voix est douce. Douce mais décidée. Emilico aussi a changé, pour le mieux. C'est une femme plus forte et plus intrépide qui me fait face.
Je lui adresse un sourire, je sais bien qu'elle a connu ma peur. Je ne peux qu'imaginer à quel point avoir été élevée et vivre auprès de cet homme au quotidien a été horrible pour elle. Mais elle a réussit à se rebeller, a briser ses chaînes, à s'en sortir avant qu'il ne soit trop tard. Pour moi, il est trop tard. Du moins, j'en suis convaincu. Nos avis semblent diverger. Elle semble penser qu'il y a encore en moi une partie de bon, une partie qui mérite d'être aidée, d'être sauvée.
Si je n'étais pas un kantionien trop fier pour exprimer ses émotions, je crois que je verserait quelques larmes. Mais c'est un sourire doux et des yeux tristes dont elle devra se contenter.
Emilico... L'envie me vient de m'agenouiller devant elle comme le veut la tradition et de la remercier du fond du cœur pour l'aide qu'elle souhaites m'apporter. Mais je ne veux pas être un fardeau pour elle. Prenez soin de votre enfant avant tout, je vous en prie. Et si vous souhaitez réellement préserver l'innocence de quelqu'un ici, faites-le pour Peggy. Cette femme est un don d'Arkée.
J'allais ajouter 'pour moi, c'est déjà trop tard' quand le fameux don d'Arkée revient avec son onguent dans les mains, prête à traiter les plaies de son amie. Elle a un grand sourire aux lèvres et les pommettes toutes rosées. Ce qui me fait plaisir à voir, cela fait longtemps que je ne l'avais pas vue dans cet état. Oui, si il y a bien une personne à qui Emilico peut apporter de la joie, c'est bien Peggy.
J-je sais qu-que ce n'est pas v-vraiment bi...Bien de dire ça m-mais...Je suis heureuse qu-que vous soyez là. Dit-elle à Emilico tout en préparant sa mixture. Ça...ça risque d-de piquer un p-peu.
Dans mon sourire attendri, j'en oublierait presque ce que je m’apprêtait à dire à cette pauvre Emilico. Yuki est toujours à ses cotés, sur son épaule, à lui lécher la joue comme pour la consoler dans l'épreuve que doit être la souffrance infligée par l’application du baume sur sa plaie. L'idée que ce connard ait pu utiliser ses pokémons sur sa propre fille me révulse. Ma haine pour lui ne fera qu'augmenter de jour en jour à ce stade. Il est évident que vous apporterez un peu de lumière dans notre univers, Emilico. Mais je ne penses pas...En être digne.
Il est évident que son enfant passe avant tout. C'est bien pour lui qu'elle s'est rebellée contre son père, qu'elle a fui le manoir familial. Hors de question pour elle de perdre ce petit être. Emilico l'aime déjà plus que tout, en dépit des circonstances imprévues de son arrivée. Au fond, peut-être a-t-elle toujours voulu fonder une famille.
Mais auprès des gens qui comptent, non avec un homme choisi pour elle.
Prendre soin de ce bébé à naître ne l'empêchera pas d'également prendre soin de ses amis. De ceux qui font tant pour elle à cet instant. En lui rendant ce service, en la protégeant, Misao prouve qu'il lui reste une part de bonté. Jamais Lord Cornwall n'aurait pris le risque d'une querelle entre leurs deux familles.
Sans avoir le temps répliquer cependant, Peggy revient déjà avec une mixture à appliquer sur sa plaie. Le sourire de celle-ci se fait contagieux, réussissant à en tirer un à Emilico malgré la situation.
-Moi aussi Peggy.
Elle est heureuse d'être avec des personnes importantes pour elle. Son sourire est vite remplacé par une grimace lorsque la jeune femme se met au travail. Yuki lui apporte du soutien à sa façon, mais la souffrance est bien moins grande que celle infligée par la blessure.
Misao se pense indigne de la lumière qu'elle apporterait avec elle, quand elle se pense déjà incapable de le faire.
-Vous savez, je ne suis pas aussi lumineuse que vous avez l'air de le croire. Je viens du même univers sombre que vous.
Pendant des années, elle a accomplit de nombreux actes dont elle n'est pas fière. Des pokemon ont soufferts par sa faute.
-Mais... Si il y a réellement un être qui pourra apporter un peu de joie et d'innocence ici, c'est cet enfant. Ce sera en quelque sorte... Notre récompense. Et ce sera grâce à vous, Misao, qu'il viendra au monde.
Grâce au refuge qu'il accepte de lui offrir aujourd'hui.
Un silence. Un long silence. J'ouvre la bouche pour parler, pour lui redire les mêmes mots, que je ne suis pas digne de cette lumière, que compter sur moi ou ma rédemption est une erreur mais je reste muet. Je sens les larmes me monter aux yeux.
Non, je n'ai pas le droit de pleurer.
Mais Peggy a toujours été perspicace sur mes sentiments, j'en viens à détester son don de lire en moi comme dans un livre ouvert quand elle pose sur mes son regard rubis inquiet. Ayant finit son travail, elle applique un bandage sur le cataplasme avant de me fixer des yeux en demandant cette maudite question. Ç-ça va ?
Je reste terré dans mon mutisme, mon regard se perds au sol, je regard mes pieds comme un abruti. Un enfant, hein ? Une sorte de famille bancale ? C'est là ce dont j'ai toujours rêvé et je ne peux l'accepter. Je déglutit avec difficulté et mes yeux se tournent vers Emilico. Je ne sais pas quelle émotion elle lit sur mon visage car moi-même je ne sais pas quelle émotion je ressens.
Je m'incline. Non, je m'agenouille à terre, à la kantionienne. Mon front touche le sol, si je pouvait me recroqueviller d'avantage, je le ferais avec entrain. Je vous remercie de tout mon cœur, Emilico. Votre soutien est pour moi une lueur d'espoirs qui m'a été arrachée depuis longtemps déjà. Votre confiance en moi m'honore mais j'ignore si j'en suis digne. Je retiens mes larmes comme je peux avec une respiration saccadée. Vous serez ici chez vous, votre enfant sera ici chez lui. Je ferais tout mon possible pour vous protéger de...'cet homme'...
Je sens une main se poser doucement sur mon épaule et je relève la tête, Peggy me regard d'un air mi-triste, mi-attendri. Elle me tends la main et m'aide à me relever. T-tu es b-b-bête, nous n-ne som...mme pas à K-kanto. Tu va l-l-lui faire p-peur. Puis elle éclate d'un petit rire timide. Mais au fond, je sais qu'elle est touchée et également au bord des larmes.
Ni elle ni moi ne pouvons prévenir l'avenir, ni ce que nous risquons en protégeant Emilico. Mais cela n'a pas d'importance, la jeune femme restera sous notre toit. Je soupire une nouvelle fois en me dépêchant d'essuyer une larme qui menace de couler le long de ma joue. Si...Si vous croyez réellement qu'il y a quelque chose à sauver en moi...Alors je veux bien vous laisser une chance d'essayer. Je ne peux rien vous promettre de ce coté mais votre foi m'honore. Je ferais de mon mieux pour entretenir ce soutien mutuel.
La salle retombe dans le silence le plus complet. C'est un peu embarassant mais c'est Peggy qui finit par reprendre parole. M-merci Em-milico... J-je n'av-vais pas v-vu Misao s-s-sourire depuis l-longtemps.
Sourire ? J'effleure mes lèvres. Oui, j'esquisse un sourire. Je ne m'en suis même pas rendu compte. Je déglutit et finit par m'incliner plus sobrement. Merci pour tout. Merci de croire encore en moi. Merci pour la confiance que vous me portez. Je ferais tout mon possible pour être digne de tout cela.
Et comme pour appuyer mes propos, Yuki lâche un petit cri enthousiaste en frottant sa truffe contre la joue d'Emilico.
En cet instant même, je me jure de protéger la jeune femme. Quoi qu'il en coûte.
Jamais Misao ne lui a paru si sincère, si vulnérable. Il a beau essayer de la retenir, cette larme qui menace de couler ne lui échappe pas. Emilico sait ce que ça fait de contenir ses émotions.
Elle doit avouer une pointe de gêne à le voir ainsi s'agenouiller, d'une façon qu'elle devine kantonienne. Ce n'est pas quelque chose qu'on voit souvent à Keros pour exprimer sa gratitude.
Surtout qu'elle estime ne rien avoir fait de spécial. Avoir confiance en son ami, il n'y a rien de plus normal. Sa parole suffit à savoir qu'il ne la trahira pas, pas alors qu'il risque autant.
Un sourire est tout ce qu'ils peuvent s'offrir en attendant, pour affronter le futur.
-Merci à vous, Misao, Peggy. Nous serons ensemble dans les épreuves à venir, et je m'inquiète pas, avec deux amis précieux.
Yuki réclame quelques caresses, avant que la jeune femme ne le rende à son propriétaire. Cet adorable évoli a vraiment tout pour rappeler le défunt Fuwa.
Heureusement que Misao a encore un pokemon comme ça qui le soutient.
-Est-ce que je peux aller me reposer à présent ? Le voyage m'a fatiguée.
Peggy semble réaliser qu'ils ont longtemps parlé, et la guide aussitôt vers la chambre qu'elle peut occuper. La jeune femme remercie son amie d'une étreinte, puis s'installe dans le lit.
Et peut finalement profiter d'un sommeil réparateur, en se sachant en sécurité.