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Keros FORUM POKEMON · ANNEES 60 · AVATARS 200*320 · PAS DE MINIMUM DE LIGNES
En Novembre 1965, Keros fête ses 30 ans. Désormais libre de l'égide de Galar, la région se remet péniblement de deux guerres, et la jeunesse a envie de tourner la page. Sa liberté, elle la trouve autant dans l'activisme que dans des loisirs innocents. Les combats de Pokémon, en phase pour devenir la discipline phare à Keros. La coordination, l'élevage et le métier de ranger ont également le vent en poupe. Une organisation criminelle profite de cette mode pour s'enrichir grâce au braconnage et le gouvernement ne semble pas concerné par la crise écologique et économique imminente.Lire la suite
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À la rencontre de l'incongru(·e) [PV : Jesabel Liseron]
Invité
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À la rencontre de l'incongru(·e) [PV : Jesabel Liseron] Ven 22 Avr - 22:22
À la rencontre de l'incongru(·e)
Quelle étrange ville que celle de Pryderi, ce berceau de modernité où les influences s’entrecroisent pour créer une étrange population. Incroyablement diversifiée, mais tendant à se diviser en une multitudes de microcosmes, vivant indépendamment les uns des autres. En soi, ce n’est pas un phénomène si étonnant au sein d’une grande ville, mais en ces drôles d’années 60, cette caractéristique était d’autant plus fascinante. Beaucoup de mouvements singuliers et contestataires émergeaient de ces différents groupes plus ou clandestins, bousculant les habitudes au nom d’idéaux nouveaux, plus promptes à sacraliser la liberté individuelle. L’ordre établi reposait sur un équilibre vacillant et d’une certaine façon, cela fascinait Esther. Pas tant qu’elle aspirait au chaos, mais plutôt parce que cette instabilité résultait de réflexions morales complexes. Et surtout d’une volonté d’acceptation de la différence qu’elle pouvait plutôt bien appréhender.
Elle savait ce que c’était, ces regards. Ceux qui vous pèsent, qui appuient sur ce qui vous fait sortir de la norme. Cela a potentiellement inspiré un esprit de contradiction chez elle, l’incitant le plus souvent de façon masculine ? Ou juste pour que quitte à ce que l’on pointe une différence chez elle, autant que ça en soit une qui lui semble triviale. Là où la pointer du doigt pour son handicap physique, relatif à sa jambe droite faiblarde, lui semblait autrement plus désagréable.
C’était peut-être inconsciemment pour donner un semblant d’expression aux gens différents de la norme établie que la journaliste s’était mise en tête d’écrire un article sur les minorités de Pryderi. Et par extension, essayer de présenter sous un bon angle la riche diversité de sa population. Cependant, ses investigations n’avaient pas été des plus fructueuses. La plupart de ces groupes étant marginalisés de base, il était délicat d’aborder le sujet de leur légitimité sociale. Quand bien-même Esther voulait se montrer objective et bienveillante, sa démarche était un peu trop maladroite et naïve pour ne pas inspirer la suspicion.
C’est donc un peu désabusé qu’Esther consultait ses notes au crépuscule, installée seule à une table en métal noir, sur la terrasse d’un café populaire. Les lueurs cuivrées du soleil couchant lui inspirait de la fatigue après cette longue journée. Elle avait pu recueillir le témoignage de quelques hippies sur leur combat social, plus ou moins pertinent selon les cas. Mais elle avait été incapable d’amener en douceur le sujet de la défiance qu’inspiraient leur consommation insouciante de psychotropes et leur approche autrement plus débridée de la sexualité. Cela tendait à rendre les intéressés nerveux et évasifs. Peut-être craignaient-ils une dénonciation à la police ? Mais cela minait quelque peu Esther d’avoir l’impression de donner une image d’elle fermée à ce genre de choses. Peut-être que son accoutrement leur semblait trop masculin et trop proche d’une trahison à sa propre condition féminine ? Envisager cette hypothèse accentuait une migraine naissante chez la journaliste qui soupira en vidant le fond de son café, froid depuis un moment déjà. Elle avait traîné longtemps avec cette modeste consommation et se doutait qu’on allait finir par la regarder de travers si elle s’attardait davantage. Il était temps de prendre le large et d’aller se reposer.
Elle commença à rassembler ses affaires, avant de capter quelques messes basses sur une table voisine, fréquentés par deux types aux allures de briscards, jetant un oeil mauvais en direction de la rue voisine.
- Elle continue de traîner dans l’coin celle-là. T’sais qu’elle est pas nette ? Elle veut même pas qu’on la considère comme une femme ou j’sais pas quoi. L’est hautaine je crois. Les femmes aujourd’hui j’te jure…
Esther arqua un sourcil avant de porter son propre regard vers la zone couverte par les yeux assassins des deux hommes. Elle vit passer une silhouette plutôt gracile. Aux cheveux rougeâtres, aux airs relativement féminins même si ça restait difficile à confirmer avec la pénombre induite par le soleil couchant.
* Qui veut être considérée comme autre chose… ? … Qu’on prend comme hautaine… ? Hum… *
La curiosité de la journaliste était piquée. Quel genre d’individu pouvait mériter du mépris par sa seule différence ? Peut-être quelqu’un dont la voix étouffée méritait d’être portée sur le papier ! Mais l’heure était tardive et courir après des inconnus n’était pas la spécialité d’Esther, la canne n’aidant pas beaucoup à accomplir cela. Elle attrapa cette dernière après avoir refermé la serviette en cuir, contenant ses notes, puis retourna chez elle dans son petit appartement, la tête pleine de questions qui éludèrent la suite des propos des deux hommes, ceux là-même qui auraient pu lui inspirer une attitude future moins audacieuse...
- En plus, paraît qu’elle trempe dans des trucs illégaux…
Mais Esther l’apprendrait ou non en temps voulu. Le lendemain soir, après une investigation plus modérée, elle était de nouveau à ce café, à la même table, surveillant la rue voisine. Elle était persuadée, compte tenu des dires des deux hommes d’hier, qu’il était possible que l’étrange personne aux cheveux carmins passe à nouveau par ici. La journaliste avait donc décidé de se tenir en embuscade, prête à l’intercepter pour lui poser quelques questions. Une manœuvre encore une fois quelque peu maladroite mais Esther était persuadée que son ‘arme secrète’ saurait adoucir son interlucteur·trice.
Elle approchait de l’heure fatidique et espérait que la personne aux cheveux carmins était ponctuelle. Suivant son plan élaboré, Esther demanda un café à emporter à un serveur de l’établissement alors qu’elle finissait celui qu’elle avait commandé une heure auparavant, tout en payant en avance pour ne pas avoir à quitter sa place et garder un œil sur la rue. Et c’est là qu’elle réapparue ! La fameuse silhouette gracile ! Amenant Esther à accélérer le mouvement, autant qu’elle le pouvait. Elle se mit ainsi à trottiner prestement derrière l’inconnu·e. Elle finit par déboucher dans une rue vieillissante et tranquille de la ville. Fort heureusement, l’étranger·ère n’avait pas un pas rapide. Peut-être était volontaire ? De limiter son déplacement pour savoir ce que lui voulait la journaliste ? En tout cas, cette mystérieuse personne s’était arrêtée près d’une fontaine de marbre sombre qui se caractérisait par sa plaque commémorative posée en l’honneur de la fondation de Pryderi.
* Quelqu'un qui aime l'Histoire ? *
Se demanda candidement Esther en prenant une bonne inspiration avant de s’avancer, tâchant de s’armer de la meilleure assurance possible avant d’annoncer sa présence à distance raisonnable de l’étranger·ère.
- Bonsoir ! Désolée de vous déranger. Je m’appelle Esther Thémis, je suis journaliste indépendante et j’aimerais vous poser quelques questions sur vous et votre rapport vis-à-vis de la ville de Pryderi. Vous avez un peu de temps à m'accorder, s'il vous plait ?
Bien entendu, il n’apparut pas nécessaire à la jeune femme de préciser que les quelques propos qui l’avait incité à s’intéresser à son interlocuteur·trice n’avaient pas été des plus flatteurs. Toutefois, son geste suivant, bien qu’amical, laissait clairement deviner que son acte n’était pas anodin mais prémédité, la rendant éventuellement… suspecte.
- Je vous ai pris un café du Pot-Tea-Café de la rue d’à coté. Il est pas extraordinaire mais un peu de chaud ne fait pas mal quand on arrive en soirée, pas vrai ? Tenez.
Elle s’avança un peu plus en brandissant le gobelet en carton, large sourire aux lèvres. Pour sûr… c’était une approche très directe. Peut-être trop...
À la rencontre de l'incongru(·e) [PV : Jesabel Liseron]