Histoire

Tu ne viens pas d'ici. En es-tu convaincu? Tu as tous ces souvenirs, mais ce sont-ils vraiment produit? Lorsque tu regardes une carte du monde, tu n'arrives même pas à situer d'où tu viens. Ce lieu a-t-il au moins exister, ou l'as-tu inventé pour te rendre plus intéressant? On t'aurait trouvé dans la forêt Grian. Agissant tel un lougaroc. Tu ne parlais pas la langue. Ton scalpion t'as défendu de ses lames acérées. Tu as fini par reconnaître que même une personne tel que toi aurait besoin d'aide. Alors, tu as fini par apprendre la langue de la région. Comment t'es-tu retrouvé dans cette situation?

Tes souvenirs sont vagues. Tu ne te souviens pas d'être né. Ni de comment tu as survécu. Aussi loin que tu te souviennes, ce n'était pas la première fois qu'on te trouvait sous la forme d'une bête sauvage. À peine arrivé à l'âge de cinq ans que l'on te voyait déjà combattre des pokémons avec ta mâchoire et tes ongles. Lorsque tu fis la connaissance de Kootoo, tu devins une menace telle que l'on a jugé bon de te recruter. De te former pour user de ta force. Tu n'as pas eu d'enfance. Tu n'as jamais eu l'occasion de jouer avec des enfants de ton âge. On t'a vu comme une arme. On t'a formé ainsi. As-tu souvenir de t'être fait des amis? As-tu souvenir d'avoir eu un nom? Tu as la tête dans le brouillard. Tu sais que ces souvenirs ne viennent pas de nulle part. Pourtant, à force de te le faire dire. Tu doutes. As-tu tout inventé? Es-tu en fin de compte né à Keros? Tu dois être un esprit malade. Rien de plus.

Quelqu'un comme toi. Comment quelqu'un comme toi aurait-il finit par être considérer comme un être supérieur? D'où te vient cette prétention? Dans ta culture, ceux que l'on pourrait appeler du "troisième genre" sont considéré comme capable de capacité spirituelle hors du commun. C'est ton esprit malade qui doit tenter de justifier ta déviance. Tu appelles vraiment ça des souvenirs? Nous savons que c'est faux. C'est qu'on t'a dit. On s'est moqué. On t'a rabaissé. Une forme de manipulation? Voyons. Ils voulaient te ramener sur Terre. Tu es un homme. Rien de plus. Ta biologie ne ment pas. Pourtant. Tu as souvenir que jadis, on l'ont t'avais prit pour une bête. Puis, comme une réincarnation. Un signe. Non, tu n'es qu'un humain. Un Kerosien. Orphelin. Perdu puis retrouvé. Rien de plus. Tu as fait de la prison. Puis on t'a recruté. Tu savais te battre. Ça pouvait servir. Pour la police? Pour les rangers? Voyons, une personne comme toi ne peux être un héros. Tu es un esprit malade. Le genre que l'on affronte. On ne combat pas à tes côtés.

D'où te viennent tes souvenirs? Nous te l'avons dit. Tu les inventes. Autrement, qu'est-ce qui expliquerait que ta langue soit inconnue des autres? Que l'on n'ait jamais entendu parlé de ta sois disante culture? Que tu n'arrives pas à retrouver ton soit disant pays sur une carte? Tu es malade. Bon à enfermer. Pourtant. Tu es encore là. Tu as réussi à berner. À te faire passer pour un autre. Tu as appris la langue. Tu as fait des études. Un esprit malade. Un esprit qui reste intelligent. Des études en médecine? C'est le rôle que tu aurais joué d'où tu viens. Si cet endroit existe. Tu ne le sais plus. Tu n'y penses plus. Tu n'y retourneras jamais, alors à quoi bon? Les années sont passées. Tu as perdu le fils. Le temps. Ça ne fait plus sens pour toi. Tu vis au jour le jour. Qu'as-tu mangé la semaine dernière? Peut importe.

Pour le moment. Tu joues les rôles qu'on t'a donnés. Docilement. As-tu vraiment le choix? Au fond, tu n'as rien à perdre. Pourtant. Et pourtant. Voyons. Es-tu en train de nous demander de nous taire? Tu secoues la tête. Tes mains te tirent les cheveux. Voyons voyons. Ne t'énerve pas. Nous sommes sûres que tu n'es pas le seul à avoir des voix dans la tête. Ainsi, tu n'es jamais complètement seul. N'est-ce pas rassurant? Tu es fou. Bon à enfermé. Nous serons toujours là. Ne t'inquiète pas. Nous sommes tes peurs. Nous sommes tes doutes. Voudrais-tu vraiment te débarrasser de nous? Pauvre petit. Nous sommes une partie de toi pourtant. Nous sommes toi. Toi qui prétends être fier de ce que tu es, pourquoi ne pas nous accepter aussi? Pourquoi te mettre à crier? Pourquoi renverser le contenu de ton bureau? Voyons. Allons. Ne fais pas une scène. Regarde cette sage-femme rentrer pour te demander si tout va bien. Bravos. Regarde-toi. Reprends contenance. Tout ira bien. Allez. Souris. C'est ça. Assure là que tout va bien. La paperasse, c'est pénible. C'est tout. Il faut s'excuser. C'est ça. Tu as juste perdu un peu de ton sang-froid. Ça arrive à tout le monde. On t'aide à remettre ton bureau en place, que c'est adorable. On t'a cru. Tu es fou. Et tu as tout de même réussi à te faire une place dans cette clinique. Combien de temps avant que l'on voit qui tu es vraiment? Si tant cette personne existe. Bien évidemment.