Histoire

Céleste est née à Bronswick, peut après la révolution et la prise d’indépendance de la région. Si avant la famille Raine avait un peu de pouvoir et pouvait être considéré comme noble (bien que pas très puissante), l’indépendance a redistribué les cartes. Si le nom avait perdu de sa superbe, la position du père - qui commençait à monter son entreprise - n’était pas en danger. Les finances non plus. Céleste fait donc partie de cette catégorie de personne chanceuse, car vivant dans une famille aisée. Fille unique, sa mère ayant des problèmes médicaux, elle a bénéficié d’une très bonne éducation. Un peu traditionalistes, certes, ses parentes pensant que c’était bien mieux avant cette prise d’indépendance (pour des raisons évidentes), mais rare sont les jeunes filles qui ont accès à une éducation plus que convenable. Le père a toutefois très rapidement mis la pression sur sa fille pour qu’elle prenne un jour ou l’autre la suite de l’entreprise. Pas question qu’elle soit autre chose que familiale, de peur qu’elle coule ou qu’elle soit oubliée (ou pire, nationalisé par le gouvernement qui mérite tout sauf ça).

S’il n’y avait pas de différence majeure avec les apprentissages d’une jeune fille - savoir se tenir en société est important - elle fut assez rapidement dirigée (par son père, toujours) vers des études économiques. Et c’est dans cet environnement qu’elle a commencé à réellement voir les différences de traitements et de considération entre homme et femme. Être considéré comme inférieur et inapte uniquement à cause de son sexe a été choc assez horrible - son père lui accordant une grande confiance et de grands espoirs (peut être parce que c’est le seul ? Mystère) -, évoluer dans un environnement dominé par les mâles a été... complexe. Heureusement elle avait le soutien de ses amis, et surtout de sa famille. Vers vingt ans, elle commençait à mettre ses compétences en pratique, en assistant son père dans ses différentes tâches. C’était une manière d’introduire Céleste dans cet environnement, d’une part pour l’aider à prendre en main l’entreprise grandissante, et d’autre part pour tenter de diminuer certaines réactions "sympathiques" de la part des employés.

D’abord en bas de chaine, elle monta doucement dans la hiérarchie. Beaucoup hurlaient au favoritisme - après tout, elle était la fille du patron - mais elle obtenait systématiquement un résultat au moins égal à ceux de ses pairs mâles. En parallèle, elle diversifia ses cercles sociaux, se rapprochant de plus en plus des légatiens, car si elle ne partage pas entièrement leur avis sur l’indépendance, elle est assez en accord avec le reste de leur agenda (surtout le féminisme, ce qui n’étonnera personne).

Avançons encore de quelques années. Céleste a maintenant vingt-huit ans, et après moult débat et délibération de son père, elle prend finalement sa suite. Il se trouvait trop vieux, voulait laisser la place à sa descendance. La blonde fut propulsée au-devant de la scène, et l’attention que l’on lui portait était globalement négative. Pour beaucoup, l’entreprise allait connaitre une fin brutale. La transition fut houleuse, l’idée d’être dirigée par une femme ne plaisait pas à grand monde. Une entreprise portée sur l’innovation, mais qui refusait le changement était assez ironique... Elle batailla ferme pendant quelques mois pour assoir et faire accepter sa position et faire un peu de "nettoyage" dans ses subordonnés directs. Céleste a été au centre de l’attention pendant de nombreuses semaines, mais les critiques dépassaient de loin les messages de soutien.

Aujourd’hui, la situation est maintenant stabilisée, et les pertes dues aux départs commencent à être rattrapées. Les rumeurs continuent de circuler, surtout à propos de son célibat qui est tout sauf un secret (et qui commence à être très mal vu). Et c’est sans compter sa position qui est régulièrement critiquée. Position qu’elle ne compte surtout pas abandonner, elle compte bien continuer de prouver à son père (et au monde) qu’elle est plus que capable de diriger une telle entreprise.