Mais quelle pagaille
ft.solo
Il suffit à Emilico de prendre un air coupable pour calmer Peggy. La jeune femme n'est pas connue pour son autorité, sa tentative de paraître sévère ne dure même pas une minute avant qu'elle ne reprenne son visage habituel.
Doux, bienveillant. Exactement comme Emilico l'apprécie.
Heureusement le travail des toutous semble bien satisfaisant, car l'herboriste affiche une expression contente. Tout est bien qui finit bien, et la jeune femme laisse entendre un soupir de soulagement.
Ses pokemon peuvent se reposer, ils ont fait du bon travail. Et Rosemarie n'a pas à s'inquiéter car Peggy ne lui en veut pas, elle la rassure car la pauvre chenille stresse de cet incident.
Les deux femmes quittent ensuite le laboratoire pour remonter dans le manoir, profiter d'une infusion méritée. Emilico en hume l'odeur avec joie, boit une gorgée pour goûter. Sans s'inquiéter.
-Tes infusions sont toujours aussi exquises.Ça lui fait toujours plaisir de partager un tel moment avec Peggy, de la voir raconter quelques anecdotes avec entrain. De la voir sourire joyeusement.
Il y en a des choses qu'elle aimerait lui dire. Des choses qui pèsent sur son cœur, et dont son amie se doute sûrement déjà. Ce n'est pas comme si elles étaient très discrètes l'une et l'autre.
La de Montgomery se doute qu'il y a une réciprocité, sans parvenir à s'en convaincre. Reposant sa tasse, elle joue nerveusement avec ses doigts.
-Peggy, ça fait un moment que je voudrais te dire quelque chose...Maintenant qu'elle s'est lancée, difficile de reculer. Aussi difficile de trouver les bons mots.
-Je... Tu me plais beaucoup. Beaucoup plus que comme une amie, je l'avoue. J'aime te voir sourire, j'aime les moments que nous partageons et toutes les attentions que tu me portes.Un silence s'installe quelques secondes, le temps de reprendre son souffle.
-C'est un peu idiot à dire alors que c'est toi qui veille sur moi, mais j'aimerais te protéger. Je veux protéger ton sourire pour qu'il ne se fane jamais, que tu gardes ton innocence et...Et ça devient gênant.
-Ce que j'essaie de dire, plus simplement, c'est que je t'aime Peggy.Cette fois c'est un long silence qui plane dans la pièce. Emilico ne sait plus où se mettre. Et si elle s'était trompée ?
-...M-Merci.Elle s'attendait à tout sauf ce mot.
-J-Je t'aim-me au-aussi, b-beaucoup mais j'avais p-p-peur que tu me di-dise que tu n-ne voulais p-pas...Alors que ses sentiments étaient si évidents ?
-A-Après t-tout j-je s-suis un p-peu bi-bizarre, en-enfermée d-dans les pl-plantes, et je bé-bégaie et--Arrête de te dénigrer comme ça. Je t'aime comme tu es, je ne te veux pas différente.C'est douloureux de l'entendre dire du mal d'elle ainsi. Rassurée cependant par ses mots, la jeune femme ose se lever et franchir la distance qui les sépare.
Goûter pour la première fois à ces lèvres dont elle a tant rêvé.
Tout ça pour que Peggy termine d'un gloussement.
-M-misao sa-savait d-déjà...Il p-pensait que t-t-toi aussi tu...En-enfin...Qu-que tu étais amoureuse au-aussi...Emilico roule des yeux, amusée. Bien sûr qu'il savait.
-Tu aurais du l'écouter, il avait raison.