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Keros FORUM POKEMON · ANNEES 60 · AVATARS 200*320 · PAS DE MINIMUM DE LIGNES
En Novembre 1965, Keros fête ses 30 ans. Désormais libre de l'égide de Galar, la région se remet péniblement de deux guerres, et la jeunesse a envie de tourner la page. Sa liberté, elle la trouve autant dans l'activisme que dans des loisirs innocents. Les combats de Pokémon, en phase pour devenir la discipline phare à Keros. La coordination, l'élevage et le métier de ranger ont également le vent en poupe. Une organisation criminelle profite de cette mode pour s'enrichir grâce au braconnage et le gouvernement ne semble pas concerné par la crise écologique et économique imminente.Lire la suite
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Dans le grenier de sa grand-mère, Oliver se sentait comme un explorateur perdu dans une pyramide : c'était plein de trésor et très poussiéreux. Au lieu de pièges mortels, il courait le risque de tomber sur des Mimigal, ce qui était selon lui, tout aussi (si ce n'est plus) terrifiant. Heureusement, aucune de ces vilaines araignées ne vinrent le déranger et il finit par trouver ce qu'il était venu chercher. Grand-mère ne lui avait pas menti, il restait effectivement un collier d'épaule, venu du passé minier de la famille. Le cuir avait été grignoté par les Rattata, mais il restait entier et utilisable. Il avait terriblement hâte de pouvoir le faire essayer à Rougepif.
***
La maison d'Ilya n'était pas exactement la porte à côté. Pour une raison obscure, sa tante avait décidé de s'installer au niveau de la forêt Eagal. Oliver était un bon garçon. On lui avait dit, tout petit, de ne jamais s'y aventurer seul, alors il avait toujours obéi. Devoir longer le chemin n'était pas rassurant, même avec son Flambino à ses côtés, mais heureusement, il était difficile de rater un manoir. Oliver s'arrêta devant la porte, hésitant. Il se souvint des paroles de son ami.
"Toi pas frapper, tante méchante. Tu peux appeler moi par fenêtre."
... enfin, quelque chose comme ça. La fenêtre, hein. Il y en avait plusieurs à l'étage, probablement des chambres. Oliver aurait aimé être plus grand pour pouvoir voir ce qu'il s'y passait. Pour le moment, il était coincé au sol. Il devrait rester caché si jamais la mauvaise personne sortait investiguer, alors. D'autant plus qu'il n'y avait pas mille moyens d'attirer l'attention de quelqu'un via sa fenêtre. Crier ? Pas question. Il n'aimait pas crier et sa petite voix cassée aurait eu plus de chances d'attirer un prédateur cherchant une proie facile que de se faire entendre par Ilya. Si ce dernier avait vécu dans une famille normale, il aurait suffi d'un coup de téléphone depuis chez grand-mère, puis d'aller se retrouver à mi-chemin. Mais non, il fallait que la vieille Winters se prenne pour la marâtre de Cendrillon. C'était peut-être à cause d'elle qu'Oliver ne se sentait pas trop coupable pour ce qu'il s'apprêtait à faire. Ou alors c'était à force de passer trop de temps avec Finn et Ilya.
D-doudou, tu p-pourrais lancer un p-petit c-caillou sur cette f-fen-nêtre ?
Quelle question ! Le lapereau était un Pokémon compétitif, qui aimait montrer ce dont il était capable, après tout ! Il choisit une petite pierre qui du chemin, dribbla avec quelques instants, puis d'un formidable coup de pied acrobatique, la vit voler vers la fenêtre.
CRASH
Ça, il ne l'avait pas prévu. Le projectile était censé rebondir contre la vitre, pas la briser ! Oh, maintenant, Oliver regrettait d'avoir voulu jouer les voyous. Il entendit quelqu'un crier et partit se cacher derrière un arbre en attendant de voir qui allait se présenter à la fenêtre. Pas question qu'il fasse signe à l'affreuse grand-tante. Surtout pas après cette connerie.
Dernière édition par Oliver Dixon le Mar 11 Jan - 17:41, édité 1 fois
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Re: Vive le vent d'hiver | ft. Ilya Mar 11 Jan - 11:07
Vive le vent d'hiver.
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La vieille est plutôt calme ces temps-ci. Enfin, elle laisse Ilya en paix d'avantage que d'habitude. Elle le laisse se réveiller à son rythme, ne lui impose aucune soirée legatienne et lui laisse le loisir de cuisiner à sa guise -maintenant qu'il sait faire du gâteau citronné (merci Teagan), il ne va pas se priver !
Mais ce matin, Ilya dors. Il a encore fait de sales rêves cette nuit et Peluche s'est chargé de le veiller jusqu'à ce qu'il se rendorme. Inutile de préciser qu'elle est aussi crevée que lui.
Alors quand la fenêtre de sa chambre vient voler en éclat à cause d'un petit caillou envoyé un peu trop fort, il se réveille d'une traite dans un cri affolé tandis que tout ses pokémons font un véritable tintamarre.
Il enfile ses chaussons à la va-vite et fait bien attention aux éclats de verre avant de venir observer qui est l'idiot qui vient d'exploser sa fenêtre. Il a bien une petite idée mais c'est difficile à imaginer. Ce serait à mourir de rire si Vassilivieille la Limonde ne risquait pas de passer ses nerfs sur le stranaïte.
Et oui, c'est ce boulet d'Oliver qui le salue timidement derrière un arbre d'un air désolé. Ilya lève les yeux au ciel et lance un 'j'arrive !' suffisamment fort pour que le blondinet l'entende. En espérant que la vieille n'entende pas aussi.
Il s'habille rapidement, loin de la fenêtre, il s'agirait de ne pas jouer les exhibitionnistes devant son ami. Son ami sur qui il a un faible, en plus. Puis il sort de sa chambre, descends les marches de l'escalier quatre à quatre -suivi de sa petite meute et de Zaria- et s'arrête quand il aperçoit Vassilisa assise dans sa chaise à bascule.
Et merde. Il pensait qu'elle dormait encore.
Mais elle est juste là, elle a l'air absent à contempler un vieil album d'anciennes photos. C'est bizarre de la voir comme ça. Peut-être qu'il peut tenter une approche 'douce' en lui expliquant l'incident. Ma tante, j'ai...Un Cornèbre a foncé dans la vitre. Et, hum...Il l'a un peu...Explosé ? Enfin...
Elle l'interrompt d'un geste de la main, elle paraît si...Fatiguée ? C'est vraiment, mais vraiment bizarre. Mais autant en profiter non ? On changera ça plus tard. En attendant, tu n'aura qu'à dormir avec une couverture plus chaude. Maintenant, ne me dérange plus, Mudak.
Il hausse les épaules, il ne s'est pas fait égorgé. C'est déjà ça. Mais tout de même, depuis Janvier, elle est louche, la Limonde.
Il s'en va enfiler un bon manteau et de bonnes bottes puis fait un passage vers la cuisine pour prendre une part de gâteau qu'il a cuisiné hier. C'est donc en mangeant qu'il sort de chez lui, beaucoup plus calme qu'il ne devrait l'être après qu'on ai littéralement fait volé sa fenêtre en éclats.
La bouche à moitié pleine et un air blasé collé au visage, il se dirige vers la cachette de son ami. Une fois suffisamment prêt, il le regarde de la tête aux pieds avant d'exploser de rire.
Toi...Toi être idiot ! Casser fenêtre ! Drôle, très drôle ! Il se calme un peu, encore une bouchée de gâteau et il a finit son repas. Hum, pourquoi être ici ? Vouloir jouer dans neige ? D'accords !
Il s'étire et lui lance un regard malicieux. Je pas raconter aux autres. Ça secret. Pas t'inquiéter. Mais pas recommencer, d'accords ?
Re: Vive le vent d'hiver | ft. Ilya Mer 12 Jan - 1:22
Vive le vent d'hiver
ft. Ilya
Arkée ne devait pas tant le haïr que ça, puisqu'Ilya se présenta à la fenêtre tout de suite. Coup de chance, alors, Doudou avait visé la bonne fenêtre. Oliver lui sourit avec une grimace exprimant ses regrets, mais son ami ne sembla pas lui en tenir rigueur. Comme s'il ne venait pas de perdre un carreau entier en pleine saison froide, il lui répondit et se dépêcha de le rejoindre à l'extérieur.
En attendant l'arrivée d'Ilya, Oliver réfléchit à la façon dont il s'excuserait. Ça semblait être un bon début, plutôt que de commencer comme si de rien était pas une idée de jeu. Oui, il devait se montrer mature et raisonnable, agir comme un adulte. S'il le fallait, il paierait aussi les dédommagements. Enfin... combien coûtait une fenêtre exactement ? Celle d'un manoir qui plus est ? L'adolescent trembla en imaginant la facture, l'endettant sur plusieurs années d'argent de poche. Mais bon, comme le disait le proverbe, "les bons comptes font les bons amis". Le son d'une porte s'ouvrant trahit l'arrivée du jeune homme, qui vint rejoindre son cadet derrière le pin. Cherchant ses mots, Oliver commença à marmonner :
Ah ! I-Ilya, j-je suis d-...
Mais un rire l'interrompit. Stupéfait, il observa son camarade se taper une barre avec un air confus. Puis, il se fit traiter d'idiot, et son visage tira au rouge. Il croisa les bras et fronça les sourcils, n'intimidant sûrement pas grand monde, mais il s'agissait simplement de montrer qu'il ne se laisserait pas marcher sur les pieds.
J-je n-ne- je n-ne suis p-pas un idiot ! grogne-t-il d'une voix peu assurée, et... et puis d-d'abord... c'est D-doudou q-qui a tiré trop f-fort.
Il lança un regard accusateur au Flambino, qui luit répondit d'un sourire espiègle. Soit il n'avait pas compris, soit il se moquait ouvertement de son dresseur. Oliver n'était pas sûr de savoir quelle option il aurait préféré. Il avait assez d'un ami pour se fiche de lui, et il n'en était pas ravi. Ilya lui promit de garder le secret, sous peine de ne pas recommencer. D'un côté, Oliver se retrouva soulagé. De l'autre, il était toujours terriblement vexé.
J-je n-n'allais p-pas le ref-faire ! V-vraiment !
Il soupira, décroisa les bras et vint se frotter la nuque, gêné. Bah, de toute façon, il serait sûrement toujours traité comme un gamins par les copains. Le bonheur d'être aussi petit. Enfin, Teagan faisait la même taille que lui et Lily était plus petite, mais en tant que filles, elles ne comptaient pas ! Finn, quant à lui, toisant aussi le mètre cinquante cinq, mais ça ne l'empêchait pas de se faire respecter. Oliver... Oliver était toujours un boulet dans les pattes des autres.
J-je suis v-vraiment d-désolé... sincèrement... si j-je p-peux f-faire q-quelqu-quelque chose... tu me le d-diras, d-d'accord ? conclut-il sur un presque sourire, avant d'attraper la main d'Ilya pour le tirer comme il le pouvait loin de cette épouvantable forêt, Mais ! J-je v- j-je v-voulais te m-montrer m-mon n-nouveau c-cadeau !
Son entrain était palpable. Après tout, Ilya serait le premier à découvrir ce fameux "nouveau cadeau". En tant que son meilleur ami, il avait voulu que ça soit lui. Il inviterait les autres tôt ou tard, bien sûr, mais pour le moment, c'était au tour du Stranaïte. Il le guida au trot vers les corons, là où vivait sa grand-mère, mais aussi là où l'attendait un certain Cerfrousse au nez rouge.
J-je te p-présente Rougep-pif ! C'est un c-cadeau d-de g-grand-mère.
Le cerf, aussi poli qu'à son habitude, salua le nouveau-venu d'un hochement de tête. Mais aussi extatique Oliver était-il encore à l'idée d'avoir reçu un nouveau Pokémon, ce n'était pas seulement pour ça qu'il avait fait venir Ilya. Sinon, il se serait contenté d'emporter le Cerfrousse dans une Pokéball plutôt que de s'embêter à faire le trajet dans les deux sens. Au pied de la maison trainait la pièce de résistance. Elle aussi retrouvée dans le grenier, elle semblait relativement stable pour l'âge qu'elle devait avoir. Le bois n'était pas vermoulu, les clous n'était pas trop rouillés et bien en places. Pas d'échardes à l'horizon. Apparemment, c'était la luge de papa et tonton Emil. Grand-mère était plus que ravie de la voir à nouveau utilisée.
Ta-dah ! chantonna Oliver en montrant son trésor. Il baissa les bras, conscient que son ami devait être un peu déçu, D-désolé, j-j'aurais aimé avoir un v-vrai t-traineau... m-mais elle est assez g-grande p-pour n-nous d-deux. Ça te d-dit ?
Tenant fort sa luge dans ses bras comme s'il avait s'agit d'une peluche, il regarda Ilya droit dans les yeux, un sourire plein d'espoir sur les lèvres.
Re: Vive le vent d'hiver | ft. Ilya Jeu 13 Jan - 10:49
Vive le vent d'hiver.
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Ce qui était à la base une simple blague semble vexer le blondinet. Ilya grimace, il aurait dû s'attendre à ce qu'Oliver ne comprenne pas ce genre de blague. Après tout, il devait sans doute se coltiner bien des reproches de base, alors discerner le vrai du faux lui était sûrement impossible.
Ah, Oliver l’entraîne déjà par la main, il devra s'excuser plus tard. C'est rare de le voir avec autant d'entrain, ça fait plaisir aussi. Ilya en a chaud au cœur. Il le prendrait bien dans ses bras si il n'était pas conscient que cette action serait saugrenue et potentiellement dangereuse pour son pauvre ami.
Un nouveau cadeau ? Si Oliver avec cette énergie alors ce cadeau devait vraiment lui faire plaisir. Ilya se retourne un instant pour vérifier que la petite troupe suit bien. Peluche est en tête mais Bonnie tente de lui chiper sa place. Belun est à la traîne mais Sieba semble vouloir l'aider.
Drôle de petite meute.
Quand ils arrivent enfin à destination, Ilya est surprit de voir le Cerfrousse. Et son nez rouge atypique. C'est qu'on n'en trouve pas beaucoup dans les Highlands, de ceux-là. Par contre, il y en a des masses à Strana.
Oh, bien sûr, ils n'ont pas le nez rouge comme Rougepif. Drôle de nom d'ailleurs, Ilya ne sait pas ce qu'est un pif mais il devine que ça doit désigner le nez du Cerfrousse.
Il ressent une nostalgie douce-amer. Alors lorsque le pokémon le salue d'un signe de tête, il y réponds d'une petite courbette pleine de noblesse stranaïte. Puis il vient le caresser avec douceur, c'est qu'il a le poil doux.
Ilya arbore maintenant un étrange sourire, triste ou heureux ? Impossible à deviner.
Quand Oliver ramène sa luge, Ilya penche la tête sur le coté comme un Ponchien qui n'aurait pas tout comprit. Puis son visage s'illumine. Une luge ! Ça faisait si longtemps !
À Strana, Genya et moi faire luge quand être petit ! Il manque de mentionner Misha et Masha mais se retient à temps. Pendant hiver de Strana, beaucoup de neige. Ça être amusant, nous pas doués, tomber souvent ! Il pouffe de rire avant d'ajouter d'une voix plus basse, sur le ton de la confidence. Pas dire ça à Genya, elle dire très douée. Fâchée si savoir je dire elle nulle en luge.
Puis il claque des mains, plein d'enthousiasme. Il ne sait pas si il est aussi nul qu'avant mais c'est l'occasion de vérifier ça. Avec un peu de chance, ça se finira enroulé dans une couverture avec une tasse de chocolat chaud -il aime vraiment ça. Et ce sera l'occasion de rencontrer mamie Dixon, elle sera sans doute plus gentille que le père d'Oliver.
Enfin, il espère.
D'accords pour faire luge !
Il s'arrête un instant, n'avait-il pas des excuses à faire avant tout ça ?
Oh, Oliver, je suis désolé pour...Toi savoir, je suis pas en colère pour fenêtre cassée. Juste faire blague. Tu faire choses drôles, bizarre pour toi mais pas mal. Peut-être toi pouvoir jouer avec moi et Finn ! Nous faire des choses de mauvais garçons. Cette dernière phrase, il la murmure avec un sourire espiègle. Puis il revient au sujet de base. Mais d'abords, la luge ! Désolé si je suis pas doué mais ça plus drôle. Nous devoir juste faire attention à pas faire mal. Sinon, tomber de luge très drôle !
Re: Vive le vent d'hiver | ft. Ilya Jeu 13 Jan - 17:16
Vive le vent d'hiver
ft. Ilya
La confusion initiale d'Ilya ne dura pas, se muant vite en un beau sourire qui fit chaud au cœur d'Oliver. Ilya ne souriait jamais assez. Être responsable de l'un de ces rares sourires était un véritable honneur, un dont il était plutôt fier. Lui qui avait si peur d'être envoyé balader, qu'Ilya se moque de lui pour vouloir jouer à un jeu d'enfant ou, au contraire, lui reproche que son idée était trop dangereuse. C'était un soulagement de savoir qu'il était toujours sur la même longueur d'onde que son camarade.
Il lui raconta comme il avait souvent fait de la luge avec Genya. Rien d'étonnant, Strana était connue pour ses paysages enneigés. Oliver se demandait souvent comment avait pu se dérouler leur enfance, qu'il imagine souvent faite d'explosions, de coups de feux et de cris sur un no man's land désertique. Les choses n'étaient sûrement pas si noires ou blanches, puisqu'il restait au jeune homme des souvenirs heureux avec sa mère et sa sœur. Un sourire ému vint se poser sur les lèvres d'Oliver tandis qu'il écoutait son ami, qui finit son récit sur quelques moqueries. Effectivement, mieux vaudrait éviter de tout balancer à la demoiselle, fière comme elle était.
M-motus et b-boche c-cousue, promit Oliver en mimant une fermeture éclair.
Oliver s'apprêta à harnacher Rougepif, lui adressant au passage quelques caresses, quand il sentit une pression contre sa jambe. Oh, pauvre Sieba... avec son excitation, il l'avait négligé... le lionceau lui adressait un regard triste, visiblement misérable d'avoir été ignoré par son papa.
Oh.. oh non ! P-pardon, Sieba ! J-je sais... j-je suis un m-méchant p-papa ! il le prit dans ses bras pour l'embrasser sur la truffe.
Oliver rougit un peu en réalisant qu'il n'était pas seul, bien qu'Ilya ne l'ait jamais humilié pour avoir été gaga avec le Lixy. Il comprenait, ou au moins, il faisait semblant de comprendre.
Tu v-vas f-faire d-de la luge avec n-nous, p-pas vrai ? Sieba lui répondit d'un miaulement joyeux, p-promis, j-je te tiendrai f-fort d-dans mes b-bras.
Son sourire niais de papa poule tomba assez vite en entendant des excuses soudaines de la part d'Ilya. Il ne s'attendait pas vraiment à ce qu'il exprime des regrets ou des remords. Après tout, Oliver avait été le coupable dans l'histoire, à causer les dégâts à la fenêtre du manoir. Sur le moment, il avait accusé Doudou, mais il était évident à ses joues roses qu'il n'avait pas l'esprit tranquille pour autant. Pourtant, Ilya ne lui en voulait pas. S'il l'avait traité d'idiot, il ne le pensait pas. Le jeune garçon en fut soulagé, mais il lui restait tout de même une boule au ventre. Il devait y avoir un fond d'honnêteté dans cette petite pique amicale. Il avait conscience de ne pas être un génie, et il en avait honte, terriblement honte. Chaque bulletin à faire signer en était une preuve qui se suivait d'une humiliation publique. Même si Ilya l'avait insulté en toute franchise, il ne lui en aurait pas tenu rigueur. Oliver se força à sourire, tout de même, ne serait-ce qu'à la mention de Finn et de leurs habitudes de "mauvais garçons". Il était vrai que ce dernier avait une certaine influence sur Oliver, qui se sentait d'humeur un peu plus rebelle depuis qu'ils se connaissaient (et ça ne plaisait pas à papa).
N-non... c'est m-moi q-qui suis d-désolé... j-je n-ne suis p-pas d-doué avec les b-blagues, j-je n-ne les c-comprends p-pas souv-vent, avoua-t-il avec la tête basse, alors n-ne t'en v-veux p-pas ! D-de toute f-façon, t-tu n-n'as p-pas tort, j-j'aurais d-dû réf-fléchir avant d-d'agir... il grimaça, un genre sourire honteux, avant de se retourner pour terminer ses préparations.
Bien, l'attelage semblait près. Les vieilles rênes en cuir étaient fermement ficelées de part et d'autre de la luge et ne devraient pas lâcher. Du moins, Oliver l'espérait. Il s'assit et fit signe à Sieba de le rejoindre. Il jeta également un œil à Belun, la Lixy immaculée. Sûrement serait-il plus sage de la prendre avec lui aussi. C'est qu'elle n'était pas vraiment une flèche, autant physiquement que mentalement. Il pouvait être certain qu'elle finirait à la traîne, la pauvre. Bah, il aurait assez deux places pour les deux chatons.
T-tu viens, Ilya ? Les autres p-pourront c-courir à c-côté !
Doudou, lui, avait déjà pris place sur le dos du Cerfrousse, récoltant un regard inquisiteur. Mais Rougepif était une bonne bête. Même les coups de talons effrénés du lapin ne suffirent pas à l'agacer. Il ne partirait pas sans l'ami de son jeune maître, de toute façon.
Re: Vive le vent d'hiver | ft. Ilya Mer 16 Mar - 0:43
Vive le vent d'hiver.
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Ilya se sent rassuré que sa blague n'ai pas été 'mal' prise au final. Il se promets d'être moins brusque dans ses moqueries amicales la prochaine fois qu'il en aura l'occasion. Il a envie d'être gentil, d'être doux, de le prendre dans ses bras et de le serrer fort contre lui comme si il était une sorte de Doudouvet.
Il réprime cette émotion. Même si les stries sur ses avant-bras se font moins fréquentes, il sait que ce sentiment chaleureux, protecteur de ses nuits et de ses angoisses, n'est que factice. L'idée d'en parler à Oliver lui est venu, un jour.
Pas de lui parler de ses sentiments, juste, de parler des garçons qui s'aiment entre eux. Mais même ça, aussi bête soit-il, il le sent mal. Et dire que la glorieuse Strana impériale accordait aux aristocrates une liberté de mœurs révolutionnaire pour l'époque. Une liberté qui, ironiquement, a été écrasée au nom d'une autre liberté.
Ilya contemple Oliver un instant, pensif. Il n'a plus qu'à prendre sa place et après ? Serrer ses mains autour de sa taille ? C'est...C'est embarrassant. Il fait un pas en avant hésitant avant de toussoter. Toi...Tu es sûr ? Luge pas trop petite pour deux ? Je suis grand, alors je pas vouloir casser...Enfin...
Il soupire, ce n'est pas le moment de se créer des excuses et de faire croire à Oliver qu'il ne veut pas participer à son petit jeu. Alors il s'installe, le plus délicatement qu'il peut, tremblant un peu mais avec un petit sourire timide aux pommettes teintées de roses.
Il chuchote à l'oreille d'Oliver.
Tu sais, je pas beaucoup réfléchir avant d'agir non-plus. Toi comme moi. Pareils. Puis il glousse et finit par déclarer. Ça amusant, commencer maintenant !
Il lance un regard à sa meute, tous sont là, prêts au départ sauf...Sauf Bonnie, qui bondit entre les deux garçons et qui force son passage, comme la petite princesse pourrie-gâtée qu'elle est. Malgré tout les caprices de l'Evoli ébène, il l'aime bien. Alors il la laisse grimper sur son dos.
Trop précieuse pour courir avec la plèbe. Elle aurait fait un malheur à la cour stranaïte. Au lieu de ça, elle se coltinait deux guignoles en luge. Bah, on fait avec ce qu'on a.
Après un bon moment de préparation, ils sont enfin prêts à partir. Si Ilya hèle Rougepif, celui-ci n'avance pas d'une traite. Ce qui fait rire le stranaïte. Après quelques essaies infructueux, le Cerfrousse commence à comprendre que le jeune homme est l'ami de son maître.
Alors que personne ne s'y attendais, il se mets a trottiner et fait avancer la luge. Un brusque mouvement en arrière pour Ilya qui n'a que les hanches d'Oliver pour prendre appuie. La pauvre Bonnie, elle, finit la tête dans la neige.
C'est après ce faux départ que la petite balade peut enfin commencer. Il faut cependant encore plusieurs minutes pour calmer le rire du stranaïte, aussi nerveux que franc. Il se sent bien, il est heureux, il aimerait que cet instant dure toujours.
Il sait qu'un jour, tout cela volera en éclat, tout sera balayé par la honte, la haine et l'infamie. Son rire s'arrête peu à peu, il se repose un peu plus sur Oliver sans pour autant l'écraser. Il retient un soupir triste.
Même dans cette unique éclaircit dans la tempête chaotique que constitue sa vie, il ne peut pas être pleinement heureux.
Re: Vive le vent d'hiver | ft. Ilya Mer 23 Mar - 20:26
Vive le vent d'hiver
ft. Ilya
La mine hésitante d'Ilya fit baisser les yeux à Oliver, fit retomber son sourire. Il ne savait pas ce qu'il se passait dans le crâne de son ami, mais il avait espéré plus d'entrain. Il s'imaginait déjà qu'Ilya ne voulait plus jouer avec lui. Il lui dirait que sa luge est ridicule, que son idée est dangereuse et qu'il devrait être plus mature. Peut-être refuserait-il simplement par dégoût de devoir le toucher.
Il l'avait déjà pris dans ses bras, pourtant, il ne s'était pas débattu pour sortir de sa faible étreinte non plus. Qu'est-ce qui avait changé alors ? Peut-être qu'avec le temps passé à Keros, il avait fini par comprendre que ce genre de choses ne se faisait pas. Était-ce égoïste pour Oliver de le regretter ? Il avait l'impression d'avoir pris l'avantage des différences culturelles pour se modeler un ami parfait, qui aimerait les embrassades autant que lui sans craindre d'être mal vu dans les bras d'un garçon.
Le Stranaïte balbutia quelques excuses, qu'Oliver accepterait comme s'il n'était pas vexé. Oui, il était vrai qu'Ilya était bien grand, mais quand l'autre passager était si petit, était-ce vraiment grave ? Il se garda d'argumenter, déjà prêt à lui promettre que ce n'était pas grave. Qu'il ne lui en voulait pas et qu'il avait été idiot. Mais avant qu'il n'ait eu le temps d'ouvrir la bouche, Ilya changea d'avis, et en un clin d’œil, il s'était installé. En effet, peut-être qu'il était un peu grand pour faire de la luge. Ses genoux pliés au maximum ne devaient pas rendre sa position très confortable, et ils étaient un peu serrés. Cela fit plus rire Oliver qu'autre chose. Et puis, avec son ami arrière lui, il aurait bien chaud.
Les gloussements d'Ilya mettaient du baume en cœur. Il souriait trop peu, riait si rarement... le voir enjoué était un bonheur, et rien que pour la joie que ça lui procurait, Oliver ferait tout ce qu'il pourrait pour le rendre heureux. Et si c'était prendre des décisions sur un coup de tête ou faire des bêtises, il le ferait !
D'autant qu'il commençait à y prendre goût. Il ne serait sûrement jamais aussi espiègle que Finn, mais il avait beaucoup à apprendre de lui.
J-je réf-fléchis, m-moi ! Enf-enfin, p-parfois ! répondit-il à ses moqueries avec un sourire qui le trahissait, m-mais... c'est v-vrai q-que c'est p-plus d-drôle c-comme ça... finit-il par admettre.
Après quelques ratés de la part d'Ilya qui peinait à se faire obéir de Rougepif, le traineau commença à avancer. D'abord, un trot trop brusque fit chuter l'Évoli ébène qui s'était crue en sécurité dans le dos de son maître. Mais doucement, l'allure du cerf s'adoucit, pour une promenade plus tranquille. Les mots ne pouvaient pas décrire à quel point Oliver était heureux que son idée ait fonctionné. La luge était stable, le Cerfrousse trainait son fardeau sans peine, les bras d'Ilya autour de sa taille le chatouillaient et les Pokémon semblaient bien s'amuser. Difficile d'enlever le sourire niais de son visage.
Et pourtant, quand il leva la tête en espérant voir celui d'Ilya, il retomba aussi tôt. Il n'avait pas l'air de passer un bon moment. Les yeux dans le vide, il semblait penser à autre chose. Quelque chose de peu plaisant à en voir sa moue. Il avait l'air si joyeux, pourtant. Il avait bien rigolé de ce faux départ, de la tête qu'avait fait Bonnie quand elle était tombée tête la première dans la neige et même pendant quelques instants au début de la balade. Rougepif était un Pokémon intelligent. Oliver lui faisait confiance pour avancer et se diriger seul tandis qu'il redirigeait son attention vers son ami.
Hé, Ilya ? Ca n-ne v-va p-pas ? Tu v-veux q-qu'on s'arrête ? lui demanda-t-il en pressant l'arrière de son crâne contre la poitrine du jeune homme dans l'espoir de mieux capter son expression. S'il y avait un défaut dans ce traineau, c'est qu'il n'était pas facile de se regarder dans les yeux.
Re: Vive le vent d'hiver | ft. Ilya Mar 10 Mai - 7:22
Vive le vent d'hiver.
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Les mots d'Oliver surprirent Ilya dans sa réflexion morose. Il baisse les yeux, échange un regard avec lui et sent la culpabilité remonter avec le désespoirs. Génial !
Hum, juste fatigué, un peu. Je dormir un peu mal l'autre soir.
Qu'est-ce qu'il pouvait lui dire d'autre ? Qu'il se sentait terriblement mal à l'idée que cet instant de bonheur cesse comme avait cessé ceux qu'il avait passé avec Grisha ? Ou bien alors qu'Oliver finisse par le traiter comme un inconnu, comme Genya ? Il y avait mille et une façon de le perdre, qu'il l'abandonne ou le rejette...
Il fait mine de bailler pour appuyer ses propos et s'étire, faisant tomber une nouvelle fois Bonnie qui cette fois, se met à râler comme un vieux camionneur ivre. Ce qui fait exploser de rire le Stranaïte, c'est bien, il avait bien besoin d'une raison franche de rigoler.
Rougepif, intelligent et calme comme il est, s'arrête pour que la petite peste puisse reprendre son perchoirs. Ce Cerfrousse est d'un calme admirable, à sa place, Ilya en aurait profiter pour se carapater le plus loin possible pour ne pas avoir faire à cette petite peste d'Evoli – qu'il détesterait si elle n'était pas la sienne mais les choses étant ce qu'elles sont, il en est gaga.
La course put reprendre, plusieurs fois, ils tombèrent en roulant dans la neige entre éclats de rire et petites plaintes de douleur. Quelques 'Blyat' furent lancés et Ilya dût même en expliquer la signification à Oliver qui devait bien savoir que, quelque part, il s'agissait d'un gros mot.
Ce qui était admirable avec Rougepif, c'est qu'il s'arrêtait une fois son maître ou l'ami de son maître tombé de la luge pour reprendre sa course effrénée une fois les deux humains remontés avec leurs pokémons. Bonnie qui avait cru avoir une place de princesse se retrouva plusieurs fois la tête dans la neige, faisant bien rire les deux compères.
Le mal-être du Stranaïte s'évaporait un peu dans le joyeux moment qu'il était en train de passer. Mais il revint au galop quand ce dernier se replongea sans le vouloir dans les souvenirs heureux qu'il partageait avec sa sœur concernant la course de luge.
Elle s'en rappelle pas, je crois. Il baissa les yeux pour croiser le regard interloqué d'Oliver, il s'empressa de continuer. Genya, elle se rappelle pas de la luge. Secret entre toi et moi mais Hubert, le Corboss., il mange sa mémoire la nuit.
'Un jour, elle ne se rappellera même-plus qu'elle est ma sœur'. C'est quelque chose de la sorte qu'il aurait ajouté si Sieba, entre les bras d'Oliver, n'avait pas sauter du traîneau pour se rouler dans la neige et faire le fou comme si il était Belun mais en plus énergique. Les deux garçons restaient circonspects jusqu'à ce que le petit Lixy se mette à briller de toute part.
Il évoluait !
Oliver, regarde ! Ton bébé, il grandit ! S'exclama le grand blond en riant. Sankta Didilia soit louée, notre enfant grandit !
'Notre enfant', ça sonnait bizarre dans sa bouche. Il en rougit immédiatement. C'est vrai que l'idée était tentante. Lui, Ollie, des enfants, des pokémons, une famille quoi. Sauf que ça ne fonctionnait pas comme ça. Serre les dents, Ilya, tu ne va pas te laisser aller à la première pensée négative !
Il chercha doucement dans sa poche sa boite de médicaments, essayant de ne pas se faire voir par son ami et avala rapidement une pilule. Voilà, comme ça, ça devrait aller mieux.
Une fois cela de fait, le petit Lixy revint vers eux sous la forme d'un magnifique Luxio qui sauta dans les bras de son papa – faisant tomber son autre papa dans la neige avec Bonnie. Espérons qu'Oliver soit assez solide pour se faire câliner par un Luxio en besoin d'affection...
Re: Vive le vent d'hiver | ft. Ilya Mer 11 Mai - 0:55
Vive le vent d'hiver
ft. Ilya
De la fatigue, rien que de la fatigue. Oliver trouvait ça difficile à croire, mais si Ilya voulait garder ses secrets, il se voyait mal les lui tirer de force. Il les lui dirait en temps voulu, s'il en avait l'envie. Ça n'empêcherait pas le jeune garçon d'être terriblement curieux, un peu frustré, voire vexé, évidemment. Il aurait aimé être un bon confident, mais peut-être était-ce difficile de se reposer sur une personne fragile comme lui. Se connaissant, il pleurerait plus fort qu'Ilya pour un problème qui ne le concernait même pas. Alors, malgré ses mauvais sentiments, il comprenait.
J-je c-comprends. M-moi aussi j-je d-dors m-mal, répondit-il d'une petite voix avec un demi-sourire, dans une vague tentative de compatir. Ce n'était pas un mensonge, il souffrait d'insomnies depuis si longtemps qu'il avait presque oublié ce que faisait une bonne nuit de sommeil.
Comme pour ponctuer cet échange, Ilya s'étira dans de grands mouvements, qui eurent pour effet de faire tomber la belle Bonnie encore une fois. Oliver retint un rire : il savait comme l'Évoli pouvait être susceptible et il n'aurait pas voulu s'attirer sa colère. Aussi mignonne était-elle, il avait parfois de la peine pour son ami qui devait supporter un tel petit diable. Après quelques grognements qui devaient être des gros mots en langue Pokémon, elle remonta sur les épaules de son maître et Rougepif repartit au trot.
Avec le temps qui passaient, les deux adolescents commençaient à mieux se tenir sur la luge. Il n'y avait pas eu de gamelle ou de perte d'équilibre. Alors, Oliver se permit une petite folie. Il laissa le cerf aller au galop. Il s'exécuta, allongea l'allure dans une course d'abord grisante, puis affolante. Assez vite, ils perdirent le contrôle du "véhicule" dans un virage, faisant chuter tous les passagers. Un manège qui se répéta plus d'une fois avec toujours le même résultat : les garçons qui riaient, imités par Sieba et Belun, Rougepif et les autres qui faisaient demi-tour pour les attendre, et Bonnie qui pestait.
Ils décidèrent finalement de s'arrêter une fois leurs vêtements trop couverts de neige pour les protéger du froid. La petite luge bien solide pour tout ce qu'ils lui avaient fait subir faisait un bon siège le temps de faire une pause. Après un moment de silence, Ilya prononça quelques mots, qui firent lever la tête à Oliver, curieux. Finalement, il osait se confier. Si Oliver était soulagé de savoir que son ami enlevait un peu de poids de sa poitrine, ses soucis, eux, n'avaient rien qui prête à sourire. Genya oubliait ? La première rencontre avec la jumelle Rusalka n'avait pas été des plus joyeuses, mais il était évident que les deux tenaient fort l'un à l'autre. Genya d'une façon peu conventionnelle qui consistait à l'empêcher d'avoir d'autres amis qu'elle. Oliver ne pouvait qu'espérer que sa jalousie s'estompe avec le temps. Il ne pouvait pas ne pas avoir de peine pour elle, comme pour son frère.
Ça d-doit être horrib-ble... commenta-t-il. Inutile, mais ça venait du cœur.
"Manger sa mémoire la nuit"... ça sonnait comme une attaque Dévorêve. Oliver manqua de demander pourquoi ils ne s'étaient pas simplement débarrassé de l'oiseau de malheur, mais Genya n'était pas une demoiselle en détresse comme lui. C'était une femme forte, qui aurait été capable d'arracher la tête du Corboss avec les dents si elle l'avait voulu. Après tout, elle avait connu les mêmes souvenirs de guerre qu'Ilya. Pas étonnant qu'elle demande à son Pokémon de manger ses cauchemars. Il aurait aimé qu'il y ait une autre méthode. Une méthode qui ne rende pas son jumeau misérable.
Oliver serait longtemps resté sans savoir quoi dire, si ça n'avait été pour Sieba, qui coupa court à toute conversation en sautant des bras de son papa. Il se roula dans la neige, causant de l'inquiétude à l'adolescent.
Sieba, tu as m-mal ?
Mais avant qu'il ne puisse se ronger les ongles jusqu'au sang, une forte lumière avala le Lixy, derrière laquelle Oliver put deviner sa silhouette en train de changer. Il évoluait ! Très vite, la lueur s'estompa et retomba comme une pluie d'étincelles autour d'un superbe Luxio au pelage d'or. Oliver avait les larmes aux yeux. Des larmes de joie et d'émerveillement. Comme l'avait dit Ilya, son bébé avait grandi, et il était un papa fier !
Le lion lui sauta dans les bras, le faisant tomber une énième fois de la luge. Il se débattit sans grande conviction tandis que le félin l'agressait à coup de léchouilles et de chatouilles avec son museau. Malheureusement, Sieba ne pourrait plus tenir dans ses bras, mais il était si fort ! Comment ne pas être heureux pour lui ? Éventuellement, le matou laissa son humain tranquille pour partir réclamer des caresses à son deuxième père. Oliver se releva, essuya son visage couvert de larmes de rire et de bave de Luxio. Voilà qui avait illuminé sa journée. Malheureusement, ça n'avait pas réglé le problème d'Ilya. Il ne pourrait rien y faire, mais il pourrait l'aider à se sentir mieux.
J-je c-commence à avoir f-f-froid, commença Oliver, ce qui n'était pas dur à croire avec son manteau plus blanc que beige désormais, tu v-veux v-venir avec m-moi ? Ch-chez m-ma m-mamie. On p-pourra b-boire q-quelque chose d-de chaud !
Il remonte sur la luge et offrit un grand sourire à son ami. Il n'avait pas l'air contre l'idée. Le petit cortège repartit donc en direction de la maison de grand-mère, au petit trop pour éviter une autre gamelle. Cette fois-ci, le pauvre Sieba n'eut d'autre choix que de marcher à côté. La bâtisse n'était pas loin. C'était une petite baraque, plus petite que la maison dans laquelle vivait Oliver. Après tout, ses grands-parents paternels n'avaient jamais été riches. Comme la plupart des mineurs, ils vivaient dans un petit logis dans les corons.
Il frappa, et assez vite, une vieille femme lui ouvrit la porte. Son visage s'illumina quand elle reconnut son petit-fils.
Oh, Ollie, te revoilà mon chéri ! gazouilla-t-elle en le prenant dans ses bras, tu m'as ramené un ami ? C'est de lui que tu me parles tout le temps ?
Un petit rire gêné, des joues rosées. Oliver ne pouvait pas l'accuser de mensonge. Il se contenta d'acquiescer. Il espérait qu'Ilya lui plairait plus qu'il n'avait plu à son père. Quelque chose lui disait que oui, ne serait-ce que par vengeance, si elle faisait le lien avec le Luxio qui les accompagnait.
Re: Vive le vent d'hiver | ft. Ilya Mer 11 Mai - 19:18
Vive le vent d'hiver.
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notes
Ilya a d'évidence plus de tolérance au froids que son ami. Certes ses vêtements sont mouillés et il est couvert de neige, mais il a connu bien pire. Cependant, il ne veut pas que son cadet attrape la crève pour une simple histoire de caprice de stranaïte. Alors il hoche la tête quand ce dernier lui propose d'arrêter là.
Par contre, aller chez sa grand-mère...Ilya hésite un peu mais il le suit quand même sans faire d'histoire, priant juste pour quand babushka Dixon ne soit pas comme son fils. Et à première vue, elle n'en a pas l'air, elle a même l'air très gentille.
Ilya se présente sobrement, étouffant son accent du mieux qu'il peut mais ne pouvant s'empêcher une petite courbette à la stranaïte impériale qui fait rire la vieille dame de bon cœur. Il rougit un peu et bredouille quelques excuses maladroites, mélange de stranaïte et de kerosien. La babushka lui tapote l'épaule comme si il était son propre petit-fils.
Rien de grave, pas besoin de s'excuser, dit-elle. C'est rigolo et ça lui donne un air de vrai prince. Elle comprends maintenant pourquoi Ollie lui parle tout le temps du stranaïte. C'est qu'il est bien atypique, le garçon. Puis il présente bien, grand et blond, toutes les filles doivent regarder dans sa direction.
Ilya toussote, même si c'était le cas...Il n'en aurait pas grand chose à faire pour des raisons évidentes. Je suis l'ami d'Oliver, pas un...coureur d’après...niet...coureur de jupon. Je suis pas coureur de jupon, juste ami d'Ollie. Proteste-t-il avec difficulté.
Il ne se rends compte que quelques secondes après avoir prononcé ces paroles de l'impact qu'elles peuvent avoir et rougit un peu. Heureusement, la babushka d'Ollie ne prends pas les mots de travers et se contente de hocher la tête en riant. Elle est contente que son petit-fils ait un ami comme lui, dit-elle.
Les yeux de la vieille femme se tournent rapidement vers le Luxio doré qui fait la toilette de sa petite sœur immaculée au sol. Elle cligne des yeux et regarde Oliver. Ce ne serait pas son petit Prince ? Et bien si. C'est lui. Ilya est même ravi d'expliquer le pourquoi du comment. Plus ravi encore d'expliquer l'histoire de la vie de Sankta Sieba et des bienfaits qu'il (ou elle, selon les versions) a apporté à Strana grâce aux pouvoir de Jirachi.
Mais ses paroles s'arrêtent et son regard se perd à nouveau dans le vide. Maintenant, tout ça sert à rien. Tout le monde s'en fiche de Sankta Sieba à Strana.
Ce n'est pas tant le coté religieux qui l'importe. C'est surtout que ces petits contes de saints et de saintes Stranaïtes ont fait sa jeunesse. Et savoir qu'ils n'ont plus aucun sens maintenant est douloureux à admettre. Il secoue la tête, il n'a pas à être triste en permanence.
Juste des contes de fées, pas important. Conclut-il en haussant les épaules avant de boire un gorgée du chocolat chaud que leur avait concocté la babushka. Le chocolat est très bon, merci beaucoup, babushk...Madame.
Il est un peu mal à l'aise, chaque fausse note dans son code de politesse lui cause des sueurs froides et maintenant, il a manqué de l'appeler 'babushka', comme si il s'agissait de sa propre grand-mère ! Il reprends une gorgée de chocolat chaud et se brûle la gorge avec. La grimace de douleur qu'il fait n'échappe pas à la petite vieille qui lui demande ce qui cloche.
Ilya décide d'être franc, par peur qu'un mensonge ne puisse envenimer la situation qu'il imagine déjà assez délicate comme ça. Ou est-ce seulement dans sa tête ?
Ah, hum...Je veux pas gêner. Bredouille-t-il, penaud. Le papa à Ollie...Charles ? Oui, Charles Dixon, il m'aime pas beaucoup alors...J'ai pas envie que vous aussi. Parce que vous êtes gentille.
Puis il baisse les yeux et regarde ses mains jointes posées sur la table. Il ne sait plus quoi dire ni quoi faire, la situation le préoccupe terriblement mais les mots restent coincés dans sa gorge. Si la babushka Dixon est aussi exigeante que son fils, il est bon pour finir dehors sans merci ni au revoir. Il a beau avoir fait des progrès en kerosien, son accent s’entend toujours, après tout.
Re: Vive le vent d'hiver | ft. Ilya Mar 17 Mai - 0:15
Vive le vent d'hiver
ft. Ilya
De la fatigue, rien que de la fatigue. Comme l'avait espéré Oliver, la vieille femme adopta assez vite Ilya. Qui sait si elle partageait les mêmes vues xénophobes que son fils, mais l'ami de son petit-fils serait son ami, qu'importe d'où il vient. C'était qu'elle l'avait vu trop longtemps souffrir de solitude pour se mettre à soudain trier ses rares amis sur le volet.
Elle l'invita à rentrer, rit de ses manières si distinguées et ajouta qu'il devait être un sacré charmeur. Le pauvre jeune homme balbutia quelques excuses qui firent glousser Oliver. Il comprenait. Lui-même avait eu souvent droit à ce genre de commentaires de la part de sa grand-mère ou des femmes de cet âge en général. Du moins, quand il était plus jeune et qu'on se disait qu'un enfant si mignon deviendrait un bel homme. Selon mamie, il était toujours mignon, mais ce n'était pas comme ça qu'on faisait tomber les filles. Ilya, lui, avait ce genre de qualités. Mais comme il le disait si bien avec son Kerosien maladroit, il n'était pas un coureur de jupons. En y repensant, il n'avait jamais montré le même intérêt pour la gente féminine que la plupart des adolescents de son âge. Oliver supposa qu'entre son intégration dans une nouvelle région et ses problèmes familiaux, il avait d'autres Chaglam à fouetter, tout simplement. Ce qui l'arrangeait bien, puisqu'il n'avait pas hâte de devoir céder son meilleur ami à sa future petite copine.
Les yeux de grand-mère se posèrent sur le Luxio doré qui suivit ses deux papas. Sa bouche entrouverte montrait sa surprise, mais aussi son émerveillement. Oliver hocha vivement la tête quand elle lui demanda si c'était bien le "Lixy" de l’œuf qu'elle lui avait offert, tandis qu'Ilya, en bon deuxième papa, expliquait l'origine de son nom et comment il l'avait pris sous son aile. Les Dixon écoutèrent, attentifs (Oliver le premier, comme s'il n'avait pas déjà entendu parler de Sankta Sieba). Mais assez vite, le Stranaïte redevint sombre. Parler de ses racines pouvait parfois le rendre fier, mais souvent, il se souvenait que la Strana de son enfance n'était plus et ses yeux se remplissaient de larmes qu'il contenait tant bien que mal. En présence de la vieille femme, il tint bon. Peut-être par peur d'inquiéter une étrangère ou parce qu'il voulait faire bonne impression, il changea de sujet. Oliver lui lança un dernier regard triste avant de sourire légèrement. Oui, autant ne pas trop insister si ça rendait Ilya malheureux. Autant savourer ce chocolat qui, comme l'avait dit le grand blond, était très bon.
Un peu trop brûlant pour Oliver, mais il avait toujours été trop sensible.
Pourtant, la boisson sucrée ne suffit pas dissiper complètement le malaise. Ilya restait nerveux, ça se sentait. La grand-mère elle-même s'en rendit compte et lui posa la question, à laquelle le jeune homme sembla réfléchir un moment, comme s'il savait que la réponse serait dangereuse. Et en effet, le terrain était plus que glissant. Il s'agissait de Charles Dixon.
D'aussi loin qu'Oliver s'en souvenait, la relation entre le noble père de famille droit et fier et sa chère et tendre mère avait toujours été bancale. Ils se fréquentaient plus par obligation qu'autre chose quand elle venait voir ses petits-enfants ou qu'ils la visitaient en famille, mais les deux ne se voyaient jamais seuls. Et quand on voyait les regards qu'ils s'échangeaient, la réponse était évidente. La dispute à Breith n'avait pas été une exception. Leur lien n'était pas celui d'une mère et d'un fils. Incapable de détester sa propre mère, Oliver avait du mal à l'accepter, mais c'était pourtant l'évidence : ils se haïssaient.
Il n'avait jamais osé demander pourquoi. Il savait qu'il fallait marcher sur des œufs. Si c'était comme avec le sujet de tonton Emil, on ferait mine de ne pas l'entendre.
Le visage ridé de la vieille se crispa, sans surprise pour Oliver. Il lança un regard à Ilya, qui devait déjà regretter sa question. La grand-mère n'explosa pas cependant, elle se contenta de grogner, mais pas à l'égard du Stranaïte.
Ne fais pas attention à mon fils, il est incapable d'aimer, celui-là.
Oliver se fit tout petit dans son gros fauteuil. Il n'aimait pas entendre sa mamie parler de son père. Malgré tout ce qu'il avait fait, il restait son père, et le jeune garçon l'aimait sincèrement. Entendre de telles choses sur lui lui brisait le cœur. D'autant que si la dame aux cheveux grisonnants avait raison, son amour paternel serait à sens unique.
Tu m'as tout l'air d'un charmant jeune homme et tu rends mon petit Ollie heureux, il ne m'en faut pas plus. Tu es le bienvenu chez moi.
Son large sourire sonnait faux. Oliver ne doutait pas de sa sincérité, mais ses mots restaient teintés de haine envers son fils. Quand elle s'éclipsa pour aller chercher des petits gâteaux, le jeune garçon se tourna vers son ami.
D-désolé, j-j'aurais p-peut-être d-dû te p-prévenir, m-mais... m-ma g-grand-m-mère et m-mon p-papa n-ne s'entendent p-pas très bien, s'excusa-t-il dans un rire gêné. "Pas très bien" était une sacrée litote. M-mais j-je suis sûr q-qu'elle est sincère. E-et p-puis... elle a raison. Av-avec toi, j-je suis heureux !
Honteux de ses paroles mielleuses - mais qui lui tenaient à coeur, il se mit à rougir et détourna le regard. Heureusement, il fut vite sauvé de la gêne par un plateau de sablés en forme de Pokémon. Oliver en reconnut un en forme de Lixy et le tendit à Ilya avec un sourire amusé. Bientôt, leur journée de jeux et goûter se terminerait et le Stranaïte devrait rentrer chez lui, mais Oliver comptait bien profiter du confort de la maison de sa grand-mère, de l'odeur des petits gâteaux et du chocolat et de la présence de son ami tant qu'il le pourrait.
Dernière édition par Oliver Dixon le Lun 27 Juin - 22:24, édité 1 fois
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Re: Vive le vent d'hiver | ft. Ilya Mar 17 Mai - 0:15
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Re: Vive le vent d'hiver | ft. Ilya Mar 17 Mai - 6:48
Vive le vent d'hiver.
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Si le visage crispé de babushka Dixon l'effraya un instant, ce qu'elle dit...L'apaisa. Plus qu'il ne l'aurait voulu.
Ilya avait honte de l'admettre mais intérieurement, il adorait tout bonnement de rencontrer quelqu'un qui, comme lui, avait une dent contre Charles Dixon. Il trouvait cependant cela triste que ce soit la mère de ce dernier en personne et pas sa voisine ou un collègue de travail.
Parce que ce genre de haine cache des choses bien sales en général, des choses qui remontent à loin et qui n'ont pas pu cicatriser, faute de soin. Il hoche juste doucement la tête mais se reprends vite. Oliver aime encore son père, lui. Suffisamment pour lui en tenir rigueur si il s'accorde sur de tels propos.
Les dernières phrases de la vieille dame firent doucement sourire le Stranaïte. Il rendait Oliver heureux et c'était suffisant. Il se demandait si le couple Dixon prenait en compte le fait que leur fils ne rentre pas tout les soirs avec un œil au beurre noir ou le nez cassé ou même qu'il souriait plus souvent que d'habitude.
Il espérait que oui, l'inverse aurait été...Triste. Merci, merci vraiment beaucoup, Madame. Fit-il lorsque la vieille femme, souriant doucement, lui promit qu'il serait toujours le bienvenu ici. Même si ce n'était pas forcement vrai -en tout cas, pas pour toujours- il appréciait tout de même ce geste d'hospitalité.
Même si la haine de Charles Dixon se sentait encore dans sa voix et sur son visage.
Quand la babushka disparut pour aller chercher de petites friandises, Oliver s'excusa pour elle en chuchotant. Ilya hocha la tête d'un air grave.
Pas 'pas s'entendre', ça. Détester je pense. Un jour, peut-être que moi et Genya aussi...
Ses yeux s'assombrir à nouveau tandis que son visage se crispait dans un rictus de colère mêlée de peur et de tristesse. Ils n'en étaient pas au point de babushka Dixon et de son fils, mais la pente glissante sur laquelle ils se trouvaient tout deux les y menait tranquillement.
Oublie ça... Finit-il par lâcher avant de tourner la tête avec le plus beau des sourires quand la vieille dame revint avec un plateau de biscuits sablés en forme de pokémons. Ses yeux pétillaient d'envie et de gourmandise. Oh, du sucré. Son péché mignon.
Merci, vraiment vraiment beaucoup. Répéta le Stranaïte, cette fois sur un ton plus énergique.
Il avait déjà un Pikachu et un Evoli dans les mains quand Oliver lui tendit un Lixy. Il ne put s'empêcher de rire avant de lui dire d'un air malicieux.
C'est ton bébé, tu peux le garder. Personne peut te dire non ici. Il ne devrait pas jouer le jeu de babushka Dixon, mais il ne pouvait s'empêcher de le faire.
C'était...Satisfaisant. Il ne savait pas exactement comment la mère en était venu à haïr son fils mais il savait que mille-et-une chose peuvent vous pousser à détester quelqu'un, même le fruit de vos entrailles ou la chair de votre chair.
Ses pensées revinrent fugacement vers Genya. Est-ce qu'il...Commençait réellement à la détester ? C'était sa grande sœur adorée, sa jumelle après tout. Mais peut-être qu'un jour, Charles Dixon avait été le fils adoré de sa maman. Son cœur se serra et il s'en tordit les tripes. Néanmoins, il fit tout les efforts possibles pour évacuer cette pensée. Il voulait être heureux avec Ollie aujourd'hui, même si ce n'était qu'une histoire d'une après-midi puis plus rien.
Il voulait vivre avec Oliver comme si chaque jour était le dernier car il y a bien longtemps qu'il ne faisait plus confiance au destin. Par contre, le karma...Quatre hommes assassinés attendaient toujours leur revanche.
Enfin, il détourna à nouveau ses pensées en se joignant à la discutions entre Oliver et sa babushka. Elle lui demanda quelques questions sur la Strana Impériale auquel il prit plaisir à répondre. Il essaya néanmoins de ne pas aborder l'homosexualité normalisée chez les nobles. Ça restait une tare à Keros.
Mais les communistes ont raison, le Tsar trop égoïste. Ça devait arriver. Conclut-il en haussant les épaules avant de boire quelques gorgées de son chocolat chaud.
Les discutions suivantes furent plus joyeuses, cela parlait du quotidien au lycée, de leurs autres amis et des passions du Stranaïte. Il hésitait à parler de ces dernières, la danse, la coordination ne sonnait pas très virile et l'exploration de lieux abandonnés sonnait tout simplement irresponsable et mal-famé.
Pas vraiment de passions encore. Mentit-il donc. Je découvre un peu. Sans la guerre c'est mieux, je peux réfléchir à ça.
Encore un sourire rayonnant, mi-faux mi-vrai. Comme celui que babushka Dixon lui avait adressé quand elle lui avait annoncé qu'il serait toujours le bienvenu. Peut-être finirait-il par avoir une passion de 'vrai bonhomme', même si il en doutait fortement, il avait toujours eut des passions de petite princesses comparé à sa sœur, alors comparé aux autres garçons...
La conversation reprit donc ainsi, chacun esquivant les sujets fâcheux avec une gentille phrase accompagné d'un petit rire. Ni Ilya, ni la babushka ne s'en tinrent rigueur, ils ne se connaissaient juste pas assez pour tout se livrer d'un seul coup alors ils y allaient étapes par étapes. Et peut-être un jour, Ilya pourrait lui avouer qu'il aimait la coordination et voulait en faire son métier.
Lorsqu'Ilya s'aperçut que le ciel de dehors était presque noir, il déglutit. Il avait passé trop de temps ici et Vassilisa serait sûrement furieuse. Il se leva en s'excusant.
Je dois partir. Grande-tante très méchante...Euh, sévère. Et...Je dois rentrer, en retard. 'Méchante' lui avait échappé mais il ne le regrettait pas trop, n'était-ce pas la vérité après tout ?
C'est donc en saluant amèrement tout le petit monde et en appelant douloureusement Sieba et Belun -qui se sentaient tout deux si bien en compagnie de leur deuxième papa- pour partir. Il n'aimait pas séparer les petits lions d'Oliver mais il était temps de partir. Suivi de toute sa troupe de pokémons, il salua une dernière fois Ollie et sa babushka avant de partir pour de bon.
Une fois au manoir, ni cri ni remontrance pour l'acceuillir, Vassilisa n'avait pas bouger, elle regardait toujours ce vieil album photo d'un air indescriptible. La seule chose qu'elle lui lâcha fut un :
Ferme la porte, Mudak, il fait froids.
Et c'était tout.
Ilya se demanda si Vassilisa n'avait elle-aussi pas des raisons de le haïr, des raisons enfouies très loin dans le passé. Des raisons sales et douloureuses.
Il ne préféra pas y penser. Il n'aurait jamais de réponse à sa question de toute façon. Alors au lieu de ça, il se contenta de remonter dans sa chambre et de balayer le verre brisé au sol puis coller du papier journal sur le carreau cassé. Ils appelleraient bien le vitrier un jour.
Un petit sourire se dessina sur son visage. Quelque part, il était fier d'avoir apprit à Ollie à être un 'mauvais garçon'.
Et peut-être, seulement peut-être qu'un jour il pourrait lui faire voir que Charles Dixon ne valait pas le coup de s'attarder sur lui. Et que l'amitié était parfois bien plus importante que l'amour familial.
Il eut un sourire douloureux.
Il savait très bien de quoi il parlait après tout...