La nuit avait été terrible. Oliver avait espéré que prendre un peu l'air dissipe son malaise, mais pour le moment, il continuait de ruminer.
Encore des cauchemars, juste, pas les mêmes que d'habitude. Au lieu d'être poursuivi ou frappé jusqu'à la mort par des lycéens, étranglé par son propre père, enfermé à double tour et oublié par sa mère ou le genre d'horreurs habituelles, sa jalousie lui avait offert de nouvelles saveurs de mauvais rêves.

Des mauvais rêves qui commençaient toujours bien, qui parlaient de romance et d'amour, mais qui tournaient au vinaigre quand apparaissaient Finn et sa queue fourchue de Démolosse. Façon de parler, ses rêves étaient tordus mais pas à ce point.
Alors, l'amant d'Oliver - qu'on ne nommera point - le délaissait pour le Grimalin, le laissant seul, à la merci de la horde de spectres suivant leur roi.

Et Oliver se réveilla, couvert de sueur et rempli de honte.
Ses rêves étaient toujours stupides. Finn n'était pas maléfique. Finn n'était pas là pour lui voler Ilya. Finn était avant tout son ami et il le connaissait assez pour savoir que ses Pokémon le voyaient plus comme une maman qu'un roi. Il avait suffi de voir comment sa Branette s'accrochait à lui la veille, comme un enfant appelant son parent à l'aide. En bonne maman, il l'avait écoutée et aidée.

Finn était vraiment une bonne personne, c'était Oliver le problème dans l'histoire. Le vilain Oliver, jaloux, possessif et grincheux. Il ne se savait pas comme ça, il découvrait une partie pourrie de lui qu'il aurait préféré garder secrète de lui-même. Et si quelqu'un venait à découvrir quels genre de sentiments amers il éprouvait derrière cette façade de mignonnerie ? Il en mourrait de honte.
Oliver n'avait pas beaucoup de bonnes choses à dire sur sa personne, mais il s'efforçait d'être toujours gentil. Ne serait-ce que parce qu'il voulait juste être aimé. Même ça, il ne pouvait pas le faire correctement. Pour conserver son image, mais aussi pour éviter de se souvenir comme son cœur pouvait être noir, il décida d'éviter Finn pendant un moment. Ça ne serait pas difficile : le garçon aimait bien passer des journées à courir dans les bois plutôt que d'aller à l'école ou même de fréquenter Doon.

Ce fut au moment exact où cette pensée lui traversa la tête qu'une voix ironiquement familière l'interpela et son corps tout entier se crispa de surprise, de peur et de rage. Il s'efforça de se dérider pour montrer à Finn un semblant de sourire, peu convaincant mais qui suffirait peut-être si son camarade n'y portait pas trop d'attention.
Il tremblait sur place, ses yeux refusaient de regarder ceux de Finn. Il gigotait malgré lui et il sentait ses mains devenir moites. Il avait beau faire de son mieux pour rester impassible, c'était toujours son corps qui trahissait ses émotions.

Dans sa plus grande innocence, Finn l'invita à venir prendre le goûter. Comme s'il ne s'était rien passé la veille. Oui, bien sûr, il ne s'était rien passé la veille. Du moins de son point de vue. D'ailleurs, Bren avait probablement préparé des biscuits pour célébrer la victoire de son prodige de fils. Une vague de jalousie fit serrer son poing à Oliver, qui pensa à sa propre mère. Aurait-elle fait de même ? Bien sûr que non. Son mari n'aurait pas voulu qu'il fasse de concours, alors par extension, elle non plus. En général, sa famille n'avait jamais été du genre à le féliciter pour ses réussites, mais plutôt à le punir pour ses échecs. Il aurait voulu d'une mère comme Bren.

La haine de lui-même revint au galop à cette idée. Sa mère était adorable. Elle l'aimait. Elle faisait de son mieux. Ce n'est pas facile d'être maman. Oliver était juste un sale gosse ingrat qui croyait mériter son amour alors qu'il n'avait concrètement jamais rien fait pour elle à part quelques dessins moches.
Bren avait juste une vision de l'éducation différente. Ça ne faisait pas de Mary une mauvaise mère. Il n'avait pas le droit d'être envieux.

Avec ce nouvel assaut d'émotions négatives, Oliver n'avait pas, mais vraiment pas envie d'accepter l'offre de Finn. Pour autant, il n'avait pas envie de l'insulter. Après tout il ne savait pas ce qu'il se passait dans cet esprit perverti en s'en portait parfaitement bien. Il devrait se trouver une excuse. Mais avant que le jeune garçon ne puise aligner quelques balbutiements, Finn l'interrompit. Il voulait discuter.

Enfin... il voulait "discuter". Oliver avait pratiquement entendu le guillemets dans sa voix. Quelque chose qui lui faisait dire qu'il n'avait pas dû être aussi subtil qu'il aurait aimé l'être avec ses sentiments dernièrement. Il n'aurait pas pensé que Finn, de tous ses amis, serait celui qui s'en rendrait compte, et pourtant, ce regard déterminé ne mentait pas. Après un soupir, il accepta de le suivre, non sans cesser de frissonner, d'anticipation comme d'un agacement qu'il savait mal placé.

Il se contenta de répondre à Finn par des marmonnements, qui n'étaient pas vraiment des oui, ni des non. Il ne se souvenait pas vraiment de son retour à Doon. Il ne se souvenait que de ses rêves maudits et des évènements de la veille, les bons comme les mauvais. La superbe prestation de Finn et Ilya, l'annonce de leur victoire, la discussion gênante avec le garçon-fantôme mais aussi le coucher de soleil sur la plage. Il y avait eu du bon et du mauvais, mais en compagnie de Finn, il ne voyait plus que le mauvais. Puisque maintenant, il ressassait en boucle ce qu'ils avaient pu se dire à Lallands. Quelque chose qui aurait motivé son ami à vouloir le voir en personne.

Est-ce qu'il lui en voulait ? Est-ce qu'il allait mettre fin à leur amitié ?
Cette histoire de Polichombr... ça ressemblait presque à des menaces, mais contrairement à celui de son cauchemar, le vrai Finn n'enverrait pas ses spectres lui chercher des noises... pas vrai ?

Arrivés chez lui, Finn invita Oliver à boire quelque chose. Il fut incapable de choisir ou de formuler quoi que ce soit, son esprit étant trop occupé à regarder tout autour. En quête de quoi ? Des Pokémon prêts à l'attaquer ? Les fameux Polichombr peut-être ? Ou alors, une sortie de secours, une cachette, n'importe quoi pour ne pas avoir à supporter cette situation plus longtemps.

Si ça tournait mal, il pourrait toujours essayer de sauter par la fenêtre.

Une idée idiote pour laquelle il se châtia vite. Il finit par lâcher quelques mots machinalement.

Euh... j-je... j-je p-prendrai c-comme toi.

Parfait, pas besoin de prendre de décision ou d'imposer quelque chose quand sa présence semblait déjà si anormale ici.
Comme Finn lui-même, tant qu'on ne lui servait pas ce jus de chaussette qu'on appelle "café", il serait satisfait.

Le temps passa, l'hôte s'affairant à la préparation des boissons. Oliver s'était assis pour l'attendre et lançait de temps en temps des regards en direction de la porte. Il était persuadé d'avoir vu deux grands yeux rouge sang le fixer avec insistance, mais chaque fois qu'il tournait la tête, ils disparaissaient. Ah, s'il avait su que Dolores avait plus peur de lui que lui d'elle...
Enfin, Finn reparut avec les bras bien chargés. Dans son siège, Oliver remuait de nervosité. Qu'est-ce qu'il n'aurait pas donné pour pouvoir mettre fin à cette expérience. Parler à son ami était bien plus effrayant entre les quatre murs d'une cabane paumée dans une forêt hantée que dans les grandes rues pleines de touristes de Lallands. Car ici, il ne pouvait pas fuir. Il allait vraiment devoir parler, n'est-ce pas ? Autant crever l'abcès pour vite en finir.

P-pourq-quoi tu v-voulais m-me v-v-voir ? demanda-t-il, toujours hésitant.

Il gardait un fragment d'espoir, celui qu'il se soit trompé, et que la chose dont Finn voulait lui parler n'avait rien à voir avec la pourriture qui lui rongeait les intestins.

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Le sourire de Finn était... troublant. Du moins, à cause du millier de scénarios catastrophes qu'Oliver s'était inventé dans les dix dernières minutes, il l'était. Il ne pouvait pas être sincère, pas après l'avoir trainé dans sa baraque remplie de fantômes pour "parler". Le chocolat chaud... et si c'était un prétexte pour l'empoisonner ?

Est-ce que le sérum de vérité existait vraiment ?
Si ça existe vraiment, est-ce que Finn en aurait chez lui ?

Non, évidemment. Il chassa ces idées stupides de sa tête et essaya de se concentrer que quelque chose de plus confortable. La douceur du canapé, la chaleur de la maison les protégeant du froid de février, la drôle de tête de la tasse Goupix (?) que lui avait servi Finn. S'il avait été plus détendu, il aurait sûrement éclaté de rire en voyant le pauvre renard strabique rempli de cacao. Ça ressemblait bien à son ami de collectionner des mugs moches, tiens.

Car c'était bien ça, le genre de "bêtises" de Finn. Il aimait acheter des objets rigolos et en rire, en particulier avec Teagan. Il aimait se moquer des brutes du lycée dans leur dos pour rassurer Oliver quand il se prenait l'insulte de trop. En revanche, ses crimes ne comprenaient ni le meurtre, ni le vol de meilleur ami.
Mais comme il était difficile de se faire rentrer des pensées raisonnables dans le crâne, alors qu'il était bien plus aisé de laisser la peur faire son boulot. Le Mimiqui, là... il était tout tremblant. Est-ce qu'il s'apprêtait à lancer une attaque ?

Avant qu'Ollie ne se rende fou à observer le pauvre Pokémon qu'il n'avait pas conscience de terrifier, Finn prit la parole, le faisait sursauter et se redresser comme un Miradar. Il s'attendait à entendre tout et n'importe quoi de la part de son ami. Il pensait qu'il lui reprocherait son attitude, lui exigerait des explications, voire des excuses. Au mieux, un "qu'est-ce qui t'a pris" ou "pourquoi t'es comme ça ?".

Mais non.
Finn pensait l'avoir contrarié. Le petit cœur d'Oliver se brisa. Il se fit tout petit dans son siège, honteux comme jamais. Non content d'être coupable du péché d'envie, voilà qu'il blessait son ami par son égoïsme. Il fixa un long moment le garçon aux cheveux blancs, probablement avec un air bête de Magicarpe sur la face. Il se ressaisit juste assez pour pouvoir balbutier quelques mots. Parce que Finn méritait de voir ce malentendu dissipé.

B-b-b-bien sûr q-que n-n-non ! cria-t-il presque dans une voix suraiguë qui trahissait sa nervosité, tu... tu n-n'as r-rien f-f-fait d-de m-m-mal...

Il n'avait rien fait de mal, non. Et pourtant, le sentiment de reproche était là. Et il grandissait, peu importe à quel point Oliver voulait s'en empêcher. C'était que les faits le narguaient encore plus : en plus d'être meilleur que lui en tout, Finn était aussi une meilleure personne que lui. Finn invite ses amis à goûter chez lui. Finn s'assure de ne pas blesser ses amis. Finn n'est pas un "dépravé sexuel" comme disent certains.
Des excuses s'imposaient. Peut-être que tout irait mieux s'il se débarrassait du poids sur ses épaules. Il n'avait pas à raconter toute la vérité, juste à demander pardon d'avoir été trop froid.

J-je suis d-d-désolé. J-je ne v-voulais pas-...

Oliver s'interrompit en sentant un regard glacé dans sa nuque. Sûrement un des nombreux spectres, un de deux de Finn ou un de ceux d'Eagal qui étaient probablement autant les bienvenus ici que lui. La réalisation le frappa enfin. Finn avait parlé des Polichombr. Des Polichombr qui l'auraient regardé dormir et qui auraient tout rapporté au garnement.

Les Polichombr ne pouvaient pas voir les rêves, si ?
... ils n'auraient pas raconté ça à leur camarade, pas vrai ?

F-F-Finn ? demanda-t-il d'un ton très peu serein. Des regards fugaces autour de lui lui permirent de constater qu'aucun Polichombr ne l'observait, les P-P-Polich-chombre.. q-q-qu'est-ce qu'ils d-disent ? Sur m-moi ?

Il regretta sa question aussitôt qu'il la posa. De toutes les façons dont son secret aurait pu être exposé, c'était sûrement l'une des pires.

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Finn assura que ce n'était pas grave. Qu'Oliver n'avait pas à être désolé. Et pourtant, ce dernier ne ressentit pas le soulagement tant attendu. Il était toujours aussi tendu, prostré, à se mordre la joue en attendant que le moment passe. Manque de chance, il ne passerait pas tant qu'il ne parlerait pas.
Le calme était perturbant. Pour quelqu'un, comme Oliver, qui n'aimait pas les sons forts, c'était bien rare de penser ça. Il y avait quelque chose de dérangeant dans la façon dont Finn observait ses marshmallow avec un regard froid, ou celle dont ses spectres se déplaçaient sans un bruit. Le son d'une horloge faisait passer les secondes au ralentis, ou peut-être Oliver avait-il inventé ce "tic-tac" pour prendre conscience du temps qui passe sans prendre la parole.

Il se crispa encore plus quand son ami daigna lui répondre. Il pouvait presque entendre les spectres parler à travers sa voix glaciale. Si Finn savait pour ses rêves... si Finn savait ce qu'il écrivait dans son journal - s'il savait seulement qu'il avait un journal ! - il en mourrait de honte. Fort heureusement, les Polichombr ne lui avaient rien colporté d'aussi intime. Mais ils n'avaient pas menti pour autant. Si Oliver n'était pas certain de pouvoir qualifier ce sentiment de "colère", il ne pouvait pas nier qu'il en voulait à son camarade. Comment l'admettre alors qu'il savait qu'il était en tort, exactement ? N'en déplaise à ses humeurs, il ne voulait pas pour autant mettre fin à leur amitié.

Il n'aimait pas ça, mais Finn avait raison.
Il faudrait s'y confronter, "comme dirait Bren". Oliver ne connaissait pas parfaitement la mère du fantôme, c'était qu'il ne s'approchait jamais vraiment de la forêt Eagal et donc de leur maison, mais elle avait l'air d'une femme sage. En dépit de son œil manquant, sujet de moquerie pour les garnements qui la traitaient de sorcière. Elle lui rappelait Charlotte sous bien des aspect. Et Charlotte aussi lui aurait sûrement conseillé d'ouvrir son cœur pour mettre fin à cette tension idiote.
Oliver aurait aimé être aussi sage qu'elles. Mais ce qu'il s'apprêtait à faire, il le ferait à contrecœur, en témoigne un lourd soupir.

J-je... j-je sais q-que c'est stup-pide. M-m-mais...

Il leva les yeux pour rencontrer ceux de Finn mais se ravisa vite. Ses iris glacés l’intimidaient trop. Il préféra garder les siens rivés vers le sol tendis qu'il murmurait :

J-je suis... j-jaloux.

Les mots sortirent difficilement. Déjà, sa gorge se noua et les larmes menacèrent de sortir. On aurait dit qu'il venait d'avouer un meurtre à la honte qui tordait ses traits.

M-moi, j-j-je suis b-bon à rien. Toi... tu est b-bien plus c-courageux, et-et p-puis tu est p-plus m-malin, m-meilleur av-avec les P-pokémon, et ta p-prestation était si-si b-belle, admit-il. Sa voix se teinta d'amertume le temps d'une phrase : et tu t'entends m-mieux av-avec Ilya q-que m-moi.

Il préféra ne pas s'aventurer davantage sur cette pente glissante. Ne pas mentionner le fait qu'ils avaient pu performer ensemble. Danser ensemble. Après s'être entrainés ensemble, rien que tous les deux pendant des mois pour offrir une performance parfaite.

M-moi, j-je n-ne serai j-jamais rien d-de tout ça, souffla Oliver, et ça m-me rend... c-comme ça, ajouta-t-il en se désignant, j-je n-ne v-voulais p-pas t'imp-pliquer d-dans tout ça. J-j'attends q-que ça p-passe. M-maintenant tu n-ne v-voudras p-plus de moi, conclut-il dans un rire dépourvu de joie. Il se voyait déjà chassé du toit des Harper après cette confession.

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Contre toute attente - ou du moins les attentes d'Oliver, Finn... éclata de rire. Il aurait pu se sentir soulagé, mais une partie de lui était vexé que ses sentiments n'inspirent que la moquerie de la part de l'enfant spectre. Et puis, il n'était pas certain que ce rire prouve qu'il état sorti d'affaire.

Ses yeux semblaient... joyeux ? Le blond n'avait jamais été bien doué pour démêler les expressions humaines. C'était peut-être de la malice qui brillait dans le regard de Finn. Comme quand il préparait une blague avec Teagan. Difficile donc de le prendre au pied de la lettre quand il lui assura qu'aucune de ses craintes n'étaient vraies. Finn n'était pas meilleur en tout. Oliver ne le croyait pas, mais il resta muet. Il ne savait pas gagner un débat, de toute façon.
Puis, le visage de son interlocuteur se fit plus sérieux. Finalement, Oliver préférait les moqueries. Il s'attendait désormais à des reproches. Reproches qui n'arrivèrent pas. Bien que l'espace d'un instant, il prit peur d'avoir sincèrement contrarié son ami en se dénigrant trop. Il savait que les gens n'aimaient pas ça et pourtant, il était incapable de se voir comme plus que ce qu'il était : un échec à tous les étages. Il n'avait pas envie que Finn lui donne des cauchemars, cependant (quoi que ça veuille dire), alors il le laisserait croire qu'il lui faisait confiance.

Pourtant, Finn avait visé juste.
Pas difficile, à vrai dire, de comprendre que le cœur du souci venait d'Ilya. Ou plutôt, de l'affection qu'il lui portait. Finn avait bien choisi son jour pour être bon avec les émotions d'autrui. Impossible pour Oliver d'admettre qu'il était aussi facile à lire qu'un livre ouvert, ou qu'il y avait une bonne raison pour que tous les garçons du lycée s'imaginent des choses entre Ilya et lui. Il écouta parler Finn avec les sourcils légèrement froncés et un vilain rougissement sur les joues.
Néanmoins, il acquiesça. Le problème était plus profond que ça, mais son camarade n'avait... vraiment pas tort.

C'est p-pas d-drôle ! se défendit-il quand Finn l'accusa d'être un fieffé blagueur. Mais son courroux n'était pas bien impressionnant avec ses petites joues toutes roses et son air de chaton grognon. J-j-je sais q-que c'est b-bête... q-qu'il n-ne va p-pas m-m-e j-jeter p-pour aller av-avec toi... mais... il marqua une pause, pas certain de vouloir en dire tant à Finn, qui n'avait jamais été un confident. J-j-ai p-p-peur. J-je v-veux p-plus j-j-jamais être seul.

C'était bien là la racine du problème. Son esprit logique savait qu'il pouvait partager ses amis. Mais ses insécurités lui criaient qu'à n'importe quel moment, ils pourrait l'abandonner, qu'il se retrouverait seul, comme avant. Il se souvenait parfaitement de cette sensation de douleur, de faim et de froid que lui faisait ressentir la solitude, lui tordant les boyaux. C'était son quotidien il y avait encore si peu de temps.

M-mes parents... hésita-t-il. Finn ne lui avait rien demandé. Est-ce qu'il en disait trop ? Probablement. Mais il se laissait emporter par l'anxiété qui le rongeait rien qu'en y pensant, ils n-ne m-m'aiment p-plus p-parce que j-je suis p-pas assez b-bien p-p-pour eux. Tu d-dis q-que c'est f-faux m-mais t-tu sais b-bien q-que n-non. J-j'ai p-pas d-de talent c-comme toi. Si j-je suis trop n-nul... v-vous allez aussi m-me laisser tomb-ber. conclut-il, tête baissée.

Il se doutait bien que Finn se dépêcherait de lui assurer que non. Il venait de lui dire, après tout. Mais Oliver n'était pas assez naïf pour le croire. Il voulait lui faire plaisir, voilà tout. Apaiser les conflits qu'il avait démarré avec sa jalousie à deux Pokédollars.

Désolé. des excuses en avance. Il s'en voulait de chercher autant la merde. Mais c'était ça ou le garder pour lui. Et il avait pu voir à quel point ça n'avait pas marché jusque là.

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Finn n'avait jamais été un grand philanthrope. Autant dire qu'Oliver n'attendait pas de grands discours de sa part. À la rigueur, une petite tape sur l'épaule et un "là, là". Ou peut-être un "ça craint". Il s'en serait satisfait. Il avait un peu signé pour ça en choisissant de se confier à lui.

Pourtant, il essaya. Avec une teinte de gêne dans le voix, il commença par se moquer de ses parents. Oliver ne dit rien. Soit parce qu'il savait qu'il ne pourrait pas gagner un débat contre son ami, soit parce que secrètement, il savait que sa mère et son père avaient plus de choses à se reprocher qu'il ne voulait l'admettre. Parce qu'ils étaient ses parents et qu'il les aimait.
Alors quand Finn lui demanda si lui-même et les autres étaient comme eux, il manqua de dire que oui. Puisqu'ils avaient tous une part dans son cœur. Mais le front ridé de Finn lui fit dire qu'il n'avait pas envie d'entendre une réponse positive. Alors il se contenta dé déglutir et de le laisser continuer.

Il était désormais question de Jasmin. Tout comme Oliver, le Mimiqui tremblait rien qu'à la mention de son nom. Les mots qui sortirent de la bouche de son humain par la suite firent couler quelques larmes sur les joues de son déguisement, arrachant une moue désolée au blond. Il n'aimait voir personne comme ça. Pas même un Pokémon. Il supposait que Finn savait ce qu'il faisait alors il n'osa pas intervenir... mais au fond de lui, il se sentit coupable de ne pas le faire taire - dans un éclat de colère si nécessaire, pour qu'il cesse de rendre malheureuse la pauvre peluche. Mais Oliver et les éclats de colère... ça faisait mille. Il ne lança qu'un regard désolé à Jasmin avant de baisser les yeux.

Des yeux qu'il ferma pour empêcher ses propres larmes de couler aux mots de Finn. Il savait bien de qui il voulait vraiment parler. Une personne peureuse, pleurnicharde et bonne à rien, plus que de Jasmin, il parlait de lui. Où voulait en venir le jeune garçon exactement ? Il avait sûrement quelque chose de plus... positif en tête. À moins qu'il n'ait soudain décidé de lui porter le coup de grâce et de briser sa confiance en lui une bonne fois pour toutes.

Pas exactement. Si les mots restaient blessants, Finn tentait bien de lui remonter le moral... à sa façon. Une façon pas forcément efficace, d'aucuns auraient dit contreproductive, même. Mais il essayait. Et ça, de la part de Finn, c'était déjà un miracle. Même si Jasmin et Oliver pleurnichaient à l'unisson à l'entendre parler.
On ne pouvait pas reprocher à sa comparaison de ne pas être pertinente, en tout cas. Une personne intéressée aurait déjà renvoyé ses spectres froussards errer dans la forêt. Pourtant, il les aimait autant que les membres plus puissants de son équipe. Tout comme il se moquait bien de l'incompétence d'Oliver dans... tout. Ça ne le rendait pas moins fréquentable qu'Ilya, qui était talentueux en coordination et bien plus fort, ou que Teagan, qui était aussi maligne et rusée que son compagnon aux cheveux blancs.

Ça lui arracha un sourire, l'espace d'un instant. Un sourire un peu forcé, juste le temps de remercier Finn.

M-merci, j-je supp-suppose... haha...

Restait que Finn ne l'avait pas contredit. Il était bien d'accord sur un fait : il était nul. Ça ne ferait pas fuir le Grimalin. Ça ne ferait pas fuir Teagan ou Lily. Ça ne ferait pas fuir Ilya, Arkée soit loué. Mais il restait nul. Ce n'était visiblement pas quelque chose que Finn comprenait. Si seulement il essayait de le comprendre. Probablement parce qu'il n'avait jamais eu à s'en soucier. Quand on nait avec la capacité de parler aux spectres, difficile de ne pas se savoir exceptionnel.

Mais Oliver ne parlait pas aux spectres.
C'était à peine s'il parlait aux gens normaux.

Il laissé échapper un lourd soupir. Rien ne servait d'insister avec ça. Finn risquerait juste de le faire encore plus pleurer avec davantage de maladresses. Et puis ce pauvre Jasmin en avait déjà trop entendu.

M-mais j-j'aurais v-vraiment v-voulu f-faire q-quelque ch-chose de b-bien. P-pour que v-vous soyez f-f-fiers... Ilya et toi... v-vous étiez si b-beaux sur scène... enf-enfin, p-p-pas c-comme ça ! V-vous av-avez d-du talent, v-voilà tout. V-vous f-ferez d-de sup-pers c-coordinateurs.

Il restait jaloux. Il restait un peu frustré, en particulier du fait que Finn était incapable de le comprendre. Mais il souriait sincèrement alors qu'il le complimentait. Parce que c'était un fait : Finn ferait un bon coordinateur, et quand il aurait fini de tirer la tronche, Oliver serait ravi d'assister à toutes ses futures performances.

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En entendant le ton fatigué dans la voix de son ami, Oliver s'inquiéta d'être allé trop loin. D'avoir trop radoté, de s'être trop plaint. C'était peut-être le cas. C'était sûrement le cas. Et pourtant, Finn faisait preuve d'une patience qu'il ne lui aurait pas prêté. Il restait néanmoins confus, trop peu habitué à être jaloux, trop peu pour comprendre ce que pouvait ressentir le blond.
Il se permit néanmoins une théorie. Une théorie qui, n'en déplaise aux joues rosées d'Oliver, avait visé en plein cœur (c'était bien le cas de le dire). Il n'était pas jaloux que de la prestation de Finn. Il était jaloux de la personne avec qui il l'avait faite. Et avec qui il s'était entrainé pendant des mois.

... p-p-peut-être... p-peut-être un p-peu d-des d-d-deux... admit-il non sans honte, dans une voix à peine perceptible.

Ce n'était pas tant du temps passés ensemble qu'il était envieux. S'il avait su qu'ils exploraient Eagal ensemble, il n'aurait pas été-... si, il aurait complètement été jaloux. Mais moins qu'à savoir qu'ils avaient pratiquement dansé, pour un concours le jour de la Saint Valentin qui plus est. Des détails qu'Oliver se permit d'omettre. Il n'avait pas besoin d'aggraver son cas.

Après un soupire et un énième "non" de la tête, Finn continua. Pour lui dire la première chose qui lui donna un peu d'espoir depuis le début de cette entrevue. À savoir : qu'il pensait qu'Oliver était capable d'autant que lui. Qu'il lui suffirait d'un peu d'entraînement. Un sourire timide se dessina sur ses lèvres, mais avant qu'il ne puisse remercier son camarade, il ajouta qu'il pourrait très bien s'entraîner avec Ilya de surcroit. Son visage s'illumina, sans porter attention au rictus de Grimalin de Finn.

T-tu... tu p-penses v-vraiment ? I-il serait d-d'acc-d'accord ?

Dans ses rêves, Eagal était plus féérique que dans la réalité. Une forêt de conte pour accueillir ses entraînements aux côtés d'Ilya, qui ne portait sûrement pas son costume à paillette lors des répétitions, mais qui ne s'en séparerait pas dans l'esprit malade d'Oliver. Un rêve éveillé qui s'effondra bien vite après un peu de réflexion.

H-ha... j-j'aim-merais b-beaucoup essayer, m-mais... il hésita, regarda autour de lui, comme par peur que la personne dont il s'apprêtait à parler l'écoute, m-mon p-père m-me tuerait s'il sav-savait. Il... p-pour lui, la c-c-coord-dination c'est... un truc de b-bonnes f-f-femmes et... de p-p-p-péd... enf-enfin, tu vois q-quoi...

Il était des mots qui étaient trop durs à dire, et qui n'étaient pas une question de bégayer ou non. Il s'était trop fait insulter pour sortir un tel juron de sa propre voix. C'était comme s'insulter soi-même.
Il aurait bien ajouté que Finn avait de la chance d'avoir Bren comme mère. Une femme qui l'encourageait dans tout ce qu'il faisait, qui lui avait fourni un beau costume et qui avait été fière de lui lors de sa victoire. Mais il n'avait pas le droit de se plaindre, pas alors que Finn, lui, n'avait pas de papa.

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Pendant un instant, Finn resta silencieux, les lèvres plongées dans son chocolat chaud. Il semblait... pensif. Il finit par marmonner quelque chose. Son ton était amer, rien de bon, mais son animosité ne semblait pas tournée vers Oliver. Non, il n'avait pas apprécié les mots prononcés par son père, à en entendre sa voix, et le blond était presque content de se sentir soutenu. Une part de lui voulait défendre son père, revenir sur ses mots, dire qu'il n'est pas méchant, même malgré ses remarques désagréables. Une autre se dit que c'est tant pis pour lui et que de toute façon, il ne saurait jamais qu'il en avait parlé à un ami.

Finn ajouta quelque chose, murmuré, qu'Oliver n'entendit qu'à moitié. S'il crut comprendre... des menaces ? des quelques mots entendus, il préféra les ignorer. Soit il s'était trompé, soit Finn plaisantait. Le fantôme avait toujours été assez pince sans rire. Dans le doute, son camarade lui accorda un petit rire jaune, qui passa apparemment inaperçu.

Un autre silence. Puis Finn prit à nouveau la parole. Pour dire quelque chose qui, il fallait le dire, faisait sens, mais qu'Oliver - le trop sage Oliver n'aurait jamais osé dire à voix haute. Que tant que son père ne savait pas ce qu'il faisait, il pourrait très bien faire ce qui lui chantait. Et ça comprenait la coordination. Il restait hésitant à cette idée. Il n'aimait pas mentir. Oh, bien sûr, il le faisait tout le temps, et plus particulièrement pour dire que tout allait bien, pour ne pas inquiéter les autres. Mais c'était un autre type de mensonge. Un mensonge qui risquerait de lui apporter des problèmes. Et puis, ça ne ferait que confirmer les accusations de son père.

A savoir, que la coordination c'est bon pour les pédales.

Finn, en tout cas, n'était pas d'accord. Mais sa façon de dire les choses était bien loin de rassurer Oliver. Est-ce que... est-ce que Finn l'accusait d'être comme ça ? Un sentiment de terreur le prit à la gorge, la peur se fit ressentir dans chaque cellule de son corps, et tandis que son visage oscillait entre le blanc d'un linceul et le rouge d'un ivrogne, son cœur battait à cent à l'heure.

Est-ce que Finn allait commencer à lui faire du mal, lui aussi ? Il n'avait pas employé de mot vulgaire, mais gay restait un mot trop gros pour Oliver. Et pas question de l'admettre. Même si son ami avait des soupçons. Même s'il avait raison. Et s'il le disait à Ilya ? Ou à ses parents ? Plutôt mourir.

N-n-non ! J-j-je n-ne s-s-suis p-p-pas...

Il ne termina même pas sa phrase. Incapable de prononcer le mot en question. Et puis, il risquait juste d'empirer son cas. Entre son visage cramoisi, ses mains tremblantes et ses bégaiements plus présents que jamais, il était... plus que louche. Alors que Finn, lui, plaisantait sûrement, comme d'habitude. Ou peut-être ne l'avait-il accusé de rien, et Oliver avait encore tout compris de travers. De toute façon, il n'était pas sûr que le jeune garçon l'écoute.

Finn continua. Selon lui, pas besoin d'avoir un certain genre ou une certaine sexualité pour monter sur scène. Oliver le savait bien. Finn et Ilya avaient brillé de mille feux aux concours, et pourtant, aucun d'eux n'était comme lui. Ils étaient normaux. Ça ne les avait pas empêché de gagner. Et par la même occasion, de rendre maladivement jaloux le blondinet.

J-je sup-suppose q-que tu as raison... admit-il, tête baissée, m-merci, F-Finn, ajouta-t-il avec un sourire timide.

Finn était bizarre. Ce n'était pas une insulte, c'était une étiquette qu'il portait avec fierté. Mais malgré tout, malgré ses difficultés à comprendre les humains, parfois, il faisait de son mieux. Il préféra ne pas répéter ce qu'il avait dit à Halloween, mais il le pensait toujours. Il ne le mérite pas.

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Dur de retenir ses larmes en entendant Finn parler. Finn, le jeune fantôme, toujours froid et distant, qui préfère montrer son amitié en narguant et en blaguant plutôt qu'en ouvrant son cœur... venait de dire à Oliver qu'il tenait à leur amitié. Encore une raison supplémentaire pour le blond de se sentir coupable de lui en avoir voulu. En dépit de l'image qu'il essayait de se donner, Finn n'avait rien d'un monstre. Au contraire, au yeux d'Oliver, il était une personne merveilleuse. Quelque chose qu'il se garda de dire, sentant venir les moqueries de son camarade s'il se rendait trop niais.

Finn l'encourageait... c'était la première fois qu'il entendait ça. C'était aussi la première fois qu'il confiant son envie de mettre un pied dans la coordination et il ne s'attendait pas à une réaction positive. Bien sûr, Finn n'aurait pas fait de remarque sur sa sexualité, étant lui-même artiste... mais Oliver n'aurait pas été surpris d'entendre son ami le descendre, lui dire qu'il ferait mieux de ne pas essayer, qu'il serait trop mauvais. Blessé, mais pas surpris.
Et s'il disait vrai, Ilya aussi l'encouragerait. Tout comme Bren, qui avait de plus en plus l'air d'une mère exemplaire au fur et à mesure que l'adolescent écoutait parler Finn. S'il ne pouvait se permettre d'envier la maman de son ami, il enviait leur relation. Comme il aurait voulu être aussi proche de sa mère que durant son enfance. Tout était vraiment parti en vrille à partir du collège...

Je... j-je sais p-pas encore, songe Oliver à l'idée de devoir inventer des chorégraphies, c'est t-tellement loin d-dans ma tête... j-je p-pensais pas v-vraiment le f-f-faire un j-jour, m-mais...

Mais il se sentirait trop mal de ne jamais sortir de sa bulle de confort alors que son ami l'y encourageait. Un jour, s'il osait vraiment acheter une carte de coordinateur, Finn serait probablement le premier averti. Et Oliver avait l'espoir qu'il vienne le voir dans les gradins. Même s'il ne le méritait pas, en particulier après ce quiproquo. Ça lui tiendrait vraiment à cœur.

Un regard furtif à l'horloge fit presque sursauter Oliver. Pris dans le tourbillon de ses émotions, il n'avait pas vu le temps passer. Son chocolat, qu'il avait à peine touché, était devenu froid. Il s'était absenté depuis bien plus longtemps qu'il ne l'aurait dû. S'il trainait trop, sa mère s'inquièterait... et il aurait peut-être droit à un savon.
Avec un regard fuyant, il s'excusa auprès de son ami.

Oh, j-je suis d-désolé, F-finn, j-j'ai p-pas vu le temps p-passer... j-je dois r-r-rentrer... d-désolé.

Toujours des "désolé" qui sortent de ses poumons et jamais les bons mots... tête baissée, il reprit son manteau, ses chaussures et s'apprêta à sortir. Au moment de dire au revoir, un silence pesant s'abattit sur les deux adolescents. Pas un pour rattraper l'autre, quand il s'agit des interactions sociales.
Mais Oliver prit une grande inspiration et son courage à deux mains. Si Finn avait réussi à parler de ses émotions, il devrait le faire aussi, ne serait-ce que pour lui rendre la pareille.

F-Finn, j-je suis... cette fois, il s'interrompit à temps, m-merci d'être v-venu m-me p-p-parler... j-je... on en av-avait b-besoin, dit-il avec un sourire léger mais sincère, tu... tu es un ami sup-super et... j-j'aurais p-pas dû te f-faire la tronche... p-pour un truc aussi b-bête... dit-il, presque dans un murmure honteux, alors, j-je... m-merci d'être là.

Avant que Finn ne puisse lui répondre, il l'avait déjà pris dans ses bras. Voilà un geste... étrange. Il avait souvent câliné sa mère. Il avait même déjà partagé des étreintes avec Ilya. Avec Finn ? Jamais. L'affection physique, ce n'était pas vraiment le truc du garçon fantôme. Alors, peut-être par respect, peut-être par peur de sa réaction, Oliver n'avait jamais ne serait-ce qu'imaginé qu'une telle chose arriverait un jour.

Si le jeune homme aux cheveux blancs était tendu, Oliver trouvait cette étreinte normale, naturelle. Il était temps, de son point de vue, de montrer à son ami qu'il tenait à lui. Alors ne serait-ce que quelques secondes, il en profita. Il s'agissait de ne pas faire durer ça trop longtemps. Avant que ça ne devienne bizarre. Avant que Finn ne se fasse encore des idées sur l'orientation d'Oliver.

Ce dernier n'osa pas le regarder à nouveau dans les yeux après ce geste impulsif. Il se contenta d'un petit signe de main avant de se retourner et de reprendre la route de Doon. Il s'en mordait déjà le frein. Il ne pouvait plus qu'espérer, plus que faire confiance à Finn, qu'il ne lui en veuille pas de trop l'aimer.

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