Tartan. Cette ville sublime et si chère à son cœur, un endroit où elle se sent réellement heureuse. L’exact opposé de l’atmosphère austère de Bronswick, asphyxiée sous un impénétrable couvert de pouvoir politique et de diplomatie. Elle détestera éternellement la Capitale de Keros. Tartan est la ville qui la vue naitre et grandir, où elle conserve les souvenirs les plus heureux de sa courte vie.

Emmitouflée dans un épais manteau, ses mains enfilées dans des manchons rembourré en laine de moumouton - tout comme ses cache-oreilles - la protège contre de la morsure de l’hiver. Immobile, au beau milieu de la place principale, Lily admire pour la millième fois la fontaine Florges. Aujourd’hui comme la température est particulièrement glaciale, le jet d’eau centrale s’est figé en un cristal limpide. Autour du geyser principal, des centaines de goutes se sont gelée semblable à d’infinie larmes translucides, captant les rayons du soleil en un kaléidoscope multicolore. En cette saison, il n’y a aucune fleur pour bordée le monument, mais la jeune Hamilton n’a aucun mal à imaginer la scène.

L’adolescente est envahie par un sentiment de paix si profond qu’elle ne perçoit plus le brouhaha des habitants qui vaquent à leur occupation quotidienne. Lily sait pourtant qu’elle n’est pas seule. Ses gardes-du-corps la surveille à légère distance, ombres silencieuses et constantes. Suffisamment loin pour lui donner un peu d’intimité, mais assez près pour charger à toute vitesse au moindre signe de danger. Un rappel douloureux a sa cage permanente. Une belle cage dorée certes, toutefois Lily se fiche de l’or : aussi précieuse et confortable soit-elle, il s’agit d’une prison.