Histoire

Astrid aurait longtemps pu rester un nom inconnu, simplement accolé à celui de son mari. Elle aurait simplement été Madame Belamy, et s'en serait contentée. Il n'y a, à ses yeux, pas de plus grande fierté que d'avoir épousé l'homme qu'elle aime. Mais Astrid est rapidement devenue une étoile montante de la coordination, déjà amoureuse de cet art lors de sa naissance à Hoenn. Une fois les frontières traversés, elle s'y est rapidement fait sa place, écrasant toute rivalité de part sa grâce. Astrid est la typique Illumisienne qui fait chavirer les cœurs à Keros, avec son adorable accent et son rire mignon. Aux yeux du public, elle est une jolie fleur pleine de douceur, toujours à l'écoute de ses fans et prête à leur accorder un moment. Ceux qui l'ont affrontée en concours savent qu'elle est une rivale combative, très mauvaise perdante, presque perfide parfois. Elle n'aurait pas peur de réaliser quelques coups bas. Avec Astrid, tout est dans le paraître, dans cette image parfaite qu'elle renvoie une fois sous le feu des projecteurs. La vérité, c'est qu'elle adore simplement être adulée.

Sa façon d'écorcher les r, ainsi que ses erreurs de langage trahissent ses origines étrangères. Fille de Kalos, de la grande, la belle Illumis ! Elle fait rêver lorsqu'elle évoque ses souvenirs de là-bas - dont elle exagère souvent certains détails, pour préserver l'aura autour de sa région natale. Chevalier est un nom plutôt connu du monde de la couture, car ils produisent des vêtements portés par des gens riches ou célèbres. Mais, à leur grand dam, ils ne possèdent nulles lettres de noblesse. Un doux rêve poursuivi depuis des générations, celui de se faire une place dans ce cercle fermé. Avant dernière née d'une fratrie de quatre, Astrid fut la troisième déception de ses parents, qui tentaient désespérément d'avoir un héritier mâle pour poursuivre leur lignée. Si on connaissait les Chevalier pour leurs vêtements, on les connaissait également pour leur comportement. Et malheureusement pas de façon positive.

Dans leurs espoirs de noblesse, ils imitaient déjà les nobles, ou du moins l'idée qu'ils se faisaient d'eux. Port altier, regard hautain, grandes réceptions au manoir, des habitudes rapidement prises par les enfants. Petite Astrid était une enfant terriblement capricieuse, un défaut que le temps n'a jamais pu arranger. En tant que simple fille, on ne la destinait pas à reprendre l'affaire familiale, néanmoins elle se plaisait à coudre avec sa mère. On ne lui demandait pas non plus d'exceller à l'école, de toute façon elle trouvait ça ennuyeux. Cependant, il lui fallait être parfaite dans toutes les activités dites féminines. Ménage, piano, composition florale, des choses qui ne passionnaient pas l'enfant, à l'exception de la danse. Elle se sentait l'âme d'une artiste, même si ses parents n'y voyaient là qu'une lubie passagère. Pourtant, c'était nécessaire pour être une princesse. Car Astrid s'imaginait déjà grande dame d'un royaume, une fois que son prince charmant serait venu la chercher.

C'est pourquoi, dès toute petite, elle s'habitua à minauder auprès des garçons, ceux de familles aisées du moins. Populaire avec ces derniers, détestée des autres filles, Astrid Chevalier savait se faire désirer et jouer avec les cœurs. Des restes de ce comportement subsistent encore parfois, mais sa loyauté envers son mari est indéfectible. Une certaine jalousie naquit de la part de sa mère alors que sa fille entrait dans l'adolescence - comme ça avait pu être le cas avec ses ainées. Les filles embellissaient, alors qu'elle vieillissait. Astrid était devenue une charmante jeune femme aux mèches brunes, accordées avec ses iris marrons. D'une taille moyenne, toujours bien vêtue mais sans jamais trop se mettre en avant. Elle savait se faire discrète tout en attirant les regards, dégageant au premier coup d’œil une certaine pureté. Bien loin de la réalité de son caractère odieux avec ses camarades féminines.

L'arrivée de Duchesse dans sa vie ne passa pas inaperçue. Et pour cause, elle provoqua des hurlements dans la maison, alors que sa mère ordonnait aux domestiques de dégager le chat galeux que sa fille venait de ramener. Astrid du se battre pour garder la chaglam crasseuse et famélique ramassée dans la rue. Elle avait senti quelque chose de spécial chez celle-ci, une grâce cachée derrière son état. Une fois lavée et bien nourrie, nul doute qu'elle deviendrait la compagne idéale pour une jeune fille de son rang. Duchesse mis un bon mois à reprendre du poil de la bête, choyée par sa nouvelle maîtresse, avec qui elle développa une forte complicité. Comme l'avait prédit Astrid, son passé de chatte des rues ne se devinait plus, tant elle était élégante et distinguée. Même une fois devenue un gros matou.

Tandis que son petit frère travaillait dur pour remplir ses obligations d'héritiers, ses sœurs avaient quitté la maison après leur mariage. Des époux choisis par leurs parents, avec suffisamment de richesses pour les satisfaire. Ils cherchaient encore le prétendant idéal pour la petite dernière, qui venait tout juste de passer la majorité. Jusque là, elle avait éconduit chaque garçon proposé, dans l'attente de voir arriver son prince. Il lui était impensable de se laisser piéger dans un mariage choisi par sa famille. De quoi faire naître des tensions avec les adultes, qui ne comprenaient pas depuis quand leur fille était devenue aussi rebelle. Elle qui avait pourtant toujours été si adorable et obéissante. Ils n'étaient pas prêts pour la rencontre qui a changé la vie de Astrid - et la leur.

C'était un jour pluvieux, où elle avait eu le malheur d'oublier un parapluie. Heureusement, ce fut également le jour où son prince charmant lui apparut. En parfait gentleman, il lui offrit sa veste pour la protéger de la pluie, puis la raccompagna jusqu'à chez elle. Adonis Belamy ne manquait que d'un galopa chromatique pour l'emmener dans son château. Pour le reste, il correspondait au seigneur dont la jeune femme avait toujours rêvé. Galant, célèbre, et surtout d'une beauté à couper le souffler. Le lendemain, Astrid se rendit sur le lieu de son tournage pour le revoir. Quelques rendez-vous plus tard, une semaine après exactement, Adonis fit sa demande en mariage, au sommet de la tour prismatique. Contre l'avis de ses parents, sa réponse fut un oui, et elle le suivit à Keros. Coupant totalement les ponts avec sa famille, sans une once de regret. Leur rencontre n'était pas un hasard, c'était le destin, Astrid en était persuadée. Pour l'un et l'autre, ce fut le coup de foudre. Un amour aujourd'hui encore très fusionnel.

Hormis avec son mari, Astrid a du mal à s'entendre avec les gens, en particulier les filles dont elle se méfie. Elles sont toutes folles d'Adonis, mais il est son époux à elle seule. Cette possessivité la caractérise avec lui, et avec tout ce qui lui appartient. La jeune femme ne se voyait pas de grand avenir après son arrivée à Keros. Il a fallu apprendre la langue, s'habituer à des coutumes différentes. Sans la coordination, elle ne serait qu'une simple femme au foyer. Et, sans son compagnon, elle se serait déjà lancée dans une carrière en solo. On la connait comme un juge difficile à satisfaire lors des concours, exigeante avec les participants. Autant qu'elle l'est avec elle-même. Astrid Belamy possède deux facettes : celle que l'on voit sous les caméras, et celle, beaucoup moins mignonne, loin de la scène.