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Les Mains sales | solo
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Hiro Kano
Hiro Kano
Les Mains sales | solo Carte_12
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Pokédollars : 121
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Inventaire : - Charme Chroma
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- 1 Baie Guimauve
Pas de rubans
Hiro Kano
Hoenn
Lun 24 Oct - 0:57   

Les mains sales.

@tag
notes
(tw : tentative de suicide + sang)

Il l'a vu. Craig l'a vu.

Il a vu la trappe. Hiro l'a claquée fermement au moment où il a entendu la porte grincer. Pourquoi il ne la ferme jamais à clé, déjà ? Cornwall rirait, s'il le voyait suer à grosses gouttes. Il lui dirait qu'il l'avait prévenu de verrouiller derrière lui.

Ça fait... combien de temps qu'ils se regardent dans le blanc des yeux, en silence ? La porte s'est refermée d'elle-même derrière le ranger, qui dévisage son ancien collègue, encore à genoux. C'est qu'il est bien incapable de se lever en panique, alors à quoi bon ? Il cherche une bonne excuse tandis qu'Allan cherche probablement une question. Il doit y en avoir tellement qui se bousculent sous son crâne. Mais Craig n'est pas stupide. Il a bien vu ce que Hiro cachait sous son parquet, et il n'y a pas besoin d'être un Alakazam pour faire le lien.

Je peux savoir ce que tu fais ?

Son ton est sévère, comme celui d'un père qui surprend son fils en train de fumer sa première clope. Un ton auquel Hiro n'est pas habitué, pas venant de Craig, en tout cas. Il n'est plus le collègue sympa avec qui il buvait des bières de temps en temps. Il est... il est ce qu'il est : un ranger. Un prédateur pour un Sealg comme Hiro.

J-je... c'est pas...

"C'est pas ce que tu crois ?". Est-ce qu'il s'apprête vraiment à sortir une énormité pareille ? Il ne trouve pas de justification assez crédible pour que Craig y croie. Et d'un autre côté, la part de lui qui le ronge depuis qu'il a basculé dans le crime lui hurle d'en profiter, de tout avouer, de se rendre et de purger sa peine.
Une autre est comme une bête sauvage, acculée par un énorme Lougaroc qui lui montre les crocs. Peu importe la logique, elle n'a plus sa place dans un monde de terreur. Il veut fuir, courir, filer loin d'ici. Où ? Peu importe. Peu importe aussi que sa fuite soit d'autant plus suspecte et qu'il finisse probablement avec non seulement Craig, mais aussi la police après lui.

Et tandis qu'il hésite, le silence se fait plus lourd. Sa langue lui parait lourde et pâteuse dans sa bouche, comme si on voulait l'empêcher de parler. De toute façon, il ne peut pas crier à la censure : son esprit est aussi vide que le crâne d'un Ramoloss.
Il voit bien que le ranger s'approche, qu'il n'a qu'une idée en tête. Jeter un oeil à cette maudite trappe, avec l'espoir d'avoir mal vu. Hiro ne l'en empêche pas. De toute façon, qu'est-ce qu'il pourrait faire contre un homme bien plus grand, bien plus musclé que lui et qui n'a pas de jambe en vrac. Il se contente de détourner le regard alors qu'Allan découvre les nombreuses Pokéballs entassées, dont celle qu'il a utilisée pour rappeler le Pokémon aperçu.

Encore un silence. Rien de rassurant, Hiro sait que Craig est un homme qui cache bien ses émotions. Pas de cri de surprise, pas de mot, juste un long soupir qui semble mettre des heures à vider ses poumons.

J'aimerais... des explications.

Il ne crie pas. Pourtant, Hiro préfèrerait qu'il lui hurle dessus, pour faire sens de la situation. Avec le calme olympien dont fait preuve son ancien collègue, il a du mal à saisir la réalité de la situation. Tout lui parait brumeux, comme un rêve, et il aimerait entendre un hurlement pour le réveiller. Rien de ça, il lui parle avec une semi-douceur dégoûtante.

Qu'a Hiro à expliquer, exactement ? La bonne excuse, il ne l'a pas trouvée. La seule explication qu'il a... c'est la vérité. Alors il se redresse sur ses genoux, souffle un grand coup, et c'est dans un calme et un sérieux qui l'inquiète lui-même qu'il commence :

Je suis un membre Sealg. Voilà, les mots sont dits, mais c'est une explication que demande Craig, il en aura une. J'avais besoin d'argent. La retraite de ranger ne paie pas assez, et personne n'a voulu de ma gueule et de ma jambe folle. C'est le seul boulot que j'ai trouvé. Je mentirais si je disais que je ne regrette rien. D'autres questions ?

Allan le dévisage. Impossible de lire ses pensées, mais ses traits, qui se veulent impassibles, se tordent de spasmes réguliers mais fugaces, disparus aussi vite qu'ils ne sont apparus. Malgré ses efforts, sa rage se fait sentir. Nulle doute que s'il pouvait sentir les auras comme certains Pokémon, celle du ranger serait embrasée.
En effet, Hiro peut voir ses poings qui se serrent, et même si sa voix reste relativement monotone, on y sent quelque chose de... blessé.

Mais quel con... ces mots lui échappent, on le sent bien à sa mine surprise l'espace d'une seconde.

Hiro ne répond rien, serre les poings à son tour. Non pas de colère mais de frustration. Au fond, Craig a raison. On le connaissait bien pour ça, à la base. Hirofumi Kano, l'étranger un peu trop sûr de lui, un peu trop fier et orgueilleux. On l'imagine mal demander de l'aide. Et en effet, il a préféré s'enfoncer dans sa propre merde. Voilà où l'a mené sa fierté.

Je t'emmène au poste.

C'est un ordre, catégorique. Il était ancien flic, après tout, il a encore ça dans le sang. Le Hoennien n'est toujours pas complètement conscient de ce qu'il se passe, mais il accepte. Il ne peut rien faire d'autre. Il sent un fardeau d'émotions sur son dos mais refuse d'y porter attention. Ça sera un problème pour plus tard.

Il se lève difficilement, grogne de douleur - comme toujours, et se balance difficilement sur ses jambes comme un Ponyta nouveau-né. Le genre d'acrobaties auxquelles il s'est habitué, mais pas Craig. Après tout, au fond, il reste un bon bougre. Voir un "ami" souffrir ne l'amuse pas, et il croit sans doute bien faire en essayant de l'attraper pour l'empêcher de tomber. Il n'empêche que sa main sur son bras brûlé le fait crier de douleur.
Un cri qui ne tombe pas dans l'oreille d'une sourde.

Un grognement se fait entendre, mais cette fois-ci, il ne s'agit pas de Hiro. Le son vient de derrière lui. Là, sur le rebord de la fenêtre, se tient une Goupix Ébène à l'air furieux. C'est Craig qu'elle a en ligne de mire, pensant sûrement qu'il s'attaque à son ami. Pas le temps d'expliquer, la renarde se jette sur le ranger et le tient à distance avec ses flammes. Un homme responsable aurait probablement rassuré son Pokémon pour qu'il arrête d'attaquer...
Hiro n'est pas un homme responsable.

S'il regarde d'abord le spectacle avec un mélange de terreur et de confusion, il comprend vite qu'il a une chance de s'enfuir. Non, pas par la porte d'entrée. Craig se tient devant, et de toute façon, il aurait vite fait de le rattraper. Il a une idée... moins conventionnelle pour échapper à la prison. Pour éviter de perdre son honneur.

C'est vers la cuisine qu'il galope - trottine comme il peut. Pris dans un tourbillon de flammes, Craig ne peut rien faire seul et doit appeler son Pokémon. Contre un Mustéflott, Lucky ne va pas faire long feu, sans mauvais jeu de mot. Il a intérêt à faire vite.
Dans le tiroir à couverts, ses mains tremblent et peinent à fouiller. Il se coupe plusieurs fois par accident contre diverses lames sans vraiment y faire attention. Ca n'aura bientôt plus vraiment d'importance. La panique le submerge trop pour qu'il remarque la douleur. C'est la frustration qui le fait jeter uns à uns les couteaux et fourchettes inutiles, jusqu'à ce qu'il le trouve, enfin.

Tout au fond, un énorme couteau de cuisine, aiguisé à la perfection. Fait pour découper de la viande, mais il ne cuisine plus depuis un bail, alors cette lame est comme neuve. Elle fera parfaitement l'affaire.

Du coin de l’œil, il voit qu'Allan est toujours retenu par la Goupix. Pas le temps de s'arrêter pour voir comment se déroule le combat, il se rue en direction de la salle d'eau pour s'y enfermer à double tour. Il sait que Craig pourra la défoncer d'un seul coup de pied, ou avec l'aide d'un de ses monstres. Mais il est juste question de gagner assez de temps pour...

La tradition veut de se mettre à genoux et bêtement, Hiro s'y plie. Paraît-il que le père de son père était parti de cette façon, dans la grande guerre. C'est plus honorable que de devenir prisonnier, lui a-t-on dit. Des mots qui guident sa conduite sans pilote, sans pensées. Sa seule échappatoire. Pas besoin de revoir le visage désolé et enragé de Craig. Pas besoin de tout expliquer à la police et de tout revivre. Une solution de facilité, certes... mais une solution.
Il contemple l'espace d'un instant son reflet dans la lame. Il y voit un visage monstrueux, qui lui somme de continuer. Alors il ferme les yeux, tourne la pointe vers son estomac, la laisse reposer contre sa peau un instant... puis dans un geste rapide, pour s'assurer de ne pas hésiter ou changer d'avis, il la plonge de toutes ses forces. Elle traverse le tissu de son vêtement, la peau, la chair, les muscles et des organes dont il ne soupçonne même pas l'existence. La douleur est... indescriptible. À quoi s'attendait-il d'autre ?
Il sait qu'il devrait trancher sur le côté, s'éventrer comme une bête comme le veut la tradition mais il n'en a ni la force, ni la volonté, il s'effondre simplement de douleur, ne pouvant que contempler comme le sang coule vite. Il coule sur le carrelage, coule, coule vers la porte et sous l'ouverture.
Alors qu'il git à terre, il peut voir, à travers celle-ci, deux bottes bien familières. Il semblerait que quelqu'un est sorti victorieux de son combat.

La vue de Hiro se fait trouble. Ses oreilles se bouchent, il a l'impression d'être sous l'eau. Il a froid, sur ce sol glacé, il se sent seul et fatigué. Il croit entendre frapper et crier derrière la porte mais il n'en est pas certain. Il a l'impression d'être déjà à des kilomètres de là. Les coups contre la porte se font de plus en plus fort, éventuellement, elle cède, mais Hiro s'est déjà évanoui.


Merci à Chacha pour l'avatar ♥️
Hiro Kano
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Hiro Kano
Hoenn
Jeu 27 Oct - 16:01   

Les mains sales.

@tag
notes
A son réveil, impossible de comprendre où il est. C'est à peine s'il sait qui il est ou comment il en est arrivé là. Sa tête est lourde comme une pierre, ses membres engourdis et la seule chose qu'il arrive encore à bouger sont ses yeux. Des yeux... embués qui ne parviennent pas à discerner clairement ses alentours.
Il y a... du blanc. Beaucoup de blanc. Tout autour de lui, rien que du blanc.

Ses oreilles sifflent, puis se bouchent. Tous les sons semblent lointains, étouffés. Des bruits mécaniques, comme une machine qui bipe. Des voix inconnues, probablement féminines, qui appartiennent à des silhouettes qui passent autour de lui. L'une d'elle vient se pencher au dessus de son lit... son lit ? Oui, bien qu'inconfortable, il sent bien le matelas sous son dos et l'oreiller sous sa tête.
On lui parle ? On lui parle. Il ne comprend pas ce qu'elle (si c'est bien une femme) dit. Elle parle de plus en plus fort, sonne presque frustrée, mais sa bouche est pâteuse et il ne sait toujours rien de la situation. Aussi cherche-t-il à lui faire comprendre qu'il l'écoute en clignant des yeux... comme un Miaouss. Il ne sait pas si ça a fonctionné, mais elle finit par disparaître.

Aussi embrumés ses sens soient-ils, il décide d'essayer de se lever. Peut-être qu'il a besoin de boire un bon verre d'eau, ou de s'asperger un peu le visage pour se réveiller d'un coup. Mais sa tentative de bouger est immédiatement stoppée par la douleur.

Une douleur aigüe, insupportable dans son abdomen, comme si le moindre petit mouvement suffirait à lui arracher les tripes. Une douleur comme aucune autre, qui lui rappelle enfin tout.

Il a paniqué. Il a essayé de mourir. Il a échoué. Ces murs blancs, un hôpital. Ces silhouettes floues bavardes, des infirmières. Et cette plaie qui l'empêche de faire quoi que ce soit, c'est lui qui se l'est infligée. Défait, il s'écrase dans ses draps et n'a d'autre choix que de se mordre la lèvre inférieure pour essayer d'ignorer les aiguilles plantées dans son ventre. Il ne peut vraiment s'en prendre qu'à lui-même... comme toujours.
C'est un sentiment de honte qui le submerge. Il n'a jamais rien fait de bon de sa vie, et il n'est même pas fichu de mourir correctement. Si seulement il avait réussi, il ne serait pas là à se tordre de douleur comme un con. Il n'aurait pas non plus à devoir s'expliquer.

***


L'éther a fini par se dissiper. Le jour se lève et ce sont les rayons du soleil qui le réveillent en fin de matinée lorsque l'infirmière vient tirer les rideaux. Bien vite, la douleur vient le ramener à la réalité. Il n'a pas vraiment le luxe de trainer au lit comme avant.

Vous avez de la visite ce matin, monsieur Kano, annonce la jeune femme avec le sourire.

Mais il ne s'agit pas de Craig comme il s'y attendait. Dans l'encadrure de la porte, il reconnaît cette grande perche de Cornwall. Qu'est-ce qu'il fait ici, exactement ? Hiro soupire. C'était à prévoir, Allan l'a prévenu. Qu'il vienne le voir à l'instant où les visites sont ouvertes reste une surprise. C'est que le Don a du boulot, il n'a probablement que ça à faire de passer lui dire bonjour.

Tu es venu pour te moquer ? demande Hiro d'une voix joueuse, espérant détendre un peu l'atmosphère. Après tout, le médecin ne dit rien et semble ne pas oser s'avancer. Mais sa tentative de plaisanterie ne semble pas fonctionner.
-Non.

Un non sec et catégorique, de la voix la plus grave qu'il est capable de prendre. Évidemment, cet imbécile n'a jamais eu d'humour. Tout ce qui l'amuse, c'est de le narguer. En particulier en ce qui concerne la dernière Fête des Étoiles. Mais là, il ne semble même pas avoir envie de lui rappeler ce jour-là. Ses yeux sont rouges et humides, comme s'il avait pleuré. Hiro préfère ne pas le relever. Pas maintenant, en tout cas.

Le Kantonien finit par s'approcher. Il prend une chaise et s'assoit à son chevêt, semble chercher ses mots. L'ancien ranger ne dit rien. Il se tait et attend des questions inévitables. Après ce qu'il a fait, il a l'impression d'avoir perdu le droit de s'exprimer en premier.

Je suis désolé...

Hiro tourne la tête, confus. Désolé ? Désolé de quoi, exactement ? Ses sourcils se froncent. Il n'est pas en colère mais il est frustré. Dans l'émotion, il cherche à se retourner d'un coup, il aimerait bien cogner un peu la tête de Cornwall pour lui faire rentrer un peu de bon sens, mais sa plaie l'en empêche. Il siffle de douleur, ce qui ne fait probablement qu'alimenter la culpabilité de son collègue.

Désolé de quoi ? C'est pas toi qui m'a planté un couteau dans le ventre que je sache.
- Si je t'avais aidé davantage, je-
- M'aider davantage ? Tu voulais faire quoi de plus ? Me coller un garde du corps ? Me surveiller jour et nuit comme un gamin ?
- Je... je ne sais pas !
admit-il avant... de se mettre à pleurer.

Cornwall qui pleure. C'est un spectacle que Hiro ne se serait jamais attendu à voir. En particulier, pas au chevêt de son lit. C'est une drôle d'image que ce géant aux traits durs, réputé pour sa cruauté dans la pègre, qui pleurniche comme un enfant. C'est aussi bien gênant pour le Hoennien.
Qu'est-il censé faire, exactement ? Lui taper l'épaule et lui dire que tout va bien ? Le prendre dans ses bras ? Il n'est pas dans la meilleure des dispositions pour le faire, et même si, le contact physique, ce n'est pas vraiment son truc.

Cornwall, arrête de pleurer...

Une phrase stupide, sortie un peu par elle-même dans un bougonnement embêté. Quand il pense que la seule fois où il a laissé couler ses larmes dans la panique, le même Cornwall lui a collé une baffe dans la tronche. Il serait bien tenté de lui rendre la pareille... s'il n'était pas coupable, et accessoirement cloué au lit.

Sans grande surprise, ça ne suffit pas à convaincre Misao de se calmer. Il n'y arrive pas, qu'il dit avant de pleurer de plus belle. Hiro soupire, il semblerait qu'il n'ait d'autre choix que de le laisser lui-même se vider de ses larmes. Ce qui finit bien par arriver. Après dix bonnes minutes à fixer le mur en priant pour que ça s'arrête.
Un silence plus que bienvenue. Enfin un peu plus détendu, le jeune homme souffle de soulagement. Il lance un regard en coin au Don, avec un sourire amusé et d'une voix moqueuse.

Bah ça, je savais pas que tu tenais tant à moi, rit-il en espérant faire râler le docteur, qu'il préfère bougon que malheureux.
- T'as de la merde dans les yeux.
- Pardon ?
- T'as de la merde dans les yeux pour pas l'avoir remarqué...
siffle-t-il alors qu'il essuie ses dernières larmes.

Hiro se sent bien con. Il baisse la tête, ne préférant pas montrer à Cornwall ses joues rosées. Il a toujours dû mal à comprendre et surtout à accepter qu'on puisse vouloir de lui, ou pire encore, tenir à lui. Ce que cet idiot de Cornwall lui trouve, il ne le saura jamais.

Il t'a vu, pas vrai ? Craig...

La question de Misao le fait sursauter, mais il n'a d'autre choix que de répondre honnêtement.

Ouais... il est entré alors que je nourrissais les Pokémon et... il a voulu me conduire au poste, j'ai paniqué. Voilà... il entend grogner son collègue, sûrement se retient-il de le traiter de con, il... il m'a fait promettre de me rendre... quand j'irai mieux. Je suppose que c'est mieux comme ça.

Il fixe le plafond avec un air contemplatif. Sa carrière de Sealg va prendre fin bientôt, alors. Elle a déjà pris fin, puisqu'il s'imagine mal trafiquer quoi que ce soit s'il est incapable de bouger. Il espère juste ne pas subir de répercussion de la part d'autres sbires... ils ne seront pas aussi cléments qu'un couteau dans les intestins.

Bien. On te sortira de là.

Le ton de Cornwall est on-ne-peut plus sérieux. Pourtant, Hiro croit vraiment l'espace d'un instant qu'il plaisante. Les yeux ronds et bêtes comme ceux d'un Magicarpe, il fixe le médecin avant de lui répondre avec détermination.

Pas la peine. J'ai fait des conneries, c'est à moi de les assumer.

Sa jambe folle, la mort de Yuki, son entrée chez les Sealg, et maintenant son ventre charcuté... tout est de sa faute, il en est conscient depuis bien longtemps, et il est peut-être temps d'en affronter les conséquences.

Ce n'était pas une question. Tu es comme un membre de notre famille, que tu le veuilles ou non.

Finalement... peut-être que Hiro préfère le Cornwall pleurnichard. Il reconnaît bien là le “roi des emmerdeurs” qui lui répétait sans cesse de prendre soin de lui. Et il sait comme il est têtu.

Pire qu'un Tiboudet... soupire Hiro, mi-fatigué, mi-amusé, je suppose que je ne te ferai pas changer d'avis ?

Le Kantonien fait non de la tête, arrachant un petit rire fatigué à Hiro. Évidemment. Il lui promet de rester sur Bronswick tant qu'il en aurait besoin, qu'il ne partirait pas avant qu'il soit rétabli et qu'il trouverait un moyen de lui éviter la taule. Il a acquiescé, sans un mot. C'est toujours trop dur de dire merci.


Merci à Chacha pour l'avatar ♥️
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