ft. la mifaaaMaureen lui avait demandé de rentrer à Pryderi pour le défilé des fiertés, pour les accompagner. Il n’avait pas compris de quoi il s’agissait au début, s’était beaucoup amusé à leur dire « haan, c’est moi votre fierté ? » en se dandinant dans tout l’appartement. La réponse était.. Oui et non.
C’était pour célébrer les gens comme elles. Défendre leurs droits.
Ça avait l’air bien plus solennel, trop sérieux pour qu’il soit à l’aise. Mais oh sa mère avait l’air si hésitante, si triste. Elle qui s’était entourée de gens qui avaient accepté son couple ne se sentait pas pour autant prête à se montrer au monde. La sphère intime est intime, le défilé lui public. Logique. Et Maureen lui avait dit que ce n’était pas grave, que si c’était la première, sûrement qu’il y en aurait d’autres. Mais c’était justement la première avait insisté Flor, elle ne pouvait pas se permettre de la rater. Il y avait bien entendu la crainte d’être reconnue à l’étranger, plus que la peur d’être tabassée dans la rue même si elle ne pouvait définitivement pas ignorer cette possibilité.. A quel point seraient-ils protégés lors du défilé ?
▬ On a notre garde du corps tu sais.
Lui avait assuré Maureen, derrière elle, son fils était torse nu à essayer de montrer ses muscles.. Pour le moins cachés. Remontant le gras de ses bras pour s’en faire des biscottos, il ne dupait personne mais avait bien réussi à la faire rire, avant qu’elle ne lui lance sa sandale en le priant de se rhabiller.
---
Le jour J les deux femmes sont joliment habillées : elles ont sorti des robes pastels qui se complimentent, les cheveux ont été longuement coiffés et épinglés, le maquillage appliqué est léger. Elles sont peut-être apprêtées plus sobrement que d’autres et si Flor rougit à ce constat, elle se rassure en se disant qu’elle n’a plus vingt ans. ( Elle retient cependant Maureen de faire péter le décolletée, encouragée par Sol qui n’a pas leur pudeur ).
▬ Viens remettre de la crème solaire mijo.
Tonne la matrone à son fils qui, lui, a échangé son pantalon contre une jupe avec une fille au bout de trente secondes arrivés sur place et montre plus de peau qu’elle n’aimerait qu’il le fasse. Elle est cependant interrompue par deux adolescents hésitants qui lui tendent les bras, après avoir fixé longuement la pancarte qu’elle tient. « Nous sommes désormais vos mamans » écrit en gros.
▬ J’ai deux protestations. De un, je dois appeler Maureen marraine et ici tout le monde peut l’appeler maman ? Vexant. De deux, pourquoi vous m’avez interdit de faire comme vous, une pancarte « désormais je suis votre papa » ?
▬ Tu veux m’appeler maman ?
La kérosienne en a les yeux mouillés. Il est vrai qu’ils n’en n’ont jamais parlé, même quand Sol a enfin compris en rentrant du service militaire que sa mère et Maureen n’étaient pas juste de très bonnes amies qui partagent un lit pour qu’il ai sa propre chambre. Il avait juste arrêté de l’appeler marraine ou tata, se contentait de son prénom.. Elle aurait dû se douter qu'il fallait lui proposer mais malgré la faible probabilité que ce soit refusé, oh... Elle ne veut pas y penser.
▬ .. Ouais ? Ça ne répond pas à ma deuxiè- !
Pas le temps de finir sa phrase que le voilà tiré dans les bras de la rousse qui le serre si fort qu’elle manque de l’achever, son fils. Elle aura bien du mal à le lâcher tout le long du défilé et de toute façon, s'il est attiré par toutes les paillettes et les chars, Sol reste avec le couple qui l'a élevé.
Accueil
2981 12289 0
