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Une jolie fleur dans une peau de vache | Hilda Rosebery
Hilda Rosebery
Hilda Rosebery
Une jolie fleur dans une peau de vache | Hilda Rosebery Carte_12
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Pokédollars : 216
Pas de badges
Inventaire : - Charme Chroma
- Licence
- 2 Pokéballs
- 2 Dés Chroma
- 1 Bloc de Tourbe
- 1 Écaille Cœur
- 2 CT au choix
- 1 Pilule
- 1 Pierre Feu
- 1 Noigrume Bleu
- Pokémon Ébène
Pas de rubans
Hilda Rosebery
Lowlands
Lun 18 Avr - 18:17   

Hilda Rosebery

Identité

NOM Rosebery
PRÉNOMS Hildegard, Bellerose, un secret qu'elle emportera dans sa tombe
ÂGE 15 ans
ORIENTATION SEXUELLE Lesbienne

ORIGINES Keros
VILLE NATALE Glenn
DOMICILE ACTUEL Doon

ACTIVITÉ/MÉTIER Lycéenne
VOTRE ALIGNEMENT Gallienne
CARTE DEMANDÉE Aucune

CHOIX POUR VOTRE ÉQUIPE Mon choix

NOM DE L'AVATAR Aubrey - OMORI

ton image
imageMars
Mangriff ♂ Niveau 12

Ce n'est pas vraiment de la faute de Mars s'il est comme ça. Il est né et a toujours vécu dans le milieu des combats illégaux, n'a jamais connu que la violence. S'il ne lèverait jamais la griffe sur un humain, la simple vue d'un Pokémon réveille ses instincts meurtriers. En attendant d'apprendre à vivre normalement, le pauvre matou ne peut sortir de sa Pokéball qu'à condition d'être le seul Pokémon dans la pièce.

Griffe Taillade Aiguisage Tranche-Nuit

Histoire

tw : violence, maltraitance, mort de Pokémon


“Et pourquoi pas ce Mélofée ? Il est mignon, non ? En plus il a la même couleur que tes cheveux !”

Le pauvre bénévole ne récolte en guise de réponse qu'un vague grognement. Une paire d'yeux bleu glacé se pose sur la fée, qui sourit joyeusement, effectue une pirouette accompagnée de ce qui ressemble à une jolie chanson. Tout son petit numéro est ignoré par la jeune fille à qui on a essayé de la présenter, qui se relève, hausse les épaules et s'éloigne de sa cage.
Le Pokémon est bien attristé, l'homme part à la poursuite de la demoiselle et la dame qui les accompagne soupire. Ils ont eu beau écumer tous les pensionnaires de la SPP, aucun n'est au goût de la gamine.

Tout est parti d'une bonne intention. Charlotte Nightingale est une femme au bon cœur. Au lieu de simplement punir sa nouvelle pensionnaire pour tous ses écarts et son comportement “inapproprié”, elle s'est dit que la présence d'un Pokémon lui serait bénéfique. Beaucoup de ses petits orphelins ont rencontré un compagnon de la même façon.
Mais aucun n'a été aussi difficile. Pour la simple et bonne raison que Hilda n'a pas envie d'être ici. Elle aurait préféré passer sa journée à rien faire dans sa chambre, ou au contraire, aller terroriser des petits cons dans les ruelles de Doon. Malheureusement, aussi rebelle se veut-elle, elle n'arrive pas à vouloir du mal à madame Nightingale. A défaut de savoir dire merci, elle a accepté sa requête. Ce n'est pas de sa faute si aucun Pokémon ici ne lui plait.

Ils sont tous trop mignons, trop gentils, des boules de poils prêtes à l'étouffer de câlins. Dégoûtant. Ridicule. Elle ne veut pas de ça, elle n'en a pas besoin. Et puis elle se doute bien de ce qu'ils essaient de faire. Ils croient que lui mettre un Mélofée débile dans les bras ça la rendra douce et docile. Que ça en fera une vraie fille, qui aime les Pokémon mignons et la coordination.
Ils ne lui ont rien dit de tout ça, mais elle le devine bien. C'est tout ce que les adultes ont voulu faire d'elle jusque là. Alors elle refusera tout ce qu'on essaiera de lui imposer.

“Désolé Charlotte, mais on a fait tout le tour et-...
- Et lui ?


C'est la première fois que l'adolescente ouvre la bouche de la journée, à la surprise de tous. Son index pointe une cage, éloignée de toutes, contenant une boule de poils blancs qui respire lourdement.

“Oh, lui... c'est-à-dire que...”

Il n'a pas le temps de finir sa phrase, Hilda s'est déjà éloignée pour aller observer ce Pokémon solitaire. Le bénévole marmonne quelque chose alors qu'il part à sa poursuite mais elle ne l'écoute pas. Elle est trop intriguée par la créature.

“On l'a mis à l'écart des autres, il est trop dangereux...”

Hilda grimace. Ce genre de commentaires lui est trop familier. Mais elle ignore ce pauvre type, ses turquoises sont rivées sur le Pokémon. Ce dernier, sentant la présence des humains, se retourne violemment, plus surpris qu'agressif. La jeune fille ne sursaute même pas. Il lui en faut plus pour ça.
Les iris d'améthyste du Mangriff se posent sur elle et la dévisagent.

“On l'a appelé Mars. Il était utilisé dans des combats illégaux il y a encore quelques mois. Le sevrage se passe bien mais il est encore trop agressif pour le laisser avec d'autres Pokémon.”

Il continue de papoter, de raconter mille choses à Charlotte, mais la demoiselle ne l'écoute plus. Au moment où ses yeux ont rencontré ceux du Mangriff, quelque chose l'a retenue. Elle n'arrive plus à s'en libérer. Ces yeux, qui semblent ne jamais cligner, sont rivés sur les siens avec la même curiosité. Sans aucune volonté de s'en extirper, elle se laisse happer et elle coule, elle coule, elle coule tellement qu'il lui semble voir avec les yeux du félin.

Mars est un minuscule Mangriff, tout juste sorti de l’œuf.
Il vit seul, dans la cage où il est né, avec sa maman qui le serre fort dans ses bras. Il n'a pas connu son père, sûrement un très bon combattant choisi par les humains pour produire une progéniture faite sur mesure.
Ses premiers jours d'existence sont innocents. Il trouve le moyen de s'amuser dans sa petite cage, joue avec la queue de sa maman, escalade son dos pour lui faire des léchouilles sur le nez, discute avec les autres bébés Pokémon dans les cages d'à côté. Il n'a connu que les barreaux, ne se doute pas que son existence n'a rien de naturel. La nature, les grandes plaines d'Hoenn dont lui parle maman ne lui manquent pas. Il est heureux.


Hilda revient à elle. C'est désormais au tour du Mangriff de se noyer dans son regard.

Il voit une petite fille aux cheveux roses qui vit dans une toute petite maison, presque une cabane, seule avec sa mère. Pas d'homme dans cette maison, mais la jeune femme – peut-être trop jeune pour déjà avoir une enfant de cet âge diraient certains, n'a de cesse de lui raconter comment il est.

“Il habite à Unys, c'est un cowboy et un grand justicier ! Il se bat contre les bandits et gagne toujours ! Il est très fier de toi, il me le dit dans ses lettres. Il dit qu'un jour, tu pourras venir à Unys et il t'emmènera sur son Galopa !”

Et elle est assez naïve pour y croire. Quand ses vilains camarades se moquent, disent qu'elle n'a pas de papa, elle leur rétorque avec une grande fierté qu'ils sont jaloux, parce que leurs papas à eux sont moins fort que le sien, et que quand il viendra à Keros, il leur cassera la figure.
En attendant, c'est elle qui se fait casser la figure et qui ne dit rien. Elle garde espoir, car en plus d'être naïve, elle est ridiculement optimiste. Ou alors, elle est douée pour se voiler la face. Elle ne comprend pas que son papa cowboy n'existe pas, elle ne comprend pas que sa maman lui ment, elle ne comprend pas qu'elle boit un peu trop de “jus de fruit pour grandes personnes”. Alors elle est heureuse.


Elle cligne des yeux, fixe à son tour le félin.

Pour la première fois, les mains nues de poils des humains l'ont touché. Des mains d'ordinaire amicales, qui venaient pour déposer quelques morceaux de viande pour sa maman. Mais cette fois, elles l'ont attrapé par la peau du cou sans la moindre douceur, l'ont arraché aux bras de sa mère. Elle a essayé de le retenir, elle a craché, feulé, donné des coups de griffes, mais une simple seringue a suffi à la neutraliser. Impuissante, elle a dû regarder son petit s'éloigner en l'appelant à l'aide.

On le jette dans un endroit qu'il ne connait pas. Après tout, il ne connait que sa cage. Il est désorienté, effrayé, il veut sa maman. Au lieu de ça, il se retrouve dans une fosse qui sent la peur et le sang. Il connait bien ces odeurs, qu'il sent depuis les cages des autres Pokémon.

Puis, en face de lui, une créature  apparait. Un grand serpent noir couvert de plaques d'or et de cicatrices. On a dû se dire que le confronter à un Seviper réveillerait l'agressivité et l'esprit combattif du jeune Mangriff, mais visiblement, on s'est trompé. Le petit est juste terrifié. Le reptile est plus grand et plus fort que lui, c'est évident. Et lui est bien au fait de la rivalité de leurs espèces. Son but est simple : tuer cette pauvre bête.

Il se jette sur le chaton, le mord, le tranche avec la lame de sa queue, le serre dans ses anneaux. Et pendant ce temps, les humains regardent, discutent, secouent la tête, déçus. Alors que le serpent s'apprête à porter le coup de grâce, l'un d'eux siffle, et Seviper, comme un pauvre Ponchiot apeuré, retourne dans le couloir d'où il était sorti.

Le Mangriff, presque mort, sauvé de l'hémorragie par son pelage épais et de l'emposionnement par son hérédité, est trainé hors de l'arène, ramené dans les caves, jeté dans une cage. Une cage vide, loin de sa mère qu'il ne verra plus jamais. Il finit par perdre connaissance, terrifié par ce que sera le lendemain.


C'est à nouveau au tour de la fille de raconter.

Avec les années vient un semblant de maturité. Elle commence à douter de sa mère, mais n'ose pas la confronter. C'est sa mère. Elle l'aime inconditionnellement. Elle ne lui mentirait pas. Elle l'a élevée seule pendant onze ans, elle n'a pas le droit de douter d'elle.

C'est ce qu'elle lui a dit elle-même.

“Je n'ai fait que des sacrifices pour toi et c'est comme ça que tu me remercies ? Tu me traites de menteuse ? Tu ne m'aimes pas, c'est ça ?”

Alors elle s'excuse platement, parce que sa mère, elle l'aime, et elle ne veut pas être une fille indigne.

Mais en conséquences, toutes les moqueries lui font plus mal. Parce qu'au fond, elle sait que c'est vrai. Elle sait que son papa cowboy n'existe pas, que le vrai est ailleurs. Elle sait que sa maman lui ment et que son comportement, sa façon de boire n'est pas normale. Elle refuse juste de voir la vérité en face.


Quelque chose dans le regard de Mars s'assombrit. Difficile de comprendre ce que c'est. De la tristesse ? De la rage ? De la culpabilité ?

On l'a laissé tranquille quelques jours, le temps que ses plaies se referment. Et puis, à peine apte à se tenir sur ses pattes, on le traine à nouveau dans cette foutue fosse. Le Seviper est encore là, maintenu derrière une grille. Cette fois, on ne les libère pas tout de suite. Un humain s'approche avec une seringue. Il se débat, mais tenu fermement par le col, il ne peut pas les empêcher le de le piquer.
La douleur est vive, mais rapide, il l'oublie vite. Il pense s'endormir comme l'avait fait sa mère mais c'est tout le contraire qui se passe : ses muscles sont tendus, prêts à bondir, son corps tout entier tremble d'anticipation. Ses mâchoires grincent, impatientes de se refermer sur le cou d'une proie et de la bave coule entre ses dents. Ses yeux, enragés, prennent une drôle de teinte violette, un effet secondaire qui le suivra toute sa vie, et ses pupilles sont si dilatées qu'on ne les distingue presque plus.

Sa peur a disparu. Il a oublié la taille gigantesque du serpent. Il a oublié la raclée qu'il lui avait mis la dernière fois. Il ne voit plus qu'une cible à abattre.

On les lâche tous les deux. Le reptile ne se doute de rien, se prépare à mordre, mais le Mangriff esquive avec une nouvelle agilité. Alors que la gueule du Seviper est encore ouverte, prête à se refermer sur lui, il tranche de ses griffes aiguisées. Ses crochets tombent, du venin en sort, mais il n'y réagit pas le moins du monde.

Le monstre noir hurle, siffle de douleur. Il se replie sur lui-même, cherche à fuir ce combat qu'il a perdu d'avance, mais le Mangriff qu'il combat n'a rien à voir avec le chaton qu'il avait presque tué. C'est une bête droguée, assoiffée de sang. Il ne le laisse pas s'enfuir. Il le rattrape, le taillade une fois, deux fois, trois fois... il le taillade jusqu'à ce que la tête du serpent se détache du reste de son échine.

Mars a gagné. Il respire lourdement. Les effets de la drogue commencent à se dissiper et il voit le spectacle devant lui. Est-ce qu'il est horrifié ? Pas vraiment. Il est un Mangriff. Lui était un Seviper. C'est l'ordre naturel des choses. Et puis, c'était sa vie contre la sienne.
Les humains applaudissent, se serrent la main. Ils ont l'air heureux. Ce soir-là, il est bien nourri. Il comprend alors ce que ces bipèdes sans poils veulent de lui. Alors il le fera.


Les yeux de la jeune fille, eux, sont humides. Ce n'est pas souvent qu'elle se laisse pleurer en public. Mais cette créature qui voit dans son esprit s'en moque. Elle se contente de plonger plus profondément dans cet océan turquoise.

Elle s'est trouvé une amie. Une jeune fille d'un an son aînée. Elle s'appelle Maggy. Enfin, Margaret, mais tout le monde l'appelle Maggy. Elle est jolie, porte ses cheveux auburn “un peu trop courts pour une fille”. Elle la protège des brutes au collège, lui apprend comment se défendre et gagner en assurance.

La mère de Hilda dit souvent qu'elle ne l'aime pas beaucoup, que c'est une mauvaise fréquentation, mais au moins, sa fille ne revient plus constamment couverte de bleus, donc elle n'a pas trop à se plaindre.

Elle n'a pas non plus tout à fait tort. La demoiselle aux cheveux roses suit l'exemple de son amie, commence à faire quelques bêtises. Rien de bien méchant : des gros mots écrits sur le tableau pendant que les bonnes soeurs à l'école ont le dos tourné, un paquet de crotte de Caninos enflammé sur le paillasson de Susan, qui embête les première années, un peu de vandalisme de-ci de-là pour faire rager les policiers, mais aucun blessé.
Elles finissent souvent chez la directrice, se font punir, font leurs heures de colle ensemble, où elles s'échangent des regards complices et des rires étouffés, plus fières que honteuses de leurs quatre-cents coups.

Mais un jour, Hilda fait la bêtise de trop.
Il n'aurait pas dû.
Il n'aurait pas dû insulter sa mère.

“C'est la catin du village,” avait-il osé dire devant ses amis, “elle a dû se faire engrosser par le prêtre, c'est pour ça qu'elle veut pas te dire qui c'est !”

Elle a vu rouge. Pour la première fois de sa vie, elle a porté le premier coup. Un énorme coup de poing dans son sale pif disgrâcieux. Puis un second, alors qu'il était déjà à terre. Elle ne s'est pas arrêtée quand il a commencé à saigner. Elle ne s'est pas arrêtée quand il s'est excusé. Elle ne s'est arrêtée que quand Maggy l'a attrapée et forcée à reculer.

Évidemment, ce petit con est allé tout rapporter.
Et Hilda a eu la punition de sa vie au collège. Des coups de règle sur les doigts, trop pour qu'elle s'en rappelle le nombre exact. Et cette fois, pas de Maggy pour souffrir avec elle. Cette punition était entièrement de sa faute. Elle l'avait méritée.

Elle est rentrée chez elle, la tête basse, honteuse.
Sa mère l'y attendait, le visage grave. On se doutait bien que la direction avait appelé avant son retour.

Elle s'est pris une claque, une vilaine, avant de se faire assaillir de cris.

“Qu'est-ce que tu pensais ? Je ne t'ai pas élevée comme ça ! Ton père sera très déçu de l'apprendre !”

Lui répondre a été la plus grosse erreur de sa vie.

“M-mais, c'est Jim ! Il a dit que tu étais une... une catin ! Et que tu avais couché avec le curé, et-
- Et tu l'as écouté ? Je te croyais plus mâture que ça ! Tu sais très bien que ton père n'est pas-
- Non, j'en sais rien ! J'en ai marre de tes mensonges ! Je veux juste savoir qui il est ! Par pitié, je suis sa fille, j'ai bien droit de savoir, non ?”


Pendant un moment, sa mère reste silencieuse. Son visage est déformé par une horrible grimace. Finalement, elle ouvre la bouche.

“Tu veux vraiment savoir hein ? Ton père est un connard, voilà, ça fait douze ans qu'il est en taule ! T'es bien sa fille, tiens ! T'es juste bonne à finir comme lui !”

Pas de claque, mais la vérité et surtout les menaces ont eu l'effet de toutes les baffes du monde à la fois. Hilda reste silencieuse, commence à pleurer.

“La prochaine fois, tu écouteras ta mère.”

Leur relation n'a plus jamais été la même après ça.


Difficile de dire si un Pokémon peut comprendre ce genre d'émotions complexes quand il ne peut pas pleurer. Pourtant, l'espace d'un instant, il semble à Hilda qu'il hoche la tête, plein de compréhension, avant de poursuivre son récit.

Les humains sont très fiers. Mars fait des merveilles. Pourtant, il n'a presque pas été entraîné. C'est sa force naturelle, produit d'un élevage parfait, et cette drogue seules qui lui offrent à coup sûr la victoire.
Il vogue d'un maître à l'autre, se revend toujours bien cher. Peu importe qui l'achète, la routine est la même. Cage, combat, dodo, les jours se suivent et se ressemblent.

Il n'a même plus besoin des stéroïdes pour passer à l'attaque. C'est devenu un automatisme. Il voit un Pokémon, il doit le détruire, le réduire en miette. Plus il y a de sang, plus les humains sont contents, mieux il mange le soir. Comme tout animal, il est contrôlé par son estomac plus que par la raison. Il ne ressent pas de peine pour les créatures qu'il massacre, tout ce qui l'importe, c'est de bien manger et bien dormir. Les coups de bâton quand il a le malheur de mal combattre, c'est très peu pour lui.

On le donne un jour à un homme bien laid. Du moins, l'énergie qui émane de lui est nauséabonde. Le Mangriff le méprise autant que tous ses maîtres, mais tant qu'il le nourrira, il lui obéira. Quand on le fiche dans une arène bien exiguë dans un sous-sol miteux, il ne se pose pas de question.

Il voit le Nymphali devant lui. Il est aussi enragé que lui. Il sait ce qu'il doit faire. Au moment où on le libère, il se jette sur la future pâtée pour chat.

Mais le Pokémon Fée est plus redoutable que tous ses anciens adversaires. Pourtant, avant d'être piqué, il avait l'air si faible... c'est ce qu'il y a dans cette seringue... c'est bien plus puissant que tout ce qu'il a pu absorber dans son système jusque là.
En une seule ruade, il finit écrasé dans un mur, couvert de sang. Aucune plaie ouverte, mais sûrement des os cassés et des organes endommagés. Il perd vite connaissances, mais ses dernières pensées avant de voir noir résonnent encore sans sa tête. Il sait que c'est fini pour lui. Que s'il survit à ses blessures, les humains n'auront pas la patience de soigner un perdant. Qu'il était bon à devenir la viande que l'on servait aux gagnants. De toute façon, ce sort aurait fini par lui tomber dessus tôt ou tard.


La bête tremble. Ses souvenirs sont douloureux. Mais il lance un regard presque plein d'espoir à l'humaine. Peut-être qu'elle le comprend. Qu'elle aussi a déjà touché le fond. À ses traits tiraillés par la peine, on s'imagine que oui.

La mère de Hilda ne l'aime plus, mais elle s'en fiche. En tout cas, elle aime se dire qu'elle s'en fiche, même si c'est impossible. Elle a sombré plus que jamais dans l'alcoolisme, ne s'occupe plus de sa fille, qui est assez grande pour chipper son argent et se nourrir seule désormais. Et puis, elle la laisse vivre sous son toit, qu'elle s'estime heureuse.

Elle n'a besoin de personne d'autre que Maggy, sa seule alliée. En grandissant, elles ont fini par devenir des petites terreurs du village. Elles peignent des obscénités sur les murs de l'église, bombardent les maisons des cons avec des oeufs pourris et cassent la gueule des brutes qui s'en prennent aux plus jeunes. Elles se fichent des punitions plus que jamais.

Hilda a un comportement honteux, on le lui reproche souvent. Elle jure, frappe à la moindre provocation, se moque des menaces. Si elle est destinée à finir comme son père, autant que ça soit pour une bonne raison.
Elle s'habille mal, a découpé son uniforme, porte la jupe trop courte et le col trop plongeant. C'est indécent, disent les adultes, elle devrait avoir honte.

Ce sont les bonnes soeurs, un jour, qui sont venues près de Hilda et Maggy pour commérer l'air de rien, faisant mine de ne pas savoir qu'elles pouvaient les entendre.

“Vous vous rendez compte, Soeur Helen ? Les jeunes filles de nos jours ne savent plus se tenir. C'est dégoûtant, vraiment dégoûtant, vous savez ce que le grand Arkée leur réserve.
- Oh que oui, Soeur Dorothy, les goudous dans leur genre n'ont leur place qu'en enfer.”


C'en est trop pour les deux jeunes filles. Elles se regardent avec un sourire mesquin. Maggy chuchote quelque chose à Hilda qui la fait rougir de la tête aux pieds, mais elle hoche la tête avec excitation. Ça va être drôle, terriblement drôle !

Elles attirent l'attention des nonnes, elles se retournent vers elle et manquent de leur faire rencontrer leur cher Arkée d'un simple baiser. Un baiser honteux, pour deux jeunes filles, qui auraient dû réserver leurs lèvres pour celles de leur futur époux. Un baiser vulgaire, alors que la main de Maggy enserre la taille de son amie, la tient fort contre elle. Un baiser qui ne dure pas assez longtemps pour Hilda, qui réalise, alors qu'elle s'éloigne de sa camarade, que ses sentiments à son égard ne sont pas ceux d'amies ordinaires. Elle ne sait pas s'il en est de même pour Maggy, mais elle ose espérer que si. Elles rigolent beaucoup, ce n'est pas le cas des bonnes soeurs, qui courent prévenir leur mère supérieure. Les deux jeunes filles se dépêchent de filer avant de recevoir plus de coups de bâton, se séparent avec un sourire gêné avant de rentrer chez elles.

Hilda ne sait pas vraiment à quoi elle s'attendait. Peut-être que sa mère ait été trop saoule pour décrocher le combiné ou pour en avoir quelque chose à foutre. Elle a eu tort, de toute évidence, puisqu'elle l'attend avec un visage contorsionné de rage, bien plus que lorsqu'elle avait eu le malheur de se bagarrer avec une petite frappe.

Elle lui en a vomi, des insultes à la gueule. Des insultes sur son apparence, sur son comportement, sur son attirance. Elle en a oublié la plupart pour se protéger, mais la douleur reste intacte, même pour quelqu'un qui jure qu'elle se moque se ce que sa mère pense d'elle.
Cette fois, ce n'est pas une claque qui fuse sur son visage, mais un vrai coup de poing dans son oeil, assez fort pour laisser un oeil au beurre noir particulièrement violacé. Elle fuit. Ce soir-là, elle a dormi dans la rue, avec pour seul espoir le fait qu'il lui reste une alliée. Une amie. Peut-être même plus.

Le lendemain, elle retrouve Maggy sur le banc où elles se donnent toujours rendez-vous. Son teint est pâle, ses beaux cheveux brun-rouge, d'habitude si doux, si lisses, sont mal coiffés. Son expression est grave. Elle s'assoit, trop loin au goût de Hilda.

“C'est... c'est ta mère qui t'a fait...” demande la demoiselle en pointant son cocard. Son amie acquiesce tristement. “Mes... mes parents ne sont pas contents non plus,” elle rigole sans joie en insistant sur 'pas contents', “je m'en suis pris une aussi. Ma mère a pleuré et... ils me menacent de me foutre à la porte...”

Hilda essaie d'approcher sa main de la sienne, dans une tentative tacite de lui proposer de la tenir, mais contre toute attente, Maggy retire sa main comme si elle venait de la brûler.

“Écoute, Hilda, je...” elle lui lance un regard peiné. Ses yeux la fixent mais ne la regardent pas. “Je pense que c'est mieux qu'on ne se voie plus. On est allées trop loin. Je ne peux plus... vraiment. C'est mieux pour nous deux.”

Avant que la jeune fille ne puisse dire quoi que ce soit, la supplier (de toute façon, sa bouche était sèche et refusait de produire le moindre son), son amie se lève, disparait après un dernier regard en arrière, la tête rentrée dans ses épaules, pleine de honte. Ça a été la dernière fois qu'elles se sont vues, notamment parce que Hilda a eu le cœur bien trop brisé pour tenter de la revoir.


Il reste une dernière lueur derrière les améthystes de Mars. Une lueur de vie. Une lueur d'espoir, faible, mais qui brille légèrement. Hilda essaie de l'atteindre, de la toucher.

Les yeux du Mangriff s'ouvrent légèrement. Il souffre. Ses oreilles le brûlent de l'intérieur mais c'est surtout son estomac et ses os brisés qui le rongent. Autour de lui, tout est sens dessus-dessous. Des cages renversées. Des Pokémon libres, mais certains aussi ammochés que lui.
Un humain se tient au dessus de lui, mais ce n'est pas pour le droguer, ni pour l'achever. Son regard est terriblement triste, il croit le reconnaître mais les narcotiques ont trop ravagé son cerveau. Il finit de le recoudre, il n'avait même pas senti la piqûre de l'aiguille tant le reste de sa douleur inonde son esprit. Son sauveur s'éloigne, il se rendort, en se demandant s'il a rêvé.

Quand il se réveille pour de bon, il est dans un endroit totalement différent. Il n'est plus dans une cage, il est entouré d'humains souriants et d'autres Pokémon. Son cerveau est encore embrumé mais il sait quoi faire face à des bipèdes heureux et d'autres créatures.

Tuer.

Il se jette sur un pauvre Ponchiot, le mord à la gorge, secoue la tête pour essayer de détacher la sienne. Le bébé hurle mais il ne l'entend pas, ou plutôt, ne l'écoute pas. Quand les humains arrivent enfin à l'attraper, à le retenir, c'est trop tard pour le chiot.
Il essaie de se jeter sur sa proie suivante : un Ponyta qui recule, terrifié. Mais les bras de plusieurs humains le retiennent. Il veut se libérer, mais ils sont trop nombreux. Et la deuxième règle qu'il connait, après “tuer tout Pokémon sur son chemin”, c'est bien de ne pas s'attaquer aux humains. Une seule punition avait suffi pour le lui faire comprendre.

Il se laisse jeter dans une cage. Il ne comprend pas. Il n'a fait qu'obéir. Il lutte pour en sortir. Il veut rendre les humains heureux. Il veut être bien nourri, bien traité. Mais ce soir-là, il est puni. Personne n'ose s'approcher de lui pour le nourrir. Il restera dans cette cage pendant des semaines, de temps en temps approché par un humain qui lui tend un bout de viande accroché à une perche, qu'il dévore avec une voracité qui n'inspire confiance à personne.


Le Mangriff a terminé. Son histoire s'arrête ici. Dans cette cage. C'est à Hilda de conclure l'échange.

Après l'incident avec sa mère, la jeune fille est placée en foyer. On s'imaginerait qu'elle y serait heureuse, mais comme on le lui reproche, elle sabote son propre avenir. Elle n'a besoin de personne. Les adultes, elles les emmerde : ils ne lui ont apporté que des souffrances. Elle n'écoute rien. Elle fugue, sèche les cours, répond aux adultes, devient parfois violente s'ils la menacent.

L'attaque est la meilleure des défenses, n'est-ce pas ?

Alors on la vire. Personne n'en veut. Personne ne veut d'une adolescente cassée et instable. Elle errera sûrement de famille en famille jusqu'à sa majorité, où elle finira soit comme son père, taularde, soit comme sa mère, droguée pour oublier que sa vie a toujours été destinée à l'échec.

On s'apprête presque à la sortir du système. Elle a écumé presque toutes les familles d'accueil à Keros, toutes l'ont renvoyée. L'administration perd patience. Il ne reste vraiment qu'une option. La maison de redressement. Peu importe à quel point ces établissements ont mauvaise réputation. On dit que les enfants sont battus, insultés, humiliés, que la plupart se suicident à peine sortis. Ca ressemble au futur que s'imaginait Hilda. Elle n'a pas d'objection. Au fond d'elle, elle est terrorisée. Elle ne veut pas y aller, mais à quoi bon.

Mais, il semblerait que les nonnes avaient tort. Qu'Arkée a finalement un peu d'amour à lui donner sous la forme d'un ange envoyé sur Terre.

Elle a entendu parler d'elle. Hilda a une sacré réputation après tout, dans le milieu de la protection d'enfants. Et malgré les rumeurs, dont une bonne partie fondées, elle lui a proposé de venir avec elle. Sous couvert d'indifférence, elle a suivi cette Charlotte dans la sombre ville de Doon. C'était ça ou la misère et la mort.

Pourtant, elle n'a rien changé à ses habitudes. Elle se bat avec ceux qui ont le malheur de la défier, s'attaque délibérément aux petite brutes – et ce n'est pas ce qui manque à Doon, lance des boules puantes dans le confessionnal pour se venger indirectement de ces putes de bonnes sœurs. Elle se fait engueuler par tous les adultes, s'attend au même traitement de la part de sa sauveuse. Elle mériterait des claques, des insultes, des coups de bâton.
Aucun ne vient.

On dit à cette brave dame qu'elle devrait sévir, sans quoi cette sale gosse continuerait, mais elle s'acharne à lui montrer de la douceur. Hilda s'en frustre, elle ne comprend plus d'autre langage que la violence. Elle veut que Charlotte la frappe, pour lui prouver ce qu'elle sait : que tous les adultes sont les mêmes.
Mais elle ne peut pas s'abaisser à la défier. Pas après tout ce qu'elle lui a offert. Madame Nightingale est sûrement la seule personne à qui elle montre une once de respect. Alors, secrètement, tant qu'elle aura foi en elle, elle gardera un peu d'espoir aussi.


Le contact visuel se rompt. Les deux êtres clignent des yeux, incrédules. Du point de vue des adultes, ils n'ont fait que se fixer bêtement sans dire un mot.
Est-ce que Hilda a rêvé ? Ou est-ce que la vie du Mangriff a vraiment défilé à travers ses yeux, tandis que lui devinait son histoire à travers les siens ? Elle ne le saura vraiment jamais, et aime se dire que le mystère rend cette rencontre encore plus spéciale.

“C'est lui que je veux.
- Quoi ? Tu n'as pas écouté, petite ? J'ai dit qu'il était violent ! Ce n'est pas un Pokémon pour une fille comme toi !”


Elle fronce les sourcils, prête à mordre. Elle n'aime pas ce qu'il sous-entend par là.
Avant qu'elle ne puisse lever la main, Charlotte intervient.

“Je m'en porte garante.
- Charlotte ?
- Cette jeune fille n'est pas stupide. Elle est assez mature pour ne pas libérer un Pokémon agressif n'importe comment.”


Ce n'est pas une question, mais elle hoche la tête pour confirmer les dires de sa gardienne.

“Vraiment ? Enfin... ce n'est pas qu'on ne vous fait pas confiance, Charlotte, mais vous comprenez...
- J'insiste. Vraiment.”


Il semble à la jeune fille voir de la supplication sur le visage de la dame. Du désespoir et de l'espoir entremêlés. Elle le sait. Mars est le dernier espoir pour donner à sa protégée un sens à sa vie. Pour ça, elle est prête à courir un risque considérable, et à offrir à une pauvre gamine dont le monde entier n'a fait que se méfier son entière confiance.
Hilda n'osera pas l'admettre, mais elle s'est juré à cet instant de ne jamais décevoir Charlotte. Qu'elle lui montrerait comme elle avait eu raison de lui tendre une main. Que cet espoir et cet avenir qu'elle avait entrevus dans l’œil du Mangriff, elle s'y accrocherait.

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Votre pseudo – cc c ankor lulu
Âge – vieille/20
Pronoms – Ballek mais je dis plutôt "elle" tmtc
Comment avez-vous trouvé le forum ? – bonne question




Une jolie fleur dans une peau de vache | Hilda Rosebery Gallie11

#ff7caa
Keldeo
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Keldeo
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Lun 18 Avr - 18:17   
Le membre 'Hilda Rosebery' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


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Highlands
Lun 18 Avr - 19:05   

Félicitations !



Tu es validé !


Ais-je besoin de dire que j'aime toujours autant tes personnages ? Avoir en parallèle l'histoire de Mars et de Hilda me fait snif snif
On se revoit bientôt en rp surtout pour la pécho j'espère pervers
Allez tu connais la maison bisous

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