NOM Olsen PRÉNOM Saoirse ("Sirsha") ÂGE 26 ans (né en 1939) ORIENTATION SEXUELLE À l'ouest
ORIGINES Unys VILLE NATALE Volucité DOMICILE ACTUEL Pryderi
ACTIVITÉ/MÉTIER Ranger Formateur VOTRE ALIGNEMENT Galliste CARTE DEMANDÉE Carte Ranger VOTRE CLASSEMENT B
CHOIX POUR VOTRE ÉQUIPE mes choix NOM DE L'AVATAR Sylvain Jose Gautier de Fire Emblem
Tara
Niveau 24 ♀ Miaouss de Galar +4
Tara, c'est l'amour éternel de Saoirse ! Ou peut-être seulement le deuxième, mais on n'en est pas loin ! Cadeau de sa grand-mère pour ses dix-huit ans, la minette n'était alors qu'une petite boule de poil hirsute et câline en manque d'amour. Mamie Carotte l'avait trouvée à la SPP et, appréciant son fort caractère, s'était mise en tête de l'offrir à son petit-fils adoré. Bien sûr, une fois sous la responsabilité du garçon, la Miaouss ne manqua pas de tester les limites. Terrible au début, elle ploya pourtant et finit par s'adoucir face à l'autorité du jeune apprenti ranger. Ce fut Christie, alors simple amie du rouquin, qui trouva ce joli sobriquet qui lui colle désormais au poil (et à la peau) ! Accompagnant le jeune homme en classe et dans ses cours de pratique, elle participa à tous les exercices, et le duo ne tarda pas à forger un lien solide, quasiment indestructible. Saoirse se mit alors en tête de faire de Tara une combattante hors-pair sur laquelle il pourrait compter en cas de gros pépin.
Aujourd'hui, après la mort de sa fiancée, Tara est la meilleure alliée de Saoirse contre la morosité et le désespoir. Elle lui tient compagnie et ne lésine jamais sur les câlins. C'est une forte-tête, qui peut parfois se montrer récalcitrante… Mais en combat, elle obéit parfaitement à son dresseur. Disons seulement qu'elle aime se montrer forte et indépendante, fière de sa puissance. Pourtant, il suffit de quelques papouilles pour l'apprivoiser. Une fois que vous avez commencé à gratouiller ses délicates oreilles, elle ne vous lâchera plus !
AiguisageGriffe AcierTranche-NuitBluff
Terence
Niveau 40 ♂ Smogogo de Galar +1
Terence fut un temps le grand bol d'air frais de la douce Christie. Pokémon prévoyant, calme et compréhensif, il accompagna la jeune femme dans les derniers mois de sa courte vie. Ce fut Saoirse lui-même qui l'offrit à sa fiancée pour lui permettre une meilleure qualité de vie et ainsi limiter ses souffrances… Le Smogogo de Galar travaillait auparavant pour un hôpital mais, devenu trop vieux, il avait été relégué au simple rang de remplaçant. Pokémon à la retraite, l'établissement avait accepté de le vendre au ranger pour qu'il officie auprès de la jeune femme quelques années de plus… Malheureusement, Terence n'eut pas vraiment le temps de se rendre utile. Christie partit plus tôt que prévu, laissant pokémon et jeune homme seuls avec leur chagrin. La douleur de cette perte les rapprocha et Saoirse décida de prendre Terence sous son aile.
Aujourd'hui, le pokémon n'est autre que le seul souvenir vivant qui le rattache à sa fiancé. Le rouquin aime donc Terence de tout son cœur et semble le respecter comme un être de grande valeur. Il ne lui a jamais imposé le moindre combat – de toute façon, le vieux Smogogo, jugeant son expérience supérieure à celle du jeune homme, ne l'écouterait pas – et se contente de prendre grand soin de lui. Serviable et bonne patte, ces deux n'ont pas de mal à s'entendre. Au fil des mois, d'ailleurs, un lien solide se tisse petit à petit entre eux…
BouillardVapeur FéériqueVent FéériqueRafale Psy
Histoire
Sept heures. Le passerouge de l’horloge venait de sortir, triomphant, des jolies petites portes en bois ciselé veinées de miel. Son cri, remarquablement fidèle au modèle, résonna dans la salle à manger et se répéta en écho sept fois. Saoirse, qui entendit cet appel de la salle de bain, les égrena un à un, martèlement perçant accompagnant les battements trop pressés de son cœur. Alors que ce cri assourdissant s’évanouissait dans le silence, seulement troublé par les grésillements de la vieille radio dans le salon, il sentit l’angoisse oppresser sa cage thoracique. Plusieurs fois, il répéta les sept temps de cette alarme dans sa tête, les accompagnant de longues respirations.
Profondes respirations…
Ce n’était pas le moment de flancher. N’avait-il pas connu pire ? Bien pire. Soudain, les piaillements de l’oiseau-machine se muaient en un chant funèbre, celui de la grande Cathédrale de Volucité. Les cloches sonnaient aussi, mais avaient une sonorité bien différente à ses oreilles. Oui, bien différente… Et chaque fois que, les Samedi, il les entendait de nouveau répandre leur glaciale mélodie sur Pryderi, il sentait son cœur s’alourdir, soudainement de plomb. Il inspira profondément. Gonfla d’air ses poumons endoloris par l’angoisse. Expira lentement, en prenant le temps, en forçant sur son diaphragme… Encore, encore un peu… À bout de souffle, il reprit une grande goulée d’air, suffoquant l’espace de quelques secondes, et se remit petit à petit, fixant son regard sombre dans le miroir ovale au-dessus du lavabo, cerclé d’or sale. Un or factice.
Désabusé par ce pâle reflet, il ouvrit le robinet et fit couler une eau gelée qu’il recueillit dans le creux de ses paumes pour en asperger son visage. Ses joues se teintèrent aussitôt d’un rouge éclatant. Son corps entier fut parcouru d’un terrible frisson. Il s’ébroua, laissa échapper un petit cri étouffé pour se libérer de toute la pression qui l’accablait jusqu’alors, et sautilla un instant, pieds nus, sur le carrelage froid et un peu humide de la salle de bain. Ses yeux en amande, légèrement tombants, brillaient de nouveau de cette lueur fugace, espiègle, qui les animait habituellement. D’épais cils poil-de-carotte les surmontaient, petites touffes irrégulières qui adoucissaient un regard déjà clément, profondément bienveillant. Il n’y avait aucune cachotterie dans cet œil franc, décidé. C’était là des iris noisette très expressifs, dans lesquels on aimait se perdre…
Saoirse étaient de ces hommes qui n’attendaient pas les autres pour se mettre au travail. Entreprenant, vif, ambitieux… C’était autant de qualités qui se lisaient dans ses prunelles couleur miel. Les yeux, miroir de l’âme. Cette tournure poétique lui allait à ravir. Leur forme allongée se suppléait d’une paupière inférieure marquée qui donnait une intensité charmante à ces billes pétillantes de vie. On murmurait souvent sur son passage… Un tel regard, ça ne laissait pas indifférent. C’était même son atout physique majeur. Une de ces regards qui semblaient sonder l’âme en un coup d’œil. Une fraction de seconde et on était mis à nu. Il ne restait rien des artifices… Tout s’évanouissait sous l’or fondu de ses yeux. C'était donc une chaleur captivante, qui contrastait presque trop durement avec le porcelaine pâle, le blanc cru de sa peau. Le soleil ne l’avait que peu gâté de ses rayons… C’était là une peau claire, très claire, presque translucide. Les mauvais jours, lorsque son beau regard s’assombrissait de terribles cernes, on pouvait discerner sous cette fine couche d’épiderme quelques veines bleutées, parfois violettes… Il fallait alors s’approcher près, tout près pour les voir… Ces teintes discrètes donnaient un ton froid à sa carnation, tout juste relevé par ses nombreuses tâches de rousseur qui s’étalaient sur son nez, ses pommettes, s’éparpillaient plus discrètes sur son front et parsemaient ses tempes. Un vrai roux, comme on en voyait peu. Un beau roux, adulé des femmes, moqué des hommes. Pour défier les stéréotypes, il avait un physique très masculin. Une mâchoire relativement carrée, musclée par un bagout acéré, un front large, quoi qu’assez bas, et un long nez droit, qui semblait très légèrement se courber au bout, achevant de lui donner un petit air d’ange facétieux assez séduisant.
Saoirse était né avec une jolie touffe de cheveux roux. Un roux criard, aussi vif que la rouille des soupes de poisson qu’on dégustait encore à Connlach. Roux comme sa mère, une belle femme, grande, raffinée, fragile aussi. Elle était morte peu de temps après lui avoir donné naissance, emportée par une fièvre incurable, bien trop affaiblie par cet accouchement qui avait puisé dans ses dernières ressources. Une joie pour un malheur. Une joie tout de même. Un nourrisson accueilli comme la dernière merveille du monde par des grands-parents et un père endeuillés. Un enfant à élever et protéger coûte que coûte, en souvenir de sa mère, pour perpétuer la lignée familiale, modeste mais fière de ses origines.
Un roux donc, qui remontait sans doute à des décennies, peut-être même des siècles, et qui faisait la fierté de sa grand-mère, très tôt surnommée Mamie Carotte. Un trait physique d’une mère disparue, que l’enfant, puis l’adolescent et enfin l’adulte n’avaient connue qu’en photographie… Ils avaient une étonnante souplesse, ses cheveux. Une douceur et une docilité qu’on ne retrouvait généralement que chez les toisons féminines. Ils retombaient en petits paquets désordonnés sur son front, léchaient sa peau délicatement, avec une grâce sans pareille. Tout juste assez ondulés pour leur donner un peu de mouvement, de légèreté. Un ensemble assez aérien que, conformément à la tendance, Saoirse laissait pousser à sa guise, ne les coupant que lorsqu’ils devenaient trop gênants pour son travail. Il les coiffait souvent sur le côté. Une masse informe, parsemée, recouvrait alors une partie de son visage. Quelques mèches rebelles perçaient ce flot leste, sauvage, et rompaient avec l’apparence sage de la coupe pour ne laisser s’exprimer qu’une ôde à la liberté et à une jeunesse qui courait, s’égrenait d’années en années, alors que ce fier garçon avait déjà fêté un quart de siècle… Sous cette chevelure flamboyante apparaissaient deux oreilles, tout à fait classiques, l’une néanmoins un peu plus grande que l’autre et percée d’un anneau discret, folie d’adolescence révolue, caprice de cette jeunesse qui s’était depuis assagie. Somme toute, une figure fort aimable, qui n’en finissait pas de plaire et de susciter la convoitise. C’était un avantage dont Saoirse avait tout à fait conscience, mais, si quelques mois plus tôt il s’en montrait fier, presque désinvolte, aujourd’hui, il n’en tirait qu’une profonde amertume. Par ailleurs, l’éclat de vie qui animait jusqu’alors son doux visage semblait avoir fondu comme neige au soleil. Il n’en restait qu’un soupçon infime, un petit quelque chose de trépassé, qui mettrait sans doute du temps à revenir. C’était ce reflet morne, pâle copie de lui-même, copie d’un présent inachevé, bien amochée, que le rouquin observait dans le miroir ce matin-là. Le désarroi gonflait sa poitrine comme la colère et le sentiment d’injustice que lui évoquaient ces traits émaciés.
Il détourna finalement les yeux, le visage encore dégoulinant de l’eau dont il s’était arrosé et qui s’était un peu réchauffée au contact de sa peau. Il avait de la fièvre. La fièvre des premiers jours, sans doute. La fièvre des débuts difficiles, inattendus, non souhaités. Quelques mois auparavant, si on lui avait dit qu’il serait à Keros en tant que formateur dans l’Ambassade Ranger du coin, il aurait sans doute ri. Lui, à Keros ? Lui, cet Unysien pour qui tout avait réussi ? Qu’y aurait-il fait ? Unys, c’était l’avenir. Keros dépérissait. Il n’avait certes rien à y faire, surtout dans ce temps où sa vie semblait prendre un tournant décisif : point d’orgue de sa réussite, de sa jouissance. Il allait se marier. Il occupait une place de choix parmi les rangers d’Unys. Peut-être aurait-il eu des enfants dans les prochaines années. Une grande, belle et heureuse famille.
Oui, vraiment. Tout était parfait. Peut-être trop…?
Saoirse passa des doigts tremblants dans sa chevelure. De ce geste lent, maladroit, il sépara quelques mèches qui s’étaient agglutinées en paquets difformes, peu présentables. Un soupir s’échappa de ses lèvres fines, un peu gercées, pâles aussi. Nu dans cette salle de bain vide, dont la seule présence était son reflet désormais dissipé, effacé de la surface lisse du miroir, il s’empressa de trouver les vêtements qu’il avait entassés dans un coin, masse de tissus difforme, aux couleurs mornes, terreuses, qui ne pouvaient qu’appartenir à l’uniforme traditionnel ranger.
Premier jour. Ou plutôt, premier jour parmi tant d’autres. Premier jour d’école, premier jour de travail, premier jour d’amour, de deuil. Premier jour à Keros. Premier jour d'une terrible reconversion. Deuil d’une vie qui semblait recommencer. Il n’avait pas donné son assentiment ; il subissait ce coup cruel du destin, courbait l’échine de mauvaise grâce, revêtait ces habits avec un certain dégoût.
Formateur. En serait-il capable ?
Il avait accompli de grandes choses, c’était certain. Mais n’était-ce pas des certitudes d’un autre temps ? Ce jour-là, il ne restait rien. Que l’amertume. Que la bile qui bouillonnait dans ses entrailles, immergeait ses organes, serrait cette gorge large, délicate, tranchée d’une veine qui marquait sa tension.
La chemise, un peu trop petite, serra ses bras gonflés de muscles saillants. Il avait longtemps cultivé ce corps. S’entraîner pour le connaître, pour apprendre à le sentir, et enfin, par esprit de contradiction, l’oublier. L’oubli, c’était le malheur et le plus grand vice de ce temps. On oubliait son corps, on oubliait ses souffrances. On éludait les questions dérangeantes, on tirait un trait sur ses morts. Alors, il ne restait rien. Que le présent. L’instant T ; ce moment d’action, ce moment qui se transformait aussitôt en passé proche et qu’on omettait aussi. À quoi bon, après tout ? Inutile de collectionner des souvenirs comme autant de plaies néfastes à l’efficacité de l’Homme sur le moment. Sans passé, pas de futur non plus. Il était devenu difficile de se fixer un objectif dans le temps. On vivait. Peut-être qu’on survivait. Mais vivre, c’était plus élégant. Saoirse tira donc sur les pans de ce haut trop étroit, qui laissait transparaître sous l’épais tissu, admirablement cousu et brodé du sigle de l’Ambassade ses pectoraux bien dessinés. Il pesta un peu, avisant son bas du ventre, ses hanches qui n’étaient pas encore tout à fait couvertes. Ses sourcils, assez effilés, se froncèrent légèrement… Mais il se fit au problème, et abandonna très vite l’idée d’y remédier. Avec le pantalon, la ceinture de cuir cerclée d’une tête argent, il n’aurait qu’à rentrer le haut, le coincer dans cette étreinte, et faire comme si tout lui allait à merveille. Dans le pire des cas, la secrétaire apprécierait le spectacle, et il inspirerait une certaine envie chez les hommes.
La lassitude acheva de le gagner lorsqu’il mit son pantalon. Inutile d’être un grand observateur – qualité qui, d’ailleurs, ne lui faisait aucunement défaut – pour se rendre compte que les jambes étaient elles aussi trop courtes. Ses chevilles, nues, apparaissaient largement, et ce fut un sourire sardonique qui vint fleurir sur les lèvres du jeune homme. Ne leur avait-il pas envoyé ses mensurations…? Il lui semblait bien, pourtant. Peut-être les informations s’étaient-elles perdues en chemin…? Il fallait admettre qu’Unys n’était pas la porte à côté. Un soupir mi-désabusé mi-amusé franchit, désinvolte, la barrière de ses lèvres. De quoi aurait-il l’air, pour son premier jour ? Il allait devoir faire des réclamations à peine arrivé… Décidément, il n’avait vraiment pas de chance. Il était grand, mais tout de même ! Comment était-il possible de lui envoyer des vêtements aussi étriqués…? Heureusement, les rangers qui allaient avec le reste du costume feraient office de cache-misères… Du moins, si elles étaient à sa pointure.
Mais d’ailleurs, où étaient-elles ? Saoirse chercha d’un coup d’œil rapide dans la salle de bain et pensa qu’il ne les avait pas prises avec lui. Sans doute étaient-elles restées dans le salon, tout près de leur boîte. C’était des chaussures en cuir de Tauros, tanné à la perfection. Le genre de boots qui se payaient cher et qui tenaient longtemps. L’Ambassade ne lésinait pas sur les moyens. Toujours de la qualité, pour un travail difficile, qui demandait une énergie considérable… Mais ce poste de formateur lui restait littéralement en travers de la gorge. Il sentait qu'il ne lui correspondrait pas le moins du monde.
Il avait fait partie de ces escouades envoyées sur des terrains difficiles, au devant du danger. Les contrebandiers, braconniers, ça ne rigolait pas. On risquait sa vie, parfois. Et il se souvenait des plaintes ignorées de sa fiancée qui s’inquiétait de son sort… Il ne l’écoutait pas, obéissait aux ordres, et revenait à chaque fois triomphant. Elle était fière, Christie. Terriblement fière de ce promis qui se couvrait de gloire… Mais souvent, elle lui rappelait que, elle aussi, était capable de grandes choses, et le rouquin, charmé par cet esprit riche et solide, se laissait bercer par les promesses d’un futur radieux, d’un couple que tout le monde admirerait pour ses talents et sa beauté.
Évanouies, ces espérances.
Il était désormais seul, dans un pays qui n’était pas le sien, engagé sur un chemin qu’il n’aurait jamais soupçonné emprunter un jour. Un échec cuisant, un revers brutal du destin qui, pour ses vingt-cinq ans, lui avait rappelé que rien n’était éternel, que tout était vain.
Saoirse sortit donc de la salle de bain après avoir rangé la serviette trempée qu’il avait utilisée pour sa douche. Il déboucha dans sa chambre, spacieuse, meublée d’un grand lit double. Une penderie se tenait en face, en bois massif. Tout ce mobilier, il se l’était procuré dans une brocante qui revendait des très vieux objets. Il y avait du beau meuble, des antiquités aux styles variés… Et Saoirse, amateur des belles choses, avait dépensé sans compter pour cette armoire style empire et ce lit à balustrades soutenant le poids d’un matelas qui comptait parmi les meilleurs du marché. Il avait des économies, ne se refusait rien. Pour son départ à Keros, son père avait renfloué ses caisses, en plus des primes reçues au terme des successives missions dont il était à chaque fois ressorti triomphant, adulé par ses supérieurs, vanté par la presse. Le nom de Saoirse Olsen avait été connu à Unys. Les photographes avaient œuvré pour que son portrait soit imprimé à la une de quelques journaux populaires. Trafics de Pokémon démantelés, un jeune homme à la tête des opérations… Il n’avait jamais eu froid aux yeux, et d’ailleurs, ces prix de courage, ces récompenses décernées pour service rendu à la nation avaient manqué de lui faire perdre pied. Flatté de tous les côtés, on finissait par se croire invincible. Et, s’il s’était un temps engagé sur cette voie régie par l’orgueil, poison invisible qui s’emparait progressivement de l’esprit, la vie s’était chargée de lui rappeler qu’il n’était rien de plus qu’un misérable cafard que la mauvaise fortune pouvait écraser d’un revers de manche.
Un roucoulement ravi se fit entendre lorsqu’il pénétra dans la chambre. Un léger sourire, qui n’avait rien de très franc, éclaira un instant son visage pâle. Il tourna la tête et découvrit sa Miaouss de Galar entre les couvertures. Il l’avait sans doute réveillée en ouvrant la porte de la salle de bain. La minette avait l’ouïe fine ; il en fallait peu pour la tirer du monde des rêves. Elle s’étira dans les draps, de tout son long, son poil hirsute, couleur crème et récemment démêlé tranchant avec la literie immaculée. Saoirse s’approcha sur la pointe des pieds, s’assit doucement sur le matelas et flatta la fourrure de son Pokémon qui se mit à ronronner allègrement. Il laissa échapper un petit rire attendri et attira celle que feu sa fiancée avait nommée Tara dans le creux de ses bras. Lentement, il la serra contre son torse, parcourut d’un frisson qui tenait plus de sa mélancolie que de la fraîcheur de la pièce. Un instant, un voile assombrit ses iris noisette, mais il s’efforça de respirer aussi profondément que possible pour dissiper le chagrin qui serrait de nouveau sa gorge. La chatte miaula doucement, consciente du désarroi de son dresseur, et se frotta contre sa peau nue, produisant un ronron rauque et chaleureux qui lui redonna du baume au cœur. Heureusement qu’elle était là. Elle, elle ne l’avait jamais quitté. Fidèle, attentionnée… S’il avait réussi à relever la tête, c’était grâce à Tara, personne d’autre. Quelques câlins, quelques miaulements affectueux et Saoirse sentait son cœur battre plus fort, plus vite. La vie qui l’avait quitté en même temps que Christie revenait petit à petit dans son quotidien. C’était de petites choses… Des sentiments, des joies momentanées… Cela ne durait pas longtemps, mais il s’en contentait, observait la guérison avec une certaine curiosité contemplative. Pour autant, il ressentait toujours un profond vide dans sa poitrine… Comme si une pièce manquait au puzzle. Une pièce qu’il pourrait sans doute copier, remplacer… Mais qui laisserait toujours une faille apparente. Un écart, une jointure imparfaite.
Son père avait su lui dire qu’on se construisait grâce à ses douleurs et ses failles. C’était un vieil homme désormais. Sage. Il avait toujours eu les mots pour dédramatiser une situation. Mais, à la mort de Christie, il était resté sans voix, comme si toute cette verve qui animait habituellement son visage était tombée dans un silence fataliste, tragique. Devant ce fils qui avait aimé à la folie, attendu les jours heureux, et qui venait de tout perdre en un claquement de doigts, il n’avait pas su apaiser sa souffrance. Il s’était levé avec difficulté de son fauteuil, l’avait pris dans ses bras… Un geste rare de la part du vétéran. Une démonstration d’affection à laquelle Saoirse n’était pas vraiment habitué… Pas que son père avait été froid et distant. Non. Après tout, c’était lui qui, avec l’aide de sa grand-mère maternelle, l’avait élevé. Mais les hommes, et surtout les pères, se montraient rarement aussi expressifs avec leurs enfants, surtout leurs fils. Ce souvenir resterait à tout jamais gravé dans son esprit, comme tout le reste… Mais celui-ci lui revenait comme un éclat de lumière dans les ténèbres. Dans le deuil, les mots n’avaient plus aucune incidence. Seuls les actes étaient vraiment marquants.
Tara s’échappa de son étreinte pour courir adroitement sur le parquet de chêne. Elle s’étira de tout son long, bâilla à s’en décrocher la mâchoire, et disparut dans le couloir qui menait au salon. Le jeune homme se leva à sa suite et prit au passage ses boots qui reposaient comme prévu encore dans leur boîte. Il traversa le corridor au papier peint bariolé, ignora les cadres photos qu’il avait accroché à son arrivée, conscient que se lancer dans leur contemplation ne ferait que remuer le couteau dans la plaie. Le salon était spacieux, immense même, pour un appartement. Un grand canapé en cuir trônait fièrement au centre de la pièce, adossé à un coffre de bois, ferré pour un effet rétro. Sur un meuble, à quelques pieds du sofa, se tenait une télévision dernier cri. Carrée, l’écran bombé… On pouvait parfois l’entendre un peu grésiller. Ce n’était pas très agréable. La radio diffusait le dernier succès d’un groupe de rock. Saoirse s’en approcha d’un bon pas et augmenta le son, rompant avec l’atmosphère un peu morose qui régnait dans son appartement. Il bâilla à son tour, soupira, et alla s’asseoir dans le canapé pour mettre ses chaussures. Il les laça doucement, consciencieusement, œillets après œillets… C’était son petit rituel, celui qu’il menait à chaque fois qu’une nouvelle mission l’attendait.
Saoirse avait été diplomé à ses vingt et un ans. Accompagné de sa fidèle Tara, offerte par sa grand-mère trois ans plus tôt, l’organisme l’avait envoyé dans une base qui comptait parmi les plus réputées d’Unys. Ses résultats s’étaient montré si concluants qu’on n’avait pas hésité à le greffer à une escadrilles exclusivement affectée à des missions complexes et dangereuses. Formé par un vieux maître ranger à tous les cas de figure, le rouquin, malgré sa jeunesse et son manque d’expérience évident, n’avait pas eu de mal à s’intégrer. Son tempérament jovial, sociable, lui avait considérablement facilité la tâche.
Des collègues sympathiques, des enjeux importants… Une vie rythmée par un travail qui le passionnait et un amour grandissant qui le nourrissait chaque jour.
Christie, il l’avait rencontrée pendant sa formation. Une technicienne talentueuse, chargée de la liaison entre les groupes. Elle avait un an de plus que lui, un travail, une vie presque toute tracée… Déjà fiancée à un homme qui était néanmoins parti pour un long voyage à l’étranger. Bref, lui, fils d’une famille modeste, n’avait sans doute aucune chance de la séduire. C’était bien évidemment sans compter sur le destin, et surtout sur sa gueule d’ange qui avait su attirer l’attention de la jeune femme et la faire chavirer. Mais Christie était une femme fière, et s’emparer de son cœur n’avait pas été une mince affaire. Au-delà des premiers signes, Saoirse avait dû user de ses charmes pour la faire sienne et la détourner de tout autre projet de mariage… Un exercice difficile pour un jeune homme qui découvrait tout juste le pouvoir de ses agréments… L’objet de tous ses désirs s’était d’ailleurs montré particulièrement récalcitrant, et c’était au terme de deux longues années de flirt et d’amitié toute ambiguë qu’un premier baiser, d’une tendresse infinie, avait été échangé. Pudique, attendu, fantasmé… Sans doute pas l’étreinte la plus réussie, mais certainement la plus inoubliable. Bien sûr, protocole exigeait, ni l’un ni l’autre ne désira s’aventurer plus loin sur les voies de l’amour. Ils aspiraient à une histoire douce, tendre, sans scandale ni zones d’ombres. Entre temps, le premier fiancé avait rompu ses vœux. Émissaire à Kanto, il avait refait sa vie dans cette région exotique et ne comptait certainement pas revenir d’un long moment à Unys… Occasion parfaite pour demander la main de cette jeune femme qu’il aimait du fond du cœur.
Le rire cristallin de Christie résonnait toujours aux oreilles du garçon. Celui qu’elle avait laissé échapper lorsque, mort de peur, il s’était présenté à son père comme l’homme qui désirait l’épouser. Audace qui avait été fortement appréciée de l'homme, bourgeois honorable et doté d’une belle fortune. S’il avait regardé les origines populaires de Saoirse avec circonspection dans un premier temps, il s’était lui aussi laissé charmer par le naturel et la spontanéité de ce garçon qui avait eu le cran de se présenter à lui et qui semblait aimer sa fille d’un amour sincère. Après tout, il ne souhaitait que son bonheur… Et si c’était ce qu’elle désirait aussi, il ne pourrait s’opposer éternellement à ses vœux. C’était donc ainsi que l’accord entre les deux familles avait été conclu, au plus grand bonheur des deux tourtereaux et du père de Saoirse, qui n’avait pas attendu longtemps pour saluer les bons goût de son fils. Christie était en tout point une femme d’exception. Intelligente, indépendante, elle faisait la fierté de sa famille et brillait dans tout ce qu’elle entreprenait. De cette étoffe noble, élégante, chacune de ses paroles se teintait d’or et d’argent. Chacun de ses mots était choisi avec finesse et avait du sens. Elle savait parler, s’exprimait à merveille pour communiquer ses idées et ses sentiments… Et devant tant d’esprit, Saoirse s’était souvent senti dépassé, supplanté. Une impression qui l’avait de nombreuses fois laissé sans voix et admiratif pour celle qu’il prétendait rendre heureuse jusqu’à la fin de ses jours.
Pour elle, il aurait tout sacrifié. Même ses études, même son travail. Si elle avait voulu s’enfuir à l’autre bout du monde, il l’aurait suivie. N’importe où, n’importe quand, tant qu’il demeurait à ses côtés. Et cette figure droite, d’une finesse incomparable, ses yeux de jade, ses cheveux de jais, étaient ancrés au plus profond de son épiderme. C’était un tracé invisible sous sa peau, dans son sang. Un frisson qui lui donnait parfois la chair de Poussifeu, un sentiment de profonde admiration qu’il l’habitait encore… Elle l’avait subjugué. Il en était tombé éperdument amoureux.
Et quelque chose, ou peut-être quelqu’un, avait décidé de mettre fin à cette idylle avec la plus terrible des cruautés.
C’était au terme d’une longue mission qu’il avait appris la funeste nouvelle.
D’abord, il y avait euce voyage pour Entrelasque. Des disparitions de Pokémon inquiétantes, des criminels soupçonnés de les avoir volé pour de drôles d’expériences macabres. Une mission somme toute dangereuse, dont les souvenirs lui revenaient difficilement. Les événements suivants avaient presque tout éclipsé, et c’était au terme de gros efforts qu’il parvenait à extirper de sa mémoire défaillante quelques bribes de cette aventure. La pluie d’abord. Battante. Une pluie digne de cette ville pittoresque, à la fois étrange et fascinante. C’était la première fois que Saoirse y mettait les pieds, et par association de pensée, elle lui évoquait désormais une profonde mélancolie. Ils étaient dix, accompagnés de nombreux policiers armés jusqu’aux dents. Cela faisait déjà quelques temps que ce groupe anonyme effrayait la population. La situation ne pouvait plus durer. Il fallait les arrêter coûte que coûte.
C’était une des missions les plus ardues qu’on avait confiées au rouquin. Alors âgé de vingt-quatre ans, il faisait partie des chefs de groupe. La carrière d’un ranger sur le terrain était courte mais intense. Physique. Avec de bons résultats, on pouvait espérer monter en grade assez rapidement. C’était le cas du garçon qui, au fil des épreuves, s’était distingué de sa promotion, et même de ses collègues. Une grande capacité d’adaptation, des qualités physiques indéniables… Un corps taillé pour de longues pérégrinations, des efforts exigeants… Oui, Saoirse était un élément idéal, efficace qui, en plus de toutes ces qualités, présentait une grande sensibilité pour la nature et surtout pour les pokémon. Une empathie évidente, qui transparaissait dans sa relation avec Tara. Comme les deux doigts de la main, ces deux-là s’étaient liés à la vitesse de l’éclair. Sur cette mission, sans doute la plus importante de tout sa carrière, ils étaient apparus comme un duo soudé, à la vie, à la mort. Saoirse avait passé de longues séances d’entraînement, que ce soit au cours de ses études ou pendant son temps libre avec Tara. Au fil des années, l’un comme l’autre avaient appris à se connaître. À Entrelasque, chacun savait les défauts et les qualités de l’autre sur le bout des doigts – ou peut-être des griffes. Plus de secrets entre l’homme et la créature. Seulement une confiance inébranlable qui s’était montrée fort utile lorsqu’il avait fallu combattre. Tara était une minette courageuse et belliqueuse qui ne s’en était jamais laissée compter. Alors, épaulée par les ordres adroits de son dresseur, elle avait su triompher de l’adversaire au terme d’un duel relativement malaisé. C’était donc couverts de gloire que le duo avait pu secourir les Pokémon volés et arrêter avec l’aide de leurs nombreux collègues les quelques malfrats sur le point de passer à l’acte… Des expériences scientifiques qui se soldaient par de cruelles mutilations… Tous n’avaient pas pu y échapper, et le rouquin s’était ce jour-là promis de combattre toute sa vie le braconnage, comme tout autres délits de maltraitance.
Souvenirs, souvenirs… Terribles souvenirs… Mémoires douloureuses… Comme il s’était senti fier une fois de retour à la maison. Comme il avait désiré partager la grande nouvelle à sa future femme…
Le mariage avait été fixé quelques semaines plus tôt, au mois de juillet. On était alors en mars : les premiers préparatifs se profilaient. Une atmosphère de réjouissance doucereuse baignait les deux familles… On appréciait observer ces jeunes gens qui s’aimaient d’un amour respectueux, pur et sincère. Leurs étreintes étaient simples, sans effusion, et c’était surtout le dialogue de leurs regards éperdus et de leurs esprits éclairés par la présence de l’autre, qui trahissaient une passion dévorante…
Chaque fois qu’il songeait à la suite, Saoirse voyait flou. C’était comme un écran noir qui ébranlait de nouveau son monde. Il revivait cette douleur vive, éprouvante. Il la ressentait avec la même violence, comme un pieu qu’on planté dans son cœur.
La plus belle des roses… Sa rose. Malade. Gravement malade.
Tout avait commencé par des essoufflements. C'était arrivé peu avant son départ pour Entrelasque. Une voix qui se perdait dans les affres d’une respiration sifflante, poussive, souffreteuse. Saoirse s’en était immédiatement inquiété et, après maintes suppliques, Christie s’était résignée à visiter un médecin qui n’avait rien trouvé d’anormal. Rassuré, il était donc parti pour ses trois semaines de mission, le cœur léger. À son retour, néanmoins, ce qu’on lui apprit le laissa sans voix et manqua de le faire défaillir. Quelques jours après le début de sa mission, Christie s’était sentie encore plus mal. La toux avait alors commencé. Une toux sèche, déchirante, qui lui décrochait une terrible grimace à chaque quinte. Le tremblement d’un corps mutin, défaillant. L’annonce prochaine d’ennuis plus graves… Elle toussait dans ses traditionnels mouchoirs de soie blanche. C’était élégant. Elle avait toujours été élégante, même quand son visage se tordait de douleur. C’était une souffrance à la fois pudique et contenue. Une bravoure qui transparaissait dans son regard toujours franc, toujours vif malgré la maladie.
Ce blanc immaculé, malheureusement, ne le resta pas longtemps. Il se tâcha bientôt de rouge. Un rouge vif, puis un pourpre profond, annonciateurs d’une terrible anomalie et d’une maladie trop caractéristique pour ne pas être tout de suite reconnue. Le diagnostic ne tarda pas à tomber : embolie pulmonaire, à un stade bien avancé. Tout le monde savait qu’elle était condamnée, elle la première.
Lui seul refusa de l’admettre.
Ce fut le début d’un long et atroce déni, qui laissa derrière lui des plaies encore difficiles à cicatriser. Il récusa la vérité, nia le destin tragique qui s’abattait sur les épaules de sa fiancée. Christie fut plus affligée par la souffrance de son bien-aimé que par l’idée de sa mort prochaine. Elle tenta bien de le raisonner avec de longs et beaux discours, ponctués d’horribles quintes de toux… Mais malgré tous les efforts déployés, ses arguments semblaient glisser sur une peau de métal poli. Il n’y avait rien à faire, et elle finit par se résoudre à agir aux yeux de Saoirse comme si la guérison était envisageable. Étonnement, ce fut ce dernier mensonge qui leur permit de mieux se comprendre et de se rapprocher au cours de cette période à la fois trop longue et trop courte, jalonnée d’agonie et de faux-semblants.
La maladie de Christie marqua une baisse d’activité dans la carrière du jeune homme. Au tout début, bien que préoccupé, il ne laissa pas de se rendre tous les jours à la base ranger de Volucité. C’était son devoir après tout, et avec la prime mirobolante reçue pour l’accomplissement de sa mission, il ne pouvait pas se permettre de tout laisser tomber du jour au lendemain. Pourtant, lorsque l’état de sa bien-aimée se dégrada, il se trouva tiraillé entre deux réalité déchirantes : en abandonnant Christie et en la laissant seule avec les infirmières, il s’en voudrait toute sa vie. En quittant son travail pour s’occuper d’elle, sa côte retomberait, et on ne se préoccuperait plus de lui. Bien sûr, la décision fut vite prise, mais la douleur des plus vives. Il avait travaillé avec tant d’acharnement à l’obtention de ses grades… Il s’était jeté corps et âme dans la bataille pour progresser, se démarquer des autres… Et à présent qu’il culminait, que le monde était à ses pieds… Que restait-il ? Le devoir de se résigner, d’abandonner. Il eut quelques pensées malsaines. La déception était cuisante et le poussait au comble de la souffrance. Il pensa qu’il aurait mieux fait de ne jamais s’occuper de cette femme. Qu’il aurait été préférable de rester à sa place, de se centrer sur sa vie et ses études au moment voulu. Et chaque fois que de telles réflexions lui venaient à l’esprit, il se flagellait en retour, se considérait comme un monstre d’égoïsme. Finalement, le débat se terminait toujours par une certitude : une fois qu’elle irait mieux, tout reprendrait comme avant.
Cette certitude était aujourd’hui envolée. Le deuil semblait durer une éternité, et seul, Saoirse n’y aurait sans doute pas survécu. Il ressentait parfois cette même agonie, ces centaines de lames effilées qui perçaient son cœur. C’était une mise-à-mort perpétuelle… Et ce matin-là, il n’y échappa sous aucun prétexte. L’eau froide, néanmoins, avait réussi à le calmer et à le ramener à la réalité. Il avait tant perdu… Tant perdu dans cette histoire… Il croulait sous les regrets, les remords. Sa confiance en lui s’était évaporée. Quelques réflexes revenaient, mais imperceptibles… Même Tara semblait parfois perturbée par ce fort changement de personnalité. De fier, enjoué, fonceur et taquin, son dresseur était devenu un jeune homme prostré et sombre, malgré le sourire qu’il affichait toujours comme un masque funèbre. Ce sourire, il était là pour faire figuration. C’était plus une grimace, d’ailleurs. Ou peut-être un sourire grimaçant. Au lieu de détendre les traits de son visage, il les crispait en un rictus étrange, factice. C’était ce sourire qu’il avait servi plusieurs fois en arrivant à Keros. Pour aller faire les courses, pour aborder un inconnu dans la rue, ou encore, pour se présenter à ses nouveaux employeurs.
À la mort de Christie, après plus d’un an de souffrance, son travail, qui l’avait déjà menacé d’un renvoi, ne s’était pas montré plus indulgent. Et, lorsque Saoirse avait demandé à reprendre son poste, il se confronta au sarcasme du son supérieur : ils lui avaient eux-même trouvé une place dans une autre base de province. Un poste pour se faire oublier, sans doute, que le jeune homme refusa catégoriquement. Il protesta et fit entendre que, à ces conditions, il préfèrerait poursuivre sa carrière à l'étranger. Coup de colère sur le moment, peut-être… Mais idées bel et bien réelles qui lui trottaient dans la tête depuis un bon bout de temps. Faire table rase. Une rêve-cauchemar qui le tiraillait douloureusement. Alors, quelques jours plus tard, son supérieur lui avait trouvé lui-même un poste de formateur à l'Ambassade ranger de Keros. Formateur ? Avait-il demandé. Mais je n’ai que vingt-cinq ans. On lui avait aimablement répondu que la carrière d’un ranger était courte, et que la sienne, après tant de mois d’inactivité, ne pourrait reprendre comme avant par ici. Qu’un poste de formateur l’aiderait à se faire connaître ailleurs. Qu’on lui confierait sans doute quelques missions, et que son expérience servirait à l’avenir du métier. Saoirse, dépité, se résigna. Il accepta ce nouveau poste, non sans une cruelle amertume.
Et c'était comme cela qu'il avait atterri à Keros, ou plutôt à Pryderi, sur la terre de ses ancêtres – côté mère –, et dans cet appartement trop luxueux pour être gardé. Il devrait bientôt en changer, opter pour un habitat plus modeste. Les économies ne faisaient pas des petits, et il comptait bien les garder pour autre chose. Ce matin-là, le temps était couvert, et même pluvieux. Lorsqu’il sortit à l’extérieur, après avoir consciencieusement fermé la porte de son appartement derrière lui, descendu les six étages au pas de course, il rentra la tête dans ses épaules, frissonnant. Saoirse était terriblement frileux, et le mauvais temps le rendait morose. Tara le suivait en trottant derrière lui, sous l’œil attendri de quelques passants. Les gens, souvent, avait quelques aprioris envers les Miaouss de Galar. Mais celle-ci, calme, docile lorsque son maître le lui demandait, les réconciliait avec l’espèce. Soupirant en marchant relativement vite, engoncé dans son grand manteau, il chercha un instant dans son sac la pokéball de son second partenaire.
Son nom était Terence. Encore un patronyme choisi par Christie. C’était le seul pokémon qu’elle eut jamais possédé, et lui-même le lui avait offert la dernière année de sa vie. Les Smogogo de Galar était réputé pour purifier leur environnement. Conscient des désagréments que pouvaient causer l’air de la ville sur les poumons fragiles de la jeune femme, Saoirse avait décidé de lui en faire cadeau pour veiller sur elle. S’en procurer un n’avait pas été facile. Il avait été forcé de s’adresser à un hôpital, et de la payer au prix fort. Expérimenté, vieux même, Terence était tout de même une bonne patte. Il ne désobéissait que très rarement, et seulement lorsqu’il le jugeait nécessaire. Saoirse n’avait jamais éprouvé l’envie de combattre à ses côtés, et après la mort de sa fiancé, il l’avait pris sous son aile, comme un souvenir douloureux, mais un souvenir quand même. Le Pokémon, qui s’était attaché à sa maîtresse, avait aussi été très touché par sa disparition. Un temps, il l’avait même pris personnellement, et s’était montré abattu. Les bons traitement de Saoirse avait fini par le guérir de ses regrets, et il cheminait désormais volontiers à ses côtés, sage et fier comme auparavant. Tout deux s’appréciaient grandement, mais ils commençaient à peine à se connaître. Le temps viendrait sans doute où, à l'image de Tara, ils se présenteraient comme les deux doigts de la main.
Comme toujours, après que le jeune homme eut remonté sa vieille pokéball pour l’en faire sortir, il exprima sa joie d’être à ses côtés en laissant échapper une petite exclamation enjouée. Saoirse lui adressa un petit sourire sincère, et annonça qu’ils devraient bientôt prendre un taxi volant, ce qui l’obligerait à revenir dans son sac. Terence n’y vit aucun inconvénient, obéissant et placide, profitant du grand air tant qu’il en était encore temps. L’ambassade était à deux heures d’ici à vol de Corvaillus. Il s’était donc levé en conséquence pour arriver tôt. S’il l’avait déjà visitée une fois, accueilli par les grands manitous de l’établissement comme un héros qu’il n’était pas, accablé par tant de changements, il n’avait quasiment rien retenu des lieux. Il ne lui restait que de vagues souvenirs, et la désagréable impression d’y être perçu comme une bête de foire. Les Kerosiens avaient cet étrange rapport avec les ressortissants d’Unys. Un mélange d’admiration béate, et de vive jalousie. Lui, jeune homme qui avait quitté sa région natale pour recommencer sa vie à Keros, se confrontait à une incompréhension palpable lorsque venait toujours cette terrible question : Qu’est-ce qui vous amène à Keros ?
Par où commencer ?
Si au début le jeune homme se montrait réservé et évasif, désormais, il n’y allait plus par quatre chemins. Il avait fallu laisser le temps au temps. Intégrer les évènements, les accepter. Mais à présent, il ne se sentait pas coupable d’annoncer avec ce même petit sourire blanc qu'après la mort de sa fiancée, et la perte de son emploi en conséquence, il avait ressenti le besoin de refaire sa vie ailleurs. En général, ça leur clouait le bec. C’était froid, net, efficace. Concis. Il n’y avait rien à discuter. Tous comprenaient. La fuite, l’oubli étaient des élans universels.
Il y avait des jours où il regrettait d’ailleurs amèrement cette décision. Rien par ici n’arrivait à la cheville d’Unys. Pryderi avait des airs de pâle copie bon-marché, tout le reste n’était que villes pseudo-médiévales et décharnées. Les Kerosiens, un peuple fier et souvent désagréable, un peu comme les Galariens qu’il avait pu rencontrer à Volucité. Mais, ce qui l’avait d'autant plus marqué par ici, c’était le retard accablant en matière de société et de mœurs. Les femmes étaient effacées, contraintes. Elles faisaient des études, en avaient le droit, mais quand il s’agissait de trouver un travail, seules les voies de garage s’offraient à elle. Encore tout jeune, Saoirse n’aurait pas relevé une telle disparité. Mais, après avoir rencontré Christie, avoir vu tout ce dont elle était capable, s’être senti par moment bien inférieur à son esprit et ses valeurs, il voyait ces inégalités comme une terrible injustice, et la marque d’une domination masculine malsaine qui n’avait absolument pas lieu d’être. Si les femmes étaient plus faibles que les hommes – c’était un certitude –, elles avaient autant d’esprit et de jugeote – peut-être même plus ! Alors, il pensait souvent qu’avec quelques-unes d’entre elles dans les hauts postes, le monde irait mieux. Elles avaient tout de même un tempérament moins belliqueux, se montraient dignes et fières en toute circonstance. Saoirse vouait un amour inconsidéré pour les femmes fortes. Il les admirait, et n’hésiterait plus à les défendre.
C’était une âme révoltée qui s’éveillait doucement mais sûrement. Il était pour une plus grande liberté, pour que les femmes disposent de leur corps à leur gré… Difficile dans une région aussi conservatrice. Du peu qu’il était resté à Keros, il sentait déjà une grande animosité pour le gouvernement en place. La religion en tête, le peuple opprimé, ignoré en-dessous. Ce n’était pas ça, une démocratie. Et il en savait quelque chose. Fier défenseur naïf de la république dès ses premières années d’adolescence, imitant son père très militant et sa grand-mère, autrefois suffragette, il était gorgé d’idéaux d’égalité, de liberté et de fraternité. La démocratie, la vraie… Il en rêvait, et alors qu’Unys progressait sur cette voie, Keros semblait régresser. Une déception profonde qui le poussait parfois à penser qu’il n’avait rien à faire dans une telle région. Mais, en croisant quelques cortèges de jeunes gens révoltés, il en venait à se dire que rien n’était perdu, et que cette nouvelle génération ferait sans doute bouger les choses. Grand lecteur, il avait déjà lu l’ouvrage de Meredith Smith. Mis à part les références au saphisme qu’il n’avait que très peu appréciées, il lui avait trouvé beaucoup de vérités. En 1965, tout de même, on pouvait s’attendre à vivre comme on le souhaitait, sans autant de contraintes. Et même si le monde des déviances homosexuelles continuait de le choquer (plus par peur et nature refoulée qu’autre chose, d’ailleurs… On ne se débarrassait pas si facilement de son éducation) il ne comprenait pas qu’on puisse encore condamner des gens pour une simple relation sexuelle ou amoureuse… Après tout, chacun disposait de son existence comme il le désirait. Ce n’était certainement pas à un gouvernement d’en décider. Aussi, il lui arrivait parfois de songer à rejoindre un petit groupe de lutte pacifique. Socialiser, découvrir des gens différents, partageant les mêmes idées que lui… Mais les restes du deuil, du désespoir, le rendaient encore trop allergique au monde et à la foule. Il avait besoin de ses moments de solitude. C’était essentiel. Peut-être plus tard, lorsque les blessures, à défaut de se refermer définitivement, se seraient au moins considérablement résorbées.
Ils arrivèrent à l’Ambassade cinq petites minutes avant l’heure. Le soleil baignait déjà le paysage vallonné des terres sauvages lorsque Corvaillus posa délicatement la cabine non loin du domaine. À l’horizon, on pouvait apercevoir les Monts Frillan, et, plus loin encore, les Plaines de Saorsa. L’Ambassade se situait dans un plateau, perché sur un des trois sommets du Trident. Les Innerlands… C’était bien la seule chose que Saoirse aimait de cette région. Il aurait pu passer des heures à admirer les effets de la lumière sur ces étendues d’herbes jaunies par la chaleur et rabattues par les vents. Et, par ces jours d’hiver, l’atmosphère dispersait des reflets d’autant plus captivants. Le ciel gris coulait de l’argent liquide sur les plaines qui s’étendaient à perte de vue… C’était magnifique. En mettant les pieds pour la première fois dans ces contrées, le jeune homme s’était perdu dans ce tableau aux allures idylliques… Cette vision enchanteresse avait alors fait germer une idée fixe dans son esprit. Un projet à l’état de graine qui avait déjà bien germé et entamé une lente croissance. Saoirse rêvait de grand air, de liberté. La ville, il n’en pouvait plus. Immanquablement, ces immeubles, ces grandes avenues… Elles lui rappelaient les années vécues avec Christie, son enfance avec sa grand-mère, son père de temps en temps. Lui ne voulait pas de Keros… Mais peut-être que Keros voudrait de lui…? Lui ne parvenait plus à apprécier quoi que ce soit du monde qui l’entourait… Mais peut-être Keros lui redonnerait-elle goût à la vie ? Il lui prenait l’envie de partir. De partir, loin de tout. De la ville, de son travail. Recommencer à zéro, définitivement. C’était un désir qui, peu à peu, s’installait dans son cœur ébréché et recollait à coup de rêveries et de fantasmes les morceaux. N’avait-il pas toujours rêvé d’avoir une ferme ? Travailler dans la nature, avec les pokémon. Après tout, ces créatures, c’était toute sa vie. S’il avait décidé de se lancer dans une carrière de ranger, c’était avant tout pour le contact avec les bêtes et la vie de voyages et d’aventure que le métier lui offrirait. Mais désormais, réduit à un statut de formateur, il craignait que la liberté qu’on lui avait accordé jusqu’à présent ne lui soit injustement supprimée. Cette idée le laissait las et désemparé. Maintenant que Christie n’était plus, c’était le travail qui en venait à pêcher… Il s’attendait à tomber sur des étudiants dissipés, qui avaient choisi cette voie par dépis. Son autorité, naturelle, ne lui ferait certainement pas défaut. Mais aurait-il le courage et la patience de transmettre tout son savoir dans cet état…? Il en doutait sincèrement;
Aujourd’hui, on le présenterait à ses élèves, à ses collègues. Le directeur lui avait affirmé que tout un chacun serait ravi d’accueillir un hôte de cette marque… Mais de quelle marque était-il au juste ? Il avait certes accompli de grandes choses dans sa région, mais désormais, il n’était plus rien. Un simple pion parmi tant d’autres. Son orgueil en prenait un coup, et il sentait toute sa fougue de jeunesse l’abandonner de jours en jours. Un battant se serait promis de se démarquer à nouveau. Lui, néanmoins, penchait plutôt pour une lente résignation. Peut-être même un abandon de poste…? Oui. Il était à deux doigts de se réinventer. Loin des siens, sans personne à aimer, sans attache dans cette région, il n’avait aucune raison de s’enfermer dans cette profession qui ne correspondait plus à ce pourquoi il avait signé au départ. Un week-end, il se rendrait dans les Lowlands, visiterait la contrée. On lui avait parler des immenses étendues des Westfields. Peut-être que ce paysage rustique éclairerait ses idées autant qu’ils illumineraient son esprit sombre et rabougri…? Il l’espérait du fond du cœur. En attendant, il devait se présenter à l’accueil, faire valider sa carte par la secrétaire, monter quatre étages, retrouver le directeur, rencontrer quelques élèves dans la journée, pour les tout premiers cours de formation. Et, le soir, une fois rentré chez lui, il écrirait une lettre à Mamie Carotte. Une lettre pour lui raconter sa semaine, une lettre de désespoir, peut-être… Oh, il n’en savait rien. Elle la ferait lire à son père, alors il voudrait en aucun cas l’inquiéter. Il se faisait vieux, un peu malade. Il était inutile de lui donner un sang d’encre.
Le soir, en effet, Saoirse écrivit sa traditionnelle lettre du lundi. Tara ronronnant sur ses genoux, tout près du radiateur, Terence prenant le souper dans la cuisine, il s’arme de son stylo plume et traça d’une écriture élégante quelques lignes sur une feuille volante. Il y conta d’abord son week-end, la visite de Pryderi, ses désenchantements, le petit marché qui lui avait rappelé les grandes halles ouvertes de Volucité. Puis, les Innerlands et leurs allures de conte de fée. Et enfin, par une jolie métaphore filée, il souligna les cheveux argent de ce garçon qui serait sans doute son élève. L’air coincé qui gâchait son joli minois, les quelques anneaux qui décoraient ses oreilles, rompant avec le sérieux de l’ambassade. Le visage dur du directeur, qui ne semblait guère apprécier son fort accent galarien… Et enfin, le sourire qui avait éclairé sa propre figure lorsque le grand manitou avait fait les présentations : Rohann, dix-huit ans, première année de formation. Quatrième année d’études. Jeune homme timide, visiblement. Et, devant une telle appréhension, il avait été surpris d’éprouver une certaine sympathie pour ce garçon. Pourtant, à première vue, il n’y avait rien qui pouvait vraiment les rapprocher. Lui de Galar, Saoirse d’Unys. Lui et ses piercings, Saoirse et son traditionnel uniforme, des plus classiques. Seuls leurs Pokémon partenaires, en un sens, se ressemblaient : les deux minettes n’avaient cessé de se tirer la bourre, méfiantes. Pourtant, de cette rencontre, le rouquin gardait une bonne impression. C’était même le seul souvenir un tant soit peu positif de cette journée qui lui venait à l’esprit…
Peut-être pour une seule et bonne raison, d’ailleurs.
Après avoir dit le nom du garçon et retracé son parcours, le directeur l’avait aussi présenté : “Monsieur Olsen, votre formateur”. Jusque-là, tout allait pour le mieux. Puis, Rohann avait été prié de disposer et de retourner en classe. Le directeur, qui aurait dû le suivre, attendit pourtant qu’il eut quitté la pièce pour se tourner vers Saoirse, lui tendant un petit dossier à la couverture bleue. “Voici son carnet scolaire”, avait-il dit. L’unysien avait sagement acquiescé, se demandant où il voulait en venir. “Monsieur Brooke souffre d’un asthme sévère. Il vous faudra en prendre compte dans votre enseignement. Je compte sur vous ; on a su me faire comprendre que vous saurez sans doute comment vous y prendre.”
Était-ce donc une pointe de sarcasme qu’il avait entendu dans cette voix goguenarde ? Était-ce donc une allusion à ce qu’il pensait…? Avait-il osé ? La raison de sa venue et de son exclusion de son poste à Unys avait donc fait le tour avant même que l’année ne commence. Décidément, cela lui annonçait de bons et heureux jours en ce noble établissement…
Soupirant sans fin, Saoirse avait noté deux choses dans sa lettre : “Décidément, les Kerosiens sont tous des cons” et “Oui. Je prendrai soin de ce gamin. Il me serait insupportable de vivre la même chose une deuxième fois.”
Votre pseudo – Alex ! Âge – 19 Comment avez-vous trouvé le forum ? –
Invité
Invité
Dim 22 Nov - 13:12
+1 au cas où
Invité
Invité
Dim 22 Nov - 13:39
Ah, je me rappelle pourquoi je me suis ravisée à balancer directement mon amour sur ta fiche, hier. Je devais pressentir le +1. Et pltût que m'effrayer, j'avoue avoir vraiment hâte ...
Erm erm ! Quel plaisir de démarrer cette nouvelle aventure avec toi ! Nous avons perdu beaucoup de cheveux lors de cette conception, mais je sens que ce nouveau départ promet de très belles choses. Et puis, tu m'offres un magnifique personnage pour commencer ! Bien évidemment, j'ai très trèèès hâte de voir Alexandre mais ce n'est que partie remise, et Saoirse est si mignon. Il mérite de l'amour, et je vais lui en donner tout plein. J'ai vraiment hâte de lire ta fiche dans son intégralité, je l'attends patiemment, sagement.
Bon courage à toi !
Invité
Invité
Dim 22 Nov - 19:47
Comment ça c'est pas Lexlex que tu fait en premier !
Je plaisante!
Bon, ais-je vraiment l'utilité à te dire bienvenue sur le fofo vu que t'es du staff? x'D beau travail en tout cas ! On hype de fou !
Invité
Invité
Dim 22 Nov - 21:46
Je fais le tour des fiche, en souhaitant le bienvenu à tout le monde ! Même ceux qui sont là avant moi, lol. Donc recoucou Alex ! (Même si on va devoir changer ton surnom avec ce nouveau personnage. XP)
Tu connais le forum sur le bouts des doigts, donc je n'ai pas grand choses à te dire, à part un énorme merci pour avoir permis à Keros de sortir de terre. J'espère pouvoir passé de nouveau mois agréable, avec toute l'équipe du forum, et merci encore ! ^^.
Professeur Chardon
Pokédollars : 2037
Pas de badges
Inventaire : //
Pas de rubans
Professeur Chardon
Jeu 26 Nov - 1:59
Félicitations !!
tu es validé(e) !
PETIT COMMENTAIRE
Bon, est-ce que j'ai vraiment besoin de dire quelque chose ? Ce n'est surprenant pour personne parmi les anciens mais ta fiche est très bien écrite et hyper agréable à lire, longue ou pas, ce fut un plaisir de découvrir ce nouveau portrait de Arutua Saoirse, qui maintenant ne partage plus grand chose à part Sylvain En même temps il est bien plus mature et il a subi bien plus de malheurs que notre Alolien dragueur national J'aime aussi déjà Tara et Terence. Miaouss et Smogogo de Galar ne risquent pas d'être très populaires sur le forum, surtout en tant que starters, alors je compte sur toi pour leur donner beaucoup d'amour car ils le méritent Surtout papy Terence parce que les vieux Pokémon ont un quelque chose de précieux
Sur-ce, va profiter de ta liberté après avoir tant bûché sur ta fiche, et prends soin du petit Roro, sinon...