Caitlin A. A. A. Graham

Histoire

Contrairement à ce que peut laisser supposer son accoutrement, Caitlin est issue des classes moyennes les plus nécessiteuses de Motorby - ou des classes ouvrières les mieux loties, selon les nuances d'interprétation. Désargentée depuis des siècles sous le nom galaro-kerosien de Graham, sa famille était autrefois une grande maison noble parmi un bon nombre d'autres encore d'actualité à Galar et Keros. Cela fait désormais plusieurs générations que les Graham ont abandonné le fantasme de recouvrer leur ancienne position et se sont acclimatés à la réalité devenue aussi rude pour eux que pour le plus grand nombre. Néanmoins, ils se sont politiquement divisés. En effet, les premiers demeurent royalistes et ont maintenu leur admiration et dévouement intellectuel aux personnalités royales par souci de loyauté. Les seconds, à l'inverse, s'en font les ennemis - que ce soit par vengeance ou par sincère aversion pour les inégalités à grande échelle, ils apparaissent aux premiers comme des renégats.

Que ce fût autrefois ou de nos jours, les Graham et leurs ancêtres nobles se sont très vite caractérisés par un métissage galaro-kerosien qui n'était jamais du goût de leurs pairs quel que soit le côté. Depuis l'indépendance de Keros, les parents de Caitlin mène un amour qui paraissait impossible : le père n'est réellement que galarien avec des origines kerosiennes désormais lointaines, tandis que la mère se révèle "on ne peut plus kerosienne" dès le premier coup d’œil envers ses cheveux roux, selon certains.

En ce qui concerne Caitlin, elle reçut ses deux premiers prénoms à la discrétion de ses parents mais les deux suivants furent ceux de ses grands-mères. Grandissant sous le règne de Lisabelle première, elle eut la chance d'aller à l'école et de découvrir un modèle dirigeant très disruptif parmi ses pairs. Elle aimait beaucoup étudier, même si elle devait aider son père aux travaux manuels en fin de journée. Au moins, cela lui procura une certaine dextérité désormais utile pour son travail de chapelière. Elle exécutait par ailleurs divers petits boulots durant ses vacances scolaires. En cours, elle excellait particulièrement en galarien et en sport - au point de susciter des remarques désobligeantes de ses pairs masculins. Effectivement, s'ils n'avaient pas cours ensemble, leur ego permettait difficilement d'accepter les prouesses de Caitlin lorsqu'ils étaient amené à croiser les filles durant ces séances.

Un jour, âgée de douze ans alors qu'elle jouait dans les berges de Motorby avec un Flambino sauvage rencontré non loin, Caitlin entendit des cris de détresse : un passant était menacé par un Drascore ! Sans plus attendre, elle tenta naïvement de s'interposer pour lui laisser le temps de fuir. Alors que le scorpion s'apprêtait à abattre la petite fille, soudainement étranglée par la terreur le temps de réaliser sa situation, le Flambusard d'une ranger intervint de justesse pour l'attraper avec ses serres et lui éviter un bien funeste sort. Épatée par son courage et elle-même consciente de la place habituelle des filles et des femmes dans la société, elle décida de recommander Caitlin auprès de son ancien établissement scolaire à Winscor, bourse incluse. Quant à Caitlin, justement, cette dernière vit naître en elle une admiration sans précédent pour la carrière de ranger - quoiqu'il y eût peut-être un précédent du nom de Lisabelle II, encore inégalée pour elle aujourd'hui.

À défaut de pouvoir se faire des amis au regard de ses modestes origines sociales, Caitlin étudia avec intensité malgré les immenses difficultés qu'elle éprouvait en comparaison de son ancienne situation scolaire. Les cours étaient plus intenses, les professeurs plus stricts, les règles plus cadrées, mais les Pokémon étaient autorisés et les relations avec eux encouragées. Cela permit à Caitlin de se rapprocher du monde Pokémon en dépit du rejet des humains. Le Flambino avec qui elle avait vu sa vie transformée était restée avec elle puis devenu son premier Pokémon de facto. Pendant les vacances, Caitlin rentrait à Motorby aider son père sur le travail manuel pendant que son épouse demeurait au foyer. Si le père appréciait les traditions, il était trop fier de sa fille pour lui refuser quoi que ce soit. C'est par ailleurs durant cette période qu'elle rencontra son cher Weezton sous la forme d'un simple Smogo.

À l'âge de seize ans, elle intégra une école de ranger spécialisée grâce à une nouvelle bourse obtenue à la suite de ses résultats scolaires. L'élément le plus distinctif de son dossier fut un niveau très élevé en kalosien, langue associée à l'élégance et au raffinement. Sans cela, on lui aurait bien moins facilement pardonné ses origines sociales ! Difficile toutefois d'ignorer la réalité lorsqu'une "pouilleuse" issue de Motorby parle mieux kalosien que votre fils étudiant au collège royal de Winscor et qui déçoit tous vos espoirs traditionnels pour lui.

Au cours de ses deux années de formation après trois années de théorie difficile mais surmontable, Caitlin fut admise à l'ambassade de Galar à Kalos pour y être formée en alternance et perfectionner son kalosien. Durant ces deux ans, Caitlin se lia d'amitié à divers autres Pokémon, dont certains décidèrent de la rejoindre définitivement au-delà du simple coup de main en mission. Ce fut le cas d'un Passerouge qui devint un Flambusard, comme celui qui lui avait sauvé la vie des années plus tôt, mais également d'un mignon petit Sonistrelle qui se montrait fort utile en tant que coéquipier en mission.

Titulaire du grade 5 dès l'issue de ses années de formation, Caitlin enchaîna de nombreuses missions à Galar malgré les protestations de la hiérarchie. En revanche, elle ne put pas retourner en mission à Kalos par le biais de l'ambassade : et puis quoi encore ? Cette femme avait déjà réussi à s'y faire admettre en tant qu'étudiante, elle n'allait pas souiller davantage l'image de la grande Albion ! De plus, on savait qu'elle étudiait aussi qu'elle portait un certain intérêt à la question et l'histoire kerosiennes. Comment un esprit si raffiné dans la langue de la noblesse pouvait-il s'adonner à une sous-histoire et une sous-culture d'analphabète régionale en parallèle ? C'étaient des traîtres ! Elle devrait déjà être comblée par son travail de ranger national à Galar !

Durant deux années de service et de bonheur, Caitlin acquit rapidement son sixième grade. Le septième n'aurait pas été si distant si elle n'avait pas fait face au pire accident de sa vie. Alors qu'elle intervenait face à des braconniers près de la frontière entre Galar et Keros, Caitlin fut prise en embuscade par des renforts et une nuée d'attaques surprises accompagnés de coups de feu. Son fidèle Flambusard fit obstacle de ses ailes déployées tandis que le choc projeta le groupe dans un ravin. Sa Sonistrelle fut abattue d'une balle dans la tête. Quant à son Pyrobut et elle, ils échouèrent à plusieurs reprises à se rattraper sur les parois. Le lapin de feu, déjà très affaibli par la confrontation, succomba à la chute alors que Weezton parvint à embrumer le reste du terrain pour que Caitlin puisse s'échapper.

Battant retraite à la suite de cette désastreuse issue en rappelant Weezton dans sa Poké Ball, Caitlin en deuil se fit également rétrograder et temporairement suspendre. Lorsqu'elle eu vent d'une certaine affiliation de ces bandits à un groupe nommé la Team Sealg, la jeune femme décida de se renseigner sur eux, venant progressivement à les traquer. Elle n'était qu'une victime parmi tant d'autres, mais entendait bien figurer parmi les dernières. Durant cette période, elle adopta Petra, un Rocabot à l'abandon par un des premiers dresseurs eugénistes de l'histoire galarienne.

C'est en découvrant les origines kerosiennes de cette organisation - pardon, "entreprise" - qu'elle se retira à Keros pour y établir une modeste chapellerie au sein de la capitale. Désormais artisane, elle ne put faire équivaloir sa licence qu'au grade 5, ce qui était déjà très chanceux pour une FEMME GALARIENNE. Qu'importe : elle ne serait en réalité qu'une chapelière, connaissant étrangement bien le combat Pokémon, et étrangement agile pour une simple civile.

Justice sera faite, légalement ou non.