Locke Hiram

Histoire

Une famille noble, même mineure, c'est une chance mais aussi des obligations, et celles-ci vous suivent à vie. Fils aîné de parents qui avaient de grandes espérances en leur descendance. Donc, dès sa venue au monde, des idées et même un plan avaient été mis en place autour du tout jeune Hiram. Mais cette structure qui prend de la place dans une vie, et qui peut-être lourde à porter pour un enfant, n'est pas synonyme de parents distants et détestables. Bien au contraire, aimants et fiers de leur fils, ils voulaient simplement qu'il personnifie le meilleur de ce que les Locke pouvaient-être.

Et c'est cet amour familial qui fit comprendre à Hiram tout l'enjeu de ce qu'il devrait incarner. Son éducation se fit donc dans des établissements d'élite, de ces internats où le contact avec les Pokémons était quotidien et obligatoire. Sur son temps libre, Hiram bénéficiait de la proximité avec la nature dont le domaine familial jouissait, et sur les conseils de son grand-père et de son père, tous deux ayant connu des périodes de conflits terribles, entama une éducation physique et sportive en parallèle de sa scolarité. En quelques sortes, un esprit sain dans un corps sain, et un maître fort et solide pour un Pokémon confiant et épanoui. Une devise pour cette famille qui, fière de son affiliation Asterienne, voulait que ses membres en représentent les valeurs. Et ces valeurs conservatives ne pouvaient pas habiter un individu faible.

Sans encombres, il continua sa scolarité jusqu'à l'âge de ses 13 ans, un âge ou un tout nouvel évènement vint troubler la vie du jeune Hiram : la naissance de sa petite sœur. Sa faiblesse, son joyau, la personne à laquelle il jura protection, amour et loyauté à l'instant ou ses yeux, si clairs, presque irréels de nourrisson croisèrent le regard du pré-adolescent pour la toute première fois. Si jusqu'à présent il avait su cohabiter avec les attentes de toute sa famille, Hiram avait, à l'instant précis ou sa sœur graciait le monde de sa présence, enfin senti un déclic. Celui qui lui donnait enfin un but, quelque chose à protéger, et autour duquel enfin déployer ce que ses parents lui avaient transmis. Car si son enfance n'avait certainement pas été malheureuse, elle n'avait pas été une partie de plaisir. La naissance de sa cadette ayant profondément changé ses parents, qui avec l'indépendance s'étaient adoucis, Hiram refusait deux choses :
- que son sourire cristallin soit mis à mal par les exigences des Locke
- que quoi que ce soit puisse lui arriver

Dès lors, son plan de carrière devint encore plus simple: il fallait rendre la famille plus puissante, tout en la protégeant et la rendant prospère. La politique semblait toute indiquée, et ses études prirent alors la direction de la diplomatie. Paradoxalement, ce qui l'avait immédiatement adouci finit par l'endurcir, alors qu'il ne se laissa plus jamais de place pour hésiter et faire montre de faiblesse. Le collège, le lycée puis les études supérieures, toujours avec ce seul et unique but de faire prospérer la famille Locke, avec ses motivations sous-jacentes. Cependant, plus il se familiarisait avec l'échiquier politique (que ce soit à Keros, ou à l'international), plus il se rendait compte que la paix telle qu'il ne la connaissait ne serait jamais que temporaire.

D'abord car l'humain est de nature changeante, et jamais ne saura-t-il s'accommoder indéfiniment d'une situation, quelle qu'elle soit. Ensuite, si le régime politique en place convenait à Hiram, ça n'était évidemment pas le cas de tous, et au moment même ou différentes allégeances politiques scindaient toutes les sphères du peuple en différents camps, la discorde menaçait au sein même desdits camps, faute à la soif de pouvoir entre autres maux. Enfin, et ce point avait échappé à l'œil jeune et encore innocent du Hiram passé, mais le terrorisme et la criminalité n'avaient point disparus avec l'indépendance. Qui plus est, géographiquement, le domaine familial se trouvait proche du fief des Sealg. Une menace immédiate, donc. Aussi se rendit-il compte que, même une fois inséré dans l'échiquier politique, aristocratique et gouvernemental, il ne resterait qu'un homme à l'échelle d'une nation.

C'est cette réalisation qui le fit, une dernière fois, changer de plan. Pour arriver à ses fins, il lui faudrait et l'influence, et le pouvoir. Le pouvoir non pas de contrôler les gens, mais de protéger les siens, la puissance, en quelques sortes. Plutôt que de devenir politicien, il se devait d'être dresseur, comme l'avaient été les siens avant lui. Opérer un tel changement après la vingtaine était une décision risquée, aussi fut il sujet à beaucoup d'études, et de nuits blanches. Mais Hiram sentait qu'inconsciemment il avait été préparé à ça, tant physiquement que mentalement. Rigoureux mais juste, il serait le dresseur qui porterait le nom des Locke tel un étendard au travers de Keros. Un seul point subsistait. Refusant d'être un touche-à-tout mais maître de rien, il se devait de se spécialiser. N'ayant pas étudié pour le dressage dès le plus jeune âge, il prit la décision de se focaliser et spécialiser sur une seule famille de Pokémons. Le temps pressait et il ne pouvait pas prendre une décennie avant de s'imposer comme grand dresseur, comme Maître. Mais laquelle serait le vecteur idéal des valeurs qu'il voulait représenter, laquelle serait l'étendard de la puissance, de la fierté, et de la rigueur dont il faisait preuve au quotidien ?

Ils seraient un peu plus longs à élever, gagneraient en puissance après beaucoup d'efforts, mais seraient finalement la garantie de son courage et sa vertu. Hiram Locke serait un maître des Dragons.