Le problème a été un long dilemme, au terme duquel une réelle solution n'a pu être trouvée. Kate définitivement besoin de l'aide d'un spécialiste, qui pourra comprendre et guérir son traumatisme mieux qu'elle. Mais jamais quelqu'un ne pourra faire un travail convenable sans avoir toute l'histoire derrière. Et c'est là l'ennui, Emilico ne peut pas lui raconter ça. Elle ne peut pas avouer ses liens avec les Sealgs, ni utiliser la SPP comme couverture, le mensonge serait trop facile à découvrir. Ainsi, elle semblait dans une impasse, jusqu'à discuter avec un "collègue". Si il n'a pas l'expertise d'un professionnel, il connait toujours mieux le sujet qu'elle, en plus de pouvoir entendre toute l'histoire. Hiro est peut-être l'un des rares que la jeune femme apprécie au sein du groupe, puisqu'il partagent une situation similaire : aucun ne travaille pour les Sealgs de sa propre volonté. Sans oser se confier sur tout, Hiro est au moins une oreille avec qui partager ses tracas de temps en temps.
Pour ne pas trop perturber ou effrayer sa tiplouf, la jeune femme a invité son ami à venir chez elle. Mieux vaut la laisser dans un environnement familier, malgré la présence de Heidi qui l'angoisse. C'était une erreur de sa part, cependant impossible de revenir en arrière à présent. Emilico espère simplement que les deux pokemon finiront par bien s'entendre, car l'oursonne ne demande qu'à couvrir Kate de câlins. Voulant éviter toute source supplémentaire de stress, Heidi est actuellement dans la chambre avec Shawn, la laissant seule avec le pingouin. Heureusement au moins, ces deux-là sont rapidement devenus amis, et elle soupçonne son chovsourir de coller la polarhume pour profiter de l'affection qu'elle offre. Ce qu'elle comprend, elle-même ne cesse de la prendre dans ses bras. Sa présence est réellement bénéfique, un vrai rayon de soleil.
En attendant l'arrivée de Hiro, prévue en début d'après-midi, elle a fait un peu de rangement et de ménage. Quitte à accueillir quelqu'un, autant que l'appartement ne soit pas en bazar. Par chance, ce n'est pas son style de tout laisser traîner, parfois on pourrait même la trouver légèrement maniaque. Il faut avouer que ça a été dur d'apprendre à vivre seule au début, après une vie passée choyée par des domestiques. Sa cuisine était rudimentaire, elle n'avait qu'une vague connaissance des tâches ménagères. Mais avec le temps la jeune femme a réussi à s'habituer. Elle ne voulait pas retourner vivre au manoir familial. Aidée par Kate, voyant qu'il lui reste du temps à tuer, elle improvise un gâteau avec ce qu'il reste dans les placards. Le résultat donne une pâtisserie au yaourt et au miel, terminée pile à temps. Quelques coups sont frappés à la porte.
-Bonjour Hiro, comment vas-tu ? Entre je t'en prie.
La jeune femme ouvre avec un sourire, s'effaçant pour laisser son ami passer. Kate s'est aussitôt réfugiée derrière sa maîtresse, qui la prend contre elle pour la rassurer. Même si elle a déjà vu Hiro, il reste encore un inconnu à ses yeux. Ça ne va pas être simple de travailler sur son traumatisme, mais Emi a trop besoin d'aide pour ne pas tenter.
-Installe toi dans le salon, je t'apporte quelque chose à boire ? J'ai également fait un gâteau, si tu en veux une part.
Hiro Kano
Pokédollars : 121
Pas de badges
Inventaire : - Charme Chroma
- 1 Dé d'Or
- 1 Baie Guimauve
Pas de rubans
Hiro Kano
Lun 24 Jan - 22:29
Thérapie expérimentale
ft. Emilico
Oh, il y en a peu, des collègues Sealg fréquentables. La plupart d'entre eux au mieux insensibles à ce qu'ils font subir aux Pokémon (généralement, ce sont de pauvres parents qui pensent avant tout aux enfants qu'ils doivent nourrir), au pire des pervers sadiques qui prennent plaisir à les torturer plus que nécessaire. Évidemment, il y a en a des exceptions, il faut juste savoir les trouver. Mais Hiro est de mauvaise foi, et pas qu'un peu. La vérité est simplement qu'il n'a pas envie de perdre son temps à faire ami-ami avec chaque braconnier dans l'espoir d'en trouver d'autres comme lui qui préfèreraient encore nettoyer des chiottes publiques.
Rencontrer Emilico avait été un sacré coup de chance, en quelque sorte. Ils avaient été mis en contact pour un simple transfert Pryderi-Bronswick et un simple regard avait suffi pour qu'ils se comprennent. Malgré ses réserves, le jeune homme doit bien admettre qu'il a appris à faire confiance à la demoiselle. Qui se serait douté qu'une jeune fille de bonne famille, d'apparence douce et aimable trainerait dans des affaires pareilles ? Hiro ne pouvait pas vraiment faire de telles remarques... lui aussi avait été un beau garçon, énergique et jovial, et il suffit de voir où il a atterri. L'habit ne fait pas le moine et être "gentil" ne suffit pas à rester sur le droit chemin. C'est aussi un peu pour ça que Hiro apprécie Emilico. La voir lui permet de se souvenir qu'il n'est pas complètement pourri, que s'il arrive encore à la voir comme une personne décente malgré ses actes, il est peut-être rattrapable.
Une réflexion dont il est incapable quand il est seul.
Alors quand la jeune fille lui a demandé de l'aide pour son Pokémon, il a trouvé l'énergie de sortir de son lit, pour une fois. Non sans réserve et sans crainte... Emilico a adopté un Tiplouf, une femelle, qui plus est, de quoi déterrer des souvenirs doux-amers. Hiro a autant hâte de faire la rencontre de l'oiselle qu'il en a peur. Il a assuré à sa dresseuse qu'il s'y connaissait avec cette espèce (et ce n'est pas faux, il a passé des années au contact du sien), mais il aura bien l'air d'un con s'il panique en repensant à des évènements trop douloureux. Personne ne l'a jamais vu se prostrer comme un enfant, terrifié par des flammes invisibles ou pleurnicher en pensant à ce qui n'est "qu'un Pokémon". Et il n'a pas envie que ça change. Et en particulier, pas en compagnie de son... amie ? Il n'est pas encore sûr de pouvoir la considérer comme telle, ni qu'elle le voie ainsi. Ce qu'il sait, c'est qu'il l'apprécie assez pour ne pas vouloir qu'elle soit témoin d'une crise de nerfs.
Il arrive devant l'adresse qu'elle lui a donné et frappe. Une odeur de gâteau traverse la porte. Il sourit bêtement. Il ne sait pas si le dessert lui est destiné, mais il sait qu'il en a l'eau à la bouche. C'est qu'il n'a pas vraiment les moyens d'en acheter ou l'énergie d'en faire lui-même. Si sa pauvre mère le voyait, incapable de cuisiner au point de laisser son Pokémon lui "mijoter" des plats toujours trop crus... il ne sait pas s'il veut rire ou pleurer de l'image qu'il a de sa chère maman, blanche comme un linge, virant au rouge d'indignation.
La jeune femme ne tarde pas à ouvrir. Elle est souriante, accueillante, amicale, tout son contraire. Peut-être parce qu'elle n'a pas peur qu'il tombe sur des choses compromettantes chez elle. De son côté, ses connaissances semblent prendre un malin plaisir à débarquer à l'improviste. La moindre des choses à faire et de retourner son sourire et de la saluer à son tour.
Bonjour, Emilico, lui répond-il sobrement, mais poliment.
Apparemment, la plupart des gens l'appellent "Emi", mais les habitudes d'Hoenn sont toujours là. Il l'appellerait sûrement encore par son nom de famille s'il n'était pas si dur à prononcer. Hiro clopine jusqu'au salon. Il n'aime pas entrer de cette façon chez les gens ou investir leur canapé, mais après les quelques mètres qui séparaient l'arrêt de bus de l'appartement, sa jambe lui fait déjà parvenir des plaintes. Il se sent comme un vieux Gruikui misogyne, à s'installer à rien faire tandis qu'Emilico lui propose à boire et à manger. Ça le dégoûte, mais que peut-il faire d'autre ? Et puis, refuser son offre serait encore plus malpoli.
Avec plaisir, il m'a l'air délicieux.
Il en profite pour se redresser un peu, histoire d'avoir un peu moins l'air d'un pacha sur le canapé de son hôte et sembler plus présentable. Il observe au passage la fameuse Tiplouf, qui suit sa maîtresse à la trace et se cache derrière ses jambes. Il lui a bien adressé un petit signe de main et un sourire en entrant, mais elle s'est encore plus recroquevillée sur elle-même. Pauvre bête...
Merci pour ton accueil, on se croirait au Palais Chaydeuvre, se permet-il de plaisanter en voyant revenir sa collègue. Il se ressaisit vite. Il est venu pour se rendre utile, pas vrai ? Comment s'appelle-t-elle, au fait ? Tu sais exactement ce qui lui est arrivé avant que tu ne l'adoptes ?
Hiro se veut doux et calme, mais on peut sentir l'appréhension qu'il ressent en voyant la petite bouille timide qui n'ose pas le regarder. Il en a, de la peine pour elle. Il imagine Yuki, à sa place. La Tiplouf - enfin, Pingoléon n'avait jamais vécu d'évènements traumatisants, elle était saine d'esprit et joviale. C'était peut-être le cas autrefois pour celle-ci aussi. Amèrement, il se fit qu'il est presque heureux que sa vieille amie n'ait pas eu à le suivre dans ses affaires de Sealg. Il n'aurait pas supporté de la voir comme le Pokémon d'Emilico.
Normalement, elle ne s'approche pas des gens. Ses uniques relations sont superficielles, pas assez fortes pour que la menace de son père ne place dessus. Elle craint tant qu'il ne s'en prenne à quiconque lui est cher, c'est ainsi qu'il maintient son emprise. Mais, avec Hiro, une partie de la peur s'envole. Parce que lui aussi fait partie de cette team, il participe à leurs actions. Alors peu importe si il sait que les Montgomery trempe dans le trafic. Il ne dira rien, car sinon il tomberait lui aussi. Son père ignore simplement leur semblant de relation - d'amitié ? Emilico ne saurait dire. Ça ne ressemble pas à l'image qu'elle se fait d'un ami. Mais Hiro est également le seul à qui se confier un peu, à qui oser parler. Elle préfère pour l'instant le nommer un compagnon - pas un collègue, ça rappelle trop la team.
Hiro lui rend son sourire avant d'entrer. Le canapé dégagé, prêt à l'accueillir. La jeune femme se doute qu'il a déjà du faire un peu de chemin avant de venir, sa jambe doit avoir besoin de repos. Ce n'est, pour elle, pas un dérangement, elle ne se verrait surtout pas demander à un invité de s'asseoir par terre. Cet accueil lui paraît simplement normal. Mais elle ne connait pas les coutumes là d'où il vient.
-N'exagère pas, c'est uniquement la politesse de base. Au palais, tu aurais déjà une dizaine de servantes pour te préparer exactement ce que tu veux.
C'est ainsi dans la noblesse, on ne s'occupe de rien soi-même. Des domestiques s'assurent de voir nos moindres caprices satisfaits dans les plus brefs délais. Au manoir ça fonctionne de cette façon. Malgré sa majorité bien passé, une gouvernante reste toujours à sa disposition. Le maître de maison étant rarement là, ils sont aux petits soins avec l'héritière. Découvrir la vie seule dans cet appartement s'est révélé une épreuve.
Sur un plateau, elle apporte le gâteau coupé en petites parts, ainsi que deux tasses fumantes remplies de thé. Elle n'a pas demandé au préalable, le thé étant sa boisson préféré. Il accompagne tout à merveille.
-Je suis loin d'être une cuisinière douée, ne t'attends pas à grand-chose.
Un sourire d'excuse en prévision, Emilico doute de la qualité de cette pâtisserie. Toujours dans les pattes de sa maîtresse, Kate se retrouve soulevée de terre par cette dernière, et se recroqueville aussitôt dans ses bras. Le regard ne lâchant pas l'inconnu. Elle guette le moindre signe suspect, dangereux, le temps de jauger la menace.
-Elle s'appelle Kate. Malheureusement, je ne peux pas prétendre connaître son histoire. Je suppose qu'on l'a arrachée à sa famille et son habitat, puisqu'elle panique dès qu'on l'éloigne des endroits ou personnes familiers.
La crainte d'à nouveau perdre tout repère, d'être mise dans une cage sombre et froide. Quelque part, Emilico est soulagée de ne pas savoir ce qui lui est exactement arrivé. Elle s'efforce de décrocher la tiplouf d'elle, pour la forcer à regarder vers Hiro.
-Elle peut devenir un peu agressive par peur, sinon elle reste collée à moi. Les bruits forts l'effraient, et je la réveille parfois de cauchemars. Si j'ai pu remarquer deux choses, c'est que la musique douce l'apaise, et qu'elle se sent plus à l'aise dans l'eau.
Parfois Kate envahit la baignoire pour un bain, histoire de se détendre. La jeune femme offre le maximum d'informations, pour permettre à Hiro d’appréhender la situation.