En ce 1er novembre 1965, Keros fête ses trente ans d'indépendance. Longtemps placée sous l'étendard de Galar, c'est au prix du courage et des vies des soldats kérosiens que la région est devenue libre et indépendante. Le héros de cette révolution ? Nicholas McThistle, l'actuel président, élu sans interruption depuis son premier mandat au lendemain de la guerre. Si la jeunesse le critique de plus en plus pour une politique manquant d'humanité, il reste, au yeux de la majorité de la population, le visage d'une Keros libre.
Après tout, c'est grâce à lui que l'économie a explosé, mais aussi à cause de lui qu'elle a chuté lorsque, quatre ans plus tard, Keros s'est alliée à ses voisines dans un conflit d'envergure mondiale. Des vies ont été sacrifiées, et pour quoi, au final ? La fierté d'avoir combattu ? Nombreux sont ceux qui ont perdu beaucoup, possessions comme être aimés.
De nos jours, la nouvelle génération cherche à échapper au traumatisme de la guerre qui a marqué leurs parents. Elle essaie de penser à autre chose, se jette les yeux fermés dans le milieu des arts sans se soucier des responsabilités ou des répercussions futures. On assiste à un boom dans la culture populaire : musique, cinéma et télévision n'ont jamais été aussi importants.
D'autres jeunes préfèrent s'investir dans la construction d'un monde meilleur. Certains s'intéressent à la politique, rejoignent des mouvements, participent à des manifestations, voire étudient pour devenir nos futurs leaders. Mais d'autres prônent la non-violence. Assez de ces guerres qui ont déchiré les nations du monde entier ! On les traite de hippies, on leur reproche de surtout se droguer et de rêvasser au lieu de faire avancer le monde, et si les détracteurs n'ont pas tout à fait tort, il faut bien avouer que ce mouvement séduit et fait changer les mœurs.
Le phénomène qui secoue Keros ces dernières années : les combats de Pokémon. Alors que ces créatures n'étaient jusqu'à peu que des bêtes de sommes, bonnes à être utilisées ou mangées - les plus chanceuses dormant à nos côtés dans nos maisons, l'invention de la Pokéball et la possibilité de transporter toute une équipe avec soi a relancé la mode du combat de Pokémon comme on en voyait dans le passé.
Les plus râleurs y voient une mode passagère, mais la houle ne semble pas prête de s'arrêter : le gouvernement kérosien a commencé la fondation d'une ligue régionale, en commençant, il y a quelques années, par la construction de huit arènes. Il promet, à l'avenir, de réunir les dresseurs les plus talentueux dans un tournoi.
Mais il n'y a pas que les combats ! La coordination, elle aussi, est un art en pleine expansion ! Mariage des modes de l'art du spectacle et du dressage de Pokémon, elle consiste à mettre en scène des chorégraphies grâce aux capacités de ses créatures de poche. Cinq maîtres de cette discipline ont élu domicile à Keros et défient les challengers. Des concours sont également organisés de temps à autres.
On peut voir, dans cet engouement pour les Pokémon, une volonté d'échapper aux horreurs du monde réel. Créer un lien avec ses monstres, combattre dans des duels qui tournent rarement mal et collectionner des badges ou des rubans permet d'éviter de penser aux tensions qui déchirent Keros.
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