De Tartan Alyssa

Histoire

La vie est assez belle quand on naît dans une ancienne famille de barons locaux. Certes, la logique noble n’existe plus à Keros, je n’ai donc joui d’aucun droit véritable de noblesse. Et ma famille s’est retrouvée dépossédée de son influence sur la région. Je ne l’ai jamais regretté, après tout, peut-on vraiment manqué de quelque chose que l’on a jamais connu ? Cependant, cela a longtemps pesé sur les De Tartan. Mon père et ma mère, qui ont connu tout les deux les affres de la guerre d’indépendance, ont toujours retenu un profond ressentiment contre le Président McThistle et son régime. Ils avaient à l’époque soutenu le régime de Galar, et en avait payé le prix.

Seulement, comme le disait les armoiries familiales des De Tartan «Un lâche fuit, un De Tartan reste». Hors de question pour eux de se réfugier dans les jupons de Galar. Ils rejoignirent le parti Legacy dès 1935. Et ils ont toujours milité depuis ce jour dans le parti royaliste, pour un retour sous la juridiction de Galar ou au moins rétablir la monarchie à Keros. Mon frère, Julian De Tartan, est né en 1937, et il a signé tout les espoirs de la famille, calme, plaisant, intelligent, aimable en toute circonstance. Et surtout avec un cœur débordant d’affection pour les anciennes traditions et les habitants de Keros.

Deux années après, je naquis le 18 Mars 1939. Dans la nouvelle demeure familiale en plein coeur de la cité de Tartan, alors que nos terres se situaient avant cela à l’extérieur de la ville, en pleine campagne, entourée d’air pur et de calme. Ma naissance n’était pas autant une joie pour mes parents que celle de Julian, car je  n’hériterais pas vraiment de quoi que ce soit. J’étais née alors que nous étions dépossédée. Seulement, ils se réjouissaient quand même de la capacité que j’aurais à pouvoir décider de mon avenir. Selon eux, je pourrais être une «bonne épouse, une bonne mère, une bonne travailleuse ou tout autre chose que je souhaiterai». Le fait que je sois une femme n’a jamais empêché mes parents de considérer mes aspirations. C’est pourquoi j’ai grandis dans un environnement très ouvert.

Moi-même, j’ai toujours été une jeune fille très agréable, et, très tôt, j’ai su quel carrière serait la mienne, je m’embêtais a aider tout les pokemons qui se coinçaient dans des barrières de jardin, ou qui allait s’étouffer avec des sacs en plastiques que jetaient certains passants. Ce genre de comportement avait le don de me révolter. Je voulais travailler pour aider mon prochain et les pokemons qui peuplaient notre belle région. Je voulais être utile tout en faisant rayonner d’une autre façon le nom des De Tartan. La carrière de ranger me semblait alors toute tracée, tellement tout ses aspects étaient les miens.

Tout en grandissant, je développait aussi ce que mes parents appelaient une «vraie beauté noble». Je ne sais pas ce qui leur faisait dire ça exactement, mais j’aimais quand même voir mes longues boucles noires descendre en cascade sur mes épaules, et comme je passais beaucoup de mon temps au soleil, ma peau bronzée et un peu mat me donnait une superbe allure, j’avais aussi toujours été grande pour mon âge, et ma musculature était certainement trop prononcée pour une jeune femme, mais j’appréciais celle que j’étais, et surtout, je développais le corps qui me permettrait de devenir une vraie ranger.

J’essayais toujours de rester discrète, même malgré le statut ancien des De Tartan, être sous le feu des projecteurs ne m’intéressait pas plus que ça, je devais même avouer que cela m’effrayait un peu, je préférai laisser ça à mon frère Julian. J’ai cependant toujours adhéré, peut-être plus par tradition familiale que par réelle envie politique, aux valeurs de Legacy. Plus je voyais mes parents et mon frère agir pour le bien des gens, plus je comprenais leur volonté de voir une monarchie à l’écoute des habitants de Keros parvenir au sommet. Surtout quand le gouvernement démocratique de McThistle était incapable d’endiguer les assauts de groupes criminels. Une autre raison qui me poussait à vouloir intervenir moi-même.

A partir de mes 15 ans, mes futurs plans de carrière se profilait. L’année d’après, je partirai à l’école des Rangers, et ma famille soutenait mon choix. Ils étaient fiers de mon besoin d’indépendance et de ma capacité à travailler durement. J’avais beau être vraiment entêtée, ils estimaient que ce serait une qualité utile si je voulais réellement atteindre un but nouveau dans ma vie et pour ma famille. Cet entêtement m’avait quand même posé quelques soucis, je m’étais déjà attirée quelques problèmes avec des petites brutes et j’avais écopée de mon lot de bleus et autres coupures de bagarre. Un comportement fort peu noble. Mais inhérent à qui j’étais au fond de moi. Une jeune femme qui ne voulait qu’aider les autres.

Mes 16 ans et mon entrée à l’école des rangers coïncident avec la sortie du sulfureux livre de Meredith Smith, Demain n’attend pas. Un livre que j’ai acheté très rapidement après le grand bruit qu’il a fait dans la société. Et il fallait dire que le personnage d’Agnès était inspirant et révélateur pour une jeune fille comme moi. Je voulais grandir en suivant son exemple. Et, je l’ai peut-être un peu trop suivi sur certains point. C’est en lisant ce livre que je me suis bien plus politisée. Je soutenais toujours Legacy, mais les revendications Gallistes résonnaient dans mon cœur, surtout celle sur la place de la femme dans la société et l’évolution des mœurs.

Je comprenais tout les jours à l’école que je n’étais pas la bienvenue sur une scène très masculine. Je travaillais deux fois plus tout les jours pour prouver que je méritais ma place, et malgré cela, on me regardait quand même de haut, pas toujours, pas tout le monde, mais souvent j’y avais le droit. Heureusement, c’est aussi durant mes années d’études que je me suis découverte, affectivement, émotionnellement, spirituellement aussi. J’avais placé mon être et mon corps au-dessus de tout le reste, je n’étais pas croyante, et je comptais bien mettre les connaissances que j’avais de moi-même au service des autres. J’essayais autant que faire ce peut d’être la femme assurée que j’aspirais à devenir, jusqu’au jour ou je n’aurais pas besoin de faire semblant de l’être. J’acceptais aussi mes défauts, mon impulsivité, mon entêtement, la façon irréfléchie dont j’agissais parfois. Et cette façon d’être me convenait.

À la fin de mes études, je suis parti en formation au Trident de Mhairi, lieu de formation des rangers avant d’envoyer les apprentis en base. C’est là-bas que j’ai rencontré ma première relation amoureuse sérieuse, Anne, qui m’en a bien plus appris sur moi-même que je ne l’aurais cru. Mais cétait avec encore plus de certitudes que je construisait ma vie. Emplie des idéaux de Legacy, des valeurs du Gallisme, et de la volonté d’une vraie Ranger.

J’ai finalement, après cinq longues années d’études, obtenue mon diplôme de ranger, et je vais officiellement commencer en tant qu’apprentie à protéger la région de Keros de ces criminels de la Team Sealg. Je continue régulièrement à recevoir des nouvelles de ma famille, et nous continuons a tenir nos rangs à Legacy. Et ma mutation à la base d’Eideann va me permettre d’avoir une vraie vue sur les agissements criminels et d’agir pour la population. Il faut maintenant voir comment les choses vont tourner.