KEROS Forum Pokémon années 60

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Keros
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Clara - La Loi et l'Ordre
Megara Beliaïev
Megara Beliaïev
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Megara Beliaïev
Ailleurs
Mar 2 Fév - 0:47   

Clara Valentine

Identité

NOM Valentine
PRÉNOM Clara
ÂGE 22 ans
ORIENTATION SEXUELLE A défaut de s'être posé la question, hétérosexuelle

ORIGINES Keros
VILLE NATALE Bronswick
DOMICILE ACTUEL Bronswick

ACTIVITÉ/MÉTIER Étudiante en droit
VOTRE ALIGNEMENT Neutre
CARTE DEMANDÉE Aucune
VOTRE CLASSEMENT Rang D

CHOIX POUR VOTRE ÉQUIPE Les miens

NOM DE L'AVATAR Ema Skye - Ace Attorney

ton image
imageMomo
Morphéo ♂ - Niveau 10 - Bonheur +4

Momo, de son nom complet "Molécule", est le premier soutien moral de Clara. Il a été là pendant une période difficile de sa vie et si maintenant elle a bien moins de mal à garder le sourire, elle ne se voit plus séparée du petit nuage, qui l'accompagne partout. Sans lui, elle se sent vite perdue et angoissée, comme si son absence lui rappelait des moments plus sombres.

Pistolet à O Flammèche Poudreuse Tonnerre
imageDarwin
Evoli ♂ - Niveau 8 - Bonheur +2

Le pauvre petit Evoli avait échoué dans un refuge lorsque la cohabitation avec son ancien dresseur était devenue impossible, le Pokémon refusant d'évoluer, devenant agressif à la vue de la moindre Pierre évolutive.
Clara a simplement craqué lorsque son regard a croisé celui de Darwin. C'était peut-être sa belle fourrure, aussi brune que ses cheveux, ou alors ses superbes mèches rebelles, cachant ses yeux d'un noir profond. Elle l'a vu dans une cage à la SPP et n'a pas supporté de le voir ainsi. C'était un caprice, sûrement, puisqu'elle n'a pas demandé l'autorisation de sa famille, profitant de ses quelques économies pour l'adoption.

Charge Jet de Sable Double Pied Ball'Ombre

Caractère

Sa famille décrirait Clara comme un rayon de soeil, toujours souriante, optimiste, pleine d'énergie. Jamais elle ne se plaint, jamais elle ne pleure ou montre ses faiblesses. Elles comme eux n'y voient pas de mal - ce ne sont que des qualités, pas vrai ? Mais au final, elle ne peut pas agir contre cette nature. Elle est positive, voit le bien dans chaque personne, dans chaque situation, parfois au niveau où elle-même se rend compte qu'elle se ment. Cela la rend également incapable de comprendre le malheur des autres. A toujours vouloir faire voir le bon côté de la vie, elle oublie que les émotions négatives aussi ont leur importance. Depuis des années, sa frustration, sa tristesse et sa colère s'accumulent sous son petit front brun, et elle continue d'y entasser ses sentiments négatifs, sans se méfier des répercussions.


Elle est douée d'une forte empathie. Sans trop de difficultés, elle sait reconnaître dans la voix d'une personne toutes sortes d'émotions, ce qui en terrifie certains et bluffe d'autre. Elle ne supporte pas de voir des personnes tristes, en particulier des proches, et aux moindres prémices de mélancolie, elle se jette sur eux comme un Caninos faisant la fête à son maître, pour leur remonter le moral avant qu'ils n'aient le malheur de craquer. Et si elle échoue, elle se décompose totalement devant une figure en pleurs. Alors, elle se contente de la regarder, confuse, en attendant que ça passe, essayant elle-même de retenir ses propres larmes.


Auprès de ses amis, la jeune fille est plutôt connue pour être la grande comique de service. Peut-être le meilleur élément de sa personnalité écœurante de positivité, elle la rend plutôt sympathique, et on passe généralement de bons moments en sa compagnie. Parfois, on lui reproche d'être un peu lourde et surtout, certaines de ses boutades ne sont pas du goût de tous. Certains n'apprécient pas les blagues dangereuses, sont insensibles au second degré et ne supportent pas l'humour noir. Elle-même se vexe quand on a le malheur de critiquer sa fibre comique, comme si par là on insultait sa personne toute entière, voire sa famille et ses ancêtres. Le plus souvent, elle ignore les remarques; le reste du temps, elle les entasse avec le reste de sa tristesse dans un coin de sa tête dont elle-même n'a pas la clé.

Clara est encore plus têtue qu'un Tiboudet. On peut aussi la qualifier de déterminer, puisque la frontière entre les extrêmes est fine. Elle a de l'ambition et refuse catégoriquement de laisser tomber un projet une fois qu'elle s'y est attelée, peu importe le résultat. La peur de rater quelque chose est pour elle bien plus grande que celle d'échouer. Il vaut mieux avoir des remords que des regrets, comme on dit.

Physique

Sans méchanceté, ni mauvaise foi, on peut dire que Clara n'est pas le genre de fille qui attire tous les regards dans la rue. Dire qu'elle est laide serait cruel et faux, cependant. Elle est juste simple, peut-être même simplissime. Sa silhouette n'est pas particulièrement pulpeuse, loin des mannequins qui font des ravages dans les magazines que les adolescents cachent sous leur lit.
Ses formes sont moyennes : on distingue sa poitrine et ses hanches à travers ses vêtements, que la vieille génération critiquerait pour être trop moulants. Pourtant, elle ne fait que se conformer à la mode des étudiantes de son âge en osant le port du pantalon. Loin de vouloir se rendre désirable, il ne s'agit que d'une question de confort... et de dissimulation.


Dans la vie de tous les jours, son handicap n'est pas visible, à moins de la connaître et d'y faire attention, on ne remarque même pas sa boiterie tant elle a appris à la masquer. Du moins, tant qu'elle n'a pas à courir, auquel cas elle aurait envie de mourir à l'idée qu'on la voit clopiner avec l'aisance Ponyta nouveau-né.


Alors, couverte de vêtements trop masculins pour plaire à certains, le regard se porte plutôt sur son visage. Il porte des traits ordinaires, mais féminins, rarement maquillés. Selon elle, c'est une perte de temps que de se peinturlurer la face chaque matin. Que lui reste-il alors ? Ses yeux, peut-être ? Elle en est fière, de ses yeux ! Trop pour oser les masquer avec des artifices, c'est certain. Leur teinte est tantôt bleue comme le ciel, ou brillante comme l'émeraude, perpétuellement indécise : les profanes appelleraient ça "du bleu-vert".
Malgré ce qu'elle aime raconter en cherchant à préserver une image modeste celle d'une "working girl" qui fait passer les études avant les hommes, elle aime particulièrement prendre soin de ses cheveux. Une banale crinière brune, lâchée au vent, comme celle d'un Galopa sauvage, et pourtant, c'est pour elle un pêché mignon que de passer des heures à les soigner et à essayer de nombreuses coiffures, parfois bien ridicules, le temps d'éclater de rire devant son miroir. Un rire gras, pas très digne de la gente féminine. Elle aurait dû faire clown plutôt qu'avocate, aime plaisanter son père.

Histoire

"Ta mère était une femme formidable, au destin exceptionnel. Personne n'attendait ça d'elle, on pensait juste qu'elle serait vendeuse à l'épicerie comme ses parents. Mais elle a été complètement bercée par la télévision et les films policiers. On lui a toujours dit que ce n'était pas réaliste et qu'elle allait changer d'avis en grandissant, avec la raison. Quand on lui demandait ce qu'elle voulait faire quand elle serait grande et qu'elle répondait honnêtement, on la regardait avec un mélange de confusion et de pitié, en réalisant que la petite fille aux yeux brillants ne réaliserait jamais son rêve. Ses parents aussi, en étaient attristés, ils se rassuraient dans le fait qu'elle changerait d'avis, comme tous les enfants qui veulent tantôt être infirmiers Pokémon, tantôt ranger, tantôt explorateurs...

C'était mal connaître ta mère. Elle était aussi déterminée et têtue que toi. Ce qu'on avait pris pour un rêve de gamine qui s'évanouirait avec les années était en réalité plus qu'une vocation : une étincelle ! De huit ans à dix-huit ans, elle resta focalisée sur un seul objectif. Son père l'aimait trop pour la retenir mais ce n'est pas de gaité de coeur qu'il l'avait laissée partir à Bronswick, chez sa soeur. Il ne reçut d'elle que des coups de téléphones de temps en temps, jusqu'à ce qu'elle revienne leur annoncer la bonne nouvelle.
Et pourtant ça n'avait pas été facile au début, d'accepter que ses proches avaient eu plus raisons qu'elle. Non, elle ne pourait pas tirer sur des cambrioleurs avec un revolver comme les détectivs dans ses séries télévisées qu'elle chérissait tant. Mais assez vite, elle trouva de la joie dans le poste qu'on lui avait confié. Interroger des suspectes, rédiger des rapports et prendre soin des enfants pris dans les enquêtes était aussi important que les courses poursuites. Elle avait trouvé sa place alors qu'on ne lui avait laissé que peu d'espace.

Tu le sais, ce n'est pas pour autant qu'elle comptait en rester là. Elle avait visé la Lune et avait atterri dans les étoiles. Mais les étoiles, ce n'était pas assez. Elle travaillait d'arrache-pied, elle supportait les regards moralisateurs de ses collègues, masculins comme féminins, qui n'aimaient pas son ambition trop évidente à leurs yeux. Elle avait tapé dans l'oeil du commissaire de l'époque, en revanche, et cela seul lui permit d'accéder à un poste haut-gradé... pour une femme.
Une simple gardienne de la paix, là où avaient commencé tous ses comparses hommes. Pour elle : une véritable victoire. Elle avait surmonté la triste étape de "donneuse de contraventions" pour devenir une des rares élues à pouvoir patrouiller avec les autres. Et je sais que si elle avait eu le temps, elle serait sûrement devenue la première femme commissaire de Keros."

Mais. Il y avait un mais. Pas besoin que le père de Clara le dise à voix haute. Il racontait si bien les histoires, on sentait qu'il avait voulu être poète. Son grand défaut était de ne pas savoir les finir, en particulier celles qui ne finissent pas bien. C'était un stupide balle perdue dans une fusillade qui avait eu raison de son épouse, dont il pensait que le courage seul la protègerait de tout. Il se demandait parfois s'il n'avait pas eu tort de la laisser chercher à s'émanciper à ce point, si ce n'était pas son ambition qui avait causé sa perte. Si elle était restée simple secrétaire, elle serait encore là pour s'occuper de sa fille, endeuillée à dix ans à peine. Mais aurait-il seulement succombé au charme de la policière, si elle n'avait pas été si sauvage et rebelle ?

Il éteint la lumière de la chambe, laissant la brunette dans la quasi-obscurité, à l'exception de la lumière du couloir, qui resterait allumée jusqu'à ce qu'elle s'endorme. Elle n'avait plus peur du noir depuis longtemps, cette phobie était revenue au grand galop un an auparavent, quand elle avait perdu son modèle. Depuis, elle demandait à entendre son histoire encore et encore. Une façon de passer à autre chose, de se souvenir des défunts avec respect, mais aussi de quoi activer ses propres ambitions.
Clara avait toujours admiré sa mère, si forte et indépendante alors que celles de ses amis étaient timides et sortaient rarement de chez elles. Elle en était fière et ça s'arrêtait là. C'était en entendant ses exploits, racontés par le veuf, qu'elle avait commencé à en vouloir plus. L'admiration ne lui suffisait plus, elle voulait lui ressembler, être comme elle. Elle trouvait son réconfort dans le fait de marcher dans ses pas à l'avenir.

Les années passèrent et Clara sembla avoir oublié toute la tristesse de ses dix ans. C'était une adolescente, presque majeure, puant la bonne humeur à dix mètres à la ronde. Son paternel en était fier et c'est sûrement ce qui l'encourageait encore plus à persévérer dans l'effort de garder le sourire. De plus, elle avait deux nouvelles responsabilités. Monsieur Valentine s'était remarié, il avait eu deux garnements depuis, des jumeaux du démons, âgés de treize ans de moins que leur aînée qui les aimait comme une deuxième maman. Elle le vivait comme une obligation, en tant que grande soeur qui avait presque l'âge d'être mère. Et surtout, ils étaient parfois bien trop pour seulement deux parents, qui avaient bien besoin d'une asseyeuse de bébé gratuite.

Elle ne vivait que pour son rêve - ce qui n'était certainement pas sain, même si c'était ce qui la faisait se lever radieuse tous les matins. Si elle faisait de son mieux au lycée, qu'elle raflait autant de bonnes notes qu'elle le pouvait, au point de s'endormir sur ses livres le soir, c'était avec ce seul objectif en tête. Si les examens finaux avaient été repoussés ne serait-ce que d'un an, elle se serait sûrement tuée à la tâche, du moins du point de vue de sa famille.
Un dur labeur qui avait enfin payé.
Elle s'était levée aux aurores pour pouvoir recevoir ses résultats. Elle était arrivée parmi les premiers jeunes étudiants pour consulter leurs notes. Son coeur battait la chamade tandis qu'elle cherchait son nom - quelle idée d'avoir un patronyme en fin d'alphabet, en même temps ! Elle finit par le trouver, perdant instantanément son souffle tant la joie la submergeait. Ses amis l'auraient insulté pour avoir osé douté d'elle, l'intello par excellence qui craignait toujours pour rien de rater ses examens alors que le monde entier savait qu'elle passerait avec les honneurs. Ils étaient moins lève-tôt qu'elle, lui évitant de se prendre une ou deux baffes.
Ca y était ! Clara Valentine en avait fini avec le lycée ! Si elle s'était écouté, elle aurait éclaté de rire devant les malheureux qui pleuraient à l'idée de ramener de mauvaises nouvelles à leurs parents.
Elle était, au contraire, impatiente d'aller se vanter auprès de son père. Elle ne doutait pas un instant qu'il serait aussi heureux qu'elle, lui qui aimait tant lui rappeler à quel point il était heureux de l'avoir comme fille. L'adolescente ne voulut par perdre une seconde de plus et partit en courant, plus rapide qu'elle ne l'avait jamais été.

Et là, le noir complet.

Elle n'a aucune idée de ce qu'il s'est passé mais la voilà de l'autre côté de la route, couchée sur le bitûme. Le sol est chaud, il est brûlant même, en ce début d'été. Elle aimerait pouvoir se relever, seulement, c'est impossible. Elle a mal partout.
Elle cherche à se forcer, elle pousse sur ses bras et plie les jambes, sans succès. Ses mains tremblent trop pour soutenir son poids et les autres membres ne répondent pas. Une voix féminine, un son insupportable tant les oreilles de Clara bourdonnent. Elle croit reconnaitre une camarade de classe à travers le brouillad flou qui lui couvre le vue.
Alors qu'elle tente une nouvelle fois de se remettre sur ses pieds, un homme s'approche d'elle. Elle l'entend bien mal mais elle comprend qu'il l'invite à arrêter de bouger. Difficile à dire : elle est complètement paniquée. Les quelques parties de son corps dont elle a encore le contrôle convulsent violemment, espérant trouver un appui. C'est en parvenant à se pencher en avant que la jeune fille voit sa jambe gauche, ou plutôt ce qu'il en reste. Une longue trainée rouge semblant venir de l'autre côté de la route mène à une plaie béante - non, un moignon, de ce qu'il en reste. Elle perd connaissance.

Clara se réveilla entubée, dans une robe blanche puant le formol. Les quatre murs qui l'entouraient n'étaient guère plus accueillants. Son lit était plus inconfortable que le sol-même mais ce n'était pas sa principale préoccupation. Elle chercha à se mouvoir, espérant avoir halluciné, s'étant peut-être réveillée dans un hôpital pour une raison toute autre. Une infirmière la rejoint, la voyant s'agiter. Elle lui glissa quelques mots rassurants avant qu'elle ne se rendorme, encore sous les effets d'un puissant anesthésiant.

Quand elle ouvrit encore les yeux, le décor avait changé, d'une certaine façon. Le paysage n'était pas plus chaleureux, elle constatait juste un léger changement - on l'avait sûrement mise dans une chambre. Maintenant parfaitement lucide, elle comprit la lourde réalité. Un simple coup d'oeil sous les draps lui confirma ce qu'elle craignait le plus : alors qu'elle la sentait encore, sa jambe gauche n'était plus là, laissant sa place à un bandage en gaze.
Trop d'émotions se bousculaient dans sa tête pour qu'elle n'en trouve qu'une à exprimer. Des larmes sortaient à flot et ses mains griffaient compulsivement ce qu'il lui restait de chair, cherchant à se réveiller, en vain. Qu'est-ce qu'elle était laide, ainsi. Etait-elle au moins elle-même ? Dans un corps qui ne lui appartenait plus vraiment ? Une aide soignante, attirée par l'agitation, la rejoint. Elle avait les bons mots, elle devait les connaissait par coeur, on voyait qu'elle était faite pour ce métier. Et son métier à Clara ? Une nouvelle réalisation la terrorisa, alors qu'elle n'arrivait pas à accepter qu'elle ne pourrait jamais réaliser son rêve de gosse. Elle éclata en sanglot dans les bras de l'infirmière, qui devait avoir bien du travail et pourtant, resta un moment, attristée par la pauvre gamine qui venait de voir ses espoirs brisés.

La fille Valentine en était persuadée. Tout était de sa faute. C'était pourtant l'une des premières choses que l'on apprenait aux enfants, de ne pas courir sur la route, de ne pas traverser sans regarder. Elle s'en voulait. Profondément. Elle était aussi enragée que dévastée et n'avait personne d'autre qu'elle sur qui blâmer ce stupide accident. Ca lui importait peu, pour le moment, de savoir que le conducteur était enivré... Avec ses oeillères, elle ne voyait plus que sa propre culpabilité.

"Je suis désolée, mais je dois te laisser. Appelle-moi si jamais tu as besoin de quelque chose. Ta famille est passée tu sais, ils devraient venir te voir d'ici ce soir."

Panique, confusion. Tout d'abord, qu'était "ce soir" ? Clara ignorait totalement combien de temps s'était passé entre le moment fatidique et ce moment-même. Quelques heures ? Non, au vu de l'opération qu'elle avait dû subir, au moins un jour. Peut-être deux ? Si elle avait dormi cent ans comme une princesse de conte, elle n'aurait sûrement pas vu la différence.
Ensuite : sa famille ? Elle aurait dû être joyeuse à l'idée que ses êtres les plus aimés viennent la voir dans un moment difficile mais elle ne ressentait que de la terreur. Elle refusait d'être vue ainsi, à moitié nue sous une blouse, les draps défaits - pourtant à peu près remis en place par l'adorable soignante, et surtout, en train de pleurer toutes les larmes de son corps. C'était un état de faiblesse qu'elle ne se permettait pas, pas devant autrui. Et si ses petits frères la voyaient ainsi ? Que penseraient-ils ? Ils seraient sûrement terrifiés, ils pleureraient aussi, ils s'inquiéteraient pour elle. Impossible. C'était elle la plus grande, c'était à elle de veiller au bien-être des jeunes, et non l'inverse. Les pauvres gosses, ils étaient trop petits pour être confrontés à ce genre d'inquiétudes !
Pendant des heures, la brunette attendit, angoissée, la potentielle venue de la caravane familiale.

Quand l'instant redouté arrivé, elle gagna une assurance inattendue. Elle se hâta de couvrir sa jambe aussi vite que possible, donnant l'illusion d'un lit fait et se redressa d'autant qu'elle le put, histoire d'être présentable. En voyant les larmes de ses frangins, elle perdit, elle, toute envie de les imiter. Même l'affreuse question fatidique n'eut pas l'effet d'ouvrir les valves, comme d'habitude.

"Ca va, ma chérie ?
- Bien sûr, je suis juste heureuse d'être encore en vie !" mentit-elle avec un grand sourire.

Ce mensonge, elle le sortirait durant des années. Etrangement, tout le monde y croyait, alors qu'il aurait suffi d'une seconde question pour lui faire avouer ses sentiments, quelque chose qu'elle espérait autant qu'elle ne craignait : une occasion d'être honnête, d'avouer que, sur le moment, elle avait envie de mourir.

Les huit mois passés à l'hôpital furent sûrement les pires de sa vie. Sans hésiter, elle serait revenue à l'époque de son deuil. La douleur avait été bien plus facile à oublier, d'autant qu'elle se savait innocente de tout crime à l'époque. Seule, la plupart du temps, ou accompagnée d'autres patients à qui elle n'adressait pas la parole, incapable de se lever et bien évidemment de marcher, sans quoi elle aurait sûrement tenté de se jeter par la fenêtre.
Cette horrible fenêtre, d'ailleurs. Elle la narguait. Elle voyait les rayons du soleil, mais ne pouvait pas les toucher. Même la pluie et l'orage lui manquaient. Elle regrettait alors tous ces jours où elle n'avait pas voulu sortir de chez elle par paresse. Quelle idiote.
Son père avait dû se rendre compte de se malêtre, bien qu'elle ne lui ait jamais avoué. Il gardait le silence par respect mais n'était pas bête à ce point. L'idée qu'il eut pour lui redonner le sourire l'avait sûrement sauvée.

Il vint un jour la visiter avec un cadeau : une Pokéball. Clara dévisagea son paternel avant de l'enlacer, afin qu'il ne voit pas ses larmes de joie. Avoir un Pokémon avec soi à l'hôpital n'était pas chose aisée. Il était possible d'obtenir l'autorisation d'en garder un avec soi pour garder le moral, si l'on était en capacité de remplir des centaines de formulaires. Celui-là avait été approuvé. Impatiente, la nouvelle maîtresse du monstre de poche le laissa sortir.

Il était ridicule.

Une petite boule de laquelle pendaient deux autres boules, plus petites encore, ressemblant à une chose que n'aurait pas osé nommer la jeune fille. Vraiment, ce Morphéo ne payait pas de mine.

Jusqu'à ce qu'il se change, sous les yeux ébahis de la nouvelle dresseuse, en un minuscule soleil au sourire joyeux. C'était sûrement le meilleur présent de sa vie. Si elle ne pouvait pas vivre les intempéries comme autrefois, Momo l'aiderait à les lui rappeler. La chaleur qui émanait de lui les jours de beau soleil, sa peau gelée lorsque l'hiver vint ou agréablement fraîche quand il pleuvait, tout cela lui fit supporter cette longue isolation.

Le temps passa plus vite avec Momo. L'attente de pouvoir se relever seule fut supportable, bien que difficile. Après quatre mois, Clara pouvait se hisser elle-même dans un fauteuil. Peu avant de sortir, elle avait bien appris à maîtriser ses béquilles. Enfin, même si la peine n'avait pas totalement disparu, pouvoir sentir à nouveau l'air frais à la fin de son hospitalisation fut libérateur. Elle aurait pu se mettre à courir dans tous les sens comme un Caninos. Enfin... si elle avait pu.
Le blues la rattrapa assez vite une fois chez elle. Elle eut tout le temps de réfléchir à sa vie, à ce qu'elle allait devenir. Pendant une demi-année, son but avait été de sortir de son lit, à présent, que lui restait-il ? La police ? C'était devenu impossible. Rien d'autre ne lui faisait envie, tant elle s'était férocement accrochée à ce rêve. Quelque chose en elle refusait de laisser tomber pour autant. Il devait bien y avoir un autre moyen de faire honneur à sa défunte mère.
Une révélation la frappa un beau soir d'été. Il ne s'agissait pas d'un moment particulièrement épique : juste une soirée entre famille, à regarder la télévision. Une série dramatique sur la vie d'un jeune avocat perdu dans le grand monde merveilleux de la loi. Des enquêtes formidables, des duels endiablés entre la défense et la partie publique. Elle manqua de s'étouffer avec son dessert et tomba de son fauteuil tant elle était excitée.

C'était devenu sa nouvelle obsession. Il ne restait que quelques semaines avant la fin des inscriptions dans les universités et ce n'était pas ce qui l'arrêterait. Elle se plongea dans tous les livres de droits qu'elle pouvait trouver à la bibliothèque. Certes, ce qu'elle avait trouvé jusque là ne correspondait pas vraiment aux images grandioses du feuilleton mais cela lui posait-il il problème ? Pas le moindre. Le temps de se remettre à niveau par rapport aux années lycées et elle se sentait prête.

Les études ne sont pas gratuites, c'était donc un miracle que de décrocher une bourse. D'autant que les frais de la famille n'étaient pas dans leurs meilleurs jours avec les frais d'hospitalisation. La plupart avaient été couverts par le conducteur, mais il restait la prothèse, un petit bijou. Ce n'était pas la plus optimale du marché, ni le dernier luxe. Simplement de quoi pouvoir remarcher sans béquilles, avoir l'impression d'être une humaine normale, de potentiellement redevenir une jolie fille, une fois cachée sous un pantalon. Encore mieux, elle osait parader devant les monstres qui lui servaient de frères, qui comparaient sa nouvelle patte à celle tantôt d'un pirate, tantôt d'un homme bionique. Sans aucun doute, elle lui permit de gagner en assurance.

Quatre ans se sont écoulés depuis l'accident. Tout parraît doré pour Clara : elle peut remarcher, elle a trouvé une nouvelle voie dans laquelle s'engouffrer aveuglément, a des amis et pouvoir vivre chez son père lui sauve la vie, avec les prix exhorbitants des loyers. Avec tout le bazar politique de Keros, la jeunesse qui se rebelle, l'ancienne génération qui crache sur la nouvelle, les révoltes, manifestations et autres scandales, elle se dit d'une part qu'elle aura bien du travail une fois ses études terminées. De l'autre part, elle se sent submergée par trop de problèmes à la fois. Incapable d'ingurgiter davantage d'émotions, elle se contente d'ignorer, bien difficilement, le nuage de mauvaises nouvelles qui plane au dessus de toutes les têtes, se concentrant sur son propre Soleil. Quand on lui demande son avis, elle feint l'indifférence.
C'est parfois vrai. Elle ne sait que penser des Galliens, qui ont de bonnes revendications mais dont la violence l'effraie. Elle aime sincèrement sa famille Arkéenne mais leurs valeurs sont trop rétrogrades pour elle. Que lui reste-il, si ce n'est la neutralité ? A vrai dire, devoir choisir un camp la terrifie. Elle se persuade que c'est une question de professionnalisme, qu'elle se doit de ne pas être biaisée en tant que future avocate.

Elle sait bien mentir aux autres mais pas à elle-même.

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Clara - La Loi et l'Ordre Carte_12
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Highlands
Mar 2 Fév - 0:57   
Le membre 'Clara Valentine' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


'Dé Charme Chroma' :
Clara - La Loi et l'Ordre Unknown Clara - La Loi et l'Ordre Unknown
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Mar 2 Fév - 7:37   
A que re bienvenu Lulu !
Je t'avoue que là, de suite, j'ai pas eu la force de lire ta fiche, mais ça promet ! J'attends la suite avec impatience blush
Bon courage jumelle de TC (même si le mien est en retard haha) !
Megara Beliaïev
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Megara Beliaïev
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Mer 3 Fév - 4:24   
Merci tout le monde d'être venu me faire un petit coucou, vous êtes tout choupis smirk

Je signale que j'ai fini ma fiche du coup, je tiens à m'excuser auprès de quiconque me validera, c'est pas mon magnum opus tmtc
Professeur Chardon
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Highlands
Ven 5 Fév - 14:46   


Félicitations !!

tu es validé(e)

PETIT COMMENTAIRE blush


As-tu seulement conscience de l'ascenseur émotionnel que tu m'as fait vivre dans cette fiche ? wtf On commence par une gamine qui a perdu sa maman, mais qui est aimée par son père, qui travaille dur, qui réussi ses examens avec brio ... et bam le bon accident avec la perte de la jambe ! Je ne m'y attendais pas, j'ai grimacé en imaginant la scène sur la route ... Vilaine Lulu snif

Cette pauvre Clara en a vécu des choses horribles et pourtant ... elle positive quand même. Elle garde la face, elle va de l'avant ... même si l'on comprend que ce trop-plein d'émotions négatives qu'elle garde dans un coin finira, malheureusement, par lui éclater à la figure à un moment donné. maais Ses descriptions et son histoire me donne envie de la protéger de ce monde de brutes et de ne laisser personne lui faire le moindre mal. Pour autant, je pense qu'elle a suffisamment de caractère et d'ambition pour se protéger elle-même. clin d'oeil

En résumé, j'ai adoré lire ta fiche, bravo à toi ! Tu nous disais qu'elle était probablement nulle ... tu mérites un bonk pour avoir osé le penser. Tu peux au contraire être fière de toi. yep yep

Sur ces bonnes paroles, je te valide ! Bon jeu à toi classou

RÉCOMPENSES golden heart


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