Ces gens des campagnes ! Toujours la tête ailleurs ! Toujours habillés, n'importe comment ! Et toujours à garder leurs Pokémons proches d'eux au lieu de les laissés dans leurs balls. Pas étonnant que les rues soient aussi bondés !

Quand Charle tourna le regard vers la jeune fille qu'i l'avait heurté, il aurait pu mettre sa banque et sa demeure en gage pour pariait qu'elle faisait parti de ceux-là. Son regard se fit sévère quand le reste de son corps se tourna aussi, ses mains posées sur sa canne, son éternel chapeau sur sa tête.

"Vous devriez faire plus attention où vous marchez jeune fille, vous n'êtes dans un champ ici."

Son regard se posait alors sur la pomme dans ces bras. Heureusement que Fraise était dans sa ball ou elle aurait pu se jeter dessus pour essayer de le picorer. Un soupire franchi les lèvres du alors qu'il se montre un poil moins sévère dans son ton.

"Suivez le conseil d'un vieil homme et ne vous baladez pas avec votre poké-pomme ainsi. Nul doute que de nombreux Pokémons le verront simplement comme quelque chose à dévoré. La nature est cruel après tout."

Il désigna un homme, plus loin, avec son roucool qui observait avec envie le pokémon qui était dans les bras de la demoiselle. Il n'y avait pas que lui qui observait la fille d'ailleurs, mais plein de gens, par curiosité ou par intérêt. Charle, lui, n'y voyait rien d'intéressant. À moins qu'elle ne travail dans un secteur qui rapporte et ne vienne réclamer un crédit ? Mais dans ce cas, elle ne serait pas en train de flâner dans une tel tenue. Certes, il savait que son animal était chromatique mais ce n'était pas un voleur. Rien ne l'empêcherais, en revanche, de passer l'information à qui en payerait le prix.

Vieil homme... Des piafs.... Ah, les gens de la campagne et leur langage boueux... Charle lâche un soupire lass, surtout en remarquant que la jeune fille l'a déserté sans la moindre politesse pour aller finir en adoration devant un simple petit pokémon végétal. Pathétique. Dans sa campagne, elle n'en voit donc jamais ?! Il s'en posait la question quand il sentit un léger frôlement. Tournant le regard, il tomba sur un Couafarel occupé à lui faire les poches. Ah, non, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase ! Levant sa canne, il l'abattit ensuite sur la patte de l'animal qui fit un bond en arrière avant de gronder de s'être fait prendre, prêt à se battre. Le banquier l'observait alors de haut, hautain, avant de descendre la main à sa ceinture pour en sortir une ball.

"Cette journée commence à ma taper sur les nerfs. Disparais de mon regard, voleur de pacotille, avant que je ne te fasse passé l'envie de recommencer."

Le chien ne semblait pas décidé à obéir, ayant bien trop senti les bonbons à la fraise qu'il gardait pour sa Fluvetin. Sois, tant pis pour lui. L'animal rosé et duveteux sortit de la ball, voletant avant de jeter un regard à son Maitre pour connaître ses attentions. Il lui désignait alors la boule de poil blanche.

"Un bonbon et un fruit si tu me débarrasses de ça rapidement."

Le mot "bonbon" fit scintiller les yeux de la Fluvetin avant qu'elle ne s'élève dans les airs pour rester un maximum hors de portée du Pokémon sauvage. En soit, a resté à distance était un avantage mais les jets de sable de l'adversaire causait pas mal de soucis à la Fluvetin. Si au début ces attaques touchèrent à tous les coups la cible, plus le combat s'éternisait, plus sa précision baissait. Pour palier à ça, il fallut finalement réduire la distance et se prendre davantage de coup.

Fraise parvenait finalement à faire fuir le Couafarel, mais à quel prix ? Elle était blessé et sali, pleine de sable et de poussière. L'ennemi ayant disparu dans la foule, Charle la reprit dans ses bras et vérifia son état avant de sortir une baie oran qu'il lui offrit avant de lui donner son bonbon en récompense.

"Tes entraînements portent leurs fruits, nous les continuerons une fois rentrer."

L'animal lâche un petit cris de joie avant de s'envoler de nouveau légèrement juste pour atteindre l'épaule de son maître. Elle n'est pas déçue d'avoir choisi de le suivre. Certes, il est sévère et exigent, mais pour les bonbons de bonnes qualité qu'il lui offre, cela lui convient.

Charle en avait presque oublié la jeune fille quand elle revient, les bras encore plus chargés. Il levait alors le ciel, reprenant une posture noble et professionnel.

"Vous comptez voler la maigre verdure que l'on a en ville ? Vous n'avez donc pas de Pokémon dans vos campagnes mademoiselle ?"

Son ton était plus calme, à croire qu'avoir fait battre Fluvetin l'avait apaisé un minimum.

Quel véritable manque d'éducation ! C'est quoi ce regard ? Et cette réponse ? Et ce choix horrible de mot ? Charle fronce les sourcils, son regard sévère sur la jeune femme devant lui. Encore plus quand elle décrit Fraise comme un monstre travesti.

"Fraise est un Fluvetin et si son odeur vous semble atroce, c'est que vous n'avez plus le sens de l'odorat à force de traîner dans le fumier de vos campagnes. Par ailleurs, les paysans n'apprennent donc pas les bonnes manières à leur progéniture ? Regardez-vous, tout est à travailler autant dans votre tenue que dans vos paroles."

Pour accentuer ses paroles, il lui donnait un petit coup de cane sur ses genoux puis sur son ventre. Rien de brutal, certes, mais de quoi attirer son attention sur sa propre personne.

"Vous vous habillez comme le dernier des sans domiciles fixes, à croire que vous voulez être pris pour un poivrot sans avenir. Ou sont donc les jupes féminines que vous devriez porter avec élégances comme les demoiselles de votre âge ? Et cette façon de vous mouvoir, comme un demeuré. On ne vous a pas appris à vous tenir droite et avec panache ? À vous voir, je comprends que les campagnes sont désertées et que chacun cherche une place en ville. Vous manquez cruellement de civilité et ressemblez surtout à une petite sauvage."

Il lâchait alors un soupire lass comme s'il se rendait compte que discuter ne servait à rien et qu'elle n'avait sûrement aucune culture non plus.

"Regardez donc autour de vous, vous êtes une tâche dans cette ville. Gardez vos bestioles et allez-vous-en rapidement. Essayez en revanche de faire attention, désormais, où vous marchez... À moins que ce ne soit une coutume de ce bas peuple que de foncer sur les honnêtes gens et de leur gâcher leur journée ?"

Fluvetin, elle, observait la pomme avec envie... Elle la croquerait bien de gourmandise.

Gamine insolente. Charle le fixe alors qu'un flot de bêtises sur base de langage familier digne des roturiers sort de ses petites lèvres. Oh, mademoiselle n'aimait pas la société et les jugements ? C'est la société qui possédait le pouvoir et il n'y avait que les sots pour ne pas en être conscients. Elle pouvait pester et râler autant qu'elle voulait aussi sur les gens aigris des villes, ou donc sa famille de bouseux et elle-même gagneraient leur maigre argent sans les banques, les commerçants, l'argent des gens riches ? Tout le monde sait que les paysans ne seraient rien sans les villes. Ils s'enliseraient dans leurs produits "du terroir" et leur sauvagerie.

Quand elle lui demande s'il a fini, il lève les yeux aux ciels et lui fait signe de la main de s'en aller, de disparaître de sa vue.

"Écoutez vous donc parler, on dirait un Rattata qui cherche à lâcher le grondement puissant d'un Dracaufeu. Cessez de de tergiverser et disparaissez de ma vue, vous faîtes perdre du temps à un honnête homme."

Frappant sa cane au sol, il lui tournait alors le dos pour reprendre son chemin sans lui lancer un regard. Fluvetin se retourna sur l'épaule de son Maitre pour la surveiller alors qu'ils s'éloignaient. Elle et sa pomme. Le banquier lui glissa une caresse légère avant de rassurer l'animal une fois assez loin de la bouseuse.

"Ne soit pas frustrée Fraise... Sa pomme ne ferra pas long feu et ce n'est pas son bouton de rose qui pourra l'aider à le protéger."

Avec un sourire sadique au coin, il rajouta dans un murmure.

"S'ils lui volent, je t'en couperai un bout à manger ~"

Charle n'oublierait pas cette rencontre. Cette demoiselle était désormais inscrite sur sa liste de noir. Il ne voyait pas l'intérêt de s'acharner dessus tout de suite, mais si le destin les remettait l'un en face de l'autre pendant ces affaires, il s'arrangera bien pour lui détruire sa vie, son élevage, ses amitiés, sa famille, bref tout ce qu'il aurait à porté de main.