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Keros FORUM POKEMON · ANNEES 60 · AVATARS 200*320 · PAS DE MINIMUM DE LIGNES
En Novembre 1965, Keros fête ses 30 ans. Désormais libre de l'égide de Galar, la région se remet péniblement de deux guerres, et la jeunesse a envie de tourner la page. Sa liberté, elle la trouve autant dans l'activisme que dans des loisirs innocents. Les combats de Pokémon, en phase pour devenir la discipline phare à Keros. La coordination, l'élevage et le métier de ranger ont également le vent en poupe. Une organisation criminelle profite de cette mode pour s'enrichir grâce au braconnage et le gouvernement ne semble pas concerné par la crise écologique et économique imminente.Lire la suite
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NOM Newman PRÉNOM Ulrich ÂGE 18 ans ORIENTATION SEXUELLE Bisexuel
ORIGINES Keros VILLE NATALE Doon DOMICILE ACTUEL Bronswick
ACTIVITÉ/MÉTIER Barman au Draining Kiss VOTRE ALIGNEMENT Gallien CARTE DEMANDÉE Carte dresseur VOTRE CLASSEMENT Rang C
CHOIX POUR VOTRE ÉQUIPE Rocabot + choix du prof
NOM DE L'AVATAR Jim Hawkins - La Planète au Trésor
King
Rocabot ♂ - Niveau 20 - Bonheur +4
Ulrich a reçu King en cadeau aux portes de l'adolescence et a grandi en même temps que le chiot, tout juste sorti de l’œuf. Lui qui était d'abord un Pokémon calme, joueur et câlin est progressivement devenu agressif et lunatique au cours de ces dernières années, sentant son évolution proche. Loin de le punir pour cela, l'adolescent l'incite à utiliser sa colère au combat. Il est aussi le seul capable de calmer le Rocabot lorsqu'il s'emballe, au prix de nombreuses cicatrices.
Jet PierreTête de FerMorsureEffort
Flash
Pichu ♂ - Niveau 5 - Bonheur 0
Si Ulrich a donné à son Pichu le surnom de "Flash", en référence à son type et à son caractère explosif, il a plutôt tendance à l'appeler "petit con" ou "mange-merde". Pourtant, les deux s'entendent plutôt bien. Le doonien a pris pitié du chef de gang déchu et celui-ci est reconnaissant de s'être fait un nouvel ami. En effet, il a perdu tous ses compagnons lorsque la SPP les a capturés pour les empêcher de plus semer la pagaille à Bronswick. Flash reste lui-même, une vraie terreur des bacs à sable, en toute circonstance. À l'appartement, il cherche toujours à faire la loi mais la compétition est rude avec toutes ces fortes têtes. En dépit de son attitude rebelle, personne ne le prend vraiment au sérieux.
EclairCharmeCamaraderieTorgnoles
Histoire
Mille neuf cent quarante-sept, Doon. Une année particulièrement anecdotique et une pauvre ville négligée par le gouvernement. C'était dans ce contexte qu'est né Ulrich, pas destiné à grand chose, même avant que ses parents ne le traitent de bon-à-rien pour la toute première fois.
Il était né d'un père, mineur d'ascendant mineur, comme l'avaient été son père, son grand-père, et probablement leur ancêtre de Cro-Magnon. A la façon dont le paternel encensait la profession, c'était à croire qu'il avait lui-même creusé les mines locales. Et il radotait, il radotait, presque tous les jours à table. Il devait aimer s'énerver car pas un jour ne se passait sans qu'il ne s'enflamme dans un débat dans lequel il était le seul à s'engager. Si l'alcool s'en mêlait, le volume de sa voix augmentait autant que son vocabulaire s'enfonçait. Ça, Ulrich a toujours préféré en rire qu'en pleurer, méprisant profondément ce vieil alcoolique et ses copains de bar. Il était pourtant un temps où il l'admirait : quand il ne montrait pas sa toxicité, on le voyait tel qu'il était dans sa jeunesse. Un homme fort, de grande stature, il avait donné son air fier et ses mèches brunes à ses deux fils. Il avait travaillé toute sa vie pour sa ville et puis pour sa patrie, lorsqu'il s'engagea dans la Grande Guerre. Il avait tout juste raté l'occasion de s'engager dans l'indépendance de Keros et tenait l'armée du pays en haute estime. Partir au front avait été un réel honneur pour lui. Il en était revenu changé, comme tout homme, et refusait d'en parler, par fierté masculine. Pourtant, il n'en disait que du bien, de son temps comme soldat, il en parlait comme si ses enfants n'étaient pas capables d'entendre ses pleurs le soir.
Sa mère était elle aussi une figure inspirante, du moins, elle cherchait à l'être. Elle ne se disait pas féministe, elle le clamait haut et fort. Ses convictions n'étaient en revanche pas aussi forte que sa voix. Lorsque son mari lui demandait "de la fermer car il avait mal à la tête", elle obéissant toujours. Elle avait toujours souhaité travailler et avoir son propre salaire. Femme au foyer ? Très peu pour elle ! Ce qui était une bonne intention, c'est-à-dire de montrer un modèle de femme forte à Ulrich, elle échouait particulièrement en temps que mère, négligeant inconsciemment ses enfants en voulant se dissocier du schéma de maîtresse de maison. Son premier fils avait donc vécu sans réel modèle, c'était un miracle qu'il ait fini équilibré.
Ce dernier se nommait Nicholas, en l'honneur du président, évidemment, héros de monsieur Newman. Encore de nos jours, il préfère se faire appeler Nick, pas vraiment fan de son homonyme. Il était né en mille neuf cent trente-sept, dix ans presque jour pour jour avec son cadet. Quand il partait dans de grands discours, c'était lui que le paternel cherchait à convaincre. Selon lui, son fils était trop mou, pas assez agressif, pas assez musclé. Il était pourtant bourré de qualité : patient, doux, intelligent et pédagogue. Des qualités, oui, mais trop féminines au goût de ses géniteurs. C'est pourtant ce qui fit de lui un excellent parent de substitution pour son cadet.
Ulrich est né sous un autre nom et son genre sur l'acte de naissance n'est pas le bon. Une malédiction, d'autant plus que monsieur et madame Newman étaient ravis à l'idée d'avoir une fille après leur réunion deux ans auparavent et beaucoup de mal à concevoir. La mère, en particulier, avait hâte de modeler son nouveau-né à son image. Il n'avait cependant qu'une idée : ressembler à son père. Il admirait ses muscles, son franc-parler, la façon dont il revenait fatigué, en sueur et couvert de suie le soir, lui donnant l'allure d'un héros qui avait passé la journée à combattre des monstres dans les mines. Lorsque l'homme bourru se plaignait que son aîné ne veuille pas l'y suivre, c'était avec entrain qu'Ulrich le suppliait de prendre sa place, se faisant systématiquement rire au nez, confus.
Dans l'enfance, comme tout gamin, il était innocent et pur des horreurs du monde. Doon était sa maison, la plus belle ville de Keros, car c'était la sienne. La politique, ça n'était que des caricatures rigolotes dans le journal. La guerre ? Un jeu dans la cour de récré. Ah, ça, il en avait passé des heures, un fusil en bois posé sur l'épaule, à fusiller ses meilleurs copains à coups de "piou piou". Il se souvient avec nostalgie de sa bande de potes de primaire. Jojo, c'était le chef, et son meilleur pote. Ils avaient fait les quatre cents coups ensemble : jeté des oeufs sur la maison de la maîtresse, tiré les cheveux des filles et les bretelles de l'intello, c'était le bon temps. Il ne sait pas à quel moment tout a changé.
Le début de l'adolescence avait été le pire de sa vie, sans équivoque. Il ne comprenait pas ces changements dans son corps et dans sa tête, encore moins celle des autres. Pourquoi certaines avaient-elles hâte de voir pousser leur pointrine alors qu'Ulrich n'avait comme seule idée que de faire retourner ces énormes boules de graisse d'où elles venaient en se pressant si fort le torse qu'il aurait pu en exploser ? Il avait longteps refusé de porter le moindre soutien-gorge, espérant innoçamment que cela retarderait l'échéance, sans succès. Au contraire, cela n'avait fait que changer l'attitude des autres garçons envers lui. Ils ne le voyaient plus comme l'un des leurs, comme leur ami. Il était devenu une chose à courtiser... Même Jojo lui avait fait des avances, ce à quoi Newman avait répondu d'une énorme gifle, avant de rentrer en sanglots. Pourquoi ? Pourquoi avait-il frappé son meilleur ami ? Les sentiments n'étaient pas partagés mais il aurait au moins dû se sentir flatté, pas vrai ? Non, le fait qu'on trouve attirants ces difformités lui donnait envie de vomir. C'est par nécessité qu'il dut se résoudre à porter des sous-vêtements "appropriés". Il ne tenta pas une seconde fois de se bander la poitrine : il avait bien retenu la gifle que lui avait collé sa mère en s'en apercevant.
Selon elle, Ulrich aurait dû être heureux de cette situation : il devenait adulte ! Il avait essayé de la croire. Après tout, il avait passé l'enfance à vouloir être grand, ce n'était juste pas tel qu'il l'avait imaginé. Il regrettait ses paroles d'enfants impatient à présent. Ses premiers écoulements de sang l'avaient terrifié. Il était éduqué pourtant, il savait que cela arriverait, tôt ou tard. Il aurait juste préféré tard que tôt, voire jamais. On s'était moqué de lui : personne n'aime avoir ses règles, pas même les plus féminines des filles et il serait bien content d'avoir une anatomie fonctionnelle lorsqu'il voudrait porter des enfants. Il ne se rappelait pas avoir mentionné cette envie, pourtant.
Il avait cessé de grandir trop tôt. A quinze ans, il avait atteint le mètre soixante-cinq et ne le passerait jamais. Il avait d'abord été fier de sa taille, jusqu'à ce que les autres garçons le rejoignent, pour au final tous le dépasser. Bien qu'on ne se soit jamais moqué de lui pour sa taille, elle lui apportait plus de complexe qu'il ne l'aurait souhaité. Il grinçait des dents chaque fois qu'il voyait un bel homme, jalousant la chance qu'ils avaient de ne pas être nés avec les mêmes fardeaux que lui.
Cela faisait des années qu'il avait abandonné l'idée de se confier à ses parents. Son père ne voulait pas entendre parler de ces "affaires de nana" et sa mère devenait de plus en plus impatiente lorsqu'il se plaignait - "je sais ce que ça fait, est-ce que je me plains, moi ?". Il ne lui restait que Nick. Là où leur différence d'âge avait été une bénédiction dans l'enfance, où il avait profité autant d'un frère que d'un parent, elle devenait de plus en plus dûre à supporter alors que le temps passait. A dix huit ans, il avait décidé de devenir ranger. Choix de carrière qui, de façon peu surprenante, coïncidait avec l'âge auquel il aurait dû effectuer son service militaire. Il ne l'avait jamais avoué mais à la façon dont son père le regardait, méprisant et dégoûté, il s'en doutait. C'était ainsi qu'était son premier-né : défiant, mais en sous-entendus. Jamais ils ne s'étaient disputés et pourtant, leurs batailles de regard en disaient long. Avec son engagement à l'ambassade, les deux frère se voyaient de moins en moins. Chaque retrouvaille était pourtant une explosion de joie qui émouvait même ces parents qui désaprouvaient les choix du plus grand. Il y avait bien une raison pour laquelle ils le laissaient revenir même une fois majeur. Il couvrait toujours son cadet de cadeaux. Loin de Doon, il découvrait des plaisirs et des loisirs presque exotiques. Ulrich ne s'est jamais séparé du lecteur cassette qu'il lui a ramené pour son quinzième anniversaire. Et bien sûr, comment oublier le meilleur : King. Lorsqu'il l'avait ramené à la maison, le Rocabot venait de sortir de l'oeuf. Personne ne s'était opposé à sa venue : un chien de garde ne serait pas de refus. Ulrich, lui, était euphorique. Le chiot est vite devenu son ami, puis son meilleur ami et seul confident après la perte de Jojo.
Les années passèrent. Ulrich se faisait presque à sa situation. Enfin, c'était faux, mais c'était ce qu'il essayait de se faire croire. Il avait juste appris à moins s'en plaindre, réalisant que personne ne l'écouterait ou ne le comprendrait -il mettait ça sur le dos de la crise d'adolescence. Il se disait que tout irait mieux en devenant adulte. C'était sans compter sur Nick, qui, visiblement, ne voulait pas se complaire dans son propre mensonge. Il avait profité d'un repas de famille, le jour des seize ans de son petit frère. Pendant une acalmie, son père ayant fini son monologue quotidien, il avait lâché une bombe dont mêe Kanto ne se serait pas relevé.
"Je suis homosexuel."
S'ils avaient cru que leurs parents criaient trop en temps normal, les deux frères comprirent vite qu'ils avaient sous-estimé des monstres. Les vocifèrement purent être entendus par les voisins, bien qu'ils aient dû sonner comme du blabla incohérent. D'un côté, le père, étalant son étonnamment large vocabulaire d'insultes homophobes. De l'autre, la mère, qui tentait bien que mal de parler plus fort pour convaincre son fils de retirer ce qu'il venait de dire, le suppliant d'avouer qu'il blaguait, et que s'il blaguait, ce n'était pas drôle. Ulrich ne supporta pas ce conflit, de trop grande ampleur pour l'adolescent respectueux qu'il était alors. Il fila si vite dans sa chambre que sa chaise d'écrasa au sol, chose que ne relevèrent même pas ses géniteurs, trop occupés par le dernier scandale.
Ulrich pleura pendant une bonne heure, King dans les bras, tentant tant bien que mal de le calmer par de timides léchouilles sur les joues. Après ces horribles soixante minutes de solitude et de panique, la porte s'ouvrit. Le jeune garçon n'eut même pas besoin de se retourner pour savoir qui entrait, trahi par la douceur avec laquelle il avait refermé.
"-Va-t-en, je ne veux pas te parler !" parvint-il à articuler, cherchant à cacher ses larmes et échouant tragiquement.
Nick n'écouta pas son cadet. Il s'installa délicatement sur le lit avec lui, caressa son visage avant de demander, avec une vulnérabilité que son frère ne lui avait jamais entendue :
"Est-ce que tu me détestes, maintenant ?"
La question bouleversa tellement Ulrich qu'il se releva en sursaut, avant de fixer de ses iris d'un bleu électriques celles de son aîné. On pouvait y lire le dégoût, mais pas celui que craignait son interlocuteur.
"Moi ? Tu oses me demander ça ? Jamais !"
Il s'était surpris lui-même à répondre sans hésitation. On le lui avait pourtant répété depuis l'enfance : l'amour, c'était entre un homme et une femme. Toute autre union était un pêché, et si l'on n'était pas religieux, restait sale, impur et criminel. Toutes ces années de conditionnement venait d'éclater en mille morceau. Son amour pour son frère était bien trop fort pour qu'il ne laisse son éducation se mettre en travers. Il n'aimait pas son fraternel malgré ce défaut, il l'aimait sincèrement. S'il était homosexuel, c'était sa conception-même de la chose qui se retrouvait changée.
Nick était sûrement la seule personne capable de le faire se remettre en question si vite. Ulrich vit une unique larme couler le long de sa joue avant qu'il ne le prenne violemment dans ses bras pour une étreinte digne d'un Ursaring dont il se souviendrait tendrement toute sa vie.
Sans surprise, le lendemain matin, une amère nouvelle tomba. Plus question que Nicholas remette les pieds sous ce toit. Il serait une trop mauvaise influence sur son puîné, selon ses père et mère. Les frères furent déchirés par cette décision et se promirent de s'écrire aussi souvent que possible. Sur le chemin du retour, le ranger adressa un dernier au-revoir à l'adolescent, au creux de son oreille :
À la prochaine, petit frère !
Et Ulrich resta tétanisé sur place, silencieux, observant son modèle partir. Il avait dû se tromper, sa langue avait fourché, quel stupide lapsus ! Pourtant... pourtant... il ne pouvait s'empêcher de sourire, s'il s'était écouté, il aurait même gloussé comme une pimbêche. Il ne se voyait pas expliquer sa joie à ses parents. Être un frère était une si belle chose. Être une sœur... il ne se voyait plus se faire appeler ainsi. Il était trop tard maintenant. Il avait compris. Il n'avait pas de mot à mettre dessus, il savait juste, à présent, qu'il était bel et bien un garçon et pas un "garçon manqué", comme on le lui avait si souvent reproché.
Sa première lettre à Nicholas fut remplie de questions. S'était-il trompé ? Comment avait-il su ? La plume d'Ulrich tremblait d'excitation quand il parlait de ce qu'il avait ressenti. Sa prochaine lettre lui donna le sourire. Il avait enfin un mot qui le décrivait. "Transgenre" ? Ça sonnait bien mieux que "travelo" ou "folle", comme il avait entendu de la bouche de son père pour décrire des individus androgyne. Il avait rencontré une collègue, une Unysienne, qui avait osé se confier à lui. Elle était à peu près dans le même cas, une femme, mais pas née dans le bon corps. Sa rencontre avait été un déclic pour Nick, avait-il écrit. Les lettres suivantes furent remplies de compliments et d'encouragement. Il aida même Ulrich à choisir son nouveau nom. Une des suggestions raisonna comme une évidence. Beaucoup de significations possibles, dont une si belle. "Le roi des loups". Peut-être pas la plus humble, mais quelle classe ! Sa proximité avec King n'en serait que plus belle. Certaines missives vinrent avec des cadeaux. Le plus beau : un Perfecto flambant neuf, teint d'un noir brillant. Ulrich l'enfila, un peu anxieux, mais lorsqu'il se vit dans le miroir ainsi accoutré, l'anxiété disparut. Il rayonnait, il se trouvait beau. Une réflexion qui ne lui était pas venue depuis bien cinq ans. Jamais il n'aurait osé se montrer ainsi devant ses parents, en revanche. Son aîné était d'accord : il n'avait pas intérêt à avouer quoi que ce soit avant d'être majeur et de pouvoir filer loin d'ici.
Il aurait aimé tenir cette promesse à lui-même, mais la relation dans la maison Newman ne fit que s'envenimer. En plus de ses râleries habituelles, le géniteur avait ajouté des remarques inappropriés envers les "pédés", en particulier son ingrat de fils, qui d'ailleurs, il refusait d'adresser comme tel. Dans les premiers temps, Ulrich se contentait de baisser les yeux et d'observer sa nourriture avec la colère que méritait l'enflure qui lui faisait face. Une colère qui ne fit que grandir. Parler ainsi de la chair de sa chair était intolérable. L'amour familial était censé être sincère et inconditionnel, c'était l'une de ses valeurs. Pourtant, cette valeur s'évaporait petit à petit à chaque propos homophobe. Le respect qu'il portait à celui qui fut autrefois une source d'admiration disparut en l'espace d'un mois, laissant dans le cœur de l'adolescent un vide qu'il ne saurait sûrement jamais combler. Il n'en fallut pas plus avant qu'il ne craque.
Il commença à tenir tête. La première fois, il se ravisa après un savon. La seconde, il parvint à maintenir le contact visuel, la suivante, ses propos devinrent aussi acerbes que ceux qu'il recevait. On le traitait d'ingrate et on lui demandait de rester à sa place de femme, ce qui le blessait autant que ça ne le faisait sourire malicieusement. S'ils savaient ! se disait-il, rêvant secrètement de leur cracher ce mollard à la gueule. Pourtant, son père aurait dû être fier : plus sa haine grandissait, plus il prenait exemple sur son vocabulaire fleuri. Lui qui refusait d'utiliser des jurons s'était changé en véritable charretier, c'était même devenu une addiction qui lui collerait jusqu'à la fin de ses jours. Ce n'était peut-être pas la meilleure façon de lutter contre l'injustice qui le révoltait, mais ça le défoulait. Petit à petit, il se rebella passivement. Il ne portait plus de robes depuis un moment. Au moins, sa mère avait eu le mérite d'accepter cette décision, elle qui cherchait à soutenir la cause des femmes. En revanche, elle eut bien plus de mal à supporter sa soudaine obsession pour les "bloudjinz", cette stupide mode unysienne. Peu importe le nombre de remarques médisantes et de gifle qu'il se prit, il ne changea pas le contenu de sa penderie. Il osa même l'impensable : sa veste de cuir vêtit ses épaules presque quotidiennement du jour au lendemain. La famille était devenu tristement silencieuse, se contentant de se jeter des regards méprisants les uns envers les autres.
Ulrich était fier de sa rébellion. Il aurait pu continuer ainsi jusqu'à la majorité. Chaque remarque haineuse envers lui ne faisait qu'attiser le feu en lui, plaquant un horrible sourire narquois qui avait le don de mettre ses parents encore plus en rogne, créant un cercle vicieux des plus malsains. Vraiment, plus il était maltraité, plus il se sentait validé. Malheureusement, assez vite, les problèmes s'étendirent à quelqu'un d'autre que lui.
King.
Le chiot avait bien ressenti le changement d'attitude de son maître. Il savait que quelque chose n'allait pas. Bien qu'il soit le Pokémon familial, il avait clairement choisi son camp. Si au début, il montrait sa prise de position dans de grandes séances de câlin, il devenait aussi agressif que le jeune homme. Son évolution n'était plus très loin. C'était l’instinct : tous les Rocabot passaient par là, n'importe quelle personne ayant ouvert un livre de pokélogie pouvait le savoir.
Visiblement pas monsieur et madame Newman.
Peut-être trop frustrés par leur fils, leur attitude envers leur cabot était passé de l'agacement à la violence. Plutôt que de laisser l'animal tranquille durant ses crises de nerf, ils préféraient lui donner des coups de balai jusqu'à ce qu'il se calme, c'est-à-dire une fois trop amoché pour se battre. Ils avait cherché à le faire dans le dos de leur second enfant, sachant trop bien qu'ils ne les aurait pas laissé faire. Ils l'avaient sous-estimé : les ecchymoses sur la peau du Rocabot étaient devenues trop évidentes pour qu'il ne les remarque pas, même sous l'épais pelage. Il prit même les tortionnaires la main dans le sac la fois suivante. C'en était trop.
"Ça va pas la tête ? Foutez-lui la paix ! Vous croyiez que j'étais con à quel point pour pas m'en rendre compte ? C'est pas de sa faute ! - Reste à ta place petite conne, ton cabot de merde a encore essayé de me chiquer ! grogna le père, encore plus fort que le chien qu'il insultait - Si vous arrêtiez de le tabasser, il ne le ferait pas ! - Ne réponds pas à ton père, Aria !" Son épouse décida d'intervenir. La mention de son nom de naissance fit hurler intérieurement le brun. "Rien à foutre, j'ai aucun respect pour un alcoolo de merde même pas foutu d'aimer son propre fils, fulmina le jeune doonien. - Evidemment, c'est à cause de l'autre pédé ! J'aurais même pas dû le laisser t'écrire, je savais que ça finirait mal ! - Moi je suis certaine que c'est sa musique de punk qui l'a rendue comme ça ! - Fermez-la ! C'est vous qui devriez changer, bande de vieux croulants ! - Ça c'est de ta faute, Blair ! T'as pas été foutue de l'élever comme une vraie fille !"
La voilà. La goutte d'eau qui met le feu au poudre. L'occasion tant attendue de tomber les maques était venue.
"Peut-être que je n'ai plus envie d'être une fille ! J'ai jamais été une fille ! - Sois raisonnable, Ar... tenta de raisonner la mère, avant d'être interrompue - Ulrich ! - Quel nom à la con, nargua le paternel, même en rêve je ne risque pas de t'appeler comme ça. C'est encore une idée de ton frère, pas vrai ? - Ce serait peut-être plus sage de ne plus le laisser lui écrire... proposa sa femme, d'une voix étrangement calme - Non !" hurla le garçon
Non. Pas question. Si on le privait de son seul et unique soutien, il ne pourrait plus supporter le poids sur son dos. Sa soudaine vulnérabilité fit bien rire les deux adultes.
"Tu choisis. Soit tu te calmes et tu te comportes en petite fille modèle, soit on coupe la ligne." lança le mineur d'un ton amusé.
Il voulait jouer ? Tant pis pour lui. Il semblait avoir oublié une troisième option.
"Dans ce cas, je me casse ! gueula Ulrich - N'y pense même pas ! Tu es mineure et tu dois nous obéir ! - Plutôt crever !"
Le regard du jeune homme se porta sur la table du salon. Il avait besoin de passer ses nerfs, ici, maintenant. Lui n'était pas une sous-race, il n'allait pas frapper un Pokémon innocent. Ce meuble, en revanche, ferait parfaitement l'affaire. D'un violent coup de pied, il fit voler à l'autre bout de la pièce l'un des piliers, faisant s'écrouler le plateau. Avant que les maîtres de maison ne puissent réagir, leur fils souleva ce qu'il restait de la table pour leur envoyer dans la poire, faisant preuve de plus de force qu'il n'y paraissait. Pour ce qu'ils considéraient comme une fille, il était plutôt bien musclé. Ils évitèrent de justesse l'étrange projectile, mais le mal était fait.
"T'as bien raison, sale gosse, casse-toi avant que je te casse la gueule !"
Malgré un air un peu inquiet, la mère ne s'opposa pas aux propos de son mari. Le regard qu'elle lança à son cadet lui fit bien comprendre qu'il n'avait plus aucun allié sous ce toit, à part le cabot.
"Pas besoin de me le dire deux fois."
Le brun reprit un ton calme, mais grave. Il quitta la scène de crime, suivi par le chien, terrifié par la conflit auquel il venait d'assister. Pas besoin d'emporter des tonnes de bagages. Ulrich comptait partir bien loin, il ne devait pas être trop chargé. Ses fringues préférées, ses K7, la Pokéball de King et un duvet, car il risquerait bien de dormir à la belle étoile... sur sa route, il trouva un tiroir qu'il savait rempli d'argent. Il se servit, une belle liasse de billets, avant de se diriger d'un pas déterminé vers la sortie.
"Mangez bien vos Morpeko !"
Il claqua la porte.
Où aller à présent ? Bronswick semblait une bonne option. C'était la grande ville la plus proche de Doon. Un voyage en taxi volant serait le moins long de toutes les destinations de Keros, mais aussi moins coûteux. Objectif : trouver vite un emploi et un toit. Plus facile à dire qu'à faire. En fuguant, il avait laissé tomber le lycée deux ans trop tôt. Il n'avait aucune expérience professionnelle. Mais il n'avait aucun autre choix. Plutôt crever comme un Ponchien dans la rue que retourner dans ce taudis. Et en effet, il passa de nombreuses nuits à grelotter dans un wagon désaffecté, en compagnie d'autres sans-abris. Pas tous très bien intentionnés, mais rien qu'une attaque Morsure dans les burnes ne pouvait arrêter. Jusqu'au jour où ils se mirent à trois contre un.
Ulrich était sportif, ça, oui. Il n'avait pas à rougir de sa carrure. Mais il était davantage coureur, acrobate et grimpeur que combattant. Son petit chien ne suffit pas à dérouter une bande d'adultes. Dans une ruelle sombre de Bronswick, il subit un sévère passage à tabac donc il eut bien du mal à se remettre. Son argent, disparu. Ses maigres économies s'étaient envolées.
Il eut une énorme chance d'être trouvé.
L'homme qui le trouva était une meilleure personne que ceux à qui le brun avaient eu affaire. Il n'eut pas besoin de lui parler pour comprendre sa différence. Lui-même avait souffert de ses manières, trahissant son homosexualité. Il aida le garçon à se relever. Son histoire lui pinça le cœur, mais il avait peut-être un moyen de l'aider : il connaissait des gens.
Un bar bien planqué, littéralement underground, dont une poignée de gens, tous des minorités, venaient se réfugier pour sociabiliser, boire un coup et plus si affinité. Le sauveur connaissait le proprio, assez pour le convaincre de lui donner un job. C'était un vieil ami et un client très fidèle, il n'avait pas intérêt à le mettre en rogne. Ce n'était peut-être pas de bon cœur mais il permit au doonien de reprendre espoir. Au début, il n'eut pas de quoi s'offrir la Lune, non plus. De quoi survivre, à nouveau, dans les ruines de l'usine McDouglas, craignant secrètement pour sa peau malgré l'apparence de mâle viril qu'il cherchait à véhiculer. Son rêve : s'offrir un appartement miteux, un manoir par rapport à sa situation actuelle.
Il saisit l'opportunité dès qu'il la vit. Il avait un nouveau collègue : un blond à l'air patibulaire qui se faisait appeler Alex. Il n'était pas très net avec sa carrure osseuse, son air fatigué, son haleine de clopard et ses mots pas mâchés pour un sou. Les deux jeunes hommes avaient tous les deux une forte personnalité qui avait tendance à clasher mais dans une même misère, ils s'étaient quelque peu liés. Assez pour se supporter et accepter d'emménager ensemble.
Si c'était le prix pour enfin commencer une vie correcte, peut-être qu'il arriverait à supporter son insupportable collègue. Ça ne serait qu'une question de temps avant qu'il n'ait assez pour se mettre sur les routes de Keros. Il le sentait, il avait ses preuves à faire. La nouvelle activité à la mode, c'était le dressage Pokémon. Il y voyait la lumière au bout du tunnel. Percer dans le milieu n'était pas aisé. Il savait qu'il peinerait avec son air androgyne qui déplairait à plus d'un. Mais le jeu en valait la chandelle. Imaginer King devenir un superbe Lougaroc, triompher de combats épiques, enfin se faire respecter par les sales cons qui ont le malheur d'être plus costauds que lui. Ces images lui donnaient toute la détermination dont il avait besoin.
Il avait une vengeance à prendre sur ce monde de merde.
Votre pseudo – Lulu, le retour Âge – Bientôt plus 21 :c Comment avez-vous trouvé le forum ? – teehee
Dernière édition par Ulrich Newman le Sam 2 Jan - 19:05, édité 1 fois
Professeur Chardon
Highlands
Pokédollars : 2048
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Inventaire : //
Pas de rubans
Re: Mannish Boy - Ulrich Sam 2 Jan - 18:25
Félicitations !!
tu es validé(e) !
PETIT COMMENTAIRE
Ah mais qui voilà ? inspecteur gadget Le message de validation, oui oui oui
Bon, j'imagine que tu t'y attendais, n'est-ce pas ? Après tout, impossible de recaler notre petit Ulrich d'amour. Ce n'était pas moi qui avait eu la chance de valider sa V1, mais j'avais néanmoins pris le temps de lire ta fiche et ... j'ai une sincère préférence avec sa version kerosienne. Je ne sais pas pourquoi, mais je le trouve encore plus touchant, il me brise d'autant plus le coeur ... bref, il y a certains personnages que la transition ont rendu encore plus attachants. Et pourtant, Ulrich était déjà quelqu'un que j'appréciais beaucoup du temps de Salva.
J'ai trouvé la fiche très bien écrite, avec des scènes aussi adorables que bouleversantes. Toute l'évolution d'Ulrich a travers les âges est plaisante à découvrir, même si le pauvre n'a pas eu droit à beaucoup de bonheur. Mention spéciale à Jojo, ce petit con qui n'a eu d'yeux que pour ses petits nénés poussant à peine. Tu ne mérites pas Ulrich, Jojo !
Le voilà donc en coloc avec Alex, pour le meilleur et pour le pire. Ca doit tellement clasher fort entre eux, je plains vraiment les voisins. Mais j'ai vraiment hâte de les avoir interagir en Rp, ça risque d'être vraiment très drôle à lire.
Sur ces belles, je te laisse avec ma petite sélection, en espérant qu'elle ne sera pas trop naze ...
Une main de fer dans un gant de velours - voilà la meilleur manière de décrire cette petite terreur de Bronswick. A la tête d'un groupe de jeunes Pokémon, Pichu est autoritaire, bagarreur et téméraire. Il a longtemps semé le trouble dans les rues avec sa petite bande ... jusqu'à ce que la SPP ne soit appelée en renfort. Tout le monde a été capturé - sauf lui. Plein de rancoeur, il dévalisait les poubelles lorsqu'il a fait la rencontre d'Ulrich. Il a été le seul humain à s'inquiéter pour lui, à lui tendre une main secourable. Pichu l'a accepté sans réfléchir, comme s'il venait enfin de trouver la personne qu'il attendait depuis toujours.
EclairCharmeCamaraderieTorgnoles
Embrylex
Femelle - Niv.5 - Bonheur 0
Derrière l'allure fière et froide cette Embrylex se cache en réalité une grande timide. Offert à Ulrich par un client du bar visiblement désireux de le mettre dans sa poche, la petite créature semble avoir connu la maltraitance dès les premières années de sa vie. Il suffit d'un geste un peu vif ou d'un bruit trop fort pour qu'elle se replie sur elle-même, ses petits bras sur sa tête. Il ne sera sûrement pas facile de la soigner de son traumatisme ... mais Ulrich compte bien y parvenir et rendre le sourire à la petite créature.
MorsureTempête SableJet-PierresTête de Fer
Cradopaud
Femelle - Niv.5 - Bonheur 0
C'est au bar que Ulrich a fait la rencontre de cette étrange Cradopaud. D'après les autres employés, elle appartient à l'ancien barman ... qu'elle n'a pas voulu suivre à sa démission. Elle fait tellement parti du décor du bar que plus personne ne s'étonne de sa présence. Néanmoins, Ulrich a décelé chez elle une profonde tristesse, ainsi qu'un besoin de compagnie qu'elle n'arrive à combler qu'entre ses murs. Cette âme solitaire a touché Ulrich, qui lui a proposé son amitié. Aujourd'hui encore, il ne saurait vraiment dire si la Cradopaud est heureuse mais ... en tout cas, elle le suit partout où il va !
EtonnementCoup d'BoueDard VeninCoup-Croix
Professeur Chardon
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Re: Mannish Boy - Ulrich Sam 2 Jan - 18:28
Et les dés que j'ai ENCORE oublié
Professeur Chardon
Highlands
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Re: Mannish Boy - Ulrich Sam 2 Jan - 18:28
Le membre 'Professeur Chardon' a effectué l'action suivante : Lancer de dés