Canard fugueur | Mission Teagan et Finn

L'air d'automne est glacial dans les rues brumeuses et désertes de Doon. Les bâtiments sont sombres, les portes closes, ajoutant à cette scène d'effroi.
Seule – ou presque – Teagan trottine sur les pavés glissants de la ville fantôme. Parfois, il lui semble apercevoir des silhouettes du coin de l'oeil. Des spectres ou-... Pire. Son esprit imaginatif se nourrit de ses craintes pour imaginer les pires scénarios. Le silence irréel de Doon ne l'aide pas. La bourgade n'a jamais été très vivante de souvenirs, mais à ce point c'est-...

Glauque.

A tout instant, la roussote regarde par dessus son épaule, prête à voir surgir une abomination bondissant. Pour autant, sa détermination ne faillit pas ! Il faut se dépêcher car, si Onyx peut encore suivre la trace de Coin-Coin, il n'est pas un pokemon canin et la bruine qui commence à recouvrir l'endroit ne les aidera pas.
Pétrie de doutes et de remords, Teagan renifle. Elle n'a pas l'odorat de son compagnon, ni même son instinct. Juste un esprit trop créatif qui s'échine à lui montrer les pires scénarios possibles. Pourtant, Coin-Coin n'est ni très futé, ni très rapide.

Il n'a pas pu aller bien loin.

La question est : pourquoi est-il sorti ? pourquoi n'a-t-elle pas verrouillé les fenêtres ?
Et à ça, la seule réponse qui s'impose à son esprit anxieux sont les symptômes de maladie décrits à la radio.

Idiot de Coin-Coin ! Idiote de moi ! peste-t-elle intérieurement. Il ne lui faut pas longtemps pour distinguer cette fois-ci de vraies formes qu'elle reconnaît. Des fantômes, oui, mais pas de ceux que l'on n'identifie pas.
Ils sont plus nombreux qu'à l'accoutumée, mais c'est normal : avec toutes les mauvaises nouvelles et l'inquiétude grandissante, Doon doit être un met de roi pour n'importe quel Polichombr se respectant.
La suivent-ils ? Elle l'ignore, n'en est pas certaine du moins. Son angoisse est-elle plus forte que celle du reste de la ville, ou sont-ils juste curieux de la voir braver le crépuscule et le virus avec pour seule défense son écharpe et la loyauté d'un Mangriff ébène ?

Peu importe.

Elle appelle le Psykokwak à intervalles réguliers, ignorant les mouvements de rideaux qu'elle croit percevoir, tendant l'oreille dans l'espoir d'entendre quoique ce soit pendant qu'Onyx la guide.

C'est un bruit sourd dans une ruelle qui finit par les stopper dans leur progression. Une ruelle sombre, encore plus que pour les standards de Doon se dresse face à elle. Une ruelle dans laquelle elle ne s'aventurerait pas sans une bonne dose de gaz poivré ou de poings Unysiens.
Alors elle appelle encore d'une voix tremblante avant d'oser faire quelques pas en direction du bruit, Onyx sur ses côtés, le regard perçant.