règne de terreur ♦ solo

il fait nuit noire
la lune est voilée de brume
comme.. presque toujours à Doon

Et comme presque toujours également, Finnegan ne dort pas. C'est qu'il y a des choses bien plus amusantes à faire, à cette heure de la nuit. (et non, il ne parle pas des choses répugnantes qui fascinent ses camarades de classe) Ses occupations sont largement moins dégeu. Largement plus horrifiques.

Entouré d'une cohorte de Polichombr, Finnegan arpente les rues de Doon. Il a une destination très claire en tête. Un objectif au moins tangible. La méthode d'exécution, en revanche, n'est pas encore décidé. Clove a plein d'idées, lui, mais elles impliquent toutes de la violence physique. Pas exactement sa méthode préférée. (ça laisse trop de traces) Il discute d'alternatives avec Melinoë et son Fantyrm, ses deux compagnons pour cette sortie.

Sitri voulait les accompagner
mais il a préféré éviter

Pas besoin de lui montrer un mauvais exemple aussi tôt dans sa vie. Finnegan aimerait autant éviter une seconde Calendula. (celle-là même qui reste privée de sortie) D'autant que, contrairement à elle, sa bête des ombres est sacrément forte. Un simple faux mouvement pourrait vite si mal tourner. Or, autant qu'il déteste l'admettre, Finnegan ne veut pas ajouter de fantôme au cimetière ce soir.

« Ici. » souffle-t-il, arrivé à la maison des Dixon

La maison qu'Oliver n'habite plus, de mémoire. Son regard étincelle tandis que les Polichombr virevoltent près des fenêtres, ayant visiblement déjà trouvé quelque-chose à se mettre sous la dent. C'est que les ondes négatives ne manquent pas, par ici. Même Finnegan pense les ressentir. Un frisson sur sa nuque. Un froid pas exactement dû à la météo caractéristique des Highlands. Comme quoi, il n'est pas tant un instigateur de problèmes que ça: les poupées seraient venues, même sans lui !

Maintenant qu'ils sont arrivés, Finnegan a une idée plutôt correcte de ce qu'ils vont pouvoir faire. De comment faire payer d'avoir, entre autres choses, levé la main sur son fils. Le changeling a un plan, et il commence avec une entrée par effraction !

dans un rêve, bien entendu
pas dans la maison
(il n'est pas fou)

L'avantage qu'ont ses amis spectraux, c'est qu'ils n'ont pas besoin de casser quoi que ce soit pour s'introduire dans la demeure d'autrui. L'autre avantage, celui de Melinoë en particulier, c'est qu'elle n'est pas obligée de tout de suite faire remarquer sa présence, une fois dans un rêve. Elle a le temps d'observer. De lui donner son avis sur la psyché de la victime, de lui raconter le rêve actuel et le laisser tirer des conclusions. Le laisser lancer son imagination sur ce qu'ils vont bien pouvoir le faire endurer dans les jours à venir.

Finnegan ne manque jamais d'inspiration
mais il veut faire ça bien

« La meilleure, ma très chère Mel. » complimente-t-il, caressant la tête de son Ectoplasma

Si le spectre roule des yeux, elle ne tarde pas à agir, devinant sans aucun mal les intentions de son dresseur. C’est qu’elles ne sont pas différentes de d’habitude. (toujours aussi peu louables) Alors pendant qu’il s'assoit sur un muret pour discuter de ses pranks favoris avec Clove, Melinoë plonge dans un esprit bientôt torturé. Il lui faut plus d’un quart d’heure pour émerger, mais ce qu’elle murmure à l’oreille de Finnegan le fait ricaner de concert avec les Polichombr. Oh, ils vont s’amuser.

cette nuit, et les cinq suivantes
Charles rêve de noyade

« On ne va pas non plus faire les choses à moitié. » sourit l’adolescent alors que Mel l’interroge du regard

C’est qu’il y a tant à faire avec un thème si charmant. Une telle quantité d’horreurs à tirer des profondeurs. Des bouillons rouges entre les rochers de la falaise, une masse informe de chair et d’os flottant à la surface, des suppliques qu’il pense encore entendre après s’être réveillé en sursaut. (et il les entend: les Polichombr s’en assurent) Un amas de cheveux blonds au pied du lit, un visage larmoyant dans le reflet de son verre d’eau, les monstres s’en donnent à coeur joie.

et si ça ressemble à Oliver.. Finnegan ne voit pas le souci
il ne sait pas qui hante vraiment la conscience de Charles
mais il n’a que faire des démons de ce type

Pas tant qu’un visage bleui par l’asphyxie aux yeux vides et à l’expression figée dans une abjecte terreur provoquent de telles réactions. Sursauts, tremblements, les cernes de l’homme grandissent à vue d'œil. Finnegan ne sait pas qui Charles a tué. (car il est maintenant certain que cette raclure a tué quelqu’un) Pour autant, il se fait une joie de le rappeler à lui. Tant que ses oreilles résonnent et que sa respiration se saccade, le changeling a tout ce qu’il veut.

« Une dernière fois. » sourit doucement Finnegan, au cinquième crépuscule

Clove grésille d’impatience et si Melinoë démontre moins d’enthousiasme, elle ne fait rien pour le dissuader. Ce ne sont que des rêves, après tout. Pour varier les plaisirs (et ne pas laisser Charles s’accoutumer), le presque-spectre a pris soin de varier l’imagerie un peu plus chaque nuit. Parfois Charles se noie. Parfois sa femme et le fils qu’il aime. (donc pas Oliver) Parfois un inconnu aux cheveux blonds qui, bizarrement, n’est pas Ollie non plus. Parfois c’est lui qui saute d’une et est attiré par le fond. Parfois Madame Dixon l’attend dans l’eau, et alors qu’il quitte terre, de gros bouillons écarlate la remplacent, accompagnés de l’aileron d’un Sharpedo.

parfois même
quelqu’un pousse Charles

Cette nuit cependant, Finnegan est parti sur une direction artistique qualifiable de comique. Pas de noyade ! Du moins, pas immédiatement. Une conversation avec Ollie qui tourne à l’engueulade. Jusqu’à ce qu’un coup de poing parte et.. Ollie explose. Tout est rouge et son corps immobile reste sur le sol, une flaque d’eau grandissant autour de lui. Charles regarde autour de lui mais tous lui tournent le dos.

« Meurtrier. » ricane Finnegan depuis le muret

l’eau monte à ses chevilles
atteint ses genoux
dépasse sa taille

L’eau monte à n’en plus finir et les Polichombr tournoient autour de la maison Dixon, ravis du festin qu’on leur offre encore une fois. Comment ce rêve se termine-t-il ? Finnegan ne sait pas. (pour tout dire, il ignore si ce rêve se termine) Il rentre chez lui en fredonnant une comptine typique de Doon, plus lugubre que guillerette. Autour de ses épaules se repose un Clove satisfait. Presque autant que lui !

Finnegan ignore comment le rêve se termine
mais dans le vent, il croit entendre un cri