La petite ville aux airs sinistres n'inspire vraiment pas confiance. Entre la forêt non loin, les spectres qui se baladent, et les regards mauvais qu'on lui lance... Madoka est aussi perdue qu'effrayée. D'autant qu'elle ne sait pas vraiment ce qui s'est passé. A saturation de l'ambiance à la maison, elle a souhaité partir loin, puis il y a eu une vive lumière.
Ah oui, il y avait sûrement un jirachi dans le coin, ou quelque chose comme ça. C'est vrai que ça fait totalement sens hein. Tellement de sens que c'est la première chose à laquelle la jeune fille a pensé - pas du tout. Par "chance" Sainan a été emportée avec sa dresseuse. Mais c'est probablement une des raisons pour laquelle on la regarde aussi mal aussi.
Ne sachant pas quoi faire, ni à qui s'adresser, elle se tient sur place, à observer timidement les lieux, une main dans le cou de son absol. Madoka a vraiment l'air d'un rattata perdu au milieu d'un groupe de roucoups. Le genre de proie qui attire facilement les prédateurs.
-Eh rouquine !
Deux garçons d'à peu près son âge se rapprochent dangereusement, la faisant reculer d'un pas. Ils la regardent avec intensité, un sourire peu engageant sur les lèvres.
-T'es qui ? Je t'ai jamais vu dans le coin.
-Je... Je m'appelle Madoka, et...
-Pff, c'est quoi ce nom ? T'es une étrangère, ça se voit, alors je sais pas pour qui tu te prends à venir librement chez nous. T'es pas la bienvenue, et tu sais ce qu'on fait aux intrus par ici ?
Un nouveau pas est reculé, alors que Sainan se positionne entre sa dresseuse et les garçons. Même si ils font les fiers, le pokemon les impressionne mine de rien. Pour autant ils n'ont pas l'air décidés à abandonner, prêts à sortir leurs propres pokemons, quand une autre voix interrompt toute la scène.
-Il se passe quoi ?
C'est une jeune fille de son âge qui vient d'intervenir. De longs cheveux bleus, les yeux de même couleur, et un regard qui en dit long sur son mécontentement. Elle dégage une aura de confiance, qui détend aussitôt la rouquine. Comme si elle se sentait protégée par cette inconnue. Drôle de sensation.
L'inconnue en question tient dans ses bras un drôle de farfuret, qu'elle caresse en douceur. Pour les garçons, ça sent mauvais, et ils le savent, mais sont trop fiers pour laisser tomber. Le plus grand des deux se dresse face à la gamine aux cheveux bleus.
-Voilà la gouine maintenant, c'est ta copine c'est ça ? On veut pas de ceux comme vous ici alors dégagez !
Des paroles qui lui rappellent bien celle que des ados peuvent prononcer sur son île natale. Où qu'elle ait atterri, les mentalités ne sont pas très différentes de Natsu. Alors que le garçon a un geste menaçant, comme si il allait frappe la jeune fille, tout se passe très vite. Il recule avec un cri, surpris par l'attaque vive du farfuret.
Maintenant une vilaine coupure est présente sur sa main, et tout indique que le pokemon est prêt à recommencer. Que sa dresseuse ne le stoppera pas. Devant ça, les deux reculent puis partent en courant, hurlant que ce n'est pas fini. (En fait si, totalement, sauf qu'il n'est pas question de l'avouer.
-Ça va ? T'es pas blessée ?
Madoka secoue la tête en guise de réponse, encore sous le choc de ce qui vient de se passer.
-Tant mieux. Fais pas attention à eux, ils s'en prennent toujours aux plus faibles. Des homophobes et des harceleurs, comme on en trouve plein Keros !
-Et pour sa blessure...?
-Hm ? Oh t'inquiète pas pour moi, il a sûrement trop honte pour aller s'en plaindre. J'aurais pas de soucis.
Il faut avouer que ça ne rassure pas beaucoup la jeune fille, mais sa camarade a l'air sûre d'elle. En réalité, elle l'impressionne, à ne pas s'être laissée intimider et l'avoir défendue. Cette fille est forte, Madoka aimerait bien lui ressembler.
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