[Crackship Aaron-Lydia] Adieu Roger, petit ange parti trop tôt

Tout est flou, très vague. Impossible de se rappeler de ce qu'il s'est passé pour qu'il arrive là. Mais franchement, le poids qu'il a sur lui commence à le souler grandement, il a fait de son mieux pour ne pas réveiller sa compagne jusque là mais là, il trouve qu'elle prends un peu trop ses aises.

Helena, pitié, arrête de m'écraser... Grommelle-t-il, encore ensommeillé.

En vérité il n'y a pas que cela qui le gène, le sommier du lit est désagréable, est-ce seulement un lit ? Aaron n'a pourtant pas l'habitude de dormir sur quoique ce soit d'autre. Pourtant, on dirait bel et bien un canapé et Helena... Bordel...

Ca va faire une six ans qu'elle est morte, Helena !

Il ouvre les yeux d'un coup, dégrisé et réveillé comme jamais. Bon, au moins, le corps qui l'écrase est chaud donc il n'est pas allé déterrer le cadavre de sa femme, c'est déjà ça. En même temps, il doit plus en rester grand chose mais ce n'est pas la question. C'est une tête rousse qui est assoupie sur son torse, une jeune rouquine donc. Le champion reste crispé d'effroi, depuis quand il se tape des petites jeunes là, oh ? A-t-il donc perdu tous respect pour sa défunte femme – et pour lui-même ?

Mais coup de grâce, en laissant son regard se balader un peu sur le corps dénudé de la jeune demoiselle, il aperçoit quelque chose qui... Euh, disons qu'il ne s'attendait pas à trouver ça entre les jambes d'une jeune demoiselle. Ça... Explique certaines sensations bizarres, genre, les trucs collants sur la peau là... Il préfère ne pas y penser. Il a envie de pleurer en fait, et même si il déteste cette garce, il a envie d'appeler sa maman comme un bambin de cinq ans tellement il est perdu.

Mais bon, ce moment ne dure qu'un instant, il se reprends vite et « jette » un peu le rouquin par terre pour mieux se relever et se rhabiller à la va-vite.

Bordel, bordel, bordel... Répète-t-il machinalement. Putain de bordel de merde, mais c'est quoi ce bordel ?

Un pas sur le coté et il se retrouve le pieds en plein dans une flaque visqueuse de liquide vert. Il baisse les yeux, tremblant. Son envie de vomir ne fait que croire mais au moins, une tête familière.

Valkyrie... Soupire-t-il, presque soulagé.

Il lui poserait bien des questions si elle savait parler. D'abord, c'est qui se type ? Est-ce qu'ils ont vraiment... ? Et bordel, c'est quoi cette flaque verte dégueulasse. Plus il se pose des questions, plus il panique. Il regarde maladivement de gauche à droite, cherchant quelque chose, il ne sait pas trop quoi. Puis le rouquin commence à se réveiller, merde. Juste au moment où Aaron remets la main sur son portefeuille. Portefeuille qu'il jette littéralement à la gueule du jeunot.

Prenez autant que vous voulez et foutez le camp d'ici, espèce de sale petite pédale !

Un peu faux-cul de sa part, certes. Et quand même une sacrée manière de se réveiller pour le pauvre Lydia qui doit encore émerger et retourner à la réalité.
 

Oui, vraiment, si il n'avait pas vu de ses yeux le service trois pièces du jeune éphèbe, Aaron aurait pu le prendre pour une femme. Surtout avec son cri... Désagréablement aiguë qui lui fout la migraine. Il manque de lui lancer un « TA GUEULE ! » magistral mais réalise que ça n'améliorera pas la situation et qu'il ferait mieux de continuer à se rhabiller et à se casser le plus vite possible de cet... Endroit. Où qu'ils soient honnêtement.

Reboutonnant tout juste sa chemise, c'est un nouveau cri qui le crispe puis un horrible bruit de dégueulis retentissant dans la salle de bain. Oui, parce qu’apparemment, Aaron a conscience que cette salle là est la salle de bain et... Bordel, il ne préfère pas se poser de question sur le pourquoi du comment. Plus vite il sera rentré chez lui, plus vite il prendra une bonne douche et prendra une journée entière de sommeil pour penser que tout ça n'est qu'un mauvais rêve.

M'enfin, la curiosité le pique un peu. Que peut-il bien y avoir dans cette salle de bain ? Un dernier regard dégouté sur la flaque verte à ses pieds puis il se dirige vers la salle de bain, bousculant le rouquin sur le passage. Et... C'est un vrai bordel.

Mais putain, on vous a jamais apprit à dégueuler correctement ou... Oh, un Lokhlass... Moment de pause, Aaron cligne des yeux, fronce les sourcils et secoue la tête. Un... Putain... De... Lokhlass... Grande inspiration, grande expiration. BORDEL, C'EST BON J'ME CASSE !

Il revient sur ses pas en grommelant toute sortes d'insultes et s'arrête en repensant aux paroles du rouquin. Ah.

Un Mimigal, vous dites ? Vous parlez du machin écrasé par terre, là ? Il pointe la flaque verte dégueulasse du doigt, au moins, il sait de quoi il s'agit maintenant. C'est dégoutant mais pas autant qu'il aurait pu le penser. Enfin, c'est pas mes affaires. Et pour mon nom, allez vous faire foutre. Je me casse.

Il rattrape son portefeuille au passage, hein, le gamin s'est pas servi, autant en profiter et fait signe à Valkyrie de le suivre. D'ailleurs, il a quel age, le gosse ? Déjà que c'est glauque mais si en plus il est mineur. Oh non, la nausée revient. Il la retient comme il peut en s'éclaircissant la gorge puis il saisit la poignet de porte de la chambre d'hôtel et... Bloquée. Fermée à double-tours.

Merde.

La nausée revient d'un coup et le voilà qui se précipite à la fenêtre (hors de question de passer par la salle de bain après le bordel causé par le roux) et il vomit ses tripes – heureusement, sur personne. Mais...

Des cocotiers. Des putains de cocotiers, accompagné d'une affiche kitsch « Welcome to Alola ». Aaron recule, le visage déformé par un désespoir profond. Il préférerait largement se réveiller et découvrir qu'il est encore au front plutôt que d'être dans cette situation sans queue ni tête. Et pourtant, il essaye de réfléchir, la dernière fois qu'il était clairvoyant c'était... Un bar bizarre conseillé par Suzy Morane. Cette salope. Le...Le...

Le Draining Kiss... Murmure-t-il en regardant dans le vide. Nous nous sommes rencontrés au Draining Kiss.

Il se tourne vers le rouquin d'un air complètement confus, espérant de tout cœur que LUI ait une réponse.

Mais qu'est-ce qu'on fout à Alola ?

Il y a bien d'autres questions à poser mais celle-là est...Peut-être la moins risquée pour l'instant.
 

C'est dans une stupéfaction total que le champion regarde son... Euh... Plan cul ? Compagnon d'infortune ? Misérable codétenu de cellule en enfer ? Enfin, peu importe. Il reste stupéfait de le voir rire comme un abruti avant de lancer tranquillement qu'il s'agissait d'un rêve et d'essayer de... Se défenestrer, ah oui, bonne idée tiens. Si Aaron n'avait pas de race, il l'aurait même poussé pour abréger son propre calvaire.

Mais ayant une race ET n'aimant pas particulièrement la prison parce que le bagne c'est bien cinq minutes mais bon, oh, hein, il le rattrape par le col et le fait basculer dans ses bras pour... Mieux lui foutre une paire de baffe. Et pas une petite.

Voilà, tu sens la douleur, là ? T'es pas dans un rêve, espèce de taré ! J'ai déjà un suicide sur la conscience alors m'en rajoute pas un deuxième !

C'est toujours en trainant le gamin par le bras avec une poigne d'acier (hé hé, c'est rigolo parce que-...) qu'il le ramène sur le canapé et lui fait signe de s'asseoir. Bon, après avoir jeté un coup d’œil avant, hein, histoire de pas s'asseoir sur n'importe quoi.

Tu va poser ton cul ici et on va réfléchir ! Tu sais réfléchir ou alors je me suis juste tapé un Ramoloss en rut ? Inutile de se mentir plus longtemps, ça faisait mal à Aaron de l'admettre mais... Ils l'avaient sans doute fait, oui. Cherchons cette putain de clé, j'ai les nerfs à vif.

Bien qu'une part de lui avait peur de chercher cette clé pour trouver des détails encore plus horribles de cette soirée, il préférait pouvoir avoir une chance de sortir d'ici discrètement plutôt que de rester avec le rouquin une seconde de plus. Oh, il avait pensé à Valkyrie, hein, mais nique la discrétion à coup de Marteau Mastoc, hop et on se retrouve dans les journaux.

"Le célèbre champion de Bronswick, Aaron Claymore, s'est tapé un jeune homme à Alola, sa dignité est portée disparue."

Que dirait Griselda, bordel ? À ce stade, Aaron hésitait en un pétage de cable en mode « t'es vraiment qu'un gros dégueulasse » ou un truc du style « tu as une nouvelle personne dans ta vie, je vois, je suis heureuse pour toi ». Ses traits se crispèrent à cette dernière pensée, une nouvelle personne dans sa vie, tiens... Il avait plutôt marché dans une merde de Ponchien. Enfin, il aurait LARGEMENT préféré avoir marché dans une merde de Ponchien.

En tout cas, cette « nouvelle personne dans sa vie », il ne comptait pas la garder.

C'est sur cette pensée décidée qui lui fit reprendre un peu de tenue qu'il ferma la fenêtre d'un geste sec en jetant un regard noir au rouquin.

Essayes encore une fois de sauter, petit con, et je peux t'assurer que tu regrettera plus de l'avoir fait que d'avoir passé la nuit avec un vieux con aigri.

Pas encore d'idées pour lui faire regretter mais il improviserait en cas de besoin.

Bon, réfléchissons. Où peut être cette foutue clé. Un regard vers Valkyrie qui observait curieusement le « « « partenaire » » » de son dresseur. Et toi, tu pourrais pas nous aider au lieu de... Attends une seconde, c'est toi qui a tué le Mimigal ?

Ah ben merde, Northwood avait raison, cette petite sociopathe était un danger publique. Comment gérer ça maintenant ? Manquerait plus que le rouquin essaye de se noyer dans le lavabo de la cuisine.

Bon, bah... Toutes mes condoléances pour le... Un regard vers la flaque verte... Je ne l'ai pas connu mais il devait être très gentil. Ou pas. Je suis désolé mais je m'en fout en fait. Va chercher dans la chambre, je m'occupe de la cuisine.