Ether Mizuno

Histoire

Le monde était vaste et avec lui les situations des diverses pays le composant. Oui, le monde était vaste, une vaste et immense blague. Voilà l’avis de Ether, 15 ans, enfant soldat dans un pays déchiré par une guerre civile.
L’Archipel du Prélude n’avait jamais eut de réelles tensions en son sein jusqu’au jour où une personne commença à poser des questions et à mettre en avant les nombreuses injustices pourrissant leur pays. Un remous qui peu à peu se transforma en vague quand d’autres citoyens rejoignirent sa cause. De plus en plus frustrés à force d’être ignorés, ils choisirent un jour de frapper fort. Leur cible : le centre névralgique de l’Archipel, la Cathédrale.

Révérant les deux pokémons légendaires s’étant, d’après les saints écrits, endormis ici il y a des années de ça maintenant, attaquer la Cathédrale ramena à coup sur toute l’attention sur eux.
Les civils ne les soutenant pas se soulevèrent pour exprimer leur colère, le parti rebelle cria plus fort pour faire entendre leurs voix : il n’y avait après tout eu que des pertes matérielles.

Quand au gouvernement que la religion ordonnait dans l’ombre ? Ils envoyèrent l’armée. Il ne fallut qu’une semaine pour que la guerre civile soit déclarée.

Dans tout ce fatras politique, Ether évoluait avec difficulté. Orphelin de parents dés la première semaine de combat, il ne survécu que grâce à l’intervention de rebelles qui le sortirent des décombres et l’emmenèrent avec eux. Entre ses mains l’enfant serrait précieusement deux pokéballs.

Avec l’augmentation de la violence sur l’Archipel, le groupe rebelle tout comme les conservateur durent se rendre à l’évidence : chaque groupe allait devoir protéger les enfants si il voulait voir un futur à leur pays. Commença alors un destin tordu pour la jeune génération car aucun groupe ne pouvait se permettre d’avoir des bouches à nourrir mais inutile, aussi horrible soit il de le penser.

Ether et son refus de céder son métang et son carmache ainsi que la violence des deux pokémons quand on essayait de les arracher au jeune dresseur força les rebelles à l’envoyer sur le front. Ce n’était que des excuses, rien ne les forçaient à jeter un enfant de 13 ans sur le champ de bataille mais si ils voulaient gagner cette guerre sans s’effondrer sous le poids des choix qu’ils faisaient, les rebelles devaient agir ainsi. Ça n’avait aucune légitimité aux yeux de la jeune génération, celle là même qui finissait exploiter pour une guerre dont ils ne comprenaient pas nécessairement les enjeux.

Dans le cœur de la jeunesse Préludienne naissait une rancœur qui ne serait pas apaisée par des excuses.

Au bout de plus de cinq ans de guerre les plus vieux des adolescents envoyés sur le terrain commencèrent à gronder, montrant les crocs devant les mains qui les avaient nourris et avec eux les plus jeune suivirent naturellement. Cinq ans était une longue période pour de jeunes esprits qui ne voyaient plus que chez les adultes des silhouettes austères, bonnes uniquement à les ordonner d’attaquer une cible ou de soigner ou d’apporter de l’équipement d’un point A à un point B.

Que ce soit pour les deux groupes, les jeunes enfants désormais jeunes adultes attaquèrent leurs semblables, rancœur, colère, désespoir, pure haine. Conduits par des sentiments négatifs mûrement nourris au cours des dernières années un nouveau groupe apparu et s’installa dans les ruines de la capitale depuis longtemps abandonnée. Et plus particulièrement les ruines de la Cathédrale, un bijou d’architecture qui malgré un état semi détruit ne perdait en rien de sa majesté.
Les deux groupes composés de jeunes gens de 10 à 22 ans fusionnèrent d’un commun accord après s’être mutuellement séparés des rebelles et des conservateurs à trois jours de différences. Malgré qu’ils aient été éduqué sur les croyances des différents groupes, maintenant libre de parler et d’exprimer leurs différentes opinions, ils se rendirent compte que tout n’était pas à jeter et ce dans les deux groupes.

Ether âgé de 18 ans vit son avis demandé sur la question et bien que sa réponse ne mit pas fin au débat, personne ne la réfuta pour autant, bien conscient que ce qu’il disait était la vérité.

« Conservateurs ou Rebelles aucun des deux groupes ne détient la meilleure solution, sinon on en serait pas là. Mais ils ont leur fierté en jeu maintenant et même si on arrive à leur faire voir que coopérer est possible ils n’accepteront pas. » avait-il répondu appuyé contre son carchacrok « L’humain est orgueilleux, encore plus quand on lui montre qu’il a tord. »

Et n’était-ce pas là tout le nœud du problème ? Orgueil et fierté les seules choses entre eux et la paix. Le petit groupe de jeunes âmes le savaient, ils avaient grandis entre les mains des adultes des deux groupes après tout. C’est pourquoi dans la tête des plus vieux une seule solution était envisageable à ce stade : l’anéantissement pur et simple des rebelles et des conservateurs.

L’Archipel et les pokémons y résidant ne méritaient pas une guerre éternelle. Ether le savait. Les autres le savaient. Et ils allaient utiliser tous les enseignements qu’ils avaient reçus pour mettre fin à cette dernière.

Ether fut nommé à la tête de leur groupe d’attaque et il ne s’y opposa pas. Deux ans plus tôt quand ses pokémons avaient évolué pour revêtir une forme différente (méga) de celle de leurs congénères c’est leur hyper violence qui avait de nouveau tenu à l’écart les adultes voulant mettre la main sur eux. Ça et cette fois-ci Ether n’était pas resté à subir puisqu’il s’était lui-même montré particulièrement virulent. Ces gens lui avaient appris à se battre et il serait fou de ne pas exploiter tous les outils à disposition pour préserver ce qu’il avait de plus proche d’une famille.

Personne n’avait réessayé de lui prendre ses pokémons.

Mais malgré une forme plus grande et plus menaçante que leurs congénères, ils n’étaient pas à eux seuls suffisant pour mettre fin à la guerre. Le troisième groupe que représentaient les jeunes fut sommairement rebaptisé : les traîtres, par les deux autres. Cela les fit bien rire et ils ne réfutèrent pas l’appellation. À quoi bon quand personne ne s’écoutait parler ?

La guerre dura huit ans de plus. Huit années de pertes et de blessures où les traîtres furent durement touché à cause de leurs effectifs restreint en plus de ne pas envoyer les plus jeunes sur le terrain. Il fallut à Ether et ses pokémons de virer berserk quand son équipe de quatre et leurs pokémons fut anéantie par la Destruction d’un grolem pour que les attaques contre eux diminuent drastiquement.
Ce pokémon n’étant pas originaire de l’Archipel, le petit groupe n’avait pas anticipé la possibilité de son apparition. Une erreur qu’ils payèrent autant que leurs attaquants payèrent quand Ether attaqua leur cachette comme un esprit vengeur. Il était dans un tel stade de détresse émotionnelle que les blessures qu’il reçu ne furent enregistrées par son système nerveux que tardivement. Heureusement (l’était-ce vraiment ?) quand il s’effondra ses pokémons surgirent du sol et du ciel anéantissant leurs attaquant sans le moindre remords.

Les plus impressionnantes cicatrices que portait le corps d’Ether provenait de cette attaque et son salut il ne le dû qu’à ses pokémons qui le ramenèrent à la Cathédrale assez rapidement pour être traité par deux de leurs plus vieux membre et leur équipe de pokémons soin. Ils étaient précieux à leur groupe, ceux qui les avaient plus d’une fois sauvé d’une mort aussi douloureuse que certaine.
Certains vous direz que chacun était indispensable au groupe à sa manière. Ether ne serait pas d’accord parce que Ether était pragmatique, parfois un peu trop. Donc il avait apprit à fermer sa gueule quand les aînés du groupe lui lançaient un regard l’avertissant d’être poli.

À l’achèvement de ces huit ans et sept mois de guerre, c’est une frappe décisive sur les deux camps en même temps qui apporta la cessation de toute autre attaques de leur part. Ceux amèrement baptisés ‘Les Traîtres’ venaient enfin d’atteindre leur objectif : la fin de la guerre.

Mais à quel prix ? Exterminer les deux groupes responsable de cette situation à l’aide d’une combinaison d’Ultra Laser et Abri ainsi que diverses attaques sol les laissaient contempler le résultat de plus de dix ans de guerre. Les paysages urbains étaient ravagés et si la nature s’en sortait mieux elle portait malgré tout de profonde cicatrice par endroit.
Les membres encore présent des Traîtres s’entre-regardèrent incertains de la suite des événements et Ether… se contenta de fixer le sol. La guerre avait commencé, il avait 13 ans. Et elle avait duré 13 ans et sept mois. Un sourire amer naquit sur son visage. Quelle ironie. Il ferma les yeux, en sécurité flanqué de part et d’autre par ses pokémons. Tout comme lui ils portaient les cicatrices des dernières années et la soudaine immobilité amenée par la fin de la guerre les agitaient. Il pouvait les comprendre, il réagissait au moindre bruit de pas raclant contre un morceau de décombre avec un mouvement avorté pour mettre hors d’état de nuire le responsable.

En rouvrant les yeux il croisa le regard de leur leader et exhala lentement avant de se mettre en mouvement. Il s’arrêta à côté de la dernière personne de leur groupe à être âgée de 30 ans. Les deux autres qui avaient été ses bras droits durant la guerre n’avait pas survécu aux huit dernières années, la laissant seule pour assurer la survie de leur petit groupe.
Ether tourna la tête pour observer le visage de Alice.

« Qu’est-ce qu’on va faire maintenant Ether ? »

Il cligna des yeux et pencha la tête sur le côté avant de suivre son regard. Alice fixait le reste du groupe qui rassemblait les rares civils présents n’ayant pas fuit le pays ou rejoint un groupe et ayant survécu. Ils savaient pour avoir combattu dans la région entière qu’il y avait d’autres survivants mais ce serait plus long de les rassembler pour les avertir. Là maintenant, Alice ne semblait avoir d’yeux que pour les enfants de la guerre, ceux nés durant les conflits et n’ayant connu que ça. Il l’entendit inspirer un sanglot qui se coinça dans sa gorge et il inclina la tête de quelques centimètres.

« Je ne sais pas. » avoua t-il et il la vit tourner la tête dans sa direction pour l’observer « Je n’ai jamais pensé que je survivrais à la guerre. »

Du coin de l’œil il traqua le mouvement de sa main quand elle la posa sur son épaule et pressa avant de la laisser tomber. Aucun d’entre eux n’avait réellement le futur en tête durant tout ce temps. Penser au lendemain semblait déjà utopique alors survivre aussi longtemps ?

« Est-ce que tu comptes quitter Prélude ? »

Il la vit retourner son attention sur les civils, sur les enfants, avant de secouer la tête.

« Tu comptes gouverner ? »

« Tu phrases ça comme si j’allais instaurer une monarchie. » rit-elle dans un souffle.

Combien de Préludiens restait-il ? Combien de ceux ayant quitté l’Archipel avaient l’intention de revenir ?

« Hmm et un gouvernement ? »

Alice resta silencieuse avant de serrer les poings, le méga-carchacrok grondant en se penchant au dessus d’Ether en sentant son hostilité. La jeune femme lui jeta un regard avant d’exhaler lentement.

« Je ne fais pas confiance aux adultes d’avant la guerre. Et avec la fin de celle-ci ceux qui ne l’ont pas vécu vont probablement revenir et exiger de les laisser rebâtir. »

C’était malheureusement une grosse possibilité. Néanmoins…

« Alors rassemble la population présente sur l’Archipel, tu es celle qui a conduit les combattants à la victoire ils t’écouteront si tu leur expliques ce que tu comptes faire. »

Elle lui jeta un regard clairement dubitatif et il haussa les épaules. Il faisait passer ça comme quelque chose de simple mais elle comme lui savait qu’il n’en serait rien.

« Probablement pas tous et certains risque de protester. Mais tu es le Leader d’un des groupes qui était en guerre pour ses convictions, n’accepte pas les offres des autres pays et concentre toi sur Prélude, nous nous sommes toujours suffis à nous-même. Si tu fais un bon travail, ils seront obligés de le reconnaître. »

Le silence retourna entre eux. Plutôt qu’un gouvernement Alice allait probablement créer une milice pour commencer, le nombre d’habitants trop réduit pour nécessiter quelque chose d’aussi important.

« Tu vas partir n’est-ce pas ? » interrogea Alice au bout d’un moment.

Il ne répondit pas verbalement mais quelque chose sur son visage dû le trahir parce qu’elle se détourna de lui avec un affaissement de ses épaules trahissant une certaine détresse.

« J’aurais aimé que tu restes. » avoua t-elle d’une voix enrouée par l’émotion.

« Alice… »

« Je sais, Ether. Je sais. Tu es un enfant du champ de bataille. Dangereux pour les autres. Si seulement ces autres pouvaient voir ce que je vois, ce que les autres membres du groupe ont vu. »

Et n’était-ce pas là encore le nœud d’un nouveau problème ? L’Archipel était relativement voisine de Kanto et leurs ancêtres provenaient de là-bas mais Ether ne ressemblait en rien à ce qu’on pouvait s’attendre d’une personne de Kanto ou d’un mix d’adaptation entre Kanto et l’Archipel. Le sang purement étranger de sa mère lui avait donné la pâleur de sa peau malgré les heures passées au soleil ainsi que ses cheveux roux, un exotisme qui ne manquait pas d’interpeler encore aujourd’hui. De son père il avait sa taille, un mètre quatre-vingt à côté du mètre soixante de sa mère, ainsi que ses yeux bleus océan comme 90% de la population Préludienne.
Qu’avec son apparence d’étranger il ai été la tête de file de l’offensive des Traîtres ? Ça ce savait et les regards qu’il percevait dans sa direction n’était pas heureux de le voir.

« Ne te perds pas en chemin, Ether. »

Il tourna la tête et soutint le regard de Alice sans ciller avant d’acquiescer et de tourner les talons, s’enfonçant dans les ruines de l’ancienne capitale pour la dernière fois. Lui comme elle savait qu’elle ne parlait pas là de sens de l’orientation.
Dés le lendemain l’ancien soldat avait quitté l’Archipel.

Au début il ne savait pas trop où s’arrêter, ses souvenirs d’une vie paisible étaient si lointains qu’il n’en avait qu’une vision flou et incertaine. Il choisit donc de pousser plus loin que Kanto après s’être procuré une carte du monde et des provisions, pas forcément de manière très légale mais il n’avait pas vraiment de quoi payer en ce moment. Il se renseigna autant que possible sur l’état des autres pays avant de faire son choix sur un aussi familier dans son histoire que drastiquement différent.

Keros. Keros qui voyait fleurir son ouverture sur le monde et ses nouvelles modes après avoir prit son indépendance. Keros qui a ses yeux était un peu comme Prélude si cette dernière avait réussi à se sortir de sa guerre avant qu’il ne soit trop tard.

Si on le regarda bizarrement à la frontière en voyant son passeport – une attention de la part d’Alice – on ne l’empêcha pas pour autant d’entrer puisque ses papiers étaient en règle. Une surprise en sachant qu’il avait quitté l’Archipel immédiatement après la fin des combats. Mais leur Leader avait toujours insisté pour que son groupe ait des papiers en règle si jamais quelqu’un voulait quitter le combat avant la fin.

Après un tour expérimental de Keros il dû bien se faire à l’idée qu’il ne pouvait plus vivre dans les grandes villes. Trop bruyantes et trop… modernes, elles le rendaient claustrophobe et paranoïaque en plus de le contraindre à transporter ses pokémons dans leurs pokéballs.
Il jeta donc son dévolu sur Peridot, une ville pas trop isolée qui accueillait malgré tout son lot de passants et le coupant ainsi pas du reste du monde. Comme il ne possédait pas d’expérience de travail autre que ses années en tant que soldat, il choisit de proposer ses services avec ses pokémons aux différentes personnes du village. Si au départ méfiants, peu à peu les habitants s’ouvrirent à lui et son attitude tendue. Cueillir les baies et les noigrumes, traiter ces derniers, les transformer, faire du travail manuel que ce soit de l’entretient ou de la réparation, etc. Ether ne rechignait pas aux travaux demandant de la force et il charma par cet aspect volontaire les habitants à l’année de Peridot, gagnant sa place dans le village ainsi que son propre chez lui.

Deux ans après être arrivé à Keros, Ether peut affirmer aimer Peridot et la vie paisible qu’il s’est offert. Néanmoins ça ne veut pas dire que ses traumatismes sont partis voir ailleurs si il y était bien au contraire. Encore aujourd’hui il se réveil en sursaut de souvenirs du champ de bataille, les pupilles dilatées et un ordre d’attaque au bord des lèvres, la main crispé sur un poignard. Il sursaute quand ses pensées l’accaparent et qu’un mouvement a lieu au bord de sa vision.
Il ne sait pas si il guérira un jour, probablement pas car il refuse à parler de son passé plus qu’en surface. Mais il fait de son mieux pour ne pas réagir à la détresse de son esprit quand il sait qu’il n’est pas en danger immédiat. Peridot est un endroit qu’il considère comme safe quand la période estivale ne bat pas son plein. C’est sortir du village qui s’avère être un combat de tous les instants.

Si les villageois ont regardé bizarrement Kiba et Tsume les premières fois, ils finirent bien par s’y habituer. Toutefois la présence d’étrangers rend Ether nerveux, et avec sa nervosité, ses pokémons grondent et tournent comme des lions en cage. L’ex-soldat est au courant de la présence de la team Sealg, de ce qu’elle fait et de ce qu’elle pourrait faire si elle avait vent de ses pokémons. C’est pour ça qu’il reste prudent autour de visages inconnus, même si la mine patibulaire de ses compagnons dissuade plus que souvent les questions.