I must go in,
the fog is
rising
- ITADAKIMASSSSsssu !!!
Il était déjà très tard le soir. Aujourd’hui, chacun d’entre nous s’était débrouillé seul pour apporter son propre repas. Yuka, ma Sonistrelle fût la plus efficace. Elle avait fait des allés retours vers les bois d’à coté toute l’aprè-midi pour rapporter tout plein de baies. Les baies Pêcha, Mepo, Remu et Sitrus étaient ses favorites. Elle en avait tout un stock maintenant. On aura pas à se préoccuper de ses future plats pendant un moment. Pour Ryo, mon malosse, la chasse avait été fructueuse aussi. Il était revenu avec un bon morceau de jambonneau entre ses crocs. Le reste, je suppose qu’il l’aie caché quelque part dans les alentours. Vu la taille de son butin, ça a du lui prendre un temps fou pour l’enterrer, ce qui explique son arrivée plus tardive. Je n’avait maleureusement pas assez de sous pour alimenter moi même un carnivore strict, mais ça ne semblait pas embêter le canidé qui pouvait ainsi dépenser son trop d’énergie à la tache.
Et moi, je m’était ravitaillée dans la ville. J’avais acheté du pain, du fromage et un morceau de viande de tauros séchée. Comme toujours, quelques articles s’étaient mystérieusement glissés dans ma sacoche... Cette fois, j’avais droit à de la confiture, trois boites de Froussardines, un paquet de réglisse de la marque Chantibon, et un oeuf Chocotogépi. J’avais hate de voir quelle serait la surprise!! Bref, J’avais pris que des choses qui se conservaient bien sans frigo, car on avait pas de frigo. D'ailleurs, on avait pas de cuisinière non plus. Ni de table... Par contre on avait un canapé qui servait de lit, quel luxe!! On avait trouvé une petite cabane abandonnée dans une décharge à la lisière de la ville de Pryderi. C’était un cimetière de bagnoles qui attendaient d'être compactées un jour. C’était l’endroit parfait pour le Chacripan d’égouts que j’était. J’avais même trouvé la carcasse d’une belle Harley-Lizardson des années 50. La classe! Je me demandais si on pourrait réparer son moteur.
- Demain, j’essayerais de trouver des pièces de rechange pour la bécane…. Hey! Mange plus lentement, Yuka! Tu vas finir par t’étouffer…
Bref, c’était une soirée normal pour nous trois. Le jour d’Halloween avait peu de signification pour une Kantonienne. Moi, j’avais bientôt fini mon sandwich, la petite chauve-souris engoutissait ses baies comme si il n’y aurait pas de lendemain, et le molosse…. je me retournais pour voir où il en était.
- Bah alors.. tu n’a pas faim?
En temps normal, il serait pratiquement arrivé à l’os.. Le Malosse semblait être plus préocupé par ce qu’il se passait derrière la porte.
Je m’était relevée et avait collé une oreille à la porte. On entendais rien. J’ouvrais alors la porte pour jeter un coup d’œil à l’extérieur.
- WoW ! J’avais jamais vu un brouillard aussi dense !!!
Ryo, en avait profité pour se faufiler dehors.
- On voit quedall… il est déjà très tard pour une promenade. - Rouspétais-je, anticipant déjà la suite.
Et effectivement, le cabot s’était mis à aboyer.
- Non…
Je m’attendais à ce qu’il n’en fasse qu‘à sa tête et qu’il s’éclipse dans l’obscurité, mais pour une fois, il m’obéissait. Par contre, il était toujours agité. Un moment il me regardait avec insistance, puis il se retournais, aboyant vers la brumaille sans fin.
- Bon…. - Je lâchais un profond soupir.. - On fait juste un petit tour et on rentre. Yuka, tu reste à l’intérieur... et arrête de manger, tu vas exploser!
Pour une foi que le canidé m’avait écouté, j’allais lui donner ce qu’il voulait… J’avais pris mon paquet de réglisse avec moi, pour que ça ne soit pas une totale perte de temps, et avait fermé la porte à clé derrière moi. Sans que je demande, Ryo avait utilisé Feu-Follet pour éclaircir les environs.
- Et bien, ils doivent être ravis les Kerosiens! Surtout les gamins déguisés en fantômes qui font du porte-à-porte cette nuit. Hehe! Je voie à peine à un bras de distance. Plus réaliste que ça, tu meurs... - On marchait à petit pas, pour éviter de nous cogner contre les tas de ferrailles par ci, par là. - Bah alors… tu vois, à part le brouillard, il n’y a rien..
Mais au lieu de rebrousser chemin, je continuai d’avancer. C’était imprudent, je le savais bien au fond de moi, mais la curiosité avait pris le dessus. J’avais comme l’impression que ce brouillard n’était pas naturel…. Sans que j’y pense, ma main s’était approché de mon couteau de poche, juste au cas où… Bientôt on arrivais à la sortie de la décharge qui rejoignait une route de terre totalement déserte.