Haru Komori

Histoire

Kanto, le 29 Mai 1967

C'était une nuit calme de lune croissante, dans un quartier résidentiel plutôt aisé de Lavanville. La brise y était agréable. On pouvait entendre quelques bruissements de petits Pokémons nocturnes, caché dans la végétation environnante. Notre protagoniste du jour, une jeune fille aux longs cheveux flamboyants se trouvait perchée sur une branche d’un grand noigrumier. D’où elle se trouvait, elle avait une vue privilégiée sur cette grande villa de style contemporain. Sans doute, elle n’était pas simplement venue pour faire un somme aux cimes des arbres…. Des rumeurs courent que l’heureux propriétaire de la villa était un professeur d’université et expert scientifique dans le domaine de la génétique pokémon. Le bâtiment ne semblait pas vide et celui-ci était gardé par un valeureux Ponchien, stationné dans le jardin.

D’un vol muet fendant la nuit obscure, une Sonistrelle finit par faire son apparition. Elle rejoigna sa dresseuse aux cheveux roux. La petite chauve-souris était revenue avec une mine un peu tristounette. Elle semblait contrariée…

- Roooh, ne fait pas cette tête… Plus on travaillera dur et plus vite je rembourserais cette saloperie de dette. Et après, on sera enfin libre. On y arrivera, Promis! - S’exclama le bout de femme, sans doute pour motiver son partenaire.

Et cela semblait avoir marché. La bouille boudeuse du pokémon rose était redevenue rayonnante.

- Tiens, c’est le moment… Tu sais ce que tu as à faire.

La petite rousse passa une sacoche en tissus à la Sonisrelle et elle s’envola de nouveau. J’ai cru lire « Attention, Poudre Dodo » sur la sacoche… Bientôt, on entendit un crissement, un signal, et notre protagoniste s'élança à son tour à l’intérieur du jardin. Elle retrouva les yeux ambrés de sa partenaire luisant dans le noir, et tous deux s'avancèrent discrètement vers la porte d’entrée.

Cette porte semblait bien sécurisée avec des serrures plutôt sophistiquées, mais vers le bas, elle était équipée d’une charnière, sans doute pour laisser passer le Ponchien. Comptais-elle l’utiliser?

Non…

… Si???!

L’ouverture semblait un peu trop étroite pour un humain, mais peut-être qu’avec sa petite taille… Sapristi! C’est donc avec confiance que notre petite rousse se faufila à l’intérieur de la villa.

Un grand miroir se trouvait dans le hall d’entrée. Elle en profita pour réajuster sa queue de cheval, sa frange qui encadrait des yeux rouges, légèrement bridés, puis elle ajusta ses habits plutôt légers, voire très très légers... Elle était plutôt mignonne, malgré sa petite taille et un corps fin. La coquette ne put s'empêcher de reluquer son buste, puis ses hanches, mine désabusée.. comme si elle avait perdu tout espoir qu’elles viennent à pousser un peu plus un jour.

… En fait, elle a vraiment quel âge, cette gamine???

Hum.. La jeune demoiselle laissa donc passer la sonistrelle à son tour, mais son amour propre semblait être resté à l’extérieur…

Deux divisions plus loin, on pouvait entendre une bouilloire siffler. Les domestiques ne semblaient pas s’être rendu compte de l’intrusion. Discrètement, tous deux montèrent les escaliers, et bientôt, nous arrivons dans une large pièce qui ressemble à un bureau, parsemée de livres, microscopes et autres machines scientifiques en tout genre. Le coffre-fort au fond du bureau semblait être l’objectif final de notre chère rousse, mais quelque chose d’autre attira son attention.

- Yuka, tu pense que ça peut se vendre chère?

Entreposés sur une étagère se trouvaient plusieurs squelettes, coquillages et feuilles préservées dans la pierre. De magnifiques exemplaires d’organismes venu du passé. Plutôt ravie de sa trouvaille, elle déposa immédiatement son sac sur le sol et attrapa un premier fossile, celui en forme de Volcaropod… puis elle se rendit compte qu’elle n’aura pas la place pour un deuxième.

- Fichtre… J’aimerais bien rentabiliser cette expédition…

Il y avait tant d’autres babioles intéressantes à emporter, mais il était maintenant temps pour notre voleuse de se tourner vers le coffre-fort. L’ouverture de ce dernier semblait se faire en composant une combinaison mécanique, en tournant un bouton gradué. La chauve-souris vint coller une de ses larges oreilles contre le coffre, puis sa dresseuse en fit de même, tout en commençant à tourner le cadran circulaire sur la porte.

… C’est vrai qu’il a été prouvé que les sonistrelles sont spécialistes des ultrasons…

- On a 15 minutes avant de devoir déguerpir. Tu penses qu’on y arrivera ?


———



Un jour plus tard


Céladopole… J’entretien comme une relation amour-haine avec cette ville.

C’est la ville la plus peuplée de Kanto et sans aucun doute celle où la vie nocturne est la plus mouvementée. De dehors, elle parait magnifique avec ses nouveaux gratte-ciel qui illuminent le ciel tout le long de la nuit. Visuellement, on se reçoit une claque aux yeux avec tous ces néons, ces couleurs et son excentricité, mais quand on commence à creuser un peu, c'est l’odeur du moisi qui en ressort…

Je m'étais déplacée à pied jusqu’au hostess club où le commandant m’attendait. C’était le début de la soirée mais l’endroit était déjà assez rempli. Le local était loin d’être des plus luxueux, il y avait cette atmosphère feutrée et une lumière tamisée typique des clubs, un brouhaha qui occultait la musique ambiante, une forte odeur de tabac, puis tous les clients étaient des hommes. Je détestais cet endroit... Ça me rappelait à quel point ma propre vie était, elle aussi, un vrai bordel. Pendant tout le trajet du retour, je n’avais de cesse cette pensée: comment pourrais-je m’en sortir de ce merdier?

C’était la déprime…

Je me doutais bien que j’était devenue trop importante pour mon boss pour qu’il considère me relâcher un jour. Peut-être qu'ils m'enverront de toute façon flotter avec les magikarps une fois ma dette payée, vu que j’en savais trop… Peut-être que ma seule chance de survie était de me rendre indispensable et irremplaçable… Je ne voyais vraiment pas comment je pourrais racheter ma liberté.

Je me décidais enfin de m'engouffrer dans la foule, direction l’arrière du club, vers une porte où l’on pouvait lire “privé” gravé sur une plaque métallique. Comme d’habitude, je frappe trois coups à la porte et donne le mot de passe. Comme pour me réconforter, je jetais un dernier regard vers la pokéball de Yuka.

Souhaites moi bonne chance.

Après avoir descendu quelques marches, on m’emmena dans une pièce où mon commandant, Mr. Koga, m’attendait déjà.

- Sherry, est-ce que tu nous a apporté la commande?

Sherry, c’était mon nom de code ici. Je lui montrais les quelques cahiers, cassettes en vrac et une grosse bobine de bande magnétique que j'avais trouvé dans le coffre-fort. Je pu vite comprendre l’importance de leur contenu par la tête de satisfaction de mon boss. Cela expliquait aussi pourquoi j’avais dû remettre tout ce beau bordel en personne.

Sans rompre mon silence, je déposais délicatement mon butin sur la table, puis une enveloppe avec mon paiement hebdomadaire. Finalement je m’assieds sur le sofa juste en face de cet homme intimidant, vêtu d’un smoking noir et portant une paire de lunettes teintées.

- Bien bien.. Qui aurait cru que la fille nous serait plus utile que son paternel! - Balança-t-il en jouant avec les boîtes de cassettes audio entre ses mains. - Dommage que tu sois né du mauvais sexe, t’a le potentiel qu’il faut pour monter quelques échelons de l’organisation.

Tss.. Mais qu’est ce que je détestais ce type! Fichtre!! Par contre, je me gardais bien de jeter mon venin. Pas sur lui.

De plus, il ne faisait que confirmer mes craintes...

Mr. Koga s'alluma une cigarette, ignorant volontairement que j'en prendrais bien une moi aussi, puis se mis à compter les billets qui n’étaient que de piètres miettes en comparaison avec ce que je leur devais. Pendant ce temps, je me perdis à nouveau dans mes pensées... Je pourrais accepter mon destin de criminel, restant dans ce limbo, à la lisière de l'organisation et me laisser engloutir par les ténèbres. C’était une option... Cependant je ne m'identifiais pas du tout à eux, ni à leurs objectifs. Qu'importe si je continuerais les méfaits, après tout c’était la seule chose que je savais faire. Je voulais juste me libérer de ces Yakuzas et commencer une nouvelle vie. Mais cette saloperie de dette m'en empêchait, j'avais l'impression que, jamais de mon vivant, je pourrais la rembourser, même avec tous les boulots "payés" que je faisais pour lui... Et même si, par je ne sais quel miracle, j'y arriverais, c'était sûr qu'il ne me laissera pas filer si facilement…

… Peut-être que je devrais devenir plus forte... Après tout, dans ce milieu mafieux, le seul langage qu’ils comprennent après l'argent, c’est la force.

- Je veux m’entraîner pour devenir plus forte en combat Pokémon! - Exclamais-je, me relevant brusquement. Je n’avais aucune idée si c’était ce que je voulais. Je n'étais même pas sûre de ce que j'étais en train de faire, là, à ce moment précis... Je m'étais précipitée, mais peut-être que j’avais là une bonne occasion pour lancer une telle requête. - Je vous ai été très utile jusqu’à présent. J’aimerais maintenant devenir plus forte, être plus polyvalente et ne plus dépendre des autres sbires pour les missions… En somme, devenir une dresseuse pokémon serait une compétence qui pourrait vous être utile….. Hehe..  Je pense qu’il n’y a aucun mal à vouloir négocier cela. - Continuais-je avec un (faux) long sourire.

En vérité j’avais peur et je poussais peut-être le bouchon trop loin, mais j’en avais tellement marre de cette vie de Rocabot que j’en avais plus rien à cirer. À ma grande surprise, après quelques secondes de stupéfaction, le commandant se mit à rigoler, pris par un fou rire plutôt effrayant. Je m’assis de nouveau, tentant tant bien que mal de maintenir mon sourire, pour me montrer confiante, sûre de moi. Puis il me regarda un peu plus sérieusement.

- Si je serais toi, je n’abuserais pas trop de ta chance, haha.. Non mais quel culot! Je ne suis pas sûr que tu sois en position de faire des exigences... Alors.. Toi… tu voudrais te lancer dans le dressage de pokémons, c'est bien ça? - Puis il se calma, comme s'il venait de se rappeler de quelque chose. - C’est peut être ton jour de chance, il se peut que j’aie quelque chose pour toi. - Puis il se releva et s'éloigna vers la porte qui donnait vers son bureau personnel. - Tu restes bien sage ici, le temps que je passe un coup de fil au Boss.

La porte se ferma derrière lui et je ne pu m’empêcher de pousser un immense soupir de soulagement, m'écroulant sur le dossier du canapé, tant la pression était grande. Merde, il allait vraiment en parler avec THE Boss? Il était sérieux? Ou est-ce qu’il bluffait et il allait m’envoyer nager avec les Sharpedos? Après tout je n’avais jamais eu beaucoup de chance dans ma vie, cela ne m’étonnerais même pas.

Quand j’y pense…

C’est vrai, la vie ne m'a jamais fait de cadeaux dès mon plus jeune âge. Sans vraiment m'en rendre compte, je repensais à mon père qui, de son vivant, était un politique. Puis, à ma mère qui nous avait abandonnés peu après ma naissance et qui m’était complètement inconnu. J’avais toujours supposé qu’elle était partie après avoir découvert la supercherie qu'était mon paternel. Il se pavanait à exhiber une énorme richesse, par pure vanité et pour le statut. Cependant, toute cette opulence n'était qu’une façade car pour y arriver, il croulait littéralement sous les dettes… Il y avait l’école, oui.. Je m’en sortais plutôt bien aux cours et j’avais des amis. Cependant, à la maison, je me revoyais toujours seule, avec un père totalement absent et de plus en plus accro aux jeux de casino. Puis un jour, “BAM” , on m'annonça qu’il fut trouvé sans vie dans sa voiture, intoxiqué par les gaz d'échappement…. Je n’ai jamais cherché à savoir les détails.. Puis, comme si mon malheur ne suffisait pas, j’ai vite appris que cet enfoiré avait contracté une énorme dette auprès de la Team Rocket, un groupuscule de la mafia céladonaise. Pour ces derniers, la dette était automatiquement transférée sur moi. On m’avait alors laissé choisir: soit je serais vendue je ne sais où pour payer cette dette, soit je travaillerais pour eux et payerais de mon travail.

En vrai, on ne m'avait pas vraiment laissé le choix.

Au début ce fut la misère, on me demandait de commettre des larcins car, comme j’était encore qu’une gamine, la police ne pouvait pas faire grand chose.. et puis une fille ça attire moins la méfiance… On me donnait alors des missions de plus en plus compliquées, exprès pour que je me loupe, puis on me mettait également la pression pour les paiements. En meme temps, je devais me démerder seule car, les premières années, je m'étais retrouvée dans la rue. Évidement, j’ai connu la faim. D'ailleurs, ça doit expliquer mon 1m52... Je réalisais à quel point, dès mes 14 ans, j’avais dû redoubler d’astuce et me surpasser pour survivre. C’était bien grâce à ma détermination que j’était devenue une voleuse professionnelle pour ne pas clamser trop vite...

Mais qu’est ce qui me prend??!

Je vois ma vie défiler devant mes yeux maintenant? Peut-être était-ce le coup de la fatigue.. Ressasser la vie passée c’est pour les faibles, t’est pas comme ça! Toi ! Je me frottais le visage pour me reprendre et effacer ces maudites mémoires. L’idée de déguerpir tant qu’il était encore temps me traversa encore l’esprit, mais la porte se rouvrit peu de temps après.

Mr. Koga s'installa de nouveau en face, étalant plusieurs documents et une carte géographique devant moi.

- Est-est ce que tu connais cette région? - Me demandai-t-il d’un ton sérieux, pendant qu’il s’allumait une nouvelle cigarette.

J'hochais négativement la tête, cette région ne m’étaient pas spécialement familières.

- Keros.

Hum.. Ça ne me disais quelque chose mais sans plus… Il m’a fallu quelques secondes de plus pour réaliser que c'était le pan de terre en dessus de Galar. Ah... Ça n’appartient pas à Galar, ça?

- La Team Rocket a l’intention d’implanter une branche dans cette région, sauf que, apparemment, une autre organisation y serait déjà implanté: La Team Sealg. Les informations que nous avons sur ce groupe sont limitées, mais il est probable que leur présence soit un problème pour nos plans d'expansion. Tu iras donc t’installer sur cet archipelle et tu pourras utiliser la couverture que tu voudras. Libre a toi de te lancer dans le dressage de pokémons, tant que cela ne compromet pas ton travail. Et apparemment, à Keros, ils sont assez doués dans ce domaine.. Peut-être que là-bas, ils acceptent les femmes plus facilement qu’ici, haha.. Enfin bref… Dans un premier temps, ta principale mission sera de dénicher des d’informations concernant leur fonctionnement interne, leurs domaines d'activité, leurs membres, des rumeurs sur leurs sujets... TOUT!!! Tout devra être reporté au Q.G., sans exception!

Il fit alors une pause pour prendre une longue bouffée de sa clope, me laissant un moment pour digérer toutes ces informations.

- Si tu te montres utile et que cette opération s'avère être un succès, je pourrais te proposer une belle position au sein de la Team Rocket. Le Groupe saura être flexible en vue de tes performances… Puis je pourrais même m'arranger pour faire effacer cette dette que t’as hérité. Par contre, ne pense même pas en profiter pour t’enfuir ou pour nous trahir. Je mettrais tous les moyens pour te retrouver.

Son regard s'était assombri un instant pour bien me faire comprendre le message. Puis il repris aussitôt un large sourire, comme si de rien n'était.

- Cela me parait être un bon compromis, tu ne penses pas, Miss Komori? Est-ce que tu acceptes ce travail?

Cet enfoiré me laissait sous-entendre que je pouvais choisir, comme si j’avais vraiment le choix...

- J’accepte et je ferai de mon mieux ! - Lançais-je, en lui rendant son faux sourire.

- Bien. Tu recevras demain un dossier plus détaillé et ton billet de bateau par la méthode habituelle. Tu partiras d’ici trois jours… Ah.. et encore une chose…

Il se releva pour prendre une caisse en cuir noire et vint la poser sur la table, juste devant moi. À l'intérieur, six pokéballs y étaient rangés, chacun dans son compartiment rembourré de velour. Instinctivement, un rictus vint tordre mes lèvres…

je devais en choisir un.

Je savais très bien qu’ils étaient tous issus du braconnage et entraînés de force.. Je déteste le braconnage.. Au moins, celui qui repartirait avec moi allait pouvoir vivre une vie un peu plus paisible.. je crois… Ça me réconfortait un peu. Comme j’avais pas vraiment le temps de lire toutes les plaques, j’attrapais celui qui semblait être de type feu. Il parait que le feu est un type fort…

- Je te souhaite un bon voyage... Ne me déçois pas.

Je le remercia pour sa “gentillesse” et me hâta de quitter cette salle, puis l’établissement pour reprendre enfin de l’air frais. Je réalisais à peine ce qui venait de se passer, mais les documents, la carte et la nouvelle pokéball dans mes mains étaient la preuve que je n’avais pas rêvé. Je m'empressais de cacher cette paperasse et alla m’installer sur un banc dans le parque le plus proche, pour me poser un peu et essayer de comprendre toutes les implications de ce changement.

Je réalisais qu’en fin de compte, il m’avait donné plus de longueur à ma laisse. Je n'aurais pas pu espérer un meilleur résulta! J’allais pouvoir m’installer dans la pénombre, toujours avec un pied dans le monde de l'ombre, bien sûr, mais pour la première fois, enfin, une partie de moi pourra goûter à la vie du monde du jour…

J’allais prendre pour la première fois un bateau, quitter cette maudite ville et partir à l’autre bout du monde, dans une région que je ne connaissais que de nom. Et surtout, j'allais pouvoir m’entraîner, moi et ma future équipe de pokémons, afin de devenir plus forte….

… Et un jour, espérer pouvoir regagner ma liberté.


C’était effrayant et tellement excitant en même temps !!!


———



Keros, le 1 Juillet 1967


Cher journal,

Je suis arrivée il y a quelques jours seulement et déjà ma belle Céladopole aux entrailles nauséabondes me manque atrocement. Mais pourquoi cette région intéresse tant les Yakuza? J'aurais tellement préféré partir à Unova, une région bien plus cosmopolite et plus moderne….

Moi qui suis du genre “loup solitaire” qui préfère se faire discret, bonne chance pour me mélanger dans les masses sans attirer l’attention.. C’est que Mère Nature a donné aux Kantonais des yeux bridés… Bref, ça se permet de faire des commentaires, ou bien pire, ça essaye de faire la conversation, car je fais très “exotique” pour eux… Tss!.. Pourtant, il ne me semble pas avoir estampillé “femme docile” sur mon front... On m’a toujours dit que j’avais un très fort caractère, que j’était cynique et rude avec les autres. Je suis méfiante c’est tout. Avec toutes les merdes que j’ai vécues, c’est bien normal de ne pas faire confiance au premier venu.. non? Enfin bref… je ne passe pas inaperçue et ça m’embête.

Autre chose qui me fâche.. La majorité ici c’est à 21 ans… VINGT-ET-UN, PUTAIN!! À Kanto, on est considéré adulte à 20 ans. Et je vais faire comment maintenant pour pouvoir m’acheter mes clopes et des bières? Enfin… ce n’est pas comme si j’en volais pas déjà avant.. mais même.. ça m’emmerde ce truc…

Bref, c’est un début difficile.. mais le pire, je pense, c’est que j’ai maintenant un pokémon un peu trop turbulent à sociabiliser… J’avais décidé de garder le malosse que le boss m'avait donné, c’en était maintenant ma responsabilité. D’ailleurs, je l’ai rebaptisé Ryo. De ce que j’avais pu évaluer de son comportement, il n’était pas méchant.. juste un peu trop “combatif”, puis il refusait de m’écouter… Comme si j’en étais pas digne. J’avais déjà compris que je n'étais pas douée pour le dressage de pokémons, mais à ce point là??? … *Bout de texte raturé*

Bon, je vais arrêter de me plaindre. Je trouverais bien une solution. (Heureusement que j’ai Yuka avec moi pour me remonter le moral.. )

À propos de la team Sealg, ils sont assez discrets… Je pense que le plus simple serait de me faire recruter. J’en apprendrai bien plus de l’intérieur. Reste plus qu’à savoir où les trouver… Mais pour ça, je pense avoir déjà une piste…

Je me donne une semaine pour établir le premier contact.